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23‘000 morts au Mexique

Des charniers sont régulièrement découverts au Mexique. Le dernier en date, cette semaine, contenait 55 cadavres, dont le directeur d’une prison. Depuis 2006 on dénombre environ 23‘000 tués dans la guerre des cartels de la drogue.

mexique.jpg23‘000 morts, c’est bien une forme de guerre. C’est une ville rasée. Cela pour le contrôle du marché de la cocaïne et de l’héroïne qui transite par le Mexique, en provenance d’Amérique du Sud et à destination des Etats-Unis.

23‘000 morts, cela veut dire combien de tueurs sans foi ni loi? Combien d’humains qui ont tué 1, 2, 3 ou plus d’autres humains et qui sont prêts à recommencer? Ce sont peut-être des milliers de tueurs qui de baladent en liberté dans le pays.

 

23‘000 mort pour le trafic de la drogue. Chiffre écrasant de cynisme et d’horreur.

Et 50‘000 soldats dans le pays pour tenter d’arrêter ces cartels parfois ultra-violents. Sans succès jusqu’à maintenant.

23‘000 tués. Et là, je me dis que ceux qui se shootent à l’héroïne ou sniffent de la neige - de la cocaïne en argot - favorisent ces milliers de morts car ils créent le marché par leur demande.
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Je ne dis pas qu’ils sont complices, je ne dis pas qu’ils ont ces morts sur leur consciences et ce sang sur leurs mains, pas plus qu’un citoyen qui achète quelque chose par correspondance ne peut être tenu pour complice si le camion de livraison a un accident et qu’il y a des morts.

Je constate seulement que sans cette demande, les gens qui aujourd’hui s’entretuent - parfois très jeunes - devraient faire leur vie autrement.

La cocaïne qui vient en Europe ne passe pas par le Mexique selon ce que j’ai pu lire. Mais cela ne change pas le problème.

Et je suggère à ceux et celles qui sniffent de compter le nombre de morts qu’il y a au bout de la ligne de coke. Pas pour culpabiliser. Juste pour voir le ruisseau de sang sous la blancheur de la neige et son paysage sans mémoire.


(Image 1: mexicanwave. 2: belga)




PS: J - 3 pour Max Göldi à Tripoli. Si tout se passe bien...

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Catégories : société 12 commentaires

Commentaires

  • Et bien c'est assez simpliste, comme analyse. Et comme ce qui est simpliste rassure ceux qui n'ont pas envie de remettre en question leur conception des choses, par paresse ou lâcheté, je parie que nombreux sont ceux qui vous approuverait.

    Le vrai problème de la drogue, c'est le fric qu'elle génère. Les gouvernements l'interdisent et quelques haut-placés s'en mettent plein les poches. Les vendeurs d'armes sont aux anges.

    La légalisation serait un moindre mal, mais les bonnes gens sont trop bêtes pour le comprendre.

    Juste une question, quand-même, sur votre dernier paragraphe. Je trouve la première et troisième phrase cohérentes, mais je me demande pourquoi vous écrivez "Pas pour culpabiliser". C'est pourtant bien le but, non? Et ce n'est pas une fausse question. Vous avez le droit de vouloir faire culpabiliser qui vous voulez, à mon avis. Sinon, pourquoi communiquer avec les autres ? Juste pour le plaisir de faire du bruit avec la bouche ? Ah mince, là c'est de l'écrit.

  • Pour ce qui concerne le dernier §, et nous en resterons là pour aujourd'hui, je me permettrai de suggérer amicalement à notre hôte de se moucher soigneusement et il ne verra plus d'images aussi flippantes.

  • Il me semble que la visière de la casquette est un peu basse ce matin!

  • @ Fufus:

    J'apprécie votre commentaire. Il touche pile un point où j'avais un doute: la question de ne pas culpabiliser. Après avoir mis le billet en ligne je relis en principe une fois pour corriger les fautes restantes s'il y en a. Et en relisant la phrase sur la non-culpabilisation, j'ai eu le sentiment qu'elle pouvait être ambiguë. Je n'étais pas sûr ce la connotation qui ressortirait, mais je l'ai laissée. Votre réaction est intéressante car, alors que je mettais mon intention à ne pas culpabiliser, vous m'envoyez: pourquoi pas le faire?

    Je réponds que je ne crois pas à l'efficacité de la culpabilisation sur un sujet comme celui-là. J'ai eu cette image de neige sur un ruisseau de sang, c'est cela que j'ai voulu mettre en avant. Toucher le psychisme individuel plutôt que développer l'aspect sociétal et financier.

    Par contre j'aurais eu le sentiment de faire simpliste si j'avais justement traité l'aspect financier. Parce que au bout de la chaîne, il y a un consommateur, et qui est prêt à sacrifier pas mal de choses pour satisfaire son besoin ou envie. Je veux dire que la résonance psychique me paraît plus importante que l'aspect fric.


