A la TSR sur Sport Dimanche ou à la TdG dans son édition d’hier, c’est l’extase. Incroyable, inouï, unique. Quoi? A-t-on trouvé le Graal? Kadhafi présente-t-il ses excuses à Max Göldi? Non, beaucoup plus grandiose: une équipe majoritairement féminine a gagné LA course mythique du Léman: le Bol d’Or.
Ladycat est un projet de navigation donnant aux femmes la possibilité de s’entraîner et de participer à des compétitions de haut niveau pour développer leurs compétences. On sent une forte imprégnation féministe dans les commentaires tant de la télévision que de la presse papier. C’est même dithyrambique et l’on dirait une grande victoire féministe. Ainsi la Tribune de Genève titre: «Victoire historique des filles de Ladycat».
Jamais on ne lit quand un nouveau bateau et nouvel équipage d'hommes gagne: «Victoire historique des garçons de *...».
La journaliste de Sport dimanche à la TSR est au bord de l’orgasme: à voir dans la vidéo ici à partir de 4:25. Quelle fébrilité, quelle jouissance sur son visage! On dirait les premiers pas sur la Lune! Journalisme-caricature...
Bluffé par les journalistes qui font du genre, et qui font du genrisme féministe, je me suis demandé si j’étais dans un film de série B. Un film où l'on prendrait les femmes pour des idiotes. Parce que, d’abord, la navigatrice interviewée n’est pas tombée de la dernière pluie. Emmanuelle Rol a fait les JO de Pékin et se prépare pour ceux de Londres. C'est une pointure. Et puis il y a eu des navigatrices célèbres avant Ladycat: Florence Arthaud, Ellen McArthur, Isabelle Autissier, Karine Fauconnier, Jeanne Grégoire, entre autres. Ces femmes performantes à un très haut niveau n’ont pas attendu qu’on les assiste pour gagner des grandes courses devant des hommes d’expérience. Alors elles sortent d’où les marins (et oui, il n’y a pas de féminin) de Ladycat? Elle ne lisent pas les journaux? Elle ne savent pas qui est Ellen McArthur? Il y avait une vie pour les navigatrices femmes avant Ladycat.
La compétence n’est pas affaire de sexe ou de genre, mais de personnalité, d’expérience et de savoir-faire. C’est le principal signe donné par Ladycat dans ce Bol d’Or à mon avis. Car les filles sont allé chercher deux hommes, dont le maître tacticien du lac Christian Wahl. Là c’est la compétence qui a primé, et qui prend au final le dessus sur le genre.
D’ailleurs, puisque la manière de présenter la victoire féminine est tendancieuse et donc polémique, laissant entendre qu'enfin les femmes peuvent régater au plus haut niveau, j’ajoute une couche de polémique en affirmant que les filles ont gagné grâce à cet homme. Sans lui elles seraient encore dans la peuf.
La victoire de Ladycat est celle de Christian Wahl et de l’équipage. Sans un homme, cet équipage d’assistanat aux femmes (seraient-elles donc incapables de se construire et de gagner sans qu’on leur tienne la main) n’aurait peut-être pas remporté l’épreuve. Mais l'esprit revanchard féministe qui transpire dans cette célébration de la victoire de Ladycat n'a que faire de ce détail.
Je pense que ces marins devraient aller s’entraîner avec des hommes si elles veulent gagner. Etre dans un équipage féminin n’apporte rien s’il faut des hommes pour se dépasser.
Quand aux questions de la journalistes de la téloche, on nage dans le grand n’importe quoi. Elle ne se sent plus:
- Qu’est-ce que ça change un équipage féminin, une majorité de femme, quelle est la touche féminine en navigation, le glamour?
Réponses d’Emmanuelle Rol:
- C’est la complicité, plus que chez les hommes (elle en sait quoi de la complicité masculine?), c’est «émotif».
Et voilà, la femme comparée à l’homme est plus ceci et plus cela, et surtout la femme c’est «émotif». Une équipe féminine ne renforce donc pas particulièrement l'intelligence, la tactique, la perception des airs, la capacité à faire les choix décisifs. Elle renforce l'émotivité, dont tout le monde sait à quel point elle est importante pour mener un bateau! Ah, les glandes lacrymales féminines: surdimensionnées...
Puisqu’on nage dans du genrisme de pacotille, dans des comparaisons absurdes et des généralités confondantes de bêtise, je dirais pour rajouter une couche de 2e degré dans cette bêtise qu’heureusement les hommes sont plus forts, plus virils, plus intelligents, moins pollués par l’émotion, et qu'ils n’ont pas besoin de femme à bord pour gagner, eux... Et surtout ils ne vont pas se prêter à une comédie de genre à la télévision quand ils ont gagné. Ils ont le sens de la dignité. Une fille intéressante et visiblement talentueuse comme Emmanuelle Rol devrait ne plus se laisser piéger par une journaliste pas vraiment fine au sourire carnassier. Quand à la TSR, d’accord, on ne peut pas avoir que des bons dans les journalistes, mais si au moins on pouvait éviter les catastrophiques...
Il devient de plus en plus urgent de se purger du féminisme, et les femmes pour qui les neurones comptent autant que les glandes lacrymales devraient s’y mettre aussi. Car tout cela n'a rien à voir avec l'égalité ou le respect mutuel. Il est urgent de préserver la dignité féminine bafouée par ce féminisme de salon et revanchard.
PS: La Tribune en ligne n'a pas reproduit la partie de l'article sur Christian Wahl. A lire donc sur la Tribune papier d'hier.
Commentaires
ce féminisme qui s'insinue partout qui pourrie les rapports hommes femmes
ne peut que donner envie à des hommes comme " le maître tacticien du lac Christian Wahl." de ne plus aider les femmes. ils n'onts rien à y gagner.
il doit apprécier en ce moment d'être totalement évincé de cette victoire par cette journaliste féministe qui en fait une affaire de genre.
Il est évident que la tactique a été déterminante, et que le tacticien était un homme. C'est un peu comme si on disait qu'Ernesto Bertarelli avait gagné deux fois la Coupe de l'America sans mentionner les tacticiens qui l'y ont grandement aidé. Mais il s'agit de faire un sujet pro-femmes, alors éliminons les détails gênants. C'est la technique habituelle de tout ce qui est "genre", etc.
Il faut en rire. Nous vivons une époque dure - toutes ces sornettes que l'on a pu financer durant les années d'insouciance se casseront les dents sur la dure réalité. Comme vous le soulignez, les femmes sont toujours plus ci, plus ça... alors que d'une part il serait totalement inconvenant et inacceptable de dire que les hommes ont, eux aussi, des qualités liées à leur genre (quel scandale, imaginez), et que d'autre part, à en croire les théories du "genre", les femmes et les hommes ne sont même pas censés être différents (donc: "les femmes ne sont pas différentes, elles sont juste mieux que les hommes").
Faut pas vous mettre dans des états pareils pour un article Hommelibre. C'est mauvais pour les nerfs ;o)
(o_~)
"- C’est la complicité, plus que chez les hommes "
ce n'est pas la complicité qui fait gagner mais le travail d'équipe, et ce n'est pas connu pour être le fort des femmes et cette journaliste n'a pas l'air d'être bien au courant.
extrait d'un homme et fier de l'être page 220
"Vous etes-vous déjà pose la question à savoir pourquoi les femmes avaient tant de difficultés à travailler sous les ordres d'autres femmes ? C'est parce que les femmes sont égalitaires et veulent être traitées en égales par les autres femmes, y compris leurs patronnes. D'où leur difficulté d'accepter des ordres d'une femme et leur refus que les patronnes puissent jouir de certains privilèges. Elles acceptent plus facilement d'être dirigées par des hommes parce que ceux-ci fonctionnent de façon hiérarchique. Les dirigeants mâles savent qu'ils dirigent parce que leurs employés acceptent qu'ils diri¬gent. Les employés acceptent que les dirigeants aient certains pri¬vilèges parce qu'ils savent que, s'ils ont obtenu des postes de direction, c'est qu'ils sont meilleurs qu'eux pour diriger et que cela compense pour leurs plus grandes responsabilités. D'un autre côté, ils savent que l'équipe ne peut pas gagner sans leur entière parti¬cipation. Les femmes sont, sur ce plan, beaucoup plus individua¬listes et acceptent difficilement de se mettre au service de l'équipe."
@ Michael:
"les femmes ne sont pas différentes, elles sont juste mieux que les hommes". J'adore! Mdr!!! Assez réaliste comme perception!
@ Loredana:
Bah, un petit coup de gueule matinal et hop, pas besoin d'un Mars! Et j'en ris aussi, même si je n'en ai pas l'air. Parce que franchement, la journaliste de la TSR, elle devrait faire une carrière d'humoriste...
bs
cette facon de s'exprimer est déstréssante
merci
Encore un billet excellent, HL, plein de finesses.
Je veux bien accorder à cette équipe féminine toute la joie d'avoir gagner, je veux bien oublier qu'il y avait des hommes qui ont activement contribué à cette victoire (le chantier naval, occupe-t-il des femmes ? Comment s'appelle-t-elle déjà. la femme qui a conçu le bateau ?). Tout ça pour dire que la victoire n'a pas de sexe, et le sexe n'a pas de victoire.
benpal, la chute de votre commentaire est percutante! Yes.
Mais vous allez leur donner des idées: mettre sur pied un chantier naval exclusivement féminin.
Et ainsi, pas à pas, on voit un nouvel apartheid se mettre en place.
"un chantier naval exclusivement féminin." les bateaux de course c'est un milieu
trés innovant, ce chantier naval aurait aussi un BE exclusivement féminin je suppose, quand je vois les imcompétentes, pas passionnées, opportunistes et pourtant diplomées que j'ai cotoyé pendant 20 ans, j'ai du mal à croire à la possible existence d'un tel BE.
éric Zemmour aurait-il raison quand il écrit ces quelques phrases dans le premier sexe.
"
Elles ne détruisent pas, elles protègent. Elles ne créent pas, elles entretiennent. Elles n'inventent pas, eUes conser¬vent. Elles ne forcent pas, elles préservent Elles ne transgressent pas, elles civilisent. Elles ne régnent pas, elles régentent. En se féminisant, les hommes se stérilisent, ils s'interdisent toute audace, toute innovation, toute transgression. Ds se contentent de conserver. On explique en général la stagnation intellectuelle et économi¬que de l'Europe par le vieillissement de sa popu¬lation. Mais Cervantes écrivit Don Quichotte à soixante-quinze ans ; de Gaulle revint au pou¬voir à soixante-huit, et le chancelier allemand Adenauer à plus de soixante-dix. On ne songe jamais^- ou on n'ose jamais songer - à sa fémi¬nisation."