Je ne vous attendais pas là. Récemment encore, dans «Panique dans l’oreillette», vous faisiez belle figure. Nous apprenions votre enfance de battante, de garçon manqué il me semble. Que de délicieux secrets vous et vos proches avez partagé avec le public à cette occasion.
Vous sembliez bien un peu stressée, parole rapide, regard très mobile, je n’ai pu identifier stressée de quoi, mais après tout je ne connais pas votre vie et ne saurais parler pour vous.
Non, je ne vous attendais pas là. Que lis-je de vous? «La somptueuse». Si vous avez goûté un jour ce genre de qualificatif, j’imagine que vous n’en faites pas votre quotidien. Pas ces jours. Car il fallait bien glisser vers le gris obscur, loin de l'onctuosité, pour en arriver là, loin de ce qu’on imagine d’une somptueuse, si loin de l’évidente solidité de la somptueuse alors que vous avez glissé du côté du silence. Comment en arrive-t-on là?
Là, c’est nulle part, dans nulle part de solitude, au bord d’un bois de solitude où par hasard quelqu’un vous trouve. Il ne vous attendait sans doute pas là, dans le froid, inconsciente, plongée dans une souffrance que vous seule connaissez. Nulle part, c’est terrible. C’est ailleurs que tout ce qui est imaginable.
Mais qui aurait pu vous attendre là? Qui aurait pu vous imaginer glisser des éclats de lumière vers ce gris obscur?
Noémie, vous avez certainement touché tant d’hommes et de femmes, je n’ai rien à ajouter. Tout ce qui doit être dit publiquement a été dit. Ce qui reste, à l’abri de l’excès de lumière, c’est vous aussi.
Lenoir, Noémie, on vous a trouvé inconsciente, pas loin de mourir, semble-t-il de votre volonté. On ne peut se réjouir de la souffrance des êtres qui nous touchent. Mais vous, si souvent dans la lumière, si simple à accueillir et si secrète à la fois, vous savoir être tombée, rappelle à nos mémoires tous ceux et celles qui tombent, et que personne ne connaît. Tomber est possible. Il n’y a pas de blâme à tomber, il n’y a qu’un ciel retiré et une mer trop étale.
Tomber fait partie des possibles. Vous tombez, Noémie, mais rien ne vous est retiré. Ceux qui vous aiment continuent de vous aimer. Avec votre mélange de feu et d’eau, de soleil et de brume. De cela il y aurait beaucoup à dire...
Commentaires
Eh bien, je pense qu'elle est cocainomane.... comme plein de gens dans le showbiz.
C'est une drogue très dangereuse.