    @ Rabbit: mais je ne suis pas gêné d'une telle image. Je la trouve même utile si elle peut ouvrir un petit bout de la conscience individuelle. Faire des rapprochements incongrus est parfois intéressant. Les surréalistes, les publicitaires, les poètes le font, c'est une manière de communiquer par des voies plus directes, de dire les choses, c'est un angle de vue imagé.


    @ Azrael: pas compris.

  • Au fait, ça veut dire quoi un "chiffre écrasant de cynisme" ?
    Je savais qu'on pouvait leur faire dire un peu ce qu'on voulait aux chiffres, mais on pourrait donc également leur prêter un caractère voire des intentions...
    Fascinant, comme tou(s les)jours...

  • Essayons une autre formulation plus...poétique:

    Dans un pays de plaines, trafic de collines. C'est la règle.

  • @ dano: c'est de la poésie. Normal que ce soit fascinant. Content que cela vous plaise... J'espère bien recevoir le Champignac d'or un de ces jours. J'y travaille.

    Je peux aussi le faire autrement. Analyse de texte:

    - Donner une intention aux chiffres est exactement, et vous le faites très justement remarquer, comme leur faire dire un peu ce que l'on veut. Les chiffres ne parlent pas. (Ou alors ils cachent bien leurs cordes vocales). C'est une métaphore.

    - Une métaphore sert à illustrer une proposition par une autre. Le cynisme: à quoi peut-il se rapporter qui puisse illustrer la métaphore? Au peu de valeur donnée à la vie humaine et à la brutalité mise en oeuvre (originellement le cynisme avait un sens plus rebelle par rapport aux conventions, mais son sens a évolué). Quand au côté écrasant, et bien, c'est écrasant. A en faire tomber les bras. Imaginer qu'en 3 ans une ville de la taille de Nyon est rayée de la carte par des tueurs. Funny, is'nt'it?.

    Après bien sûr on peut se demander si dans le langage le sens strict doit primer, auquel cas cette métaphore, comme toutes les métaphores, est absurde et dénuée de sens, ou si l'intention de communiquer quelque chose a aussi sa place et peut bousculer les normes. En somme: la pensée doit-elle servir le langage ou le langage doit-il servir la pensée?

    Les deux mon colonel!

    Pour ma part je serais bien attristé de devoir en rester au sens strict, sans possibilité de glissement sémantique. J'imagine quelques métaphores que nous perdrions comme une roue perd un enjoliveur:

    "Les yeux sont le seul point d'eau dans le désert de viande "

    "A l’instar de la zigounette par grand froid, la philosophie est un sujet difficile à appréhender"

    Et celle-là:

    "Il y a des gens qui lisent le journal comme ils passent l’aspirateur: en ne retenant que les saletés. "

    Et une dernière pour la route:

    "Heureux l'étudiant qui comme la rivière peut suivre son cours sans quitter son lit "

    (

  • Azrael:

    Ca me fait penser à la semaine dernière: Je traversais le golfe du Mexique à la rame pour aller en Louisiane. Et bien, plaines et collines, je crois que je rame encore...

  • C'est ce qui me semblait...

  • Azrael, merci. Cela m'éclaire beaucoup... (Une torchère, sans doute).

  • Bravo Mme Helen Thomas pour votre franchise et votre courage. Helen Thomas a été contrainte de démissionner car elle a osé dire la vérité sur Israel..."foutre le camp de la Palestine".


    http://www.france24.com/fr/20100608-Etats-Unis-journaliste-Helen-Thomas-propos-Israel-controverses-retraite-excuses

  • Les cartel de la drogue au Mexique, vont jusqu'à, par des opérations commandos, assassiner les personnes toxicomane, dans des instituts de désintoxication; y compris le personnel soignant.

    Économiquement parlant, l'idée que c'est le consommateur qui fait la production est loin d'être une vérité établie. La production fait souvent la consommation. Par exemple c'est l'invention et la production des téléphones portables, qui a fait que le consommateur puissent consommer des portables.

    Pour la drogue, je pense que les deux options se complète. Si les états produiraient et fourniraient gratuitement la drogue au drogué, cela casserait le marché illégale. Le consommateur, par la gratuité et le risque zéro étant donné qu'ils n'ira plus se fournir dans les filières mafieuses, va sans aucun doute faire son choix de l'état fournisseur.

    Cela aura un coût, mais on économisera sur la politique répressive contre la drogue. C'est en gros la position des très libéraux Milton Friedman prix nobel d'économie et de son disciple Garry Becker, lui aussi prix nobel d'économie. F-A Hayek pensait pareil.

    Curieusement, c'est l'un des rare domaine ou nos libéraux, n'écoutent pas les milton Friedman et consort.

    D.J

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