La grippe A, ou porcine, cette grippe qui devait contaminer des centaines de millions de personnes et en tuer par wagons, cette grippette qui est devenue une psychose collective très coûteuse, alors que de nombreuses voix annonçaient dès l’été 2009 qu’elle était bénigne, cette grippounette aurait-elle sauvé des vies?
C’est l’idée que met en avant un article du Matin d’hier.
Que s’est-il donc passé? Dans les épidémies, on a constaté qu’en présence de plusieurs virus, le premier présent a tendance à éclipser les autres. Eric Masserey, médecin cantonal adjoint vaudois, résume cela en une formule: «Le virus responsable de la vague épidémique domine les autres et les tient à distance.»
Ainsi le virus de la grippe A, actif jusqu’en décembre, semble avoir neutralisé en quelque sorte le virus de la grippe saisonnière. Et comme la mortalité due à la grippe saisonnière est quantitativement beaucoup plus importante que celle de la grippe A, on peut en déduire statistiquement que cette dernière a permis d’éviter nombre de décès.
Bien sûr un tel calcul est discutable, puisque on table sur des non-chiffres. L’idée est toutefois intéressante.
La pandémie de grippe A est aujourd’hui terminée. Les mesure exceptionnelles prises par exemple à l’hôpital sont abandonnées. L’apocalypse n’a pas eu lieu.
Que l’on veuille anticiper avant qu’une épidémie ne prenne une ampleur incontrôlable, c’est une bonne chose. C’est même ce que l’on attend des politiques. Mais la prochaine fois il faudra prendre l’information au bon endroit et garder un sens critique, ce que n’a pas eu l’OMS en l’occurrence.
PS: les jours passent, les otages suisses en Libye attendent. 580 jours de rétention.