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Nouvelle attaque contre un bus en France: comment gérer l’Etat sauvage?

Depuis l’arrestation d’un réseau de revendeurs de stupéfiants il y a quelques semaines et la prise d’environ un million d’euros en liquide et deux kilos de cocaïne, cela doit faire le dixième autobus attaqué, le deuxième à Aulnay-sous-Bois.

Aulnay.jpgLa violence

Samedi une conductrice était rouée de coups par trois ado qui voulaient descendre ailleurs qu’aux arrêts prévus.

"Une conductrice de bus a été rouée de coups dimanche soir par trois jeunes passagères à Aulnay-sous-Bois (Seine-St-Denis) et ses collègues du dépôt ont décidé lundi matin de faire valoir leur droit de retrait «de façon illimitée sur l'ensemble du réseau».
Les trois personnes soupçonnées d'avoir participé à cette agression ont été interpellées tôt lundi matin en gare RER d'Aulnay-sous-Bois, selon préfecture.

Les trois passagères auraient souhaité descendre entre deux arrêts, ce que la conductrice a refusé, appliquant le règlement. C'est ce refus qui aurait entraîné une réaction violente de la part des trois personnes, qui s'en sont alors pris physiquement à la conductrice en la rouant de coups de pied et de coups de poing."

Cette agression n’a sans doute pas de lien avec les autres caillassages, mais elle montre un climat général où le recours à la violence et à l’agression contre les personnes devient banal, trop banal.

Il y a un mois l’agression contre 5 bus à Tremblay-en-France a été menée par un commando de plusieurs dizaines de personnes cagoulées, alors que les passagers étaient dans le bus. Au final les bus ont été incendiés.

bus2.jpg
La milice

En réponse à la violence urbaine, aux agressions et voitures brulées, certains s’organisent:

«Une dizaine de riverains ont finalement décidé de créer une milice. « On ne fait pas ça pour jouer aux cow-boys, on en a juste ras-le-bol. Comme la police reconnaît qu'elle n'a pas les moyens d'intervenir rapidement, on se sent laissés-pour-compte... », soupire l'un d'eux. Dans la circonscription dont dépend la ville, on compte un policier national pour 640 habitants. Vêtus de pulls en laine, bombers noirs et baskets, les membres de la patrouille se séparent « pour sécuriser le quartier ». A l'aide de lampes torches, les hommes parcourent deux par deux le chemin forestier qui longe une rangée de pavillons. « Notre but, c'est d'occuper le terrain et de les empêcher de nuire », explique Dominique*, qui s'interrompt pour faire l'état des lieux du voisinage : « Là, un cambriolage, là, des voitures brûlées… »
...
Je sors souvent seul pour mes rondes et je suis toujours armé. On ne sait jamais… En face, ils ne se gênent pas. Alors pourquoi devrais-je me priver si c'est pour protéger ma famille ? » s'interroge Dominique, résolument discret sur la nature de son arme.»



Trois logiques en présence

1. Celle des sociologues. On peut trouver toutes les raisons économiques, sociologiques, culturelles, pour tenter d’atténuer la portée de la criminalité. Il faut juste savoir que les criminels prennent ces tentatives d’explication comme un encouragement et une forme d’impunité, ainsi qu’un déni de la gravité de leurs actes.

2. Celle des institutions: police, justice, politique. Les moyens ou la volonté manque, je ne sais pas. On ne peut mettre un policier derrière chaque habitant ni être partout. Certains regrettent la police de proximité. Mais elle n’a pas changé les mentalités, pas empêché la cocaïne de circuler, pas extirpé la violence du coeur et de la tête des délinquants. Elle était un remède de symptôme, comme un anti-fièvre local, pas un remède de cause.

