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Analyse des affiches de la campagne (1ère partie)

Comme je l’ai déjà fait je me propose d’analyser les affiches pour les votations du 26 septembre. Comme précédemment je m’intéresse au visuel et à la clarté, la pertinence et la cohérence du message communiqué. Je n’entre pas en matière sur le fond politique. (cliquez sur lkes images pour les agrandir).

Dans l’ensemble je trouve ces affiches plutôt déprimantes. A de rares exceptions près les messages sont assez négatifs, même ceux qui se voudraient positifs. Les représentants de la gauche ont choisi globalement un visuel identique. On sent chez eux une grande colère.



PS-1.jpgLa gauche a donc en commun le dessin d’un gros pied qui écrase de petits personnages, le «Non» en très gros, une simplicité du graphisme et des couleurs. La disposition des objets sur l’espace de l’affiche sont identique. Le choix graphique est délibérément fait pour alerter. Il y a une filiation avec certaines affiches de mai 68 ou même plus anciennes: sobriété des couleurs et de l’esthétique, aspect martial. On ne peut faire de la fantaisie ici, ce serait contraire au message: la quadrichromie fait plus riche, or ici on est du côté des pauvres, donc peu de couleurs. La symbolique est classique à la gauche: le petit écrasé par le gros.


Le message est clair: à nous les malus, réduction des indemnités. Son efficacité illustre ici l’aspect  forcément réducteur d’une affiche: on n’argumente pas, on ne débat pas, on tranche en peu de mots. L’affiche n’a pas vocation à faire un récit. Le récit, c’est le lecteur qui se le fait: à partir d’une image et de très peu de mots il reconstitue le contenu. De ce point de vue, nul doute que cette affiche fasse mouche. Communication réussie parce qu’efficace. Mais l’affiche s’usera vite sur la durée par manque de rêve dans l’image: le lecteur ayant compris du premier coup, il n’y pas lieu de la regarder à nouveau.

 

 



Syna-2.jpgAttac-2.jpgUnia-2.jpgCGAS-2.jpgJe continue avec cette série d’affiche. L’affiche du syndicat interprofessionnel frappe plus fort en menaçant d’un démantèlement. On est toujours dans l’alerte maximale. Toutefois le bleu choisi est trop pastel et affaiblit l’impact du message. Celle du comité référendaire et d'Attac manque d’une couleur de contraste. Dans un visuel informatif, le tout rouge fatigue la rétine et provoque une résistance puis un décrochement. Idem pour l'affiche d'Attac. Unia a réinterprété le visuel d’une manière originale; avec deux couleurs on a un effet plus voluptueux, moins sec. Les personnages sont différents, disposés autrement - en largeur - ce qui adoucit l’image. Pour l’anecdote, il n’y a pas ici la parité des icones hommes/femmes alors qu’elle est réalisée sur les autres affiches. Toujours dans le même registre, celle de la CGAS tente une argumentation en cinq points. Au vu d’une certaine complémentarité entre ces affiches, il est possible que cette tentative explicative soit lue.



MCG-3.jpgLe MCG est pour une fois moins fouillis. Son affiche est même agréable à voir, avec cette image de verdure. Il semble que le MCG trouve peu à peu son look. Le repère des bandes rouges et jaune en haut et à gauche confère une identification immédiate de l’affiche.

Le message est court, clair, explicite. Mais la douceur de l’affiche due à la photo n’est pas vraiment en accord avec le tranchant du slogan.

Le sentiment qui émane des campagnes du MCG ces dernières années est que tout est bon pour parler des frontaliers. On voterait sur le prix du chocolat ou sur la grosseur des croquettes pour chiens, on lirait encore: "Moins de frontaliers". A chaque fois les frontaliers sont pointés du doigt. Je ne sais si cela fait une pensée politique ni un projet de société. Mais en période de crise, la simplification est une tentative d'exorcisme, et un aveu de notre incapacité à verbaliser et gérer la complexité du monde.

 

 

 

Verts-4.jpg Les Verts évoluent. Depuis leurs grandes taches vertes foncées, l’eau a coulé sous les ponts. Il reste un morceau de la tache. La couleur est toujours assez foncée. Vert émeraude serait trop planant, trop artistique. Ici on est dans de la prairie foncée, terrienne. Les petites touches rappellent la nature, comme les pousses dans le pot. On est presque chez Monsieur Jardinier: c’est rassurant.

L’image présentée se veut plus réaliste qu’idéaliste. Il reste pourtant une grosse trace de l’idéalisme: le sourire de la jeune femme, et le fait qu’elle soit jeune. C’est l’avenir et on lui fait confiance. Message efficace. La phrase en bas de l’affiche cite aussi les jeunes: les Verts ont défini leur public-cible. Fallait-il ajouter: «Verte et engagée»? J’ai un peu tiqué, car en politique on doit être engagé. Il n’y a pas forcément lieu de le dire. Mais en deuxième temps cela peut être un plus: les verts s’investissent dans le monde, pour le monde. Cet élément de réflexion donne une vie plus longue à l'affiche, au-delà du thème de l'assurance chômage. C'est  réussi: donner le sentiment de la durée tout en prenant parti dans un temps court. Message cohérent avec le contenu théorique du parti. Il y a là un double mouvement - le court et le long terme: je viens vers vous dans le court terme en donnant une consigne de vote pour le 26, et je vous invite plus loin par l'engagement et la vision à long terme. Ce double mouvement est loin d'être évident à rendre.

Par contre, la petite phrase en haut à gauche: «Adhérez à vos idées» est une franche faute de goût. Message efficace, ai-je écrit plus haut. Mais suscite-t-il l'adhésion? Peut-être cette question est-elle aussi à l'esprit des Verts, raison pour laquelles ils tentent d'inciter à adhérer.

 

A suivre.

Catégories : Politique 3 commentaires

Commentaires

  • "Il y a une filiation avec certaines affiches de mai 68"... Quelle horreur! Ils reviennent! Et en Suisse? Le vieux monde est devant nous? Impôt-cible...

  • Pas de souci: cette histoire d'hommes libres / de femmes

    n'ont rien à voir avec cette iranienne condamnée à être tuée par ses pairs par lapidation

    n'a rien à voir avec ces femmes suisses internationales qui ont bossé dur, payé de leur années de labeur pour aider des toxicos, des birmans etc etc etc,

    car ce site ne concerne - de toute évidence:

    - que la zenattitude de tout blogueur,
    ne sachant rien / ne voulant rien savoir / tout en étant payé pour ce faire

    Le sarcasme de l'auteur n'ayant aucune mesure avec la réalité de ce que l'auteur aurait pu vivre dans quelques 1 de ces circonstances

  • car rien de tel que d'avoir le pouvoir de décider de tuer
    et de participer à la tuerie d'une femme

    en lui envoyant des cailloux,
    en visant sa tête avec des pierres,
    histoire de la tuer

    Trop mortel!

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