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Exigences libyennes: pire que ce que l’on pensait

Nous avons cru que les exigences de la Libye pour la libération des otages étaient les excuses, le Tribunal arbitra, etc. Selon la Radio Suisse Romande dans son journal de ce jour à 12h30, c’est bien pire.

L'information vient de sortir sur les sites de la Trs et de la Rsr:


calmyrey4_zoom.jpg«Dans son journal de 12h30, la RSR révèle mercredi que la Libye avait quatre exigences lors des dernières négociations avec le Département fédéral des affaires étrangères. La principale était des excuses, ce que refusait totalement le DFAE. Tripoli demandait également le versement d'une forte somme d'argent (plusieurs sources parlent de 20 millions de dollars), la suspension de trois policiers genevois et pour terminer l'introduction de cours de savoir-vivre à la police genevoise."


Si cette version se vérifie, Hans-Rudolph Merz a su refuser cela et recadrer l’accord. Et ni le DFAE de Madame 2 millimètres (mm2mm), Micheline Calmy-Rey, ni Jean Ziegler n’auraient dit la vérité.

Shocking, is’n’it?

Si tout cela se vérifie, le procès fait à M. Merz est singulièrement exagéré. Et si le DFAE a menti à la population en donnant une autre version, ou si il n’était pas au courant, c’est à mm2mm qu’il faut dorénavant demander des comptes.

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Catégories : Politique 26 commentaires

Commentaires

  • Les kilomètres de gesticulations oratoires de Jean Ziegler et de Carlo Sommaruga sont de précieux indices sur l'extraordinaire qualité du travail fourni par notre excellente et intouchable Ministre Etrangère aux Affaires, Madame Micheline Calmy-Rey, dite "Madame 2 mm".
    Comment ? quoi ? elle n'est pas à 2 mm de la démission ? ah bon ? alors j'ai mal compris...

    :o)

  • Qu'elle applique au moins pour elle-même la loi sur l'AVS !!! 64 ans pour les femmes (c'est son âge) et RAUS ! Smack à Blondesen et Hommelibre!

  • @ Blondesen:

    En effet, on est plusieurs à avoir mal compris... M2M pourrait jouer dans "La vérité si je mens"...

  • @ Judith: Smack itou!

  • Des cours de savoir-vivre à la police genevoise... Excellent! Comme dans "Le Standinge selon Berrurier".

  • Moi, je veux bien prendre des cours de savoir-vivre mais pas les mêmes qu'Hannibal ou ceux de son père !?!

    Je me demande si les dirigeants libyens sont les mieux placés pour conseiller ce genre de chose, cela me fait penser à la parabole de la paille et de la poutre ...

  • @ Clyde: la paille et la poutre? la paille et le BAOBAB, oui!!!... Il n'y a pas de baobab dans le désert? Il n'y en a plus: ils sont tous dans leurs yeux.

  • Nous tombons à bras raccourci sur Calmy-Rey. Mais personne ne veut admettre que si nos otages n'étaient pas libérés, c'est que justement le Service des Affaires étrangères ne pouvaient accepter les conditions kadhafienne. Mr Merz est parti là-bas malgré l'horreur des exigences. Il a fait sans doute pire en ne disant pas toute la vérité au peuple suisse. En fait, tout le Conseil fédérai est coupable du silence fait autour de cette affaire. Des cours de savoir-vivre, des millions de dollars, des flics licenciés, un tribunal arbitral, des excuses, l'inventaire à la Prévert est-il terminé ou y avait-il encore compris dans les exigences du tyran le baisement des pieds de la famille Kadhafi Père & Fils. C'est la totale, nous sommes plus qu'humilier...et cet avion qui ne revient toujours pas...et ce silence à Berne. ça veut dire quoi? Qu'on est cinglé d'écouter encore les balivernes de la diplomatie libyenne ou qu'on est près à accepter la démission de tout notre gouvernement sous la pression d'un tyran. Ce serait une première depuis Hitler avec la capitulation totale d'une démocratie devant un tyran. Et ce serait la Suisse! Quelle tristesse insondable.