3. Celle de la société civile, qui en a marre d’être menacée, prise en otage par des bandes de casseurs, et qui ayant l’impression que les institutionnels ne jouent pas leur rôle sont déterminés à agir sans eux pour faire régner l’ordre. Ce qui n’est pas sans risques.

verre-break-glass.jpgA cela on peut ajouter l’impuissance ou la démission des familles, premier cadre d’éducation, premier lieu de transmission de valeurs pour éviter les situations de rupture sociale.


Le piège

Devant cette violence urbaine que rien ne semble pouvoir arrêter, grande est la tentation de la contre-violence: milices civiles, durcissement des peines, militarisation de la société.

Et c’est le risque, ou le piège: sécréter une société qui devienne aussi violente que la violence qu’elle veut combattre.

Le western tel qu’on le caricature dans certains films avait ceci d'expéditif que les héros ne se posaient pas de questions: tirer d’abord, réfléchir après. Mais en contrepartie il n’y avait que peu de loi et trop peu d’Etat pour la faire respecter.

C’était l’Etat sauvage. Celui dont nous ne sommes pas si loin, celui que les délinquants en groupe font revivre sous nos yeux. C’est une forme de guerre. Comment gérer cette situation?


(Image 2: AFP/Jacques Demarthon)




PS: Etat sauvage en Libye aussi, où la prise d’otage par le pouvoir est légitimée.
desert-sable-beau.jpg

 

Catégories : société 18 commentaires

Commentaires

  • ça vous étonne?

    la police a trouvé 1 millions d'euros, on est loin du deale artisanale non?

    Brûler des bus, c'est méprisé les pauvres!

    Vous parlez des bus, mais il y a tout le reste, les voitures, les immeubles et les ascenseurs vandalisées par des jeunes qui se font passer pour des victimes!

  • haha sacré dominique toujours aussi fort pour parler de choses qu'il ne connait même pas...Arrête un peu dom en plus tu radotes, ça t'a marqué le coup des 1 millions d'euros a ce que je vois...

    Franchement Dominique ça saute aux yeux aue tu ne sais pas de quoi tu parles alors au lieu de passer pour un imbécile (ou un connaisseur puisque pas gd monde ne sait non plus sur ces blogs...),abstiens-toi et aborde des sujets que tu connais ou que tu métrises, tu seras beaucoup plus crédible hahah

  • lyonnais, ce serait d'argumenter, de dire précisément le pourquoi de votre désaccord. Cela permet le débat.

  • oublié: "bien" d'argumenter

  • et pourquoi je devrai argumenter puisque Dominique sait déja tout, alors qu'il n'a jamais mis les pieds dans une banlieue...alors désolé Homme Libre j'aimerai vous expliquer mon raisonnement car j'y ai habité jusqu'a mes 21ans...mais a quoi bon, de toute façon ce dominique aura toujours raison face a un petit frouz frontalier comme moi...alors j'évite juste de perdre mon tamps...;-)

  • "Celle de la société civile, qui en a marre d’être menacée..."

    Pour le moment, ce qui surprend surtout, c'est l'apparente passivité de l'opinion publique...

  • Le problème des violence dans les banlieues française vient du chômage massif des ses habitants qui peut atteindre les 40%. Et il est bien là le problème, on est arrivé à une spirale insoluble, car les commerces et artisans de ces mêmes banlieues ont fini par déserter ces quartiers sensibles; ( raz-le-bol de voir son commerce saccagé sans cesse ) et bientôt plus de transport en commun. Seul sont ceux qui quittent ces cités peuvent sortir de cette engrenage de la violence et du chômage. Mais faut-il encore avoir la motivation.

    D.J

  • @ Hommelibre

    Ne perdez pas votre temps avec Lyonnais du 69 (pourrait pas être d'ailleurs que du 69... mais bon), ce troll passe son temps à provoquer les internautes, sans s'intéresser aux postes.

    Pour revenir au sujet de votre poste, je pense que les causes sont multiples, mais la principale reste une immigration massive mal intégrée. Il y des choses évidentes, qui ne sont plus les bienvenues à dire dans cette France à la dérive.

