Les images sont passées au 20H de France 2 samedi, elles sont également sur youtube, reprises des chaînes d'infos nord-américaines. Ce sont les images d’une femme qui éclate en pleurs: on lui apprend que son mari vient d’être tué.

Je vous propose de regarder et écouter les larmes de cette personne:

On peut être touché par ces larmes. Elles sont poignantes. Elles peuvent éveiller une empathie émotionnelle, une compassion. Donner envie de la soutenir. Rien que d’humain jusque là.

Mais ces larmes ne sont pas vraies. On le sait: elles sont jouées. Et ce n'est ni du théâtre d'imporvisation ni une caméra cachée.

La dame s’appelle Dalia Dippolito, de Boynton Beach en Floride. Les policiers qui lui apprennent la nouvelle de la mort de son mari ont voulu la tester. En réalité son mari est bien vivant.

En fait cette dame a élaboré un plan pour faire tuer son mari. Elle a engagé un tueur à gage, lui a versé 3‘000$. Mais le supposé tueur à gage était en réalité un policier. Et les tractations ont été filmées et enregistrées.

Aujourd’hui, en prison, elle a une vraie raison de pleurer. Elle a creusé son malheur.

Mais comment ne pas avoir le bourdon de voir parfois les comportements humains? Utiliser la sincérité pour tromper à ce point là, utiliser les larmes pour être consolée alors que l’on est le bourreau. La détresse, les larmes, sont des signes et des éléments de communication de base entre humains. Aller jusqu’à planifier un meurtre et jouer de ces signes avec autant d'apparente sincérité c’est perturber un élément essentiel des relations humaines: la confiance.

C'est sans doute banal à écrire tant il y a de mensonges un peu partout, mais parfois il faut le redire: être vrai, centré, juste, cela évite de faire souffrir inutilement et de créer son propre malheur.

Et puis, je ne sais pas pourquoi, ça me vient comme ça: envie de coller ici un bout d'un commentaire fait par Pachakmac sur un récent billet de Redbaron. (Cliquer sur les liens pour aller vers ces blogs). Je ne sais pas s'il y a un lien explicite, mais à moi ça me paraît opportun, peut-être simplement pour rappeler quelques fondamentaux face à la grossièreté de ce mensonge, peut-être parce qu'il peut paraître prétentieux de se démarquer de ce monde comme je le fais alors que j'ai moi aussi mes aléas:

"Si être prétentieux c'est aimer la beauté des femmes, le chant d'un oiseau, la lumière d'un coucher de soleil sur un lac, alors oui, nous sommes de la prétention de celles et ceux qui voulons changer le monde pour passer du crime à l'art, de la mesquinerie à la chevalerie, de la pornographie dure à la galanterie coquine. C'est ainsi. Et tant pis si le monde nous écrase de sa bêtise."

L’info entière: