Durban II: Je pourrais aussi titrer “La mascarade opportune”. Certains l’avaient prévu. D’autre espéraient autre chose. Les premiers avaient raison: la conférence contre le racisme est d’emblée devenue la tribune de l’imposture.
Entendre Ahmadinejad faire la leçon sur le racisme en nommant chef de file l’Etat d’Israël, c’est une pantalonade. L’hôpital n’a même plus besoin de se moquer de la charité. Il n’y a plus ni hôpital ni charité.
Plus d’hôpital pour les femmes mises au pas, battues ou lapidées. Plus de charité pour les homosexuels tués sans autre forme de procès.
L’Iran est un grand défenseur des droits de l’Homme et du respect de la personne…
Et qu’on ne me parle pas de relativisme culturel. Le relativisme culturel est le nouveau nom de la lâcheté. Ou de la non-assistance à personne en danger. Le relativisme culturel est la nouvelle idéologie de ceux qui dans les années 30 trouvaient Hitler fréquentable.
Ce n’est même pas d’Israël qu’il est question. Israël, les palestiniens, tout cela n’est qu’un prétexte pour asseoir son emprise sur une région, sur des esprits. Et pour s’agenouiller devant les mollahs qui décident de la survie politique.
Bienvenue en Barbariland. Les sauvages à l’assaut du monde qui a produit les Droits de l’Homme. Les Kadhafi, les Castro, les Ahmadinejad, les cheffaillons du Soudan, du Zimbabwe, de la Chine, bref la crème de ceux qui respectent la personne, la liberté d’expression, la pluralité politique, culturelle, intellectuelle...
Nostalgique du bras tendu, de la svastika inversée et autres figurines de l’horreur, vous qui dénaturez la personne humaine, montrez-vous tels que vous êtes, afin que nous sachions où est le camp de la liberté.
Manichéen? Oui, bien sûr. Il y a clairement deux camps. Et cette mascarade a ceci de bon, d’opportun: il faut savoir choisir son camp. Le camp de la liberté n’est pas du côté de l’Iran, ni des autres petits vicieux qui instrumentalisent l’ONU et le langage.
Choisis ton camp, camarade, moi j’ai choisi le mien: celui de la liberté.
Commentaires
Les bons et les méchants! On voudrait tellement que cela soit si simple.....!
J'ai lu que les Etats-Unis n'avaient pas signé la déclaration finale de Durban I sous prétexte qu'elle contredisait leur constitution garantissant la liberté d'expression. Il semblerait, qu'au nom de cette même constitution, on puisse défiler au pas de l'oie et arborer la croix gammée en public (sans parler du charmant et pitorresque Klu Klux Klan).
Pourquoi, au nom de cette liberté, le président iranien ne pourrait-il pas dire que, selon lui (et il n'est pas le seul) l'état d'Israël pratique une politique raciste? On a l'impression que c'est le crime absolu de penser une chose pareille...
Il existe dans ce pays des milliers de citoyens de nationalité israélienne qui possèdent un passeport de seconde zone, limitant leur droit de citoyen à part entière et les stigmatisant comme "pas vraiment" israéliens, au seul titre qu'ils sont arabes... Des personnes que le ministre en exercice Lieberman voudrait "déporter"!
Vous appelez ça comment, vous? Et dans quel camp placez-vous cet état de fait, celui de la liberté?
J'abonde dans le même sens.
Les règles, les lois, l'état de droit, toutes ces valeurs derrières lesquelles nous prenons positions, ne remplaceront hélas, jamais le bon sens.
On en vient effectivement à défendre l'indéfendable au nom du droit que nous brandissons comme une valeur absolue. C'est le point faible des démocraties et les mouvements charismatiques expansionnistes islamistes tapent constamment dans cette brèche.
Ahmadinejad n'est pas le premier et il est d'autant plus redoutable que ce qu'il déclare n'est pas entièrement dénué d'une certaine réalité. Une autre réalité que nous ne prenons pas assez en compte.
Comme son ton est outrancier cela nous horripile évidemment, néanmoins si l'on considère l'état hébreux, il y a bien des choses à dire effectivement.
Comme on le dit en alchimie, le feu prend sa mesure avec le feu. Des forces semblables et opposées s'affrontent jusqu'à l'épuisement des protagonistes. C'est celui qui arrête le premier qui est le plus intelligent dit-on.
Je suis en partie d'accord avec les deux commentaires, et en matière de racisme il y a à dire un peu partout. Nous n'en sommes pas exempts, que ce soit de manière sourde ou ouvertement comme par le passé.