  • Vous n'y êtes pas.

    Merz a obtenu de ne faire que des excuses (auxquelles personne, en diplomatie, n'attache de l'importance), ce que ne voulait pas Cruella, mais a réussi à faire abandonner par les Libyens leur exigence de versement d'une forte somme, de punition de trois policiers genevois et d'introduction de cours de savoir-vivre, ce que MCM était prête à concéder, et qui est bien plus humiliant que des excuses.

    Merz a donc sauvé ce dossier de la plus grande humiliation qu'était prête à lui donner MCM en ne concédant que des excuses et un Tribunal arbitral bidon.

  • Avant de devenir le phare du peuple de Libye, le grand homme a (sauf erreur) fait un séjour en asile psychiatrique.

    J'ai toujours pensé que la psychologie était loin d'être une science exacte ...

  • Ayant lu l'accord signé par M. Merz (il est disponible sur le site du Temps), il me semble que le dédommagement et les mesures à prendre contre la police genevoise sont subordonnés à la décision d'un tribunal arbitral (dont les frais seraient partagés entre les parties) qui constaterait l'illicéité des actions de la police genevoise. L'arbitrage me semble être le moyen adéquat pour mettre un terme à ce différend, car finalement la question de la licéité des actes de la police genevoise se pose réellement. Apparemment, Mme Calmy-Rey s'est opposée bec et ongles à l'idée d'un arbitrage. Elle voulait tout régler par des négociations - alors que l'arbitrage est plus propre, il me semble, à assurer au moins une certaine équité dans le traitement des parties.

  • Je suis atterré par ce flot ininterrompu de commentaires, chacun mieux informé que l'autre. Ceux qui savent, ceux qui pensent, savoir ceux qui auraient su si on leur avait dit, ceux à qui on cache des trucs, ceux à qui on ne la fait pas...

    J'ai l'impression de me trouver près d'un ce ces arbres que choisisent au printemps les étourneaux pour se livrer à leurs stridents pépiements...sans parler des déjections qui vont avec.

    "Celui qui parle ne sait pas , celui qui sait ne parle pas" proverbe probablement taoïste.

  • @ Azrael:

    "La parole s'use si l'on ne s'en sert pas", et "La parole est faite pour être utilisée", proverbes d'origine probablement inconnue...

  • @ Azrael:

    "La parole s'use si l'on ne s'en sert pas", et "La parole est faite pour être utilisée", proverbes d'origine probablement inconnue...

    ),o|

    J'aime la comparaison avec les étourneaux. Oiseaux sympas et dont le vol en bande, à l'automne, est fascinant.

    Quand à piailler, pourquoi pas? Une nouvelle info est sortie, chacun donne son avis, envie de comprendre cette affaire, envie de partager ses idées ou hypothèses. Beaucoup reste à vérifier. Le tri se fera plus tard.

  • @Azrael:
    C'est clair qu'il y a en toute objectivité des gens mieux informés que d'autres. Personnellement, je trouve important que les gens s'expriment sur les sujets qui les concernent. Cela m'intéresse de voir ce que les gens pensent, comment ils s'expriment. C'est le propre de notre société d'autoriser les idées à circuler librement - avec tout le déchet que cela implique en théorie.
    Question déchet, piaillements ou déjections d'étourneaux, je ne jugerai pas mes posts (nul n'est juge en sa propre cause), mais je trouve que les autres ont écrit des choses qui tiennent la route, même si je ne suis pas d'accord avec tout. Vous êtes un peu délicat de vous trouver "atterré" par ce "flot ininterrompu"...
    "Celui qui parle ne sait pas, celui qui sait ne parle pas". Je trouverais stupide de me taire juste pour faire semblant de savoir quelque chose... et un peu irresponsable de partir de l'idée qu'il y a quantité de muets qui en savent beaucoup plus que nous. Loin d'être sage, comme le suggère sans doute l'origine taoïste de votre adage, une telle attitude n'est-elle pas, au contraire, la condition de base de l'auto-censure, qui ouvre tout grand le boulevard de la pensée unique?

  • C'est toute la complexité de l'être humain, ces fréquentes contradictions qui nous touchent toutes et tous à un moment ou un autre...

    Hommelibre dans d'autres de ses billets s'est insurgé contre les personnes promptes à juger avant de connaître les tenants et aboutissants. A juste titre.

    Et dans cette affaire ou l'émotion prend le pas sur la raison, ou plutôt sur les nombreuses raisons (politiques, économiques, guéguerres de partis, etc...), lui-même se propose de donner son avis sur des hypothèses non vérifiées...

    C'est bon, libre ou pas (ehe !), il est donc humain comme nous !

  • @ Greg: bien évidemment! D'ailleurs si je n'avais plus de contradictions, je commencerais à me méfier de moi-même...

    Noter cependant que dans le billet j'ai mis 2 fois des "Si" avec la condition de vérification: "Si cette version se vérifie" et "Si tout cela se vérifie". J'ai également mis un conditionnel. Même si j'y pose mon sentiment, je reste prudent.

    Comme j'ai pas mal de contradictions, et ue choisir un terme contre l'autre ne me réussit pas vraiment, j'ai admis ces contradictions, elles existent, sont normales, c'est la complexité comme vous dites.

    Bien à vous.

    (oƒo)

  • @Greg:
    Si on ne devait s'exprimer que sur des faits certains, on ne s'exprimerait pas souvent. Je trouve qu'hommelibre s'était peut-être emballé dans sa lettre à M. Merz, mais qu'après ce mouvement d'humeur il avait très bien retrouvé la maîtrise de la situation, en examinant l'affaire un peu sous un autre angle. Sur ce présent billet, hommelibre est très prudent. Toutes ses phrases commencent pas "si cela se confirme" ou des formules semblables - il est parfaitement acceptable de réfléchir sur la base d'hypothèses. On ne fait même que ça - personnellement, je pars toujours de l'idée que je n'ai qu'une connaissance et une compréhension incomplètes des sujets sur lesquels je m'exprime. On décide toujours dans l'incertitude.

  • @ Lord Acton:

    Je reconnais bien volontiers que je m'étais emballé dans cette lettre à M. Merz. Et la lecture des différents avis et angles de vue m'a permis de corriger cet emballement et de reconnaître mon tort.

    D'où l'importance de dire les choses, de partager, de prendre le risque même de se tromper, et d'ajuster. Chacun propose ou affirme un bout de regard et d'info, et peu à peu une image se constitue, comme en Gestalt. Il arrive même que l'on soit à un pallier où il semble que nous disposions d'assez d'éléments pour avoir une vision complète et en tirer des conclusions.

    Mais même là, même dans nos certitudes les plus ancrées, je trouve bien de laisser une lucarne ouverte, trois petits points, ou le "etc" des sémanticiens.

  • @hommelibre:
    Vous êtes un peu le Monsieur Jourdain du popperisme si vous appliquez sans le savoir la méthode du "trial and error" développée par Karl Popper (j'en parlais avec "un passant" sous un billet récent)... Pour moi, c'est là tout le sens et toute l'utilité du dialogue, qui est un fantastique décanteur d'idées.

  • 20 millions. Il paraît inimaginable que la Libye laisse partir les 2 Suisses sans avoir reçu SON argent. Mais ils ne nous le diront jamais.

  • @ Lord Acton: Cette fois vous me décidez à lire Popper!!!

    Oui, j'essaie de fonctionner ainsi, c'est un peu dans ma nature au départ, et l'approche Gestalt - faite de bouts et d'approximations avant de voir se constituer une image identifiable - a amplifié cela chez moi.

    En réalité, et même si parfois je donne de la force dans certaines affirmations, je goûte volontiers à cette dynamique interactive. Je trouve plus intéressant de progresser ensemble vers une vérité que de prétendre l'avoir tout seul. Et comme je me trouve dans un monde où la parole dite est souvent fixée, figée, je suis à la peine avec mon fonctionnement: pour moi le premier mot n'est pas le dernier, il est le début d'un processus d'élaboration. Je vous rejoins donc bien dans l'utilité du dialogue, et je suis convaincu qu'à plusieurs nous voyons plus de choses que tout seul. Je donne beaucoup d'importance à l'interaction.

    Mais pour qu'un dialogue fonctionne bien, il est important d'une part de ne pas craindre l'approximation, et d'autre part que personne ne juge personne. De trouver les bonnes formules pour ne pas provoquer une réaction trop personnalisée. De faire preuve d'écoute et d'intérêt mutuellement.

    Ce qui n'empêche pas à d'autres moments d'aller dans la polémique et de fustiger des attitudes. Le tout est de savoir en redescendre avant de sortir les fusils.

  • Quelle tristesse de passer toute sa vie à deux millimètres de ce qu'on désire! On dirait que Micheline cultive l'échec dans tout ce qu'elle entreprend : c'est la névrose genevoise. Il faudrait consulter un psy! Et dire que certains aimeraient une deuxième Genevoise au Conseil Fédéral!

  • Il ne faut pas croire tout ce que vous lisez hommelibre. Certains médias sont toujours très rapides pour dénoncer, mais leurs accusations ne sont souvent que du vent. Si l'accord n'était pas conclu, c'est justement parce que ces conditions étaient inacceptables. Ce qu'à fait Hans-Ruedi, c'est juste reprendre à son compte le gros de la négociation et il a cédé sur les excuses. Si Micheline disait qu'on était à 2 mm d'un accord, ces derniers millimètres ne devaient que concerner le terme d'excuse. Tout le reste était fait. Le Président a dû en avoir marre de voir qu'on piétinait sur ce qu'il considérait comme une question de détail et a pris la décision d'aller à Tripoli. Mais voilà, est-ce un détail ? Est-ce anodin de s'excuser avant même que le tribunal arbitral ne statue ? On peut avoir différents avis là-dessus. Je ne partage pas le vôtre.

  • @ Kad:

    Je sais que nous ne sommes pas du même avis sur cette affaire, j'ai lu vos billets.

    J'accorde du crédit à la rsr qui n'est pas connue pour chercher le scoop à tout prix. Mais encore une fois il faut voir si cela se vérifie. Mais saura-t-on vraiment le fin mot?

  • Kad:
    Croyez-vous vraiment que si M. Merz avait seulement cueilli le fruit mûr péniblement cultivé pendant une année par le DFAE, les amis genevois socialistes de Mme Calmy-Rey auraient à ce point crié que l'intervention de M. Merz risquait de tout faire capoter?
    Mon impression, c'est que Mme Calmy-Rey a essayé, en cherchant à éviter à tout prix (au prix notamment d'une prolongation de détention pour nos otages) un tribunal arbitral, de protéger une certaine vision gauchiste de la justice genevoise. Vision gauchiste que nous avions déjà vécue avec M. Bertossa père (du reste la scène est symbolique: on met 20 policiers pour arrêter deux riches étrangers dans un palace, alors qu'on se plaint à longueur d'année qu'on n'a pas assez de moyens pour sécuriser le Jardin Anglais dans lequel les citoyens ordinaires n'osent plus s'aventurer). M. Bertossa père avait fait incarcérer Mikhailov et Genève avait finalement dû indemniser celui-ci à hauteur de 800'000 francs. Des excuses de la part du magistrat, à l'accusé blanchi ou au peuple genevois? Je n'en ai pas le souvenir.
    Dans cette optique-là, les socialistes genevois ont raison de dire que M. Merz a tout fait capoter, car un tribunal arbitral va maintenant se pencher sur les actes de la justice genevoise. Imaginez: la justice va devoir rendre des comptes! Scandale!

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