Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Purger Genève de ses mendiants: restent les mouches

Well well, il y a certainement des discours couillus qui font mouche en politique. Mais on ne sait pas de quel genre de mouche il s’agit. On ne le sait pas mais on le sent. Et celui-ci n’est, à vue de nez, pas du genre mouche à miel.

Mendiant-Handicape-1-9.jpgPurger Genève de ses mendiants, ça c’est du discours couillu, fort, rassurant, qui offre un belle perspective aux genevois. Enfin un avenir radieux: Genève sans mendiants!

Après la petite phrase où il s’agissait de «parquer» les sdf aux Vernets sous la surveillance de l’armée - parquer, je le rappelle, signifiant en premier lieu mettre des animaux en stabulation - on en vient à la purge.

Grande médecine, la purge. Vider ses intestins, déféquer en volume et rapidement (de quoi faire vivre bien des mouches). Se dit aussi d’un radiateur, ou des méthodes politiques autoritaires.

C’est le langage d’Eric Stauffer, président du MCG et candidat au Conseil d’Etat. Je connais quelques personnes au MCG. Beaucoup sont sincères, comme celles d’autres partis que je connais. Je ne souscris pas du tout au qualificatif de fasciste que l’on colle facilement à ceux dont le discours déplaît. Je ne vois aucun parti fasciste à Genève ou en Suisse actuellement, quelles que soient certaines positions et méthodes.
mouche.jpg
S’en prendre aux étrangers a certes été souvent utilisé par les fascistes (quelle que soit leur couleur). S’en prendre aux frontaliers sur fond de chômage n’est pourtant pas du fascisme. C’est de l’opportunisme politique, c’est désigner une mauvaise cible, tant les nombreuses analyses faites depuis quelques mois montrent que les frontaliers ne sont pas la cause du chômage à Genève, et montrent que leur travail rapporte aussi de l’argent à la collectivité.

Le plein emploi? De toutes façons il faudra s’habituer au fait qu’il n’y ait plus de travail comme dans les 30 glorieuses, ces années faciles où l’on quittait un poste le matin et l’on en retrouvait un autre à midi.

Des pôles régionaux verront encore le travail affluer, mais ce ne sera pas partout. Si Genève veut en être un il faut une volonté politique claire. Et cela passera par un ensemble transfrontalier - si les Savoyards le veulent encore, car ils pourraient bien nous rendre la monnaie de la pièce du MCG.

Donc l’avenir de l’emploi à Genève passe par une collaboration avec nos voisins, en particulier au vu de la petite superficie du canton.

mouche1.jpgA terme, le discours anti-frontalier va à l’encontre du développement économique de Genève et donc de la création d’emplois. Sur ce point le discours d’Eric Stauffer ne va pas dans le bon sens.

Quand au reste, aux purges et aux stabulations, il fait mouche, en effet, mais mouche - mouche à quoi, au fait? Cherchez l’odeur, vous saurez à quoi.

La perspective des mouches et de la stabulation n’est guère enthousiasmante: aucune vision politique réelle, rien que du crachat. Mais les autres candidats feraient bien d’être plus clairs, plus lisibles, plus déterminés. Car le succès du MCG est aussi la défaite de la législature qui s’achève.

Peut-être serait-il intéressant d'avoir quelques candidats totalement indépendants, intelligents, clairs, venus de la société civile, pour - au moins le temps de la campagne - parler un autre langage que celui de la purge ou que celui du consensus aux contours mals définis. Des gens qui utilisent cette tribune des élections pour proposer un grand projet pour Genève.

 

PS: En Libye aussi il y a des mouches, et des dromadaires parqués. Il y a aussi deux otages suisse retenus depuis quinze mois contre leur gré...

dromadaires.JPG

 

Catégories : Politique 30 commentaires

Commentaires

  • Dans un certain sens je me demande s'il n'est pas "souhaitable" que le mcg place ses candidats au CE. Ne pouvant plus se placer en martyres non écoutés, ce parti ferait peut-être ainsi la preuve de l'absurdité de ses revendications. Ce genre de formation se nourrit de sa qualité de parti d'opposition, vociférant à tour de bras que si c'était eux, ce serait mieux. Lorsqu'il faut participer à une vraie gestion, et assumer les casseroles qui viennent avec, les électeurs ouvrent les yeux. En somme, il s'agit de toucher le fond pour espérer pouvoir remonter dans quatre ans, avec une campagne moins dégoutante.

  • Il y a, tant dans le MCG que l'UDC, une volonté de choquer par le choix des mots et des images. "Parquer", "purger" (on pense immédiatement aux purges staliniennes), "racaille", le mouton noir,...

    D'un côté, cette pratique est détestable car les tensions générées par ces termes mal choisis à dessein sont pénibles aux âmes sensibles. D'un autre côté, à une époque où les "élites" font dériver la démocratie vers la "gouvernance", qui est une forme de démocratie sans le peuple, il est intéressant de voir où s'arrête la liberté d'expression. Le peuple est responsable de tout et il doit par conséquent pouvoir décider sur tout. Qu'on le veuille ou non, les mouvements "extrémistes" jouent ce rôle - ils entrent sur les champs de mines et regardent si ça pète ou pas. Tant que les extrémistes respectent la loi, je ne vois pas où est le problème. C'est au peuple, finalement, de restreindre la liberté d'expression s'il ne supporte plus les idées marginales.

    On peut dire ce que l'on veut sur la "stigmatisation de l'Autre". Peu nombreux sont ceux qui sont capables de ne pas stigmatiser autrui sous prétexte de stigmatisation. On dira du MCG ou de l'UDC qu'ils vivent grâce aux boucs émissaires. Force est d'admettre que les partis traditionnels passent le plus clair de leur temps à bouc-émissariser le MCG ou l'UDC - l'absence de substance se réfugie là aussi dans la mise à l'écart et la distanciation.

    Si l'on fait abstraction du terme de "purge" (qui est éminemment antipathique), il faut quand même rappeler que Genève (avant le récent succès du MCG) a bel et bien voté une loi qui rend illicite la pratique de la mendicité... Si M. Stauffer s'était limité à dire: "Je m'engagerai en tant que Conseiller d'Etat à faire appliquer la loi sur la mendicité", il aurait été bien plus difficile de s'en prendre à lui et à son parti. Personnellement, je trouve que cette loi est honteuse (désormais je donne toujours aux mendiants de quoi payer leur amende), mais la "purge" (appelons-la comme on voudra) a bien été voulue par le parlement, qui n'a juste pas été capable de mettre en place un système cohérent et efficace (ce qui ne serait pas la première fois), ou qui a peut-être voulu montrer sa proximité avec le citoyen en bidouillant en vitesse une loi malpratique (ce qui ne serait pas la première fois non plus).

  • @ Audrey:

    L'idée se tient en effet. Mis aux responsabilités, le discours provocateur ne suffira plus, même s'il y a des chances qu'il continue encore un temps, de même que le discours victimaire. Il y aura toujours un Autre pour justifier ses propres carences ou limites. Mais mieux vaut parfois "digérer" le problème de cette manière, un peu comme de donner des responsabilités aux enfants qui se plaignent de tout ou qui s'excluent.

    Cela dit, à l'écoute de ce genre de discours, je me dis que la "société du scandale" dont je parlais dans un récent billet a encore du champs.

  • @ Lord Acton:

    C'est clair que la seule stigmatisation d'une formation politique n'est guère efficace. L'étiquette de "fasciste" est non seulement inadéquate, mais improductive. Les slogans ne font pas un argument. Or les positions du MCG demandent à être contre-argumentées. Et les membres du MCG ne sont pas le diable, quel que soit l'attitude provocatrice de son président. Comme avec n'importe quelle autre formation, le débat doit se faire. Il peut se faire sur le style ou sur le contenu, mais il doit se faire.

  • Je ne crois pas Audrey qu'il faille prendre le risque de laisser ce genre de personnage arriver au pouvoir. Contrairement à Blocher, qui était capable des pires horreurs du moment qu'elles étaient légales (par exemple se vendre à lui-même, à vil prix, l'entreprise qu'il avait été chargé de céder par une veuve éplorée qui avait confiance en lui), mais qui respectait la lettre de la loi, le président du MCG a prouvé à maintes reprises qu'il ne respectait pas la loi. Du moins pas lorsqu'elle allait contre ses intérêts.
    Par ailleurs, le pouvoir ennivre et il est fréquent que ceux qui y ont goûté éprouvent le plus grand mal à le quitter. Le président du MCG brandit comme un étendard ce genre de profil.
    Enfin, la forte présence de la police au sein des membres du MCG (et réciproquement), pose un grave problème à la démocratie. Que l'on me comprenne bien. Je considère que la police a besoin d'exister et qu'il est normal, et même sain, que des hommes d'ordre s'y emploient. Que les gauchistes ont tort de tirer à vue sur la police, même s'ils sont dans leur rôle et que le maintien de l'ordre implique des moyens proportionnels à ceux employés pour tenter de le troubler. Mais les contre-pouvoirs et le contrôle démocratique des forces armées sont tout aussi nécessaires.
    Une société d'anarchie est aussi invivable qu'une société totalitaire. Ou dirigée par des personnes dont les propos sentent mauvais, susceptibles de s'appuyer sur les forces armées dont uen partie non négligeable s'avère être à leur dévotion.
    Il ne s'agit pas de dire si le MCG est fasciste ou n'est pas fasciste. Le fait est que s'il ne l'est pas, il en réunit toutes les caractéristiques potentielles. Et personnellement, je n'ai aucune envie de prendre ce risque. D'autant que de telles personnes, une fois au pouvoir, passent leur temps à essayer de tordre la réalité pour la faire coller à leurs théories vaseuses.
    Le fait que certaines au MCG, soient des bonnes personnes et n'aient rien à voir avec une idéologie fasciste n'est pas un argument. Croyez-vous franchement que les 30% d'Allemand qui ont élu Hitler en 1931 et les 2/3 qui suivaient peu ou prou le parti nazi durant la guerre (sans compter le tiers qui préférait se tenir à carreau) étaient tous des salopards et des bouchers ?
    Et je ne dis pas que Stauffer = Hitler, je dis juste que beaucoup de gens ne se rendent pas toujours compte de l'Etat des choses et peuvent se laisser abuser.
    Quand à discuter du programme du MCG, il faudrait d'abord qu'ils en aient un, un vrai et pas seulement "Avec nous ça va changer". Que cela changerait, personne n'en doute. Le problème c'est que cela risque fort d'être dans le mauvais sens !
    Y compris pour les gens qui en ont marre des embouteillages, mais à qui le MCG veut refuser le CEVA, ou aux classes populaires à qui le MCG veut réserver des emplois... en prenant des mesures qui vont réduire drastiquement, à moyen terme, le nombre d'emplois disponibles et la prospérité globale. Donc les moyens permettant de financer les rentes et les divers systèmes d'assistance dont bénéficient justement ces classes populaires !

  • Parce que vous croyez qu'il y a que le MCG qui ne veut pas du CEVA ?

  • Un papier plein d'infos sur les frontaliers, dans le Temps. Dommage que les journaux gratuits lus par certains ne donnent pas ce genre d'informations précises

    http://www.letemps.ch/Page/Uuid/54050b56-b9ce-11de-93cb-cce1da7c69cf/Frontaliers_la_dispute_et_les_faits

  • Celà fait trois jours maintenant que je fait mes courses dans les supers marchés et chez les commercants de mon quartier.Que je prends les transports publics et je me sens mal.Une solution pour moi me mettre une pencarte je n'ai pas voté UDC ou MCG.Je me sens mal d'etre Genevoise Je souhaite à tous bon quatre ans surtout au gens qui n'ont pas votés que chacun se trouve en paix avec leurs petite conscience Amicalement Chantal Genier

  • Bonjour M. Souaille,

    J'avoue que j'ai de la peine à imaginer quand même M. Stauffer faire un putsch contre notre démocratie, même avec l'aide des forces de police. Reste que ce mouvement prend en importance parce qu'il se nourrit de ressentiments irrationnels, même si fondés chez beaucoup de gens sur de véritables drames humains (chômage, etc.). Je me demande donc quand même s'il ne serait pas mieux de montrer la preuve une fois pour toute que ces considérations ne marchent pas, plutôt que de continuer à laisser de côté ces gens en espérant que cela passe tout seul.

    En fait ma réflexion se fondait sur les critiques que subit la gauche à Genève. Même s'il n'échappe à personne que la gauche est minoritaire depuis un petit moment au parlement, et n'est donc pas vraiment responsable des votes qui y sont pris à la majorité, on continue à vomir dessus parce qu'ils sont majoritaires à l'exécutif. J'ai donc l'impression que tant que le mcg ne sera pas à l'exécutif, les gens continueront à croire que si la situation ne s'améliore pas, c'est parce que ce pouvoir ne peut pas entamer de "réformes" et voteront donc de plus en plus en masse pour eux. Et au CE ou pas, force est de constater que ce parti pourrit le climat, avec une troupe de fans galvanisée derrière, qu'il serait bon de voir revenir à un peu plus de sagesse. Pour cela, il faut "tuer" (évidemment au niveau de la symbolique politique) le leader. Et pour le "tuer", rien de mieux que de le mettre face à de vraies responsabilités qui prouveront son incapacité.

    Après je pense aussi qu'il y a une grosse différence entre un Blocher et un Stauffer, même si Blocher n'a pas vraiment toujours respecté le droit à la lettre (la collégialité s'en souvient encore, pensons à l'appel contre l'article 261bis lors de son voyage en Turquie). Enfin il y a surtout une différence dans les partisans, qui semblent le soutenir jusqu'à l'absurde (affaire de la conduite sans permis, affaire du boulanger). Comme on dit chez moi d'une manière peu distinguée: "on leur mettrait le nez dedans qu'ils diraient toujours qu'ils ne sentent rien".

    De ce point de vue, j'avoue que mes pronostics pourraient s'avérer totalement faux. Quoiqu'il en soit, à moins que l'on me drogue, je ne voterai évidemment pas pour ce parti.

  • @chantal genier:

    Je crois que le billet n'a rien à voir avec les frontaliers.

    Cela dit, j'ai vu votre lettre dans la Tribune d'aujourd'hui. Elle est datée du 14 octobre. Donc, aujourd'hui, cela fait déjà... cinq jours (et non pas trois) que vous faites vos courses sans pancarte autour du cou. Et j'espère bien que vous n'allez pas mettre de pancarte, quelle idée! Pourquoi acceptez-vous de vous sentir représentée par un parti minoritaire, marginal, pour lequel vous n'avez pas voté, et pour lequel l'immense majorité des Genevois n'a pas voté (en dépit du caractère totalement anémique des formations politiques "traditionnelles")? On ne va quand même pas se laisser abattre par quelques trublions. Ou si?

    Ce qui est terrible dans les systèmes de concordance, c'est qu'il faut des secousses pour que l'on s'intéresse à la réalité (dans les systèmes d'alternance, l'opposition cherche toujours des poux à l'équipe au pouvoir - ce n'est pas mieux, mais il faut être conscient du fait que notre système a une tendance très forte à la somnolence). Apparemment, (c'est écrit dans un article du Temps d'aujourd'hui), un tiers des frontaliers seraient des Genevois expatriés en France! J'ignore si c'est vrai, mais c'est quand même un comble qu'il faille qu'un parti marginal sorte des noms d'oiseaux tels que "racaille" pour que l'on commence à s'intéresser à ce qui se passe des deux côtés de la frontière.

  • "Il ne s'agit pas de dire si le MCG est fasciste ou n'est pas fasciste. Le fait est que s'il ne l'est pas, il en réunit toutes les caractéristiques potentielles."

    Des caractéristiques potentielles du fascisme, selon vous, et c'est assez pittoresque, manifestement. Je ne pense pas qu'on trouverait beaucoup d'historiens spécialisés pour vous suivre sur ce terrain :o)

    "Et je ne dis pas que Stauffer = Hitler..."

    Non, mais dangers potentiels du MCG = dangers potentiels du MCG, c'est pas mal non plus.

  • "Non, mais dangers potentiels du MCG = dangers potentiels du MCG, c'est pas mal non plus."

    Désolé :o)

    Non, mais dangers potentiels du MCG = dangers potentiels du NSDAP, c'est pas mal non plus.

    P.S. - Il faudra vraiment que je me force à prendre le temps de me relire... Sinon, ça finira par me jouer des tours...

  • @Audrey:
    Je n'aimais pas Blocher, mais il faut reconnaître qu'il avait quand même un sens du respect des lois supérieur à la majorité de ses collègues, tous partis confondus.
    - 261bis CP: il y a une différence entre violer la loi et critiquer une disposition légale, à ce qu'il me semble.
    - collégialité: c'est le grand reproche qu'on a toujours formulé à l'endroit de Blocher; pas sûr que la situation se soit améliorée depuis son renvoi... (affaire Polanski: EWS décide quelque chose, MCR critique le manque de finesse, PC conteste le manque de finesse...).

  • L'article du Temps cité en lien plus haut est intéressant et remets en causes quelques croyances. C'est par des arguments que l'on peut contester la poussée xénophobe. Les frontaliers ne seraient pas le bouc émissaire que le MCG prétend.

  • @ Lord Acton

    Je vous rejoins assez sur ces exemples, on aurait pu même y ajouter les attaques personnelles de Couchepin envers Blocher, reste qu'il est dommageable, lorsqu'on se rend dans un pays en tant que représentant "neutre" de la Suisse, d'avancer ses positions personnelles et partisanes quant à une affaire judiciaire. Ensuite c'est plus une affaire de sensibilité que d'infraction à la loi. J'ai tout de même l'impression que M. Maurer assume mieux la conciliation entre son rôle de conseiller fédéral et son appartenance à un parti qui se veut d'opposition.

    L'UDC ne viole pas les lois, mais considère en même temps que toute loi est faite pour être changée, que le peuple a toujours raison, ce qui peut nous mettre en position délicate vis-à-vis de nos engagements internationaux et nous obliger à les dénoncer et/ou les violer. En ce sens je pense qu'on peut rapprocher les deux partis. J'imagine peu le mcg violer impunément les lois au CE. Chercher à les faire changer, quitte à remettre en cause les accords internationaux c'est une autre histoire et c'est plus là à mon sens que se trouve le vrai "danger".

  • Audrey, sans aller jusqu'au putsch, ou à sa tentative, car pour l'instant nous ne sommes pas (encore ?) dans la situation sociale désespérée des années 30, les décisions prises pendant 4 ans auraient de bien trop fortes chances d'être prises à rebours de la réalité et de l'intelligence, avec en plus, au moins au début, l'appui probable de ce que l'on appelle le gros bon sens populaire...
    Et en temps de crise, tout de même, des décisions prises sous le coup de l'impulsivité peuvent faire de gros dégâts et s'avérer fort longues à rattraper.

  • @ homme libre

    Je crains que le malaise ne soit plus profond. En me baladant l'autre jour sur les blogs, j'ai été effarée de voir des messages selon lesquels les frontaliers seraient "sales" et pueraient...

    Comme l'impression de remonter un peu plus de trente ans en arrière lors des discussions sur l'immigration des Italiens et Espagnoles, une époque où je n'étais heureusement pas née.

    Comme on est sur des blogs, donc des instruments qui peuvent servir de défoulement et de foire au n'importe quoi, c'était peut-être juste quelque chose de lâché comme cela. Mais je dois avouer que même "lâché comme cela" c'est préoccupant. D'autant plus que la tdg semble avoir une politique de laisser-faire en la matière qui pourrait bien conduire à repousser toujours plus les limites. Même si j'aime bien chambrer à l'occasion nos voisins français, je dois dire que si j'étais à leur place, j'aurais peut-être un peu peur sur la route de tomber sur un-e excité-e prêt-e à faire un exemple...

  • M. Souaille,

    J'avoue, situation des années trente ou pas, que l'histoire ne me donne pas vraiment raison et que le même genre d'argumentation a conduit au pire. Je pense aussi que ces gens ont un certain potentiel de nuisance à l'exécutif. Je ne sais pas, je fais peut-être trop confiance dans la faculté de notre démocratie à neutraliser les indésirables. Encore faut-il pouvoir compter sur la sagesse populaire, ce qui est, j'en conviens, loin d'être assuré.

  • @ Audrey:

    Je n'ai pas lu ces commentaires-là, mais effectivement on touche le fond de la poubelle quand on en vient à cela. Toutes les personnes attachées à la démocratie, de quelque bord qu'elles soient, se doivent d'être solidaires et faire front contre ces dérapages.

    Espérons que ces défoulements ne se cristallisent pas. Au MCG et à l'UDC d'être assez responsables pour non seulement ne pas amplifier ou surfer sur ces propos, mais si possible de recadrer le débat. La ligne rouge est placée là quelque part.

    Comme je l'ai dit, je n'estime pas que le MCG est une formation anti-démocratique, et même en désaccord sur le thème des frontaliers et sur le style de M. Stauffer, j'estime qu'il faut débattre avec lui, ne serait-ce que parce qu'une partie de la population a voté pour lui. C'est le jeu démocratique. Mais il serait opportun de l'entendre se démarquer de ces propos.

  • Dans le désert, il y a encore beaucoup de places libres que personne ne veut... Une ville comme Genève est attractive pour toutes les catégories de gens. C'est juste dommage que Genève n'arrive plus à respirer un air un peu moins pollué par des idéologies qui permettent à certaines personnes de se faire connaître. Mais Genève s'en sortira. Elle en a déjà vu d'autres dans son Histoire. Quand à nos deux otages qui roulent leur bosse contre leur gré quelque part au désert de Kadhafi, on pourrait l'espace d'un instant dire qu'ils sont roms, gens du voyage, qu'ils n'appartiennent à aucune nationalité. Ainsi Muammar, ce chef du désert pourrait leur rendre la liberté sans penser qu'ils sont Suisses. Savoir être Chat, Muammar connaît. Pas de nationalité = pas de mendicité chez moi = cherche pays d'accueil pour deux mendiants trouvés dans mon désert. Muammar, je t'ai tendu une perche. A toi de la saisir pendant qu'il en est encore temps.

  • "...en temps de crise, tout de même, des décisions prises sous le coup de l'impulsivité peuvent faire de gros dégâts et s'avérer fort longues à rattraper."

    De l'incendie du Reichstag et des lois raciales de Nuremberg, à des décisions qui "peuvent faire de gros dégâts", on peut dire qu'il y a déjà une légère détente sur le marché de la parano...

  • @ homme libre

    "Mais il serait opportun de l'entendre se démarquer de ces propos."

    Il serait surtout opportun que les médias arrêtent de lui faire de la publicité gratuite à tout bout de champ. Je ne dis pas qu'il faut le museler, mais ce monsieur a certainement été un de nos parlementaires les plus présents dans les médias de ces quatres dernières années. Comme avec Sarkosy les gens voient une personne qui bouge devant les caméras et fait parler d'elle et imaginent donc le changement. Malheureusement il ne suffit pas de brasser de l'air pour faire changer le monde. Qu'il soit publicisé en bien ou en mal grâce aux médias il occupe le terrain en permanence. Il faudrait veiller à rééquilibrer un peu la chose.

    @ Pachakmac

    L'idée est bonne:-)

    Reste qu'en voyant la façon dont sont traités en Lybie les sans-papiers "délocalisés" par l'Italie, je ne suis pas sûre que leur statut serait franchement amélioré...

  • Sarkozy évidemment...c'est la valse aujourd'hui!

  • Audrey: j'avais traduit... ;o)

    Moi-même j'en ai semé quelques unes...

  • Certainement les effluves qui perturbent nos neurones ;-)

  • Eh be, en voilà une nouvelle qui fait mouche ...

  • @Lord Acton

    "mais la "purge" (appelons-la comme on voudra) a bien été voulue par le parlement, qui n'a juste pas été capable de mettre en place un système cohérent et efficace (ce qui ne serait pas la première fois), ou qui a peut-être voulu montrer sa proximité avec le citoyen en bidouillant en vitesse une loi malpratique (ce qui ne serait pas la première fois non plus)."

    Le succès du MCG est une sanction du gouvernement. Cela est clair! Les votants ont enfin compris l'inutilité de la gauche!

  • "...le canton dispose de 45 000 emplois de plus que le nombre de ses actifs," dit l'article du Temps

    Il serait tout de même intéressant de savoir qui sont les 20.000 (? de mémoire) chômeurs genevois qui ne trouvent pas de travail. Les frontaliers occupent soit les basses besognes dont les Genevois ne veulent pas ou alors les postes très qualifiés (banques, etc...). Les chômeurs genevois sont-ils tous sociologues ou peintres sur soie, dresseurs de dauphins ou allumeurs de réverbères? Pourquoi n'arrivent-ils pas à trouver de travail? Ils sont soit trop qualifiés (pour travailler dans une boulangerie) ou alors pas assez (pour être juriste dans une compagnie d'assurances).

    Depuis que toute cette polémique a éclaté, on dépense beaucoup d'encre et de salive à analyser le pourquoi du comment de l'encart de l'UDC et de la victoire électorale du MCG, mais ne vaudrait-il pas la peine d'étudier le cas du chômeur genevois?

    En effet, le jour où il n'y aura plus de chômeurs, on aura aussi ôté le vent des voiles du MCG. Donc: au lieu de rugir et de râler contre le symptôme, il vaudrait mieux guérir le mal à la racine, non?

  • ... du coche Roxane?! :)))))))))

  • Et moi qui, comme un con, pensait que l'article concernait les mendiants ?

    Jamais je n'aurais deviné que les mendiants étaient des frontaliers français qui piquent les places de trottoirs de nos mendiants suisses...

Les commentaires sont fermés.