Je pense aussi qu'il y a des éléments critiquables dans la politique israélienne, et qu'il est regrettable que les faucons aient repris le dessus après l'assassinat de Rabin. L'obsession sécuritaire d'Israël fait perdurer des situations qui devraient être éradiquées. En effet une nouvelle loi permet de contourner un arrêt de la Cour suprême israélienne qui avait jugée non conforme le refus de vendre des terres à un non-juif.
Pour autant, stigmatiser l'Etat israélien uniquement et de cette manière est outrancier. De la part d'un pays qui discrimine à ce point les femmes, entre autres, et où la liberté d'expression est quasi inexistante, c'est assez grossier.
Pour la question des USA, je crois qu'ils refusaient que la critique des religions soit inscrite comme une forme de racisme. Ce que je ne peux qu'approuver.
@Olegna
"Il semblerait, qu'au nom de cette même constitution, on puisse défiler au pas de l'oie et arborer la croix gammée en public (sans parler du charmant et pitorresque Klu Klux Klan).
Pourquoi, au nom de cette liberté, le président iranien ne pourrait-il pas dire que, selon lui (et il n'est pas le seul) l'état d'Israël pratique une politique raciste?"
Juste une question: Saviez-vous que lors du sommet de Téhéran sur la Shoah, une provocation révisionniste qui faisait suite à l'affaire des caricatures (mise sur le compte des juifs selon le schéma antisémite traditionnel), parmi toute la crème de l'extrême-droite révisionniste mondiale se trouvait David Duke, membre éminent du Klu Klux Klan? Dites-moi où le Klu-Klux-Klan a encore sa place aux USA après l'élection d'un président métisse? Dites-moi quel pays occidental donne un tribune au KKK lors de congrès officiels comme l'a fait l'Iran?... Donc en prenant la défense d'Armedinejhad, que vous le vouliez ou non, vous prenez la défense d'un homme qui a construit un réseau étroit avec le fascisme mondial, l'authentique, celui qui remonte aux années noires de notre histoire... Qui est le fasciste dès lors dans l'histoire?... Et dites-moi pourquoi lors d'un sommet univversel sur le racisme, le problème israélo-palestinien occupe soudainement tous les débats? Dites-moi aussi pourquoi, même si bien sûr débat il y a 8dans le cadre d'un sommet sur le Proche-Orient), les 1000 morts de Gaza ont résussi à faire tourner la tête de nombreux gauchistes du côté de Téhéran, alors que de l'autre côté les 300'000 génocidés du Darfour sont sciemment oculté par la Ligue Arabe et l'Iran lui même qui défendent bec et ongles Omar el Béchir? Et dites-moi aussi pourquoi vous croyez que l'Iran s'en prenne avec tant de véhémence à Israël? Pour la cause palestinienne? bien sûr que non, il s'agit d'un lutte géopolitique et du rôle international de l'Iran et de son régime chiite face aux régimes sunites de la région. Mais vous vous tombez dans le panneau en un temps trois mouvement...
Merci pour ces infos, Carlitos.
Je cherchais surtout à réagir face au manichéisme un peu simpliste d'hommelibre...
@ Carlitos de Unamuno
Je ne penses pas qu'Olegna ait pris la défense d'Ahmadinejad, mais son propos voulait relever que le monde n'est pas fait que de gentils et de méchants, de noir et de blanc (sans jeu de mot)et que tout le monde avait à balayer devant sa porte et dans sa maison.
L'aspect grotesque et électoraliste des déclarations faîtes à l'ONU n'ont échappé à personnes,je crois.
Le fait que l'Iran soutienne les exactions raciales du Soudan corroborent vos propos, et soulignent les velléités géopolitiques que vous mentionnez. A propos du Soudan il me revient que même les USA de Bush n'était pas pressé de déclarer qu'il s'agit en l'occurrence d'un génocide, comme le reste de la communauté internationale d'ailleurs. C'est vrai que l'indignation est parfois versatiles dans les communautés bien pensantes selon les contextes politiques.
Tout ceci me laisse songeur et me revient à l'esprit une discussion précédente de ce blog sur le thème de prendre le corps humain comme modèle d'auto-organisation. En prenant appuis sur la médecine traditionnelle arabe (de circonstance) " un trop de quelque chose est un manque de quelque chose"
De quel manque souffrons-nous pour que ces trop de violences s'expriment comme des tumeurs enflammées sur la planète, et que nous ne parvenons pas à guérir ?
@ Olegna: oui, manichéen, c'est vrai. Je l'ai d'ailleurs fait un peu volontairement, pour faire le contrepoint. Mais il y a à dire partout. Guantanamo et autres. Toutefois il y a des pays où il est possible de le dire, et d'agir, ce sont quand-même nos démocraties. Ailleurs, faut pas rêver. Cette liberté-là, la nôtre, j'y tiens.