Ordoncques, en ces temps bénis où fleurissait la polygamie sur la terre de France, donnant bonheur et satisfaction aux dames comme aux messieurs, de grands débats enflammaient les cieux de l’olympe intellectuelle.
On voyait un ministre jeter l’opprobre sur un barbu talibanesque supposé flirter avec les deniers de l’Etat comme avec ses nombreuses moukères, sans même prendre de préservatif. Presque plus personne ne pouvant entretenir une famille si nombreuse au royaume hexagonal, il fallait bien une astuce afin que l’Etat y pourvoie.
Il cirait: «Maîtresse, maîtressse, ce sont mes maîtresses». Juridiquement il avait probablement raison. Le bougre de barbudo avait sans doute pris ses précautions. On n’est pas un âne parce que l’on porte le poil abondant, et son harem était disséminé dans le quartier dans l’attente d’être inséminé. Mais qui pouvait être dupe? Toutes ces maîtresses à quelques pas les unes des autres, le ventre et la cuisine pleine de marmaille (qui m’aille) génitorisée par le même inséminateur, cela fleurait bon la communauté hippie revisitée par le musulmanisme. Oui et non, car chez les hippies les femmes aussi avaient plusieurs hommes. L’égalité faisait partie de la loi libertaire, alors que l’on ne voit guère de musulmanettes disposer des nombreux hommes comme les hommes disposent d’elles.
Mais il sembla bien que le ministre du président, ce boutefeu aux cheveux blonds comme les oranges, avait parlé un peu vite. On ne jette pas la suspicion impunément. Même son homme de de main, Eric le Métèque, donna par la suite dans la prudence, ce qui suppose un certain niveau intellectuel qu’on ne lui connaissait pas: le polygame n'était peut-être pas pénalement polygame.
Pendant ce temps, le président se taisait. Ses dernières paroles remontaient à la volonté d’interdire les femmes bâchées en terre sainte de Paris-Province. Pas de bâche, pas de capote sur la tête des femmes, décapotez-moi tout cela. (cliquer sur les images pour les agrandir)
Personnellement je suis plutôt et même tout-à-fait d’accord. On peut certes s’habiller comme on veut dans cet occident père d’une certaine liberté. Pour autant que l’on reste identifiable et que la voilure ne soit pas le signe d’une appartenance agressive à un communautarisme de rupture. Car pourquoi se cachent-elles? Des hommes? Quel mépris pour les hommes, considérés a priori comme des voyous violeurs et voleurs de femmes.
Les femmes voilées sont l’aboutissement et l’emblème du féminisme professionnel occidental: cachons-nous de l’homme. Le polygame l’avait bien compris qui, emboîtant le pas à Caroline Fourest pour qui le lesbianisme est la position (intellectuelle…) la plus subversive pour ce cochon de patriarcat, coupait l’herbe sous les pieds des hommes lubriques et dominateurs en voilant sa légitime épouse sous une burqa même pas griffée Chanel (les allocations de l’Etat ne suffisant pas à payer la haute-couture). Lesbiennes et femmes bâchées inaccessibles au désir masculin, c’est le même combat contre la libido masculine qui se perpétue.
Mais comme les lecteurs vont trouver moultes contradictions dans ces derniers propos, je reviens au président.
Ce président, n’hésitant pas à mettre la main à la pâte et là où il faut, le premier depuis De Gaulle à tenter de faire bouger la France. Les autres n’avaient pas fait grand chose: Pompidou, trop malade. Giscard trop diamantin. Mitterrand trop satisfait. Chirac trop centré sur la caméra. Enfin Sarkozy vint, qui décida de faire rentrer de l’argent, d’anticiper pour que nos actifs aient aussi une retraite dans 20 ans, d’envisager la suppression d’une couche administrative dans la pléthore française - au risque de déplaire aux petits notables locaux qui entretinrent la fronde, entre autres.
Mais la mauvaise communication du président conduisit à ce que les français ne le comprirent pas. De toutes façon, qu’ils comprennent ou pas, les français votent aujourd’hui contre ce pour quoi il ont voté pour il y a trois ans, comme d’habitude.
Du coup, voyant le pourcentage des voix qui lui échappaient à droite et restaient sous la bannière du Le Pénisme, le président fit aussi vite une politique destinée à récupérer ces voix dans deux ans à la présidentielle. La burqa: interdite. La polygamie: on envoie un ministre dire des conneries pour stigmatiser l’islam.
C’est peut-être ce que nombre de français souhaitent. C’est aussi peut-être la conséquence d’un communautarisme musulman en rupture avec la République. C'est peut-être aussi l'opportunité pour les musulmans non intégristes de France (et il sont une très large majorité) de s'exprimer contre l'intégrisme.
Mais la politique française se résume-t-elle à la burqa et à la polygamie? Est-ce bien de rôle des plus hautes instances de l’Etat que de plonger tête baissée dans ce débat très particulariste? Je n’en suis pas certain. J’y vois une fois encore une de ces crises névrotiques récurrentes dont nos voisins de l’ouest sont spécialistes.
Et je ne suis pas certain que le sarkozysme, méthode qui a ses bons côtés, survivra à ce vol plané à ras des pâquerettes. Mais il assume la guerre en cours. Car derrière le voile (beyond the veil) c’est la guerre qui se profile. Les intégristes de l’islam, en Algérie ou en Afghanistan, l’ont assez montré.
La gauche a eu peur de tenir un discours ferme contre le communautarisme et l’intégrisme, comme elle a eu peur à l’époque de prendre ses distances d’avec le soviétisme et le stalinisme. Cette gauche a raté de grands combats par crainte idéologique de prendre les responsabilités qu’il fallait prendre. Elle laisse aujourd’hui le boulot aux sarkozystes. La mollesse de ses réactions montre bien qu’elle est plutôt contente que quelqu’un dise tout haut que la France à mal à son islam et à l’immigration qui en est issue.
Même si, et il est bon de le rappeler dans un tel billet, on ne peut stigmatiser une communauté dans son ensemble à cause de quelques-uns. Il serait bon que le ministre boutefeu admette et reconnaisse cette nuance.
PS: Et le kadhafisme qui retient Max en otage depuis 21 mois? Le kadhafisme n’est pas une méthode, c’est juste un spasme caractériel.