  • "A cela on peut ajouter l’impuissance ou la démission des familles, premier cadre d’éducation, premier lieu de transmission de valeurs pour éviter les situations de rupture sociale."

    très vrai et en plus ce grave probléme actuel est encore amplifié dans les banlieues.

    " Il faut juste savoir que les criminels prennent ces tentatives d’explication comme un encouragement et une forme d’impunité, ainsi qu’un déni de la gravité de leurs actes. "

    on a une société maternante, fondée sur des valeurs féminines, qui ne punit plus qui excuse, qui est tolérante.
    et bien on en voit le résultat, en pronant la douceur la non violence, elle laisse se dévellopper la violence et n'a aucune solution pour l'endiguer.

    "mais la principale reste une immigration massive mal intégrée. "

    mais une société maternante n'est pas une société qui intégre. une personne veut bien s'intégrer quand il respecte la société où il doit s'intégrer, mais comment peut-il la respecter quand cette société est laxiste, le fait passer pour une victime. s'applaventrie devant lui. surtout les personnes d'origine musulmanes qui onts le respect de l'autorité de la force.

    "Le problème des violence dans les banlieues française vient du chômage massif des ses habitants qui peut atteindre les 40%. "

    une certaine proportion de jeunes de ces banlieues sonts en manque éducatif, tous sonts dans l'irrespect total de la france maternante et de ces valeurs, certains sonts associaux, voilà le résultat de les avoir fait passer pour des victimes, au lieu de les punir à la premiére incartade et de leur apprendre le respect de la loi, ils se sonts enfoncés dans la délinquance, incapables d'intégration dans le monde du travail.

  • Trouver des raisons à cette violence est un vrai casse tête en effet. Chômage?, immigration?, démission parentale?
    Je pense qu'il y a un peu de tout cela en effet.
    Pour ma part, ayant eu à grandir jusqu'à l'âge de 19 ans dans une cité dite à risque en France, je n'ai pu que constater un élément flagrant et qui malheureusement pour moi est la clé c'est la Misère, tant économique que psychologique, une grande misère intellectuelle. De celle qui se transmet de génération en génération....certains maillons de cette chaîne arrivent parfois à se défaire de cette fatale destinée, les résilients en quelque sorte, mais pour d'autres la voie est toute tracée.
    Aucune règle, aucune morale, aucun respect de la loi sont le terreau fertile des incivilités en tout genre, des transgressions morales, sexuelles (climat incestueux souvent.
    Il y a tant à faire au sein des familles que personnellement je doute qu'un jour une amélioration voit le jour. La répression est nécesaire en tant que sanction mais ne résoud rien et l'investissement que représente la prise en charge de vraies solutions n'est certainement pas à l'ordre du jour dans les préoccupations politiques!

  • @ Vali

    "Aucune règle, aucune morale, aucun respect de la loi sont le terreau fertile des incivilités en tout genre, des transgressions morales, sexuelles (climat incestueux souvent"

    trés vrai.

    "Il y a tant à faire au sein des familles".

    faire quoi, redonner leur place aux péres musulmans, ça c'est surtout pas à l'ordre du jour dans notre société, c'était pourtant la conclusion du rapport du juge Bruel, mais ce jour de conclusion dérange la bien pensance actuelle.
    on pourrait presque dire que ce n'est pas féminimement correct. une société maternante ne peut pas concevoir qu'on redonne une place aux péres.

    "La répression est nécessaire en tant que sanction mais ne résoud rien"

    non elle ne résoud rien la base c'est l'éducatif, la famille, mais elle apprends ce qu'est le respect de la loi.

    conclusion vu que notre société maternante s'assoie sur des analyse comme le rapport du juge Bruel et bien tout ça n'est pas prés de changer, le pourrissement actuel va continuer s'amplifier. et le systéme des milices ne peut que s'amplifier, avec les dérives qui vonts avec.

  • @leclercq
    Bien ma foi je ne ferai pas spécialement de distinguo entre le père-la mère vu que pour moi les deux partenaires sont indispensables dans leur rôle respectif.
    Je n'entrerai pas spécialement non plus sur les pères musulmans car je ne saisis pas le sens de cette spécificité. Etant native du nord de la France, je n'y ai vu en grande partie que des parents français de souche qui dysfonctionnaient et au contraire j'allais souvent chez les familles maghrébines lorsque j'étais enfant car il me semblait qu'il y avait d'avantage d'esprit de famille, de rites à respecter sans compter l'odeur du couscous que les femmes préparaient qui me faisait saliver....bref
    Je suis d'accord avec toi sur la nécessité d'imposer le respect de la loi par une sanction c'est déjà un point d'acquis pour ces enfants-ados livrés à leur triste sort sans barrière...mais la loi ne peut hélas se substituer entièrement au rôle parental.

    Je ne connais pas ce rapport Bruel auquel tu fais allusion mais je vais le lire car tout ce qui attire les foudres (et cela semble être le cas de ce rapport pour toi) m'attire forcément et j'y verrai plus clair

  • @ vali

    merci de ton post, sans agressivité, lucide, honnête, avec du coeur.

    "Bien ma foi je ne ferai pas spécialement de distinguo entre le père-la mère vu que pour moi les deux partenaires sont indispensables dans leur rôle respectif.

    oui indispensables tous les deux mais rôle différent.

    http://www.uniondesfamilles.org/absence_du_pere.htm

    http://www.cairn.info/article.php?ID_REVUE=EP&ID_NUMPUBLIE=EP_021&ID_ARTICLE=EP_021_0058

    j'aime bien l'analyse de ce sociologue qu'en pense-tu ?

    http://www.communautarisme.net/Violences-dans-les-banlieues-regarder-la-realite-en-face_a646.html

  • suite

    http://lesrapports.ladocumentationfrancaise.fr/BRP/984000424/0000.pdf

  • @leclercq
    Ecoute franchement j'ai lu l'analyse de Le Goff et je ne puis que partager son point de vue réaliste. C'est pour moi une juste analyse lucide, décapante mais réelle sur cette jeunesse complètement en dehors des règles et perdue dans une spirale de violence envers tout et tout le monde.
    Je garde cet article sous le coude car il vraiment intéressant, je te remercie.

  • @ Vali

    merci Vali de ta réponse, moi pour ma part je pense que rien de cohérent n'est fait pour que ça change.

    que pense-tu du rapport Bruel ?

    http://lesrapports.ladocumentationfrancaise.fr/BRP/984000424/0000.pdf

  • @Leclercq
    Je suis d'accord avec toi sur l'incohérence des "solutions" amenées.
    Je viens de finir de lire ce rapport de Bruel. Je le trouve formidable. Je ne sais pas ce que tu en penses toi mais personnellement je trouve que tout y est dit avec finesse et je dois t'avouer que cela m'a fait un pincement au coeur car je m'y suis peut-être retrouvée dans certains points, certaines erreurs passées en matière d'éducation de nos enfants à mon ex-époux et moi-même.
    Le rôle du père y est merveilleusement décrit. Redonner cette place essentielle au père est tellement importante. Le "sevrage" maternel m'a fait sourire dans ce rapport. Vraiment un rapport dont devraient s'inspirer tous les intervenants sociaux-éducatifs, les politiques bien sûr..mais je crains qu'il soit déjà bien tard.
    Encore une fois merci pour m'avoir fait partager cette étude. Voici comment je concois la "lutte" pour les droits paternels, avec des propos intelligents comme ceux de Monsieur Bruel. Pour moi, la cause est entendue!

  • @ vali

    merci de ce gentil et lucide post.
    moi aussi j'ai beaucoup apprécié le rapport du guge Bruel, mais ce rapport n'a servi à rien, il est passé au oubliettes !!!!

    je te conseille le livre de jean-marie petit clerc
    la violence et les jeunes, intérressant.

    merci encore pour ta gentillesse.

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