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Manif en Grèce: 3 morts dans une banque incendiée

Une manifestation contre la politique d’austérité du gouvernement grec dégénère: des manifestants ont lancé des cocktails molotov contre plusieurs bâtiments, dont une agence bancaire qui a pris feu. Une vingtaine de personnes, des employés essentiellement semble-t-il, étaient coincés dans l‘établissement. Des manifestant empêchaient les pompiers d’entrer et de sauver les personnes prisonnières. Ils ont pu finalement intervenir, mais trois personnes sont mortes dans les flammes.

grèce4.JPGL’incendie a été déclenché par des groupes de personnes cagoulées. Elle savaient pertinemment qu’il y avait du monde dans le bâtiment, et leur tentative d’empêcher les pompiers d’agir était délibérément criminelle: ils voulaient faire mourir, ils voulaient tuer. Probablement pour marquer les esprits. C'est un acte d'une grande gravité.

On peut comprendre le désarroi des grecs. Ils ont voulu l’Europe et ont semble-t-il menti sur leurs capacités financière pour y entrer. L’Europe leur a apporté de nombreuses aides financières: 240 milliards d’euros depuis le début des années 80.

«Mais selon plusieurs experts, l’affectation et la gestion de ces fonds ont répondu d’avantage à des motivations d’ordre clientéliste qu’à des critères d’efficacité économique. Ainsi, selon la politologue Vassiliki Georgiadou, il y a un manque important de transparence tant dans la gestion des fonds nationaux grecs que des subventions européennes, qui sont souvent détournées des objectifs qui leur étaient assignés. La réalité est que l’argent européen n’a pas été géré de façon rationnelle et, au lieu de renforcer la compétitivité et la production, il a été destiné à la consommation et à la surconsommation. Les années ’80 et ’90 furent d’ailleurs rythmées par plusieurs scandales comme les aides européennes aux agriculteurs détournées pour l’achat de voitures de luxe ou la rénovation de leurs maisons, ou l’embauche de nombreux proches par des directeurs de centres de formation subventionnés par l’Union européenne. Pire, certains organismes publics se sont même révélés être de véritables coquilles vides. Comme, par exemple, ce dernier cas révélé mercredi par les médias : un centre public de danse et de théâtre qui a englouti pour son fonctionnement un tiers des sommes qu’il était censé redistribuer à des activités culturelles.»

Il est patent que la Grèce à été très mal gérée, par tous les gouvernements successifs quelle que soit leur couleur. Et les politiques n’ont pas été les seuls à profiter ce la corruption: la société grecque dans son ensemble à surconsommé sans produire assez, vivant sur de l’argent que l’activité économique du pays ne générait pas. Les manifestants d’aujourd’hui accusent les riches. Mais tout le monde s’est cru riche pendant des années.
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Le clash était inévitable, sauf à continuer à payer pour un système corrompu. Aujourd’hui les grecs se plaignent de voir les acquis sociaux démantelés. Mais qu’ont-ils fait pour que leur pays soit à même de les maintenir par lui-même? Et s’il n’y a plus d’argent, par exemple pour payer les fonctionnaires, si le gâteau est réduit de moitié, comment peut-on croire que chacun mangera encore demain la même part qu’hier?

Les acquis sociaux démantelés? Peut-être faut-il réviser le système de dépendance à l’Etat et à l’économie. Nombre de pays très pauvres survivent parce que la famille est la base de la société, parce que l’on s’entraide dans le clan familial. Ceux qui attendent tout de l’Etat en sont pour leurs frais. L’Etat n’a plus d’argent. L’Etat grec ne peut en chercher sur les marchés car le loyer qu’on lui propose est trop élevé et aggraverait encore plus la crise. L’Etat en cessation de paiement: que se passerait-il? Une révolution? Et qui ferait quoi, politiquement, en cas de révolution? Avec quel argent? Selon quel système? Il n’y a plus de grand frère soviétique pour soutenir des vassaux.

On dit que la crise grecque est due au libéralisme. Non. Elle est due à la mauvaise gestion, à la corruption, à l’argent gagné sans l’avoir produit, à l’attente de la protection maximale de l’Etat.

On peut aussi analyser cette crise autrement. C’est, à long terme, la pensée de gauche qui est en échec. C’est l’échec du recours de plus en plus grand à l’Etat providence,c’est la dépendance outrageuse vis-à-vis de l’administration qui doit régler nos problèmes à notre place, c’est la quasi sacralisation de l’Etat tout-puissant, image parentale déresponsabilisante. Mais l’heure des comptes sonne un jour. Si vous avez 10 € dans votre porte-monnaie et que vous achetez pour 20 €, on peut vous faire crédit un moment. Mais cela n’a qu’un temps.

Tout cela est douloureux. Forcément. Mais ce n’est pas en saccageant ce qui reste du pays qu’une meilleure solution viendra.

Ni en tuant délibérément des innocents simplement parce qu’ils se trouvent dans une banque. Les incendiaires sont de la graine de fascistes.

Le responsable n’est pas l’autre, c’est chacun qui, d’une manière ou d’une autre, a bénéficié du système sans s’y opposer. Mais prendre ses responsabilités n’est jamais facile. Plus facile par contre de s’ériger en justicier. Une telle crise, à court terme, a ceci de dangereux que les justiciers, rouges ou bruns, y trouvent un terreau fertile.








PS: Pas ce crise en Libye. Tout va bien grâce au guide suprême. Visitez la Libye, son Kadhaff’ klan, son otage suisse.

Catégories : Politique 3 commentaires

Commentaires

  • Ce drame est intolérable ! La légitime riposte de la police risque de faire mal et il ne faudra pas venir chialer ensuite.....................

    On ne parle plus de vitrines brisées ou de murs tagués; DES VIES ONT ETE PRISES !

    Wax911

  • Wax911, je suis aussi très choqué. On a passé un cran, délibérément, et semble-t-il de manière organisée car ces groupes se préparent, préparent leurs modes d'intervention et leurs cibles. Si la police tire, s'il y a des morts parmi les tueurs, il ne faudra pas venir les défendre. C'est terrible de penser cela. Mais que faire d'autre? La marge de tolérance est dépassée dans ce cas. On ne peut laisser tuer et être en proie aux contradictions humanistes.

    Qui laisserait tuer sous ses yeux sa femme, sa fille, son frère, son père, sa mère, sans réagir?

  • Quelle naïveté feinte! Et vous croyez peut être que les révolutions se font sans morts? Combien de morts dues aux violences policières. Le manifestants n'ont jamais voulu tuer des innocents, selon les pompiers, la porte de la banque était fermée de l'intérieur ce qui a retardé les secours. Ce n'est que le début et avant que les manifestants tuent autant de gens que le capitalisme n'en tue chaque seconde en Grèce en Europe et dans le monde, il y a de la marge. Qui sème la misère récolte la colère!Les grecs nous montrent la voie.

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