Le Matin du jour ouvre ses colonnes à Me Bonnant qui commet un éloge de la femme voilée. Toujours plaisant à lire, toujours à l’aise dans ses positionnements volontiers atypiques, l’avocat genevois propose avec humour un regard sur la femme voilée autre que celui de la chasse aux signes religieux.
De cet éloge je retiens quelques phrases écrites explicitement à l’adresse des féministes coassantes, comme il les nomme en référence au croissant de l’Arabie et de l’islam. Quelques phrases d’avec lesquelles j’exprime mon désaccord. Et pourtant je ne puis guère être considéré comme féministe.
«La femme qui se montre est réputée libre; la femme voilée, serve. Celle qui se livre serait délivrée, celle qui se réserve, aliénée. Etrange inversion. (...) L’asservissement est dans l’ouverture, non dans la retenue qui n’est pas un enfermement, mais une liberté gardée.
(...)
Jambes, croupes, gorges dénudées: offrandes trop coutumières à mes sens blasés. Ah! Le souvenir de mon émoi à la surprise d’une cheville... Je confie ici mon goût de quelques vertus qui furent féminines: la modestie, la pudeur, le silence. Les femmes explicites et sonores me lassent.
(...)
A cet égard, le voile m’est une promesse.»
Tout cela serait très joli dans un monde campagnard, que j’imagine volontiers nord-américain, chez les amish, où selon un sociologue la femme est en état de «soumission volontaire».
Le premier émoi à la surprise d’une cheville: certainement émouvant, quand on n’a rien d’autre à voir. Mais une cheville en vaut une autre. L’amour dans ce cas, s’il s’agit de lui, ne différencie plus une femme d’une autre: il court après une cheville. Le reste, on verra bien après. N’est-ce pas un peu court d’évaluer une femme, ce qu’elle nous inspire, sa gestuelle, et tant d’autres choses d’elle, simplement par une cheville?
Je suis personnellement très sensible au dos, au port du dos, au mouvement de la jambe dans la démarche, à la lumière d’une épaule: que saurais-je de tout cela si seule une cheville est dévoilée? Rien. J’irais dans l’obscurité presque complète, courtiser une femme dont je ne connais rien, juste pour avoir une épouse ou une compagne, et qu’importent les signes extérieurs de sa personnalité! Non, je ne me satisfais pas ce cela. Hormis le signe de soumission à la religion - obligation supposée qui ne recueillerait l’adhésion que d’une partie des musulmans - le voile est ouvertement un mur dressé entre les hommes et les femmes. Nos différences méritent-elles un tel mur? Le débat sur ce point est loin d’être clos.
«la modestie, la pudeur, le silence»: pourquoi attribuer ces valeurs - ou ces troubles psychologiques, allez savoir - aux femmes uniquement? Et pourquoi laisserait-on aux hommes seuls le droit d’être tonitruants, vaniteux, impudiques? Est-ce là un implicite dédain pour la gente masculine? Auquel cas, la magnification de la femme serait de peu de valeur, si c’est pour hériter d’un compagnon aussi désolant.
«Les femmes explicites et sonores me lassent». Personnellement les femmes explicites suscitent mon admiration. Les hommes aussi. Prendre le risque d’exister! Ne pas laisser à l’Autre le pouvoir de nous deviner, de percer notre intimité. Ne pas encourager l’Autre à entretenir une attitude de déshabilleur, de prédateur peut-être. La femme mystère est à conquérir. Mais la femme ouverte est à aimer, bien au-delà du simple trophée. Parce que le trophée lui appartient en propre. Elle est à aimer dans sa grande vulnérabilité. Vulnérabilité aux paroles des hommes qui se lassent - on ne se lasse que de ses jouets - ou qui s’affirment blasés - on n’est blasé que d’excès de conquêtes et de victoires stériles.
Il faut même se demander d’où vient celui qui a besoin de voiler la femme, celui que la nudité n’émeut plus. Un certain charme ou d’autres atouts lui auraient-ils fait gagner trop de batailles faciles, trop de couches sans lendemain et sans valeur ajoutée?
La femme dévoilée est pour moi comme le ciel d’une nuit d’été: scintillante, fascinante, à la fois si près et si loin. Et puisque les stratégies de conquête du mollet n’ont pas leur place avec une femme dévoilée, l’être parle à l’être sans intermédiaire. Comme avant le péché. Librement.
Commentaires
Magnifique éloge !
L'endroit du corps le plus érotique, écrivait Roland Barthes, c'est là où le vêtement bâille. Or, une femme voilée, si j'ose dire, ne bâille pas beaucoup. Elle est enfermée dans sa prison d'étoffe : non pas bâillante, mais bâillonnée ! Des trois photos que vous montrez, c'est clairement la dernière qui est la plus intéressante, car là, vraiment, le vêtement bâille! C'est la faille, la brèche, la fêlure qui est — pour nous autres Occidentaux, en tout cas — érotique.
......nous autres occidentaux interdisons explicitement aