On apprend ce retrait ce matin sur le site du comité d’initiative.
En peu de temps elle aura fait couler beaucoup d’encre, y compris électronique.
Bien que pour moi la peine de mort soit un crime organisé, légal, par lequel les institutions endossent le rôle de tueur, ce projet aura eu le mérite de faire rediscuter d’une question fondamentale.
La Tribune de ce matin consacre, sous la plume de Judith Mayencourt, une page aux arguments des partisans et des opposant à la peine de mort. Depuis quelques années, les suisses se lancent dans des débats passionnés. C’est une bonne chose, car la démocratie s’use si l’on ne s’en sert pas. Cette initiative promettait elle aussi de susciter d’âpres discussions. Il n’est pas impossible que celles-ci continuent malgré le retrait.
L’un des arguments des initiants était:
«Seule l’exécution du meurtrier permet aux survivants de faire leur deuil. La peine de mort est un châtiment juste et logique, qui permet de rétablir en partie la dignité de la victime.»
Ils voulaient donc donner à la justice le rôle d’une thérapie. Je comprends le besoin de voir un crime sanctionné à sa juste mesure. Mais le travail de réparation ne peut dépendre de la sanction judiciaire. Il est d’un autre ordre. La sanction judiciaire est importante pour dire que les choses sont revenues dans l’ordre, que la société n’est pas dans une dérive criminelle. Mais cette sanction contient aussi une dose de vengeance pour les victimes ou les survivants.
Soit, admettons que cette vengeance soit légitime, après tout pourquoi pas? Mais dans cette logique, la vraie réparation serait de faire appliquer la sanction par les survivants. Assister passivement à une exécution ne suffit pas. Le traumatisme est entré dans le corps, il doit sortir par le corps. Dans le rétablissement de la peine de mort, les initiants auraient dû aller au bout de cette logique réparatrice et donner aux survivants les conditions matérielle pour se réparer. Ceux-ci auraient pu faire une injection létale eux-même, ou presser le bouton de la chaise électrique. Ou faire tomber la guillotine. Être éclaboussé de sang, c’est réparateur.
Mais encore mieux: pour que les survivants aient une réelle satisfaction, ils auraient dû pouvoir combattre criminel, dans une enceinte, et l’étrangler de leur propre mains ou l’achever au couteau. On aurait aussi pu louer des engins de chantier à l’Iran pour que le survivant promène le criminel pendu à travers la ville.
Ah mais, réparer n’est pas une vue de l’esprit. Si la mort du criminel soulage, qu’elle soit donnée par ceux qui y ont droit. La justice sera enfin une vraie thérapie.
Mieux que la télé-réalité. On a raté le meilleur.
Commentaires
attention le débat sur la peine de mort est interdit
http://www.socialisme-et-souverainete.fr/ext/http://www.polemia.com/contenu.php?iddoc=1409&cat_id=39
"« La peine de mort ne doit plus être un débat politique en France. Nous devons l’exclure du champ des discussions et des propositions » (« Le Figaro » du 31.1.07)."
ce n'est pas politiquement correct d'être pour.
"La France est une démocratie. Soit. Mais une démocratie où l’on ne peut plus aborder la problématique de l’immigration autrement qu’en termes laudateurs sinon on risque de se voir traîner devant les tribunaux ; où l’on ne peut aborder la question de l’islam qu’en termes positifs sinon on risque le fatwa ou le péché de discrimination ou d’islamophobie ; où l’on ne peut aborder la question de la famille et des mœurs qu’en termes généraux sinon on risque des poursuites pour homophobie ; où l’on ne peut revendiquer la préférence nationale car elle est assimilée à une discrimination de par la loi ; où l’on ne peut plus parler de la colonisation et de notre histoire que sur le mode de la repentance ; où l’on doit faire attention si l’on critique un Etat étranger car un zélé procureur pourrait y décrypter un antisémitisme refoulé ; une démocratie où, de plus en plus, des lois répressives ou mémorielles, opérées par tout un réseau d’associations de vigilance et d’autorités morales autoproclamées, se dressent devant la liberté d’expression, sanctionnant le dit comme le non-dit, le fait ou l’intention mais, en réalité, pour le seul profit politique de l’Etablissement. Car cet arsenal répressif ne vise rien de moins qu’à ériger en tabous les résultats désastreux de la politique conduite par ce même Etablissement, c'est-à-dire à la placer hors de la critique constructive.
Interdire tout débat sur l’immigration ce n’est pas respecter les immigrés : c’est exonérer l’Etablissement de toute responsabilité dans ce phénomène de société. « Exclure », comme le souhaite le ministre de la Justice, du champ des discussions l’abolition de la peine de mort, ce n’est pas faire preuve d’humanisme : c’est effacer la responsabilité historique de ceux dont l’idéologie pénale est à l’origine de l’explosion contemporaine des crimes et délits."
"de plus en plus, des lois répressives ou mémorielles, opérées par tout un réseau d’associations de vigilance et d’autorités morales autoproclamées, se dressent devant la liberté d’expression, sanctionnant le dit comme le non-dit, le fait ou l’intention"
belle analyse de la réalité actuelle.
http://www.polemia.com/article.php?id=1394
"La peine de mort - qui a été abolie par l'avocat d'affaires en manque de supplément d'âme Robert Badinter - doit être rétablie.
Elle doit être rétablie car il n'est pas tolérable que la société supporte l'énorme coût de détention des meurtriers dans des prisons qui ressemblent de plus en plus à des palaces dans lesquels on ne manque de rien. Des ordures qui ont fait tant de mal à la société ne méritent pas d'être entretenus par la collectivité, n'en déplaise aux gauchistes et autres associations droit-de-l'hommiste toujours plus forts pour pleurer sur le sort des prisonniers que sur celui des victimes mortes et enterrées.
Elle doit être rétablie surtout car elle permettrait d'éviter des meurtres contre des honnêtes citoyens. Quand on voit les remises de peine énormes et absurdes pour "bonne conduite", faut pas s’étonner de constater que les criminels et les délinquants n’ont pas peur de mettre leurs plans à exécution.
En sachant qu'ils risquent la peine de mort, ces salauds y réfléchiraient en effet à deux fois avant de passer à l'acte, et ceci permettrait de sauver les vies d'innocents sacrifiés sur l'autel des criminels sacralisés. Si la peine de mort appliquée contre quelques tueurs peut éviter la mort ne serait-ce que d'un seul citoyen innocent, alors il faut se déclarer sans ambiguité pour la peine de mort. La vie d'un innocent vaut davantage que celle de 100 criminels.
J'entend d'ici l'argument sur la peine de mort qui est par définition une condamnation sans retour pouvant conduire à condamner à mort des innocents.
Cet argument pourrait être recevable s'il était question de condamner à mort une personne comme Yvan Colonna pour lequel il n'existe aucune preuve absolue, irréfragable de sa culpabilité. Il est évident qu'à partir du moment où il y a le moindre doute, la peine de mort ne doit pas être appliquée ! Elle ne concernera que des ordures dont la culpabilité ne fait aucun doute, par exemple Francis Heaulme ou pour prendre un cas récent Thierry Dève-Oglou.
Ceci étant posé, je dis clairement que ceux qui ne sont pas pour la peine de mort par peur de faire trop de vagues ou d'être mal vu par les bobos bien-pensants (il est clair qu'il est pas bon de se déclarer pour la peine de mort dans les diners en ville) jouent sans le vouloir un role de complices des criminels. Pour ma part, je veux bien envoyer mon CV et ma lettre de motivation pour postuler à la fonction de bourreau public chargé d'actionner la guillotine......et si en plus des psychopathes je peux m'occuper de 2 ou 3 fortunés apatrides fiscalement exilés en Suisse, c'est pas un problème (je blague je précise......quoique ça pourrait se justifier si on en croit Balzac qui disait que "derrière chaque grande fortune se cache un crime").
En guise de conclusion, un joli poème trouvé par hasard qui sera peut-être susceptible d'émouvoir les bien-pensants, de leur faire enfin penser un peu plus aux victimes et un peu moins aux criminels......."
par alain soral
"Seule l’exécution du meurtrier permet aux survivants de faire leur deuil. La peine de mort est un châtiment juste et logique, qui permet de rétablir en partie la dignité de la victime."
Il suffit d'une seul famille qui affirme avoir fait son deuil ou avoir pardonné le meurtier, pour que cette phrase soit fausse.
D'ailleurs, la plupart des "argumentaires" des initiants sont du mêmes acabis : un fatras d'affirmations sans fondements.
6. Le caractère dissuasif de la peine de mort est statistiquement démontré
L’argument abolitionniste sur le caractère non dissuasif de la peine de mort est intellectuellement indigent : il évoque des cas particuliers d’individus non dissuadés de passer à l’acte par l’existence de la peine de mort. Ces cas existent, bien sûr. Mais il existe aussi des individus qui sont dissuadés. Et cela seul suffit pour que des vies humaines soient épargnées. Ceci n’est pas une affirmation de principe mais le résultat d’études économétriques nombreuses réalisées aux Etats-Unis : la pluralité de politiques suivies sur des périodes différentes, dans les différents Etats, offrant une moisson de statistiques dont l’interprétation consistant à vérifier des corrélations entre les exécutions et le nombre des meurtres va toujours dans le même sens.
Ainsi, étudiant la période 1933-1967, Ehrlich montre, en 1975, que chaque exécution sauvait huit victimes de meurtres. D’autres études conduites depuis ont confirmé et amplifié ces conclusions, par exemple :
•celle de Paul R. Zimmerman, portant sur les années 1978-1997, estime qu’une exécution capitale dissuade 14 meurtres (« Journal of Applied Economics », mai 2004) ;
•celle de Hashem Dezhbakhs, conduite à l’échelle des comtés, évalue à 18 le nombre de meurtres évités par une exécution capitale (« American Law and Economics Review », 2003).
Toutes les études économétriques vont dans le même sens, quelles que soient les références géographiques retenues (impact géographique sur la criminalité dans le cadre étroit du comté ou dans celui, plus vaste, de l’Etat ; impact temporel dans le mois ou l’année qui suit une exécution).
On ne peut mieux faire que renvoyer aux nombreux textes scientifiques consultables sur le site Internet :
http://www.cjlf.org/deathpenalty/DPDeterrence.htm
Derrière la froideur des chiffres émerge une réalité particulièrement déplaisante pour les abolitionnistes : en protégeant la vie des criminels, ils sacrifient des vies humaines innocentes. A chaque fois que la vie d’un criminel est épargnée, cela envoie à la mort plus d’une dizaine d’innocents.
Les véritables humanistes ne sont donc pas ceux qui le prétendent ! Les belles âmes aussi ont de facto du sang sur les mains, et qui plus est du sang d’innocents ! Voilà pourquoi les partisans de la peine de mort n’ont pas de raison d’accepter d’être culpabilisés et diabolisés.
Le refus de la peine de mort pour des raisons religieuses ou ethiques peut se comprendre mais il ne confère aucune supériorité morale car c’est un choix qui est coûteux pour la société et qui apporte en pratique le malheur à des familles qui auraient pu en être épargnées. Il n’y a donc pas d’impératif catégorique devant conduire à l’abolition de la peine de mort.
Il y a, au contraire, libre choix de décisions à exercer par des Etats souverains.
http://www.polemia.com/article.php?id=1394
Cette initiative n'avait aucune chance puisque tous les partis, les élus, les églises et les ONG sont inquiètent des conditions de vie et de détention des assassins et se foutent complétement de la gueule des familles et des victimes, comme d'habitude !
Frank,
Et un condamné exécuté, qui s'avère être innocent, il est comptabilisé comment dans vos "études" ?
Ah oui, pardon, il n'est pas comptabilisé, pour la simple raison que 9 fois sur 10, c'est un noir.
Oui enfin bon, les abolitionnistes connaissent la musique depuis des années. On nous fait culpabiliser : on serait de vilaines personnes qui ne pensent qu'aux criminels (d'ailleurs, je me demande bien pourquoi on préfèrerait les pédophiles aux enfants...) et puis on serait même responsable de crimes dites donc ! Quels gens atroces nous sommes ! De temps en temps on essaie de nous attendrir : ah ! Mais pensez à la famille des victimes !
En vérité, rappelons tout simplement que ce qui motivent un abolitionniste, c'est la conviction inébranlable que toutes les vies humaines ont la même valeur et qu'un état démocratique n'a pas vocation à faire un tri entre les gens qui méritent de vivre et ceux qui méritent la mort. Ce n'est pas le rôle de la démocratie de tuer des gens.
Maintenant, qu'est ce qui motive les partisans de la peine de mort. Pas la souffrance des victimes en tout cas, ça j'en suis persuadé. Ces gens se foutent complètement des victimes. Car soyons sérieux un moment : si on prétend accorder de l'importance à la vie des êtres humains, si on prétend être un humaniste, c'est de toutes les vies, sans distinction, qu'on doit se soucier. Surtout si en plus, comme bien souvent, on prétend être croyant.
Celui qui décide que certaines vies méritent de disparaître n'est pas crédible, et est même un menteur, quand il affirme en parallèle se soucier d'autres vies.
Non, pour moi, la seule chose qui motive un partisan de la peine de mort, c'est la haine. Une haine souvent formatée par l'idéologie bête et méchante.
Et au passage, ce qui est devenu politiquement incorrect, c'est d'affirmer ça. Aujourd'hui, être abolitionniste, être de gauche, se revendiquer humaniste, rappeler que le respect des droits de l'homme est une chose sacrée, c'est devenu très mal perçu. Ce qui est à la mode, c'est de se revendiquer de droite, voir d'une droite "décomplexée" comme on dit maintenant. Les pensées de droite et d'extrême droite sont majoritaires en France. Et ces pensées s'expriment aussi librement que possible dans une démocratie, parfois même plus (vive l'internet anonyme qui permet de dire les pires horreurs sans danger !), et parfois au plus haut niveau gouvernemental.
Aujourd'hui, ce qui est conformiste, quelconque, c'est être de droite. Etre de droite, c'est faire du politiquement correct.
"Celui qui s'applique à la vengeance garde fraîches ses blessures."
Avez remarqué que dans ce modèle de démocratie que sont les USA,par exemple, les plus farouches défenseurs de la peine de mort sont aussi les plus ardents opposants au droit à l'avortement.
Selderf, allez raconter vos histoires aux familles des victimes. Vous leur direz, en les regardant dans les yeux, qu'ils ne pensent pas aux victimes, qu'ils mentent ! Et, pour vous faire passer pour un brave homme, vous leur présenterez vos sincères condoléances car cela, ça ne coûte pas un rond et c'est, surtout, un grand mensonge ! Chacun son truc !
@Djinius,
Pour faire plaisir au pas clair Franck, il eut peut-être fallu y ajouter les Roms… il les adore.
@ Benoît Marquis
"Notez que je ne cherche pas absolument à vous convaincre de quoi que ce soit, je ne fais pas de prosélytisme. Ce que j'ai pu écrire tout au long de mes commentaires n'est que purement informatif.
Bonne lecture"
j'ai apprécié cette phrase, polie, qui s'en tient au sujet débattu.
"Pour faire plaisir au pas clair Franck"
mais là je constate que le ton n'est plus le même, le sujet du billet n'est même pas évoqué, uniquement un commentaire désobligeant sur ma personne ça vole bas !!!
@ Selderf
" Aujourd'hui, être abolitionniste, être de gauche, se revendiquer humaniste, rappeler que le respect des droits de l'homme est une chose sacrée, c'est devenu très mal perçu. Ce qui est à la mode, c'est de se revendiquer de droite, voir d'une droite "décomplexée" comme on dit maintenant. Les pensées de droite et d'extrême droite sont majoritaires en France."
merci de ma faire connaitre cette nouvelle réalité, mais je n'ai pas l'impression que cette réalité là est répandue par le milieu journalistique.
j'ai plutôt la certitude qu'il a imposé celle là
""La France est une démocratie. Soit. Mais une démocratie où l’on ne peut plus aborder la problématique de l’immigration autrement qu’en termes laudateurs sinon on risque de se voir traîner devant les tribunaux ; où l’on ne peut aborder la question de l’islam qu’en termes positifs sinon on risque le fatwa ou le péché de discrimination ou d’islamophobie ; où l’on ne peut aborder la question de la famille et des mœurs qu’en termes généraux sinon on risque des poursuites pour homophobie ; où l’on ne peut revendiquer la préférence nationale car elle est assimilée à une discrimination de par la loi ; où l’on ne peut plus parler de la colonisation et de notre histoire que sur le mode de la repentance ; où l’on doit faire attention si l’on critique un Etat étranger car un zélé procureur pourrait y décrypter un antisémitisme refoulé ; une démocratie où, de plus en plus, des lois répressives ou mémorielles, opérées par tout un réseau d’associations de vigilance et d’autorités morales autoproclamées, se dressent devant la liberté d’expression, sanctionnant le dit comme le non-dit, le fait ou l’intention mais, en réalité, pour le seul profit politique de l’Etablissement. Car cet arsenal répressif ne vise rien de moins qu’à ériger en tabous les résultats désastreux de la politique conduite par ce même Etablissement, c'est-à-dire à la placer hors de la critique constructive."
cette réalité qui apparait dans de nombreux sujets d'HL.
"Il faut reprendre la liberté de parler de tout, sans trop de préjugé. Peut importe les étiquettes: étiquette de macho, d'Homophobe, de Raciste et j'en passe.
http://hommelibre.blog.tdg.ch/archive/2010/08/19/sarkozy-detestable-mais-necessaire.html#more
"S’il est « politiquement correct » de bafouer les « dominants », vous risquez cependant de devenir très vite suspect si vous vous en prenez aux « dominés ». C’est ainsi que vous êtes très vite accusé de conservatisme si vous critiquez les propos d’un jeune, de racisme si vous critiquez ceux d’un étranger, d’islamophobie si vous critiquez ceux d’un musulman, d’antisémitisme si vous critiquez ceux d’un juif, d’homophobie si vous critiquez ceux d’un homosexuel… Si vous osez émettre une réserve sur les positions d’un féministe, ce sera encore pire : vous serez directement condamné comme macho et réactionnaire ! Vous ne serez pas brûlé. Non « le féminisme n’a jamais tué personne » ! Vous serez simplement considéré comme un pestiféré, comme un danger pour le progrès et la démocratie ! Ainsi catalogué, les « démocrates modernes » pourront se donner le droit de vous priver de parole, en toute bonne conscience ! "
http://justice.pa-pa.normandie.over-blog.com/article-31512256.html