Même après des années, j'aime regarder les premiers films de Godard, qui restent à mon goût frais et vibrants. On peut en trouver certains en entier sur youtube, comme "Le mépris" avec Brigite Bardot, et d'autres en extrait comme "Pierrot le fou", avec Bébel et Anna Karina. On trouve aussi des extraits de "A bout de souffle" avec l'actrice Jean Seberg.
Ah, Jean Seberg... Déjà je n’échangerais jamais une Jean Seberg contre 10 barils de Marilyn Monroe. Fraicheur, vivacité, une actrice étonnante qui captive par ce naturel déroutant et qui occupe l'espace avec une aisance piquante.
Dans ce film «A bout de souffle» on ne sait qui porte l’autre: Seberg portant Belmondo, Belmondo portant Seberg, le film portant les acteurs et vice-versa. Et il y a cette fin tragique, tragique et et légère pourtant. Pourquoi le tragique peut-il être si captivant? Les histoires d'amour finissent mal, en général, chantent les Rita Mitsouko. Alors ce regard de Jean Seberg à ce moment, ce regard dont on ne sait soudain plus rien.
Godard savait capter la lumière de ses commédiens.
Voici un petit rappel de cette actrice unique, et du duo qu’elle formait avec Bébel, avec une bande son moderne qui, je trouve accompagne bien ces extraits:
PS: Pensée pour Max Göldi, là-bas, en Libye...
Commentaires
Oui, Jean Seberg. Mais comment l'évoquer sans parler de Romain gary et du couple qu'ils formèrent dans les années 1960. Avant la dérilection, le renoncement et finalement la chute de l'ange.
Zorg, oui, hélas. Triste fin. Les anges sont démunis dans ce monde. Quand ils découvrent l'attraction terrestre, c'est peut-être déjà trop tard. Vous faites bien de rappeler qu'à côté de la lumière il y a eu cette souffrance.
J'ai une question: avez-vous quelque chose à voir avec le groupe de musique Zorg? Cela fait quelque temps que je me pose la question. Si ce n'est pas indiscret.
Réponse... tardive. En fait, il s'agit d'une référence au personnage de Djian interprété par Jean-Hugues Anglade dans 37,2°. Une histoire d'écrivain, encore. Comme vous, je suis assez fasciné par le personnage de Jean Seberg, par cette générosité qui glisse vers l'abandon, jusqu'à l'épisode final. Gary se suicide un an plus tard et affirme que ça n'a rien à voir. Mais peut-on croire Gary le caméléon?