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Il faut sauver le soldat Rappaz: oui à une révision de son procès

A cette heure, Bernard Rappaz est en état de survie dont la durée diminue probablement rapidement. Il peut tomber en coma et ne plus s’en réveiller, ou son coeur ou ses reins peuvent cesser de fonctionner. Je sais d’expérience ce qu’il vit, même si le jeûne de protestation que j’ai fait à l’époque n’a duré «que» 33 jours.

Rappaz1-chanvre.jpgJe sais que l’accusation de chantage ne tient pas: passé 3 à 4 semaines de jeûne l’esprit accepte sa propre mort. Il n’y a plus de défi, mais seulement l’ancrage dans cette forme de désespoir.

On peut arguer du fait que si tous les détenus protestaient de cette manière contre leur peine, et étaient graciés, la justice ne servirait plus à rien. Soit. Mais il faut savoir qu’il a été condamné à une peine bien plus lourde que nombre d’assassins, violeurs ou pédophiles. Et que les chefs d’accusation sont irréalistes en regard de son activité de chanvrier. Je pense qu’il subit une réelle injustice et que tout son procès devrait être revu.

Sur le personnage, Bernard Rappaz est certainement un emmerdeur, donc une cible idéale. On est d’accord ou non avec ses combats. Moi-même je ne les partage pas sans réserve, beaucoup s’en faut. Mais il n’y a pas de quoi en faire un criminel. Les éléments qui suivent sont repris de son blog, dont je recommande vivement la lecture, en particulier pour bien comprendre l’aberration de la condamnation très lourde qui lui a été infligée:


«Actif également dans l’ouverture du premier magasin du Monde en Valais! La Boutique Ouverte de Sion. Fort engagement dans le comité valaisan soutenant la première initiative contre l’exportation d’armes. Pionnier de l’agriculture biologique valaisanne et pionnier des énergies douces (éolienne et solaire). Là, j’ai commencé à déranger les autorités valaisannes en place, en gagnant le recours qui m’a permis d’installer les premiers capteurs solaires et la première éolienne de mon canton.

Engagé sur les problèmes paysans, je fus secrétaire de l’Union des Producteurs Valaisans, du Syndicat des producteurs, vice-président de l’Union des Producteurs Suisses devenue Uniterre.

rappaz2-amenagement-type.jpg

Ces activités débouchèrent sur diverses actions : Association contre les émanations nocives (fluor), contre le projet Hydro-Rhône (une douzaine de barrages prévus sur le Rhône), contre l’autoroute A9 devenue bien plus intégrée que le projet initial, l’action des pêches du Grand St Bernard ou l’occupation d’une porcherie industrielle, etc.…»

Son activité de chanvrier est connue de longue date. Il a milité pour une réglementation, collaborant pendant des années avec les autorités fédérales. La majeure partie du chanvre pauvre qu’il produisait servait à beaucoup de choses:

«Thérapeutique : Bon marché, naturel, sans accoutumance, il soigne et améliore la santé dans une large palette (cancer, sida, glaucome,sclérose en plaque). (Ndlr: ceci est vérifié aux USA, au Canada, où le chanvre thérapeutique est parfaitement légal).

Alimentaire : Le chènevis contient autant de protéines que le soja mais elles sont plus digestibles. On peut en faire du lait et du tofu. Son huile a une composition idéale pour la santé humaine (riche en oméga 3 et 6 ainsi qu'en acide gamma-linolénique) et n’a pas son pareil. C’est une alternative à l’huile de palme.


Construction : Le béton de chanvre (chènevotte et chaux) et l’isolation végétale (filasse) sont des alternatives au ciment et à la laine de verre, avec en plus un bilan CO2 positif.


Aromatique : Productif en huile essentielle, fixateur du goût et de l’odeur.


Textile : Une alternative au coton.


Papier :Il produit un papier de haute qualité et donne 4 à 5 fois plus de cellulose à l’hectare par année que la forêt primaire.


Animaux : Procure la meilleure des litières pour l’absorption de l’humidité et des odeurs.


Industriel : Cellulosique et plastic végétal performant (léger, solide, ne brûle pas et ne dégage pas de fumée) et biodégradable à l’eau, utilisé dans l’industrie automobile et aéronautique comme isolant, plaquettes de freins (alternative à l’amiante) et carrosserie.


Énergie : Il développe la plus grande biomasse, en un minimum de temps, sous nos latitudes. Et se révèle un plante -carburant efficace."


Rappaz4.jpgIl fait également remarquer que depuis le durcissement des autorités suisses à l’encontre du chanvre, la consommation n’a pas baissé mais les consommateurs se fournissent au marché noir avec des substances forcées devenues dangereuses. Une majorité de suisses est contre le chanvre récréatif ou thérapeutique, certes. Mais le TF reconnaît qu’on ne peut imputer aucun décès direct au cannabis, alors que le tabac et l’alcool font des milliers de morts par an. Ce n’est peut-être pas une raison pour intégrer une substance récréative de plus, mais ce n’est certainement pas une raison pour faire de Bernard Rappaz un criminel endurci.

Sur le reste de son blog vous trouverez le détail de la condamnation, et les raisons pour le moins légères de ce qui doit être considéré comme un acharnement judiciaire. Ne doutons pas que Monsieur Rappaz ira au bout de son action contre l’injustice. Ne doutons pas qu’il mourra si rien n’est fait rapidement pour envisager la révision de son procès. Au point où il en est dans sa santé, on ne peut plus argumenter d’un quelconque chantage. A ce point, on meurt pour son combat.

Et la justice en sera très largement responsable.

Oui, il faut sauver le soldat Rappaz. Oui, il faut décider une révision de son procès.


Catégories : société 56 commentaires

Commentaires

  • Je ne partage pas toutes ces positions. Loin s'en faut ... Mais force est de constater un certain acharnement juridique-juridiciste. Les arguments accusateurs ressemblent un peu un "délit de sale gueule" ... On n'aime pas dans notre société des gens vivants, créatifs, qui ont des idées, et B. Rappaz en est un exemple tangible, et en cela la ciblé idéale. Car, en fait, il ne fait de mal à personne. Comme quoi, il vaut mieux faire du mal sous un masque d'honnêteté que de vivre un peu comme on veut sans nuire à personne. Y aurait-il quelque chose de pourri dans la république de ...?

  • C'est une affaire qui interpelle sans aucun doute.
    Sur le fond (la raison et la durée de sa condamnation), il est difficile de se faire une opinion. On ne peut pas exclure que la personnalité de l'accusé ait joué un rôle sur la quotité de la sanction - les autorités n'aiment pas qu'on les tourne en bourrique. C'est un peu gênant de se dire que les personnes qui rendent la justice écoutent peut-être leurs frustrations personnelles. Mais nous sommes des êtres humains - on peut comprendre le "ah, tu vas voir", du juge qui décide de mettre cinq ans alors que trois ans auraient suffi aussi...
    M. Rappaz est peu sympathique dans sa volonté de mettre en scène son bras de fer avec les autorités. Alors que la conseillère d'Etat en charge de la justice lui a déjà SAUVE LA VIE une fois (en cédant à son chantage - et apparemment il ne bluffe pas), il n'a apparemment rien trouvé de mieux à faire que de narguer les autorités quelques jours après sa mise en liberté.
    M. Rappaz a été condamné pour des actes dont le caractère délictueux n'est apparemment pas contesté. Il a été condamné lourdement parce qu'il semble avoir fait preuve d'une arrogance qui n'a pas plu aux juges. Cette arrogance se retrouve dans l'épisode suivant sa mise en liberté. Et finalement, il apparaît qu'elle est la clé de sa grève de la faim.
    Je comprends que l'on réfléchisse, et que l'on se pose des questions, face au drame qui se joue, et dont l'acteur principal veut nous rendre complices. Mais je trouve injuste de comparer une telle grève de la faim à celle d'un innocent qui n'a plus que ce moyen-là pour se faire entendre. M. Rappaz est entièrement responsable de la situation dans laquelle il se trouve. Il sera le seul responsable de sa mort s'il devait malheureusement décéder. Beaucoup de gens se suicident hélas. Certains essaient d'en faire supporter la faute à des tiers.
    MAis si, comme vous le dites, après quelques semaines de grève de la faim un individu perd la capacité de vouloir revenir en arrière, alors il faut nourrir M. Rappaz de force, puisqu'il n'est plus capable de vouloir se suicider en connaissance de cause.

  • Je comprends, Michael, le côté désagréable que vous soulignez. Narguer les juges n'a certainement pas été la meilleure chose à faire. Mais pour moi je ne vois pas un chantage: c'est le seul moyen qu'il puisse envisager pour être entendu. Et cela je peux le comprendre. Ce n'est pas si facile de faire un jeûne de protestation.

  • S'infliger une grêve de la faim , c'est une automutilation, un manque de respect de son propre corps.comment une personne qui ne se respecte pas, ne respecte pas sa propre envelope charnelle peut-elle avoir le respect d'autrui ? Nullement, d'ailleurs Rappaz est un menteur patogène, un manipulateur vendeur de came. L'excuse des coussins thérapeuthique des huiles machins ne sont en fait qu'une couverture pour un sale type dont le but était de produire de la saleté à fumer !
    Il a choisit se de laisser mourir ? Et bien soit, laissons ce triste bonhomme assumer (enfin) ses choix. Vous voulez aider des gens, allez donc aider les gens qui sont réellement dans le besoin et qui ne l'ont pas choisit!

    D'ailleurs un bon "dealer" est dealer mort !

  • @hommelibre:
    C'est certainement très difficile de faire un jeûne de protestation. La question n'est pas là. La question est qu'il y a diverses raisons de se rebeller contre l'injustice. Pour moi, M. Rappaz a très largement causé l'injustice dont il se plaint, et à partir de là, je ne le mets pas dans la même catégorie que l'innocent qui est victime d'une erreur judiciaire. S'il y a assez de dupes, alors évidemment il gagnera à tous les coups: soit la méchante société l'aura finalement libéré (et il viendra de nouveau narguer les autorités), soit la méchante société l'aura laissé mourir (et il sera considéré comme un martyr). Mais c'est lâche, de sa part, d'essayer de nous prendre en otage. S'il veut continuer son combat pour le chanvre, qu'il le fasse depuis sa prison, en assumant ses actes. Finalement, la question est pour lui plus importante que sa vie. Donc qu'il continue de se battre, mais avec des moyens loyaux.

  • @ Michael:

    Je comprends et j'admets la différence que vous faites sur la nature de l'injustice, selon qu'elle nous tombe dessus sans qu'on y soit pour quelque chose (erreur judiciaire) ou que d'une certaine manière on y ait préparé le chemin. Reste que la lourdeur de la condamnation est surprenante quand on lit les péripéties juridiques du dossier, et l'interprétation abusive qui est faite sur certains chefs d'accusation. Le sentiment est que l'on a voulu faire un exemple ou le faire taire. Je n'ai pas le sentiment que la justice ait été sereine dans cette affaire.

  • @hommelibre:
    La justice est rarement sereine. Elle ne l'a pas été dans ce cas-là, j'en suis assez certain. Et le comportement de l'intéressé n'est vraisemblablement pas étranger à ce manque de sérénité. C'est un fait que les juges ont un pouvoir d'appréciation, qui a un caractère discrétionnaire dans les limites de la loi. Ce sont des personnes qui décident, pas des machines. Nous vivons dans une société d'êtres humains. Les gens désagréables sont systématiquement moins bien traités que les autres (que cela soit au guichet de la gare, chez le fleuriste, à l'école, dans les hôpitaux ou au tribunal...), et on ne peut rien y changer... sauf en encourageant les gens à être moins désagréables. La situation est bien malheureuse, mais j'ai l'impression que M. Rappaz ne peut s'en prendre qu'à lui-même.
    Cela dit, la grève de la faim n'est pas le seul moyen d'expression de M. Rappaz, qui est très médiatique et très connu. De plus, la cause qu'il défend bénéficie d'une certaine popularité. S'il préfère mourir que continuer son combat, c'est sa décision.

  • Je suis 100% favorable à la libération de Bernard Rappaz !

    Je passe mes journées de travail à croiser des vrais saloperies qui eux pourrissent véritablement la vie des citoyens et des touristes au quotidien !

    Alors franchement, la vie d'un homme pour quelques plantes.................

    Par contre j'attends toujours l'incarcération du patron de BP pour la destruction sans précédent qu'il a infligé à notre planète par appât du gain.................

    Wax911

  • Alors, espérons qu'il nous entende, vous et moi, pour qu'il s'oriente vers d'autres formes de combat. Que ses proches, s'il y en a qui lisent ceci, lui fassent part de nos observations et points de vue. C'est peut-être aussi cela, "sauver le soldat Rappaz": lui donner envie de faire autrement.

    Peut-être en effet y a-t-il disproportion entre d'un côté la nature du combat qu'il mène et les conditions de non sérénité qu'il a contribué à installer, et de l'autre côté sa mort.

  • @Wax911:
    Passez-vous vos propres menottes si vous avez un véhicule à essence. Car c'est pour que vous puissiez continuer de rouler à prix réduit (avec la 911 que vous avez ou dont vous rêver) que BP va chercher du pétrole jusqu'au fond des océans.

  • Wax911:

    Quand on sait comment BP a ignoré les signes annonçant l'explosion et les consignes de sécurité et que cela a coûté la vie à 11 employés en plus de la marée noire, il est clair que BP et ses dirigeants méritent combien plus d'être en prison.

    http://www.liberation.fr/terre/0101637708-l-explosion-de-la-plateforme-de-bp-a-ete-precedee-de-signes-avant-coureurs

  • @ Michael: oui, vous faites bien de le rappeler car tout n'est pas noir ou blanc, mais il semble bien qu'il y a eu faute dans ce cas.

  • Ca me fait froid dans le dos de lire pour la Xe fois : c'est BR qui choisit sa vie, qu'on le laisse mourir. Comme s'il n'y avait qu'une loi dans la vie et qu'une sorte de justice. Comme s'il n'y avait pas assez d'atrocités sur terre sans en rajouter une froidement, rationnellement, sûrs de ce qui est dit et pensé.

  • Ce que vous occultez dans tout ça, c'est que ce n'est pas uniquement à cause de sa vente de chanvre qu'il a pris 5 ans.

    Il a également été jugé coupable de lésions corporelles simples, gestion déloyale aggravée, blanchiment d’argent, violation grave des règles de la circulation routière, violation grave de la loi fédérale sur les stupéfiants et violation de diverses lois d’assurance sociale !

    Il a décidé de prendre le système en otage et j'espère bien que les autorités ne feront rien. Ce qu'il fait est ignoble : il ne pense qu'à lui et pas à ceux qui devront vivre en pensant que même s'ils ont agi correctement, un homme est mort parce qu'ils n'avaient pas le pouvoir de le nourrir de force.

    Il a décidé de se suicider, laissons le partir et qu'on arrête de nous bassiner avec ce bonhomme.

    Il a

  • Rappel : Peine confirmée contre Bernard Rappaz

    Le Tribunal cantonal valaisan a rendu son verdict à l'encontre de Bernard Rappaz. Il a condamné le chanvrier de Saxon à cinq ans et huit mois d'emprisonnement ferme, confirmant le jugement de première instance prononcé en novembre 2006 par le Tribunal d'arrondissement de Martigny.
    Lors du procès en appel le 28 août dernier, le procureur Olivier Elsig avait requis une peine de dix ans de réclusion, alors que la défense avait réclamé l'acquittement pur et simple de son client.
    Bernard Rappaz a été reconnu coupable de violation grave de la loi fédérale sur les stupéfiants et de gestion déloyale aggravée.

    Dans son jugement rendu le 22 octobre et diffusé hier, le Tribunal cantonal rappelle qu'entre 1997 et 2001, Bernard Rappaz a produit et vendu 1735 kilos de résine de chanvre et 65 kilos de haschisch fabriqués à partir d'un champ de 30 hectares.
    Selon le Tribunal cantonal, le Saxonin «a vendu 3,75 tonnes de chanvre et de ses dérivés destinés à être utilisés comme stupéfiant pour un montant de l'ordre de 4,2 millions de francs».
    Le tribunal relève encore que Rappaz, associé gérant de Valchanvre, avait mélangé les avoirs de la société à ceux de son entreprise individuelle, «ce qui lui avait permis de bénéficier indûment de montants des ventes du chanvre cultivé pour Valchanvre».

    Pour d'autres faits, Bernard Rappaz a été reconnu coupable de blanchiment d'argent, de lésions corporelles simples et de violation grave de la loi sur la circulation routière.

    Une «justice arbitraire».
    Bernard Rappaz, qui en est aujourd'hui à son 35e jour de grève de la faim, affirme dans un communiqué manuscrit diffusé hier «avoir subi une justice arbitraire où tous les moyens de défense ont été bafoués et refusés, comme par exemple 50 témoins et une expertise financière refusés».
    Le Saxonin indique que le Tribunal cantonal «reconnaît que je suis sur la paille en m'accordant l'assistance judiciaire, ce qui ne l'empêche pas de me gratifier de 250 000 francs d'amende et autres...»
    Joint hier, Bernard Rappaz ne s'est pas encore déterminé quant au dépôt d'un recours au Tribunal fédéral: «Je me réserve cette possibilité.
    La colère est mauvaise conseillère. Pour l'heure, mon avocat et moi-même sommes dans l'attente des considérants du jugement du Tribunal cantonal.»

    Procureur satisfait.
    Du côté du Ministère public, le procureur Olivier Elsig qui avait fait recours contre le jugement de première instance en contestant l'acquittement de Rappaz de la prévention de gestion déloyale aggravée, a exprimé hier sa satisfaction «au niveau du droit».
    Et d'ajouter aussitôt: «En règle générale, on ne recourt pas contre une peine lourde et significative, mais aucune décision n'a encore été prise à ce propos.»

    5 novembre 2008 - CHARLES MÉROZ
    http://www.lenouvelliste.ch/fr/news/peine-confirmee-contre-bernard-rappaz_0-116608

  • Soyons clair: soit la vie humaine est la valeur absolue, soit la loi est la valeur absolue. Si la seconde ne peut préserver la première, alors la loi est un échec de la civilisation.

  • "Soyons clair:
    soit la vie humaine est la valeur absolue, soit la loi est la valeur absolue.

    Si la seconde ne peut préserver la première, alors la loi est un échec de la civilisation."

    Donc on alimente ce Monsieur de force !

    On fait bien ça pour gâver les oies et les canards,
    pourquoi pas pour les connards sauvages,
    non mais des foies ?

  • @Zorg:
    Un ordre juridique qui n'interdit pas le suicide est-il non-civilisé?
    J'ai plutôt tendance à penser qu'une civilisation est en situation d'échec quand elle n'est plus capable de reconnaître à un individu la responsabilité de ses actes.
    Notre société accepte d'entrer dans le jeu morbide de M. Rappaz. Il veut mourir pour que la société, dont il a toujours voulu transgresser les règles, se sente coupable de sa mort, et nous sommes tellement déboussolés que nous allons accepter de porter la responsabilité de sa mort. Vous verrez, si M. Rappaz meurt hélas, la ministre valaisanne devra démissionner.

  • Tout d'abord ce Monsieur a clairement commis une infraction. Ses agissements sont une infraction car le peuple l'a voulu. En effet, le peuple a refusé une légalisation (refus d'une initiative) et accepté le renforcement de la répression (référendum).

    Conclusion No 1 : Ce Monsieur méprise la démocratie.


    Ensuite ce Monsieur, qui déconne sec dans ses arguties prétenduement juridiques, arguties qui ne font que révéler sa duplicité, devrait pour le moins se rendre compte que de toute manière il n'a pas accompli la partie qu'il estime juste de sa peine de prison.

    Conclusion No 2 : Qu'il accomplisse d'abord la partie juste de sa peine et attende une décision sur sa requête de grâce.


    Ce Monsieur ne veut pas manger. Les médecins ne veulent pas le contraindre au nom de leur éthique (je souligne il s'agit de leur éthique et non de celle du peuple). L'Etat peut, en principe, contraindre ce Monsieur à manger mais pour ne pas commettre un traitement dégradant prohibé par la CEDH et la Constitution fédérale, il faut recourir à la médecine.


    Conclusion No 4: Si les médecins ne veulent pas le nourrir ils doivent accepter les conséquences de LEUR éthique : un mort.

    Conclusion No 5 : L'autorité valaisanne doit ordonner qu'il soit nourri. Si les médecins concernés n'y veulent participer on saura qui l'a tué et les conséquences juridiques devront en être tiré dès lors que le droit à l'autodétermination de celui qui est dans le rapport de sujétion spécial qu'est l'état de prisonnier est légitimement restreint.

    Remarque finale : Rien n'interdisait à ce Monsieur de ce suicider avant d'être emprisonné ou encore pendant sa suspension de peine. Au demeurant il pourra le faire après avoir purgé sa peine.

  • J'oubliais :

    - Le canabis tue.

    - Quelles sont les motifs de révision ? Quels sont les faits nouvellement connus mais existant lors de la condamnation et qui sont de nature à ébranler la condamnation de ce Monsieur ?

  • Tout d'abord ce Monsieur a clairement commis une infraction. Ses agissements sont une infraction car le peuple l'a voulu. En effet, le peuple a refusé une légalisation (refus d'une initiative) et accepté le renforcement de la répression (référendum).

    Conclusion No 1 : Ce Monsieur méprise la démocratie.


    Ensuite ce Monsieur, qui déconne sec dans ses arguties prétenduement juridiques, arguties qui ne font que révéler sa duplicité, devrait pour le moins se rendre compte que de toute manière il n'a pas accompli la partie qu'il estime juste de sa peine de prison.

    Conclusion No 2 : Qu'il accomplisse d'abord la partie juste de sa peine et attende une décision sur sa requête de grâce.


    Ce Monsieur ne veut pas manger. Les médecins ne veulent pas le contraindre au nom de leur éthique (je souligne il s'agit de leur éthique et non de celle du peuple). L'Etat peut, en principe, contraindre ce Monsieur à manger mais pour ne pas commettre un traitement dégradant prohibé par la CEDH et la Constitution fédérale, il faut recourir à la médecine.


    Conclusion No 4: Si les médecins ne veulent pas le nourrir ils doivent accepter les conséquences de LEUR éthique : un mort.

    Conclusion No 5 : L'autorité valaisanne doit ordonner qu'il soit nourri. Si les médecins concernés n'y veulent participer on saura qui l'a tué et les conséquences juridiques devront en être tiré dès lors que le droit à l'autodétermination de celui qui est dans le rapport de sujétion spécial qu'est l'état de prisonnier est légitimement restreint.

    Remarque finale : Rien n'interdisait à ce Monsieur de ce suicider avant d'être emprisonné ou encore pendant sa suspension de peine. Au demeurant il pourra le faire après avoir purgé sa peine.

  • D'accord. Mais ne jamais oublier Crevel: "Le problème n'est pas de savoir pourquoi on se suicide, mais pourquoi on ne se suicide pas". Suicide, oui, mais existentiel. Dès qu'il se pare d'un combat, il perd de sa vertu. Ce que fait Rappaz ne relève pas du libre-arbitre, mais de l'engagement. A ce titre, il ne relève pas de sa seule autonomie.

  • D'accord. Mais ne jamais oublier Crevel: "Le problème n'est pas de savoir pourquoi on se suicide, mais pourquoi on ne se suicide pas". Suicide, oui, mais existentiel. Dès qu'il se pare d'un combat, il perd de sa vertu. Ce que fait Rappaz ne relève pas du libre-arbitre, mais de l'engagement. A ce titre, il ne relève pas de sa seule autonomie.

  • Je ne connaît pas le dossier juridique par coeur dans cette affaire. Mais avec ce que j'ai lu. B. Rappaz a clairement violé la loi fédéral sur les stupéfiants, sur de grosses quantités de chanvre. Par contre, je ne sais pas si la justice s'acharne exagérément.

    Mais que ce soit vrai ou pas, Rappaz devait quand même être très bien placé de part sa profession, de connaitre la limite entre se qu'ils peut faire avec du chanvre et ce qu'ils ne peut pas faire aux yeux de la loi.

    Je doute qu'il puisse dire qu'il ne savait pas.

    D.J

  • @ CEDH:

    Vous avez raison de redire que M. Rappaz a enfreint la loi. En ce sens il a pris ses risques. Mais si personne jamais n'avait un minimum enfreint la loi, nous serions peut-être encore à chercher à inventer la roue.

    Certaines infractions font avancer la société, d'autres pas. En quoi B. Rappaz pourrait-il faire avancer la société en ce qui concerne le chanvre, et en quoi le chanvre pourrait-il faire avancer la société?

    Dans le domaine industriel, comme dit plus haut, le chanvre a toujours été très important. Après avoir été délaissé au profit de matériaux synthétiques, il revient en force dans la construction en particulier.

    Dans le domaine thérapeutique il a toujours fait partie des pharmacopées depuis des milliers d'années, puisqu'on en trouve trace dans la pharmacopée chinoise la plus ancienne. Jusqu'au 19e siècle l'huile ou la teinture de chanvre était utilisée comme anti-douleur, anti-spasmodique, calmant. Il a commencé à être détrôné par l'aspirine.

    Il existe un produit de synthèse, mais qui n'a pas du tout la même action thérapeutique que l'original. J'ai vu des personnes souffrir le martyre en cas de fibromyalgie et autres pathologies graves, qui n'étaient pas soulagées par les anti-douleurs et autres médicaments habituels. La consommation de cannabis a changé leur vie. Si cela se trouve, il y en a qui sont nos voisins, mais qui consomment ce qu'il faut: ils sont des gens comme tout le monde qui ne cherchent pas à être shootés comme des singes ivres!

    La prohibition a fait cesser l'usage thérapeutique, et même s'il revient un peu aux USA et au Canada, on peut dire que la loi a été une régression et qu'elle a fait perdre un des analgésiques les plus faciles d'emploi et les mieux tolérés, puissants et sans accoutumance. La loi dans ce cas est bel et bien une erreur, une perte.

    Les musiciens et écrivains de presque toutes époques ont utilisé ses vertus "d'ivresse douce". Ils ne sont pas devenus dépravés pour autant.

    La diabolisation du cannabis a commencé par la religion au 15e siècle. Mais la prohibition date des années 1940-50. Jusque là le cannabis accompagnait toutes les sociétés sans jamais faire les dégâts de l'alcool.

    Et l'on voit que la prohibition a produit l'effet totalement contraire: explosion et banalisation de sa consommation dès les années 50 et jusqu'à nos jours. Et cette prohibition, qui n'arrête pas la consommation (à moins de mettre un policier derrière des centaines de milliers de citoyens), pousse à enrichir de vrais criminels et à faire produire des produits forcés et dangereux.

    La loi existe, bien sûr, mais comme sur nombre de sujets elle n'est pas toujours accordée à la réalité ni à l'évolution des moeurs. La loi ne règle en aucun cas la problématique. Elle pose des garde-fous, soit, et le monde serait certainement pire sans loi. Mais, par exemple dans mon cas, j'ai commencé à pratiquer la naturopathie à une époque où tout soin non prodigué par un médecin était considéré comme illégal. J'ai été inculpé d'exercice illégale de la médecine. J'ai démontré que ce que je pratiquais n'était pas enseignés aux médecins, qu'ils ne pratiquaient pas cela, et en plus il y a eu une pétition à l'époque qui a recueilli 6'000 signatures en 2 mois d'été, comme soutien aux techniques naturelles. Résultat: j'ai obtenu un classement officiel de mon inculpation, et la loi a changé, précisant depuis lors ce qui est du strict ressort de la médecine.

    Depuis des associations bossent, je m'y suis fortement investi, et à Genève on a aujourd'hui un registre des pratiques complémentaires. Les formations se sont étayées, la population sait mieux quand utiliser quelle thérapie.

    Et cela parce moi, et d'autres, avons à un moment transgressé une loi qui n'était pas sensée.

    Comme quoi, la loi n'est pas la valeur suprême, c'est l'humain qui reste la valeur suprême.

    Je suis bien conscient que le thème de mon billet et l'attitude de M. Rappaz ne peuvent susciter une adhésion sans réserve, et même qu'ils peuvent susciter la réprobation. Mais j'ai l'impression ici que un ou deux préparent leur bonne conscience pour quand il sera mort.

    Certes on n'est pas obligé de le suivre. Certes on peut critiquer de manière valide sa manière de se battre, et la cause qu'il défend. Et certains comm ici me font avancer vers un soutien à une révision de son procès mais à ne pas soutenir aveuglément sa grève de la faim.

    Certes tout cela, entre autres. Mais de là à ce cynisme de l'imaginer mort en en n'ayant rien à cirer, c'est violent. Très violent.

  • C'est clair qu'il a enfreint la loi.

    Mais de là à lui mettre 6 ans de prison ferme dans les dents.. C'est quand-même très lourd. Tout ça pour des plantes qui n'ont jamais tué directement quelqu'un, contrairement à l'alcool.

    On peut se demander s'il aurait eu la même peine dans un autre canton moins vinicole et plus progressiste (pas difficile à trouver). Parce que, disons que bon, on déconne pas avec le fendant dans la Vallée du Rhône.

    Dans ce pays, on peut voler des caisses de pensions, escroquer à tout va des millions, tant qu'on a un beau costard, on s'en tire le plus souvent avec du sursis. On aimerait que les juges soient aussi un peu durs avec ceux-là.

    Justice à deux vitesses...

  • Hommelibre, votre message à CEDH me touche très profondément et j'y souscris entièrement.
    Oui, l'être humain est un univers et on ne peut pas le réduire à l'une ou l'autre de ses actions.
    Les lois sont toujours approximatives: Le fait est que l'on les révise régulièrement!

  • Hommelibre, votre message à CEDH me touche très profondément et j'y souscris entièrement.
    Oui, l'être humain est un univers et on ne peut pas le réduire à l'une ou l'autre de ses actions.
    Les lois sont toujours approximatives: Le fait est que l'on les révise régulièrement!

  • Ce qui me dérange c'est que beaucoup de monde prend la défense de ce M. Rappaz en ne prenant en compte que ces actes concernant la culture et la vente de chanvre (peu importe l'usage réel au final dudit chanvre), sauf que ce "monsieur" n'a pas été condamné que pour sa culture et vente de chanvres, mais aussi pour : gestion déloyale aggravée, blanchiment d'argent, lésions corporelles simples et violation grave de la loi sur la circulation routière.

    Je ne suis pas homme de loi et je me base sur ce que je trouve sur le site de l'adminsitration fédérale et peut-être que je ne me base pas sur les bonnes lois, mais... Chacun de ces délits peut entrainer une peine privative de liberté de trois ans au plus ou d’une peine pécuniaire.

    En fin de compte, il devrait plutot être content de s'en sortir avec seulement 5 ans et 8 mois... il aurait pu en prendre le double... Alors le faire passer pour un potentiel "martyre du chanvre", faudrait quand meme pas pousser...

  • @hommelibre:
    Personnellement, je n'en ai pas "rien à cirer" que M. Rappaz meure. Je trouverais infiniment dommage que quelqu'un meure pour de telles raisons, et horrible, quoi qu'il en soit, de mourir de cette manière, qu'elle soit choisie ou pas. Mais je trouve déplacé que l'on invente à cette mort d'autres responsables que M. Rappaz lui-même.
    (S'il meurt, ce sera une grande agitation et tout soudain on nous dira que M. Rappaz était un bienfaiteur de l'humanité, la presse de gauche enverra l'info à tous ses correspondants étrangers, il y aura des réactions outrées qui rappelleront qu'après avoir accepté l'initiative anti-minarets la Suisse a maintenant réintroduit une sorte de peine de mort, et la ministre valaisanne devra démissionner - alors même que maintenant, tout le monde s'en lave les mains (voir les interviews du Matin de ce jour...)).
    A cet homme qui ne pense plus qu'à donner un sens à sa mort, il faudrait faire accepter que la vie devrait avoir plus de sens que la mort.

  • @ Hommelibre,

    Ce que vous dites sur le cannabis ou chanvre en tant que moyen thérapeutique est une chose. Mais la morphine aussi. Ce qui ne rend pas le trafic d'héroïne justifiable. Le chanvre tombe sous la loi des stupéfiants. Et cette dernière est sévère pour de grande quantité. Rappaz le savait. Pourquoi a t-il joué avec le feu? C'est comme si un fabricant de Ferrari se plaint de s'être fait choper à 280 km sur l'autoroute à 3 heure du matin, en disant que ce n'est pas vraiment dangereux parce que peu d'autres automobilistes roulent à cette heure-ci. Je suis favorable à la dépénalisassions de cannabis, voir même des drogues dure; mais je ne vais jamais m'adonner au commerce, j'en connais les conséquences si je me fait attraper.

    @ Fufus,

    " Dans ce pays, on peut voler des caisses de pensions, escroquer à tout va des millions, tant qu'on a un beau costard, on s'en tire le plus souvent avec du sursis. On aimerait que les juges soient aussi un peu durs avec ceux-là. "

    D'accord avec vous. Mais alors pourquoi un escroc qui volent des millions à une caisse de pension ( mais qui n'a assassiné personne ) se verrait condamner avec du ferme, alors que récemment à Genève un type de 20 ans qui n'est pas un " beau costard " fout son poing dans la figure d'un autre jeune parce qu'il a regardé sa nana et le tue et s'en prend avec que du sursis? Bon il est vrai que Rappaz n'a tué personne et que c'est a mes yeux moins grave que l'exemple du jeune. Mais en France, Rappaz en aurait pris pour bien plus et même 20 ans aux USA.

    Mais je crois que l'on doit assumer ses conneries, surtout quand on en connaît les conséquences à l'avance, comme Rappaz.

    D.J

  • Arrêtez de planer : BR arrêtera de planter du chanvre dès que cette culture aura été légalisée !

    Il sera alors incapable de supporter une concurrence, des obligations légales sur la qualité du produit, des responsabilités, des impôts et des taxes, etc...

    Les partisans de la légalisation « justifient » leur point de vue en insistant sur une baisse du prix du produit sensée tuer le trafic illicite.

    Vous imaginez le BR trimer pour se faire payer au tarif de la patate, ou au mieux du tabac ?

    Une libéralisation verrait se créer des entreprises de production comme pour le tabac, avec des salariés et de nombreuses contraintes.

    Une autre version de ces bobos idéalistes préconise une production individuelle réservée aux consommateurs, avec interdiction de fournir des tiers.

    Dans l'un ou l'autre cas, il fera quoi le BR ?
    Probablement comme tous les autres dealers :
    il se recyclera sur un autre produit demeuré interdit !
    Car il n'y a que l'interdit qui rapporte.

    Nos bonnes âmes se recycleront à leur tour :

    pour prôner la légalisation des autres substances !

  • Ce type a empoisonné des générations de gamin en faisant du fric sur leurs dos et détruit la vie de familles et de parents. Il a été condamné, il doit assumer sa peine en entier même s'il doit sortir les pieds devant. Si le Conseil d'Etat valaisan lui accorde une grâce, ce sera un cas de jurisprudence et d'autres cas surviendront. A quoi sert d'avoir des lois, des tribunaux si seul chantage prévaut.

  • Michael, je ne pensais pas à vous en écrivant mon dernier comm, et au contraire vous me faites avancer dans ma réflexion à propos du moyen qu'il utilise, soit la grève de la faim.

    Je suis aussi engagé dans la responsabilisation de l'individu et dans le fait que chacun est d'abord responsable de sa vie. Mais plus loin que ce principe auquel je ne veux pas déroger, il y a la souffrance, et un combat que certains approuvent et que d'autres contestent.

    Votre dernière phrase: "A cet homme qui ne pense plus qu'à donner un sens à sa mort, il faudrait faire accepter que la vie devrait avoir plus de sens que la mort." me fait vraiment réfléchir sur la méthode qu'il utilise.

  • @ Les Dix Gagas:

    Non, absolument pas d'accord avec ce point de vue.

  • @ D.J.:

    Rappaz a bénéficié pendant des années de la mansuétude délibérée des autorités. Parce que justement il ne produisait pas de cannabis forcé. La comparaison avec la morphine est relative car dès le début l'opium est addictif, pas le cannabis. Mais c'est un autre débat.


    @ Mouais:

    Son recours en révision (ou en grâce) explicite les motifs de condamnation. Ça se discute, mais cela ne donne pas le sentiment de l'ennemi public No 1.

  • Ce Monsieur Rappaz ne m'inspire aucune mansuétude mais bien sûr il ne vaut pas mieux que l'épicier qui vend de l'alcool à des mineurs, du patron de discothèque qui abreuve des jeunes déjà alcoolisés, etc... Sa démarche est peut-être philosophique mais la vente de haschich est illégale en Suisse donc il est condamnable. Ce qui est frappant dans cette histoire, c'est que M. Rappaz n'a assume pas ses actes jusqu'au bout.

  • NON Bernard RAPPAZ ne mérite pas de mourir. Et pourtant face à des dealers, je suis impitoyable.
    Alors, bien sûr, il doit payer. Mettons-lui un bracelet électronique, sortons-le de prison et qu'il poursuit sa peine comme aide dans un centre de réhabilitation de drogués, par exemple ou comme agriculteur à la ferme de Crêtelongue.
    Cette guerre des égos du pouvoir politique et du pouvoir judiciaire laisse un goût amer de désolation.
    Et la bravade de M. Bernard RAPPAZ de se laisser mourir provoque une réaction de rejet.
    Alors, un peu d'humilité de part et d'autre et nous sauverons, comme le dit si bien hommelibre, le soldat RAPPAZ.

  • Et bien oceane, souhaitons que ses proches lisent ces commentaires et lui parlent pour qu'il fasse le pas, dignement.

  • @ Océane,

    Je ne sais qui vous visez, mais je ne souhaite pas du tout sa mort.

    Lui passer un bracelet électronique et de l'envoyer comme aide dans un centre de réhabilitation de drogués?

    Je pense que cela pourrait être une bonne idée.

    D.J

  • Merci, Océane, pour ce cri du coeur et votre bon sens.
    Un homme de cette trempe peut être bien plus utile à la société qu'en se laissant mourir.
    Même si on montre du doigt ses écarts de conduite, il a bien d'autres qualités dont notre société a grandement besoin.

  • Il circule des rumeurs selon lesquelles c'est l'entreprise DuPont qui après avoir breveté le nylon en 1938 fit du lobbying pour diaboliser la culture de chanvre qui a toujours fait de très bonnes cordes... Je laisse aux lecteurs le soin de rechercher leur vérité.


    Il faut rappeler qu'en Suisse il y a 500'000 fumeurs suffisamment régulier de cannabis pour s'être rendu compte par eux-mêmes des effets réels du cannabis sur leur organisme.

    Il faut rappeler que la médecine admet que tant l'addiction que la nocivité du cannabis sont moindres que celles du tabac et de l'alcool, pourtant tous deux légaux ET taxés par l'Etat.

    Il faut rappeler que la police et les différents autres acteurs sociaux présents sur le terrain n'ont vu aucune diminution ou augmentation de la consommation pendant la période où de nombreuses échoppes en suisse permettaient de se fournir aisément et à bon prix de cannabis issu de la production locale.

    Toutes ces diverses productions locales n'ont jamais envoyé personne derrière les barreaux à ma connaissance, à part Monsieur Rappaz...

    Il faut dire que lorsqu'il y avait ces échoppes, les fumeurs fumaient de l'herbe, qui peut être plus ou moins fortement dosée en THC, mais qui contrairement à la résine maintenant de nouveau importée n'a jamais contenu de produits de coupe dangereux.

    Il faut rappeler que toutes les trop rares études sérieuses ont tordu le coup au préjugé qui voudrait que celui qui fume du cannabis tombera plus facilement dans le piège des drogues dites dures.

    Il faut rappeler la phrase si juste du grand philosophe Frank Zappa :

    "A drug is not bad. A drug is a chemical compound. The problem comes in when people who take drugs treat them like a license to behave like an asshole."
    Laquelle s'applique à tous les alcoholiques...

    Il faut voir que Monsieur Rappaz a vendu de l'herbe à moins de 1.5 franc le gramme selon les chiffres de l'accusation, elle se vendait 2 francs le gramme chez cannabioland sur la canton de Fribourg pendant les 3 ans ou cela se fit, elle se vend maintenant à environ 10 francs le gramme dans la rue, ou alors gratuitement ou presque si elle pousse sur votre balcon.

    Il faut rappeler que le problème tant de l'alcool que du cannabis n'est pas tant la substance que la manière de les utiliser.
    De plus, selon l'expérience du terrain, un jeune qui fume un peu trop devient souvent con, mais rarement violent, tandis que l'alcool à trop tendance à rendre con ET violent.

    Ceci dit, Monsieur Rappaz pose un problème à la société.

    Il ne peut pas payer sa dette à la société par l'amende puisqu'il n'a pas de fortune. Donc, il coûte aux contribuables en prison.
    Ce coût ne servira en rien à la société puisqu'il est suffisamment persuadé dans ses convictions pour aller jusqu'à la grève de la faim, donc aucun aspect éducatif ou prise de conscience à espérer de sa part; d'autre part, aucun aspect bénéfique en tant qu'exemple à espérer non plus, son cas est tellement unique que jamais personne ne s'identifiera à lui.

    Par contre, bien des personnes se demanderont pourquoi on peut le mettre en prison alors qu'on ne peut pas emprisonner des requérants d'asile qui vendent de la cocaïne...

    Et si Monsieur Rappaz venait à mourir, on pourra enfin dire que le cannabis tue, ce qui serait une première mondiale. Et Amnesty International ne va pas nous rater, à juste titre.

    Bon, le sommet de l'hypocrisie est quand même que Monsieur Rappaz à vendu du cannabis cultivé en Valais, ce qui est une véritable honte dans un canton qui subventionne la production de vin !
    Pas étonnant que cela soit là-bas qu'on veuille tant en faire un exemple...

  • 1. Révision ou Grâce ?

    La révision suppose l'existence de faits inconnus de l'autorité de jugement lors du prononcé du jugement qui ont entraîné une erreur judiciaire. Quels dont ces faits ? je crains qu'il n'y en ait pas.

    La grâce est un acte discrétionnaire, fait du prince qui est de la compétence du Grand conseil valaisan. Cet acte peut diminuer ou commuer une peine.


    2. Votre plaidoyer est intéressant et non dénué de pertinence. Cependant vous vous trompez de cible. Il fallait convaincre le peuple suisse d'accepter l'initiative et de refuser la loi. Si vous voulez revenir à la charge, c'est votre droit. Mais en attendant soumettez-vous à la démocratie.

    La prohibition des stupéfiants est évidemment un échec, sauf pour les mafias, lesquelles ont d'ailleurs sans soute soutenu le rejet de l'initiative.

    Cependant ce n'est pas pour autant que le H n'est pas sans danger, notamment à raison des décompensation "schizophréniforme" qu'il est susceptible de provoquer. J'ai été confronté à cette situation : Episode initial sous forme d'un tentamen au fusil d'assaut et rechute récente à cause du H. Alors franchement, si je n'étais pas tombé dans la CEDH quand j'étais petit, je penserai que des salopards à la Rappaz on devrait, en plus, leur foutre des coups de bâton.

    Quand à un usage médical, pourquoi pas ? Il doit être utilisé médicalement de manière raisonnée et le H de Rappaz n'a pas été remis, au delà de cas anecdotiques mis en épingle, à des consommateurs médicaux.


    3. Soyons clair : libérer Rappaz, c'est vider Champ Dollon. Dès lors son "combat" est perdu d'avance. La seule chose qu'il puisse attendre c'est une réduction de peine, s'il vit jusque là. Soit il mange, de gré ou de force, soit il meurt. A titre personnel la nutrition forcée de me choquerait moins que de le laisser périr.


    4. Ne confondez pas la contravention de droit cantonal dont vous étiez accusé et les crimes et délits de ce Monsieur, qui a, entre autre, des pratiques financières douteuses parce que criminelles et est un chauffard qui baffe.


    5. Le trafic de H ne peut devenir un crime à raison de la quantité mais peut le devenir si l'infraction est commise par métier. Il me semble bien qu'il en avait fait son métier ?

  • Le chantage continue et le chanvrier avec ses amis adeptes de la fumette tente de prendre en otage non seulement toutes les autorités politiques et judiciaires mais également la population valaisanne.

    Or, il faut que cette saga se termine. Il doit purger sa condamnation et s’il persévère dans sa grève de la faim alors qu’il aille jusqu’au bout et meurt.

    Il ne faut pas oublier que quelques Valaisans lui en veulent à mort pour avoir vendu du chanvre à leurs enfants et de les avoir poussés sur le chemin des drogues dures.

    Ceux qui ont perdu un être cher ne sont pas près d’oublier et se vengeront tôt ou tard d’une manière ou d’une autre et ce ne seront pas ses amis qui pourront le protéger. Rappaz oublie que la vengeance est un plat qui se mange froid.

  • "3. Soyons clair : libérer Rappaz, c'est vider Champ Dollon."

    Et pourquoi ne pas appliquer les peines à la maison avec bracelet électronique pour les personnes ne représentant pas un danger pour la société ? Cela aurait le mérite de désengorger un peu les prisons (surpeuplées) et de coûter moins cher.

    Rappaz est une tête de turque en Valais. On l'accuse entre autre aussi de violation de la loi sur la circulation routière. On aurait pu rajouté qu'il a un jour uriné au bord d'un talus. Avec toutes ces accusations, ils préfèrent faire un gros package pour que ça passe mieux aux yeux de l'opinion. Lamentable...

    @DJ:
    Je suis bien-sûr aussi pour des peines de prison ferme pour les petits cons de 20ans sans costards qui commettent des violences physiques. Ce genre d'actes ne peuvent être toléré et doivent être sanctionnés par du ferme.

    Peine plus lourde en France, oui, mais ce n'est pas une référence. La France est comme par hasard un des pays les plus répressif concernant le cannabis et un des pays les plus consommateurs aussi. Pour les USA, ne vous en déplaise (je le devine), ça dépendrait dans quel Etat cela se passe.

  • Si Rappaz veut mourir, ce pourrait éventuellement bien être parce qu'il est désespéré de certains fonctionnements et raisonnements de notre société.
    Qu'il ait donné quelques moyens à des jeunes de se droguer, c'est vrai mais le placer comme locomotive principale alors que tant de paramètres jouent dans l'addiction, c'est du raisonnement trop facile.
    D'autre part, les parents qui lui en voudraient à mort projettent leurs accusations sur lui alors qu'ils savent très bien au fond d'eux-mêmes que c'est eux qui ont suivi leurs enfants dans l'existence quotidienne et qu'ils ont certainement raté bien des coches pendant des années pour que leur rejeton en arrive là. Il n'est pas nécessaire de tomber dans la culpabilité tandis ouvrir les yeux sur ses erreurs est toujours utile pour améliorer son quotidien et sa relation à autrui, y compris avec ses enfants.

  • Tous les héros de Balzac sont les proies d'une monomanie qui les conduit à la mort. M. Rappaz semble être un monomaniaque de la misanthropie. Même sa mort est un acte misanthrope. Pas d'ami autour de lui. Que des compagnons de combat, qui le laisseront mourir car ils ont bien compris que sa mort est un acte de combat.

  • bonjour à tous,
    que BR soit condamné, quoi de plus normal : n'a-t-il pas enfreint la loi ?
    plusieurs lois, même.
    que sa ou plutôt ses peines aient été lourdes, cela relève de la responsabilité des juges et de leur vision de l'application des lois.
    et se prononcer sur la sévérité ou la clémence du juge me semble aussi vain que de débattre de la décision d'un arbitre de football accordant ou non un but invalide. la loi est la loi et nul n'est sensé l'ignorer.
    il est clair que cette loi est "mal" faite car la répression des acteurs du cannabis est un réel échec en matière de dissuasion.
    par contre, et cela me semble être le noeud du problème, cette répression fait tourner bon nombre de moulins. Celui du système judiciaire dans son entité : de la police qui traque les consommateurs en espérant faire tomber de juteuses filières, des avocats qui, par pur esprit alimentaire, engrangent leurs honoraires en épaulant des petits dealers tout en sachant pertinemment que ces derniers seront condamnés, en passant par toute l'infrastructure pénitentiaire qui voit ses prisons déborder de petits "shiteux", tout ce petit (?) monde -juges, procureurs, greffiers et autres secrétaires de palais compris- serait bien désoeuvré sans la rigidité de la loi fédérale sur les stupéfiants en ce qui concerne le cannabis.
    quant aux divers référendums visant à assouplir cette loi fédérale, ils sont systématiquement récupérés par les instances politiques. la droite crie au scandale et la gauche prône naturellement le contraire.
    les votants restent évidemment peu informés comme on peut le constater dans les interventions ci-dessous : entre les défenseurs de BR qui centrent leur discours sur le cannabis pour essayer de noyer le poisson des autres délits du chanvrier, et les ignorants qui, sûrs de leur bon droit, affirment que le chanvre est une rampe de lancement vers les drogues dures, entre les comiques qui s'appuient sur les déboires du patron de BP pour minimiser les délits de BR et les historiens du cannabis, il est évident que cette tribune attire bon nombre de crétins.
    Forcer BR de s'alimenter, le laisser crever, le défendre, proposer à la justice de lui mettre un bracelet électronique, comparer le Valais aux autre cantons, détailler la plus grande répression qu'il y a en France...tout ça, c'est du vent.
    La répression du cannabis est rentable et fait vivre un créneau entier de notre société. Pour prendre un raccourci commun à vos intervenants : la répression du cannabis est aussi indispensable à la Suisse que son armée !
    Fumeurs de joints ou non, be_smart vous salue.

  • @Hommelibre

    "Résultat: j'ai obtenu un classement officiel de mon inculpation, et la loi a changé, précisant depuis lors ce qui est du strict ressort de la médecine."

    Chronologiquement la loi a été modifiée et ensuite le PG a classé l'affaire, vous mettant au bénéfice du principe de la lex mitior. Est-ce bien cela ?

  • @ CEDH: De mémoire le classement a précédé la modification de la loi, me souvient-il. Il me semble que j'ai obtenu une nouvelle jurisprudence.

    En fait tous les "illégaux" qui avaient été mis en procès s'étaient jusqu'alors défendus en arguant du fait qu'ils faisaient du bien. Ils citaient des patients comme témoins, ce qui dans l'interprétation de l'époque ne faisait que confirmer le délit.

    Pour ma part j'ai cité à l'instruction comme témoins: un médecin, deux physio et trois infirmières. Tous ont confirmé que ce que je pratiquais n'était pas enseigné au corps médical, et que celui-ci ne pratiquait pas ce que je pratiquais. J'ai également démontré que je ne faisais pas de diagnostic de maladie mais un bilan, ou "état des lieux", de santé, puisqu'en naturopathie on intervient non sur la maladie elle-même mais sur les conditions, ou co-facteurs, qui lui ont permis d'apparaître.

    J'avais de plus le soutien d'une association. Je pense que le parquet a agi avec bon sens.

  • "Les gens stupides se disputent avec des gens, et les gens intelligents se disputent avec des idées" dit-on.
    Dans ma bibliothèque un bouquin hautement intéressant: "CHANVRE, La redécouverte d'une plante utile" de Jack Herer et Mathias Bröckers.
    "L'une des plantes les plus anciennement cultivées, qui pourrait aider l'humanité à se vêtir, à fournir de l'huile, du combustible, du papier, du matériau de construction et de la médecine. Eliminée et criminalisée par l'industrie américaine du plastique.

  • Ecrit par : sirène | 08 juillet 2010
    "Ce type a empoisonné des générations de gamin en faisant du fric sur leurs dos et détruit la vie de familles et de parents. Il a été condamné, il doit assumer sa peine en entier même s'il doit sortir les pieds devant. Si le Conseil d'Etat valaisan lui accorde une grâce, ce sera un cas de jurisprudence et d'autres cas surviendront. A quoi sert d'avoir des lois, des tribunaux si seul chantage prévaut".

    Premièrement Mr Rappaz n'a jamais "empoisonné" des générations de gamins.
    Dans la mesure où le chanvre est clairement assimilable à un médicament (millénaire) dont les effets (secondaires) euphorisants n'ont jamais tué (ni empoisonné) personne.
    Ce qui peut éventuellement empoisonner les consommateurs, ce sont les produits de coupe destinés à en accroitre la valeur et qui sont souvent toxiques.
    Bernard est un pratiquant convaincu de l'agriculture biologique, contrairement à l'immense majorité des producteurs/vendeurs qui eux ne sont attiré QUE par le profit et violent les lois alors que Mr Rappaz s'efforce de les faire changer.
    Ces dealers ont tout intérêt à pousser leurs clients vers des drogues addictives (et accessoirement mortelles), chimiques, préparées au font d'une cave avec plus ou moins de compétences, qui leur apporteront nettement plus de bénéfices.
    C'est donc bien la prohibition et non pas le produit qui dans ce cas ruine les familles.

    Bernard cultive ses plantes avec tout l'amour et le savoir faire que l'on peut attendre d'un "gars bien de chez nous". Il le fait dans le respect de la nature et de ces clients.
    Sa lutte est aussi bien axée sur le coté développement durable (revalorisation de terrains peu rentables, médicaments, aliments, produits de soins, matériaux de constructions, papier, bio-carburant, lutte contre la déforestation etc...) que sur le coté social et financier (arrêt de la mobilisation de la police, de la justice et des prisons, taxes qui iront à l'Etat et non à aux maffias etc...).
    L'aspect récréatif de sa production n'est que marginal, mais répond à une réelle demande -plus de 600 000 consommateurs plus ou moins réguliers- et est réalisé dans une optique nettement plus éthique que la Hollande, le Maroc ou la Colombie.


    Deuxièmement, Monsieur Rappaz fait la grève de la faim, non pour échapper à sa peine, mais bien pour que son procès soit revisé car il estime avoir été condamné par un tribunal tout sauf équitable.
    Pour connaitre son point de vue :
    http://rappazbernard.romandie.com/blog/14503/page/2


    Seuls les criminels profitent de la prohibition du chanvre. Ceux qui la soutiennent ne sont que des complices inconscients, mais responsables de la situation actuelle qui oblige de mélanger des amateurs d'un plaisir bien innocents avec des criminels.
    Cette même prohibition qui empêche des usagers adultes, responsables et conscients des dangers de certains abus ou pratiques (conduite de véhicules, mélange avec alcool etc...) de partager leurs expériences avec des néophytes qui devront faire leur initiation dans des endroits hors contrôle avec des consommateurs à peine mieux informés qu'eux.
    Et dans ces conditions, toutes les dérives sont possibles.

    Rappelez-vous l'époque de la prohibition de l'alcool pendant laquelle c'est les maffias qui vendaient des poisons frelatés.
    Cette période est heureusement finie et il n'y a pas si longtemps, c'est les parents qui enseignaient à leur progéniture les us et coutumes liées à la consommation d'alcool. Et que jeunes et moins jeunes se retrouvaient dans les bistrots du coin pour faire la fête ensemble.

    De nos jours, ce lien familial a l'air de s'être bien étiolés et je doute que beaucoup de parents soient capables de transmettre le bon usage du cannabis à leurs rejetons (spécialement s'il est illégal, comment lui en parler sans perdre sa crédibilité ? Comment expliquer à un ado que le chanvre c'est mauvais alors qu'un toxico se fait prescrire de l'héro ou un substitut remboursé par l'assurance ?).
    Sauf à lui dire "La drogue, c'est de la m...".
    Mais la plupart des jeunes ont eu l'occasion de tester cette fameuse m.... et se rendent compte que finalement, il n'y a pas de quoi fouetter un chat, bien au contraire.
    A certains, cela ne conviendra pas (comme ceux qui auront pour la première fois abusé de l'alcool) et ils risquent bien d'être dégoûtés pour longtemps et d'autres y auront pris du plaisir.

    Si ces derniers n'ont comme interlocuteurs que des marchands clandestins que seul le profit intéresse, il est clair que nous fonçons droit dans le mur.
    Et ce n'est pas un régime sur-policé et répressif qui y pourra quoi que ce soit.
    Si ce n'est que faire déborder les prisons avec des fourmis dealeuses pour la plupart étrangères (et imperméables à nos moeurs et coutumes) et de pauvres consommateurs dont le seul crime est d'apprécier un produit que l'on a interdit (pour des raisons les plus discutables).

    Le changement des lois passe par l'information et nous constatons qu'à chaque nouvelle votation sur le sujet, de plus en plus de gens sont convaincus du bien fondé d'une juste législation et que l'interdit est bien plus nuisible pour notre société.
    Je peux même dire que lors de la dernière tentative de légalisation (en 2003 sauf erreur), la majorité des politiques, des médecins, des sociologues et des individus auraient accepté un changement de loi bénéfique pour tous.
    Mais qu'un certain C.B. est arrivé au gouvernement et a simplement classé le dossier (envoyé aux oubliettes serait plus exact).

    Dans cette optique, le travail d'information de Bernard Rappaz (même s'il passe par des chemins détournés discutables) est clairement plus utile et constructif que le discours des culs-bénits et autres bornés qui n'ont que : "Y a qu'à interdire et tous les enfermer!" à proposer.

    Quand nous trouverons des produits de qualité, dûment contrôlés et étiquetés, vendus dans des boutiques patentées par des commerçants formés, nous pourrons dire adieu à toute cette "racaille" qui encombre nos rues et nos prisons.
    Nous n'aurons plus à avoir peur que nos mômes ne deviennent des "loques droguées" esclaves de substances mortelles.
    Nous libérerons la police, les tribunaux et les prisons pour qu'il puissent être utilisés contre les vrais délinquants et criminels.
    Nous économiserons (et gagnerons) des millions de francs.
    N'est-ce pas ce que tout le monde cherche ?


    LEGALIZE CANNABIS NOW !!!!!!!!!!

  • C'est impressionnant le nombre de frustré de la vie qui écrivent !
    Franchement c'est juste inutile de l'avoir emprisonné le bonhomme...
    Ce qu'il faut c'est LEGALISE toute les drogues! Comme ça tous les trous de balles de riches et autres banquiers qui prennent de la coke mourront plus vite et l'état pourra gagner de l'argent, et pour rappel le CANNABIS NE TUE PAS ! Bandes d'incultes!
    Perso si les gens on envie de se droguer c'est LEUR problème, faut arrêter de jouer au bon petit justicier Suisse !
    Réfléchissez un peu, on perd plus d'argent a essayé d'arrêter de petits dealer sans papier sans argent sans rien quoi!

    Dans le capitalisme c'est pas le fric qu'on veut???
    Bande de petit raté du capitalisme !

    LOL

  • Le chanvre est moins dangereux que le tabac et l alcool donc ma question est si vous appelez un chanvrier un meurtrier de notre jeunesse comment appelez vous un vigneron et un producteur de tabac ?

  • Il serait grand temps que l’on remette l’ouvrage sur le métier pour en finir, au moins provisoirement, avec ces discussions stériles de café du commerce qui s’enlisent de-ci de-là sur les forums concernant le cannabis, sa dangerosité, la pertinence de sa légalisation, etc.
    .
    Si l’on désire réellement que quelque chose puisse évoluer positivement dans ce débat deux préalables au moins semblent nécessaires :
    1) que les ‘défenseurs’ du cannabis admettent que le produit n’est pas innocent
    2) que les ‘détracteurs’ du cannabis admettent qu’il ne peut être traité distinctement des autres drogues ‘sociales’ (et légales)
    .
    Mais encore avant tout cela, il est nécessaire que, quel que soit son ‘camp’ actuel, chaque individu commence par examiner concrètement un certain nombre d’éléments et accepte de se poser des questions à l’issue de cette démarche.
    Cela étant posé et admis, une fois réalisé, il pourra prétendre à davantage de crédibilité. Dans le cas contraire il serait souhaitable de s’abstenir d’opiner et voter blanc.
    .
    L’acceptation par les parties en présence des deux préalables cités ci avant, et dont la pertinence est facilement objectivable, doit permettre de reformuler la question initiale correctement :
    .
    - quelle politique réelle voulons-nous appliquer concernant l’usage de produits engendrant une addiction ? (1)
    .
    Comme toute question fondée, celle-ci ne manquera pas de déboucher sur d’autres questions tout aussi fondamentales, comme vous le savez.
    .
    Aux fins d’obtenir une discussion aussi objective que possible et d’éviter de se référer à des citations approximatives ou autres études dépassées en termes de temps et de connaissances, il serait heureux que nous utilisâmes ce dont nous disposons et que nous payons : les Offices Fédéraux (de la Santé et de la Statistique).
    Cela devrait rassurer tout un chacun puisque le travail réalisé par ces organismes publiques est on ne peut plus sérieux et de qualité, même si comme toute œuvre humaine il ne peut être parfait.
    .
    La question posée semble incontournable d’autant plus que la situation actuelle et réelle est constituée à l’évidence de ‘deux poids deux mesures’ (2p2m). Il en est pour preuve qu’elle engendre, de manière quantitativement non marginale, un sentiment d’injustice pour les uns et une manifeste mécompréhension par les autres ; ce qui est à l’évidence préjudiciable sous bien des aspects, a commencer par celui du dialogue sensé nous permettre de trouver un ‘modus vivendi’ acceptable.
    .
    C’est cette même réalité du ‘2p2m’ qui a engendré la situation Kafkaïenne que nous pose le cas de B. Rappaz. La question épineuse posée au corps médical à son sujet est significative : laisser mourir ou sauver, en vertu de quoi ?
    Ecartons toutefois provisoirement ce chapitre en posant ce qui devrait rassembler un consensus aussi large que possible : que la loi soit la loi (composante ‘lettre’) est indiscutable, comme l’est tout autant la réalité du 2p2m en l’espèce (comparaison des condamnations pour crime de sang en regard des délits pécuniaires).
    C’est pourquoi à des fins constructives, et pour tant soit peu que l’on ait un désir sincère d’avancer sur le sujet, il est également nécessaire de laisser de côté dans la discussion, et initialement partant les tenants et aboutissants, le cas de figure mentionné ; car à l’évidence les réactions que cela suscite, dans un camp comme dans l’autre, sont de l’ordre de l’émotionnel et non du rationnel, et qu’en conséquence aucune discussion constructive ne peut en résulter.
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    Concentrons donc la discussion et la réflexion sur l’essentiel, par une approche systémique.
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    Il existe 3 catégories de psychotropes, classés selon l’effet produit sur le système nerveux central :
    - Les Perturbateurs (Cannabis, Solvants & Produits volatiles, Hallucinogènes)
    - Les Stimulants (Cocaïne, Amphétamines, Caféine, Nicotine)
    - Les Dépresseurs (Alcool, Barbituriques, Benzodiazépines, Opiacés)
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    Tous, sans exception aucune, sont nocifs !
    Certains sont ‘légaux’ et d’autres pas (NB : il conviendra de s’interroger au passage sur les raisons de cette différenciation).
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    Mais inutile d’argumenter en disant que certains le sont plus que d’autres (nocifs), car à ce petit jeu là, en étant juste intellectuellement honnêtes, on devrait légiférer et appliquer des interdictions dans l’ordre de dangerosité prouvé. Ordre mis en évidence par une multitude d’études difficilement discutables.
    Hors, comme vous le savez les deux produits d’addiction (sociaux) en tête du palmarès de la dangerosité, de la mortalité et du coût, sont l’alcool (2) et le tabac (3). Face à eux le cannabis (4), à contrario des autres perturbateurs par exemple, fait figure d’enfant de cœur sans pour autant être anodin ou recommandable.
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    En regard de la situation socio-économique de tous ces produits, la difficulté d’une telle perspective (légiférer pour interdire par dangerosité) nous oblige donc à cadrer le sujet de manière quelque peu différente, c'est-à-dire sur un plan qui est en delà des caractéristiques ‘techniques’ : le plan comportemental.
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    Il serait difficile de ne pas en convenir, depuis que l’homme est homme une motivation complexe l’anime dans la recherche de la modification de la perception de sa conscience. Loin de l’idée de chercher à expliquer ici un ‘pourquoi métaphysique’ (ce qui nous entraînerait hors du champ du présent débat) ; concentrons nous alors sur le ‘pourquoi psychologique’.
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    Les conduites ‘addictives’ semblent obéir à trois motivations principales qui sont :
    - la recherche et l'obtention d'un plaisir.
    - l'apparition d'un sentiment d'autosatisfaction (ou au contraire d'auto dévalorisation)
    - la recherche de l’apaisement de tensions internes
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    Aucune de ces conduites addictives ne permet de satisfaire l’équilibre de l’individu et ne sont donc que des retardatrices du moment de l’apaisement final qui n’existe que dans l’état de mort.
    On peut par conséquent parler de comportement suicidaire à la recherche d’une mort plus ou moins lente (mourir à petit feu…).
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    La question sous-jacente pourrait donc être :
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    - Chaque individu a-t-il le droit de mourir comme bon lui semble (si et pour autant qu’il
    n’entraîne pas avec lui d’autres individus) ?
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    Avant d’aller plus loin dans la réflexion il serait judicieux que chaque individu réponde, pour lui-même, à cette question.
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    BadCnx
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    « Il n'existe que deux choses infinies, l'univers et la bêtise humaine... mais pour l'univers, je n'ai pas de certitude absolue.» (A.Einstein)
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    (1) http://www.bag.admin.ch/shop/00010/00509/index.html?lang=fr
    Les progrès des neurosciences ont permis de découvrir et de comprendre certaines modifications du fonctionnement du cerveau lors de la consommation de substances addictives. Les chercheurs ont ainsi pu démontrer que la dépendance est le produit de mécanismes adaptatifs du cerveau face à l’action des psychotropes, et que l’addiction est, quant à elle, un phénomène lié à des mécanismes de plasticité du cerveau qui génèrent des processus puissants d’apprentissage et qui engendrent des conséquences néfastes pour la santé et même la survie du consommateur.
    Les neuroscientifiques s’accordent aujourd’hui sur le fait que les substances addictives modulent les processus de plasticité cérébrale de sorte que les comportements de consommation seraient "appris", puis extrêmement renforcés, favorisant l’usage compulsif de substances et aboutissant à l’impossibilité de contrôler sa consommation malgré la connaissance des conséquences négatives engendrées sur le plan physique, psychologique, affectif, familial, social ou professionnel. Ces résultats démontrent que l’addiction n’est pas un signe de faiblesse de caractère ou d’absence de volonté mais bien une perturbation complexe qui met en jeu des mécanismes biologiques touchant aux mécanismes d’apprentissage du cerveau et à sa capacité à maîtriser la consommation. Toutefois, les déterminants ne sont pas uniquement biologiques mais également psychologiques, sociaux, environnementaux et culturels.
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    (2) http://www.bag.admin.ch/themen/drogen/00039/04355/index.html?lang=fr
    Faits et chiffres
    L'alcool est la substance qui cause le plus de problèmes en Suisse : environ 300 000 personnes sont alcoolo dépendantes et l'ivresse ponctuelle chez les jeunes est particulièrement préoccupante. Au total, 6 adolescents et jeunes adultes sont traités chaque jour en Suisse à l'hôpital en raison d'intoxication à l'alcool ou d'alcoolo dépendance.
    La consommation problématique d'alcool constitue l'un des principaux facteurs de risque pour les maladies chroniques et entraîne des coûts annuels de plus de 6,5 milliards de francs.
    L'objectif premier du Programme national alcool (PNA) vise à réduire les effets négatifs de la consommation d'alcool sur la vie publique (diminution de la violence et des accidents ainsi que protection des personnes non impliquées) et l'économie (réduction des coûts).
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    (3) http://www.bag.admin.ch/themen/drogen/00041/00611/01744/index.html?lang=fr
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    Coûts du tabagisme
    Le coût total du tabagisme a été calculé pour 1995 par le Professeur C. Jeanrenaud et son équipe de l'Université de Neuchâtel. Les frais de traitements médicaux se montent à 1,2 milliards de francs. Les coûts provenant de la perte de production se montent à 3,8 milliards de francs. Quant aux coûts provenant d'une perte de la qualité de la vie, ils se monteraient à 5,0 milliards de francs par an. Faute de données suffisantes, les coûts provenant des incendies causés par les cigarettes, des frais de nettoyage des gares et autres lieux publics ainsi que ceux provenant des effets de la fumée passive sur les non-fumeurs n'ont pas pu être pris en compte
    Mortalité causée par le tabagisme
    En Suisse, le tabagisme est responsable chaque année du décès prématuré de plus de 9'000 personnes. Ceci représente environ 25 décès prématurés par jour. Les maladies cardio-vasculaires provoquées par le tabagisme sont responsables de 41% de ces décès. Le cancer du poumon suit avec 27% des décès, alors que les autres cancers et les maladies des voies respiratoires y contribuent à raison de 18% et 14%.
    Les risques sanitaires liés à la consommation de tabac peuvent être décrits comme suit :
    La moitié des fumeurs réguliers meurt prématurément, et parmi eux 50 % également, avant d’avoir atteint 70 ans.
    Le cancer du poumon est considéré comme la maladie type du fumeur ; En 2007, il était en cause dans 27 % des décès. Les autres formes de cancer interviennent dans 14 % des cas mortels dus à la consommation de tabac, alors que 41 % des victimes du tabagisme perdent la vie suite à une maladie cardio-vasculaire et 18 %, suite à une maladie des voies respiratoires.
    En Suisse, le tabagisme cause près de 9000 décès par an. En 2007, 6427 hommes et 2774 femmes sont décédés des suites de la consommation de tabac. Ce chiffre est plus de deux fois supérieur au total de décès dus à un accident de la circulation (384 pour 2007), à la consommation illégale de drogues (193 pour 2007), au sida (76 pour 2007), à un meurtre (245 pour 2007) et à un suicide (1360 pour 2007).
    Le nombre annuel de cas mortels dus au tabagisme à l’échelle mondiale s’élève actuellement à 5 millions. En se basant sur l’évolution actuelle de la consommation, l’OMS prévoit une mortalité de 10 millions de personnes en 2020. Un tel chiffre signifierait que le tabagisme est devenu le premier facteur de mortalité, avant toute autre maladie (paludisme et sida compris) et qu’il est à l’origine d’un décès sur six. A juste titre, l’OMS considère le tabac comme un cas particulier : la cigarette est « le seul produit de consommation courante qui, utilisé dans le but pour lequel il a été produit, tue son consommateur ».
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    Promotion de la culture indigène de tabac
    Les fabricants sont tenus de verser 2,6 centimes par paquet au Fonds SOTA (Société coopérative pour l'achat du tabac indigène) destiné à promouvoir la culture du tabac indigène. Les quelques 18 millions de francs ainsi mis à disposition du Fonds SOTA permettent de soutenir les quelques 350 agriculteurs qui cultivent le tabac dans notre pays
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    Le tabagisme passif
    Le tabagisme passif est dangereux pour la santé. Il est cancérogène et susceptible de causer le cancer du poumon, des maladies cardio-vasculaires, de l'asthme et de faciliter les infections des voies respiratoires.
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    Il n'existe pas de seuil de nocivité du tabagisme passif. Chez les non-fumeurs exposés au tabagisme passif, le risque d'attaque cérébrale est deux fois plus élevé que chez les personnes non exposées. Le risque de développer un cancer du poumon ou d'avoir un infarctus est supérieur à la normale d'environ 25%. Lorsque l'exposition est importante, surtout si elle est régulière, le risque de contracter le cancer du poumon augmente même de 100%.
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    En Suisse environ 1'000 personnes décèdent prématurément chaque année à cause du tabagisme passif
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    (4) http://www.bag.admin.ch/themen/drogen/00042/00643/00646/00987/index.html?lang=fr
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    Le message de l’OFSP concernant le cannabis
    Un but essentiel de la Révision de la Loi sur les stupéfiants (LStup) était de renforcer la protection de la jeunesse et la prévention. Indépendamment du fait que la révision ait été rejetée, l’OFSP poursuit ces deux objectifs importants.
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    L’OFSP privilégie une information objective, qui ne minimise ni ne dramatise la consommation de cannabis. Pourtant, on souligne clairement que la consommation régulière de cannabis nuit à la santé.
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    Une priorité du Plan d’action de la prévention du cannabis de l’OFSP est l’intervention précoce auprès des jeunes en situation de risque.
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    La prohibition et la pénalisation ne suffisent pas à elles seules. Afin de pratiquer une prévention efficace et d’intervenir à temps en cas de consommation problématique de cannabis, toutes les personnes concernées – parents, établissements scolaires, entreprises, clubs sportifs, etc. – sont appelées à se positionner et à assumer leur part de responsabilité.

  • Post glogalement plein de bon sens, badcnx.

    J'en retiens une phrase en particulier:

    "Hors, comme vous le savez les deux produits d’addiction (sociaux) en tête du palmarès de la dangerosité, de la mortalité et du coût, sont l’alcool (2) et le tabac (3). Face à eux le cannabis (4), à contrario des autres perturbateurs par exemple, fait figure d’enfant de cœur sans pour autant être anodin ou recommandable."

    Oui, absolument vrai et raison de plus pour ne pas légaliser le cannabis.
    Les plus dangereux, coûteux et "mortels" sont les produits d'addiction légaux, "peu" cher, facilement accessible à tous (y compris les plus jeunes qui ne sont pas censés y avoir accès. Légaliser le cannabis, c'est le mettre au niveau du tabac et de l'alcool tant au niveau de son accès/faible prix/légalité qu'à ses conséquences (néfastes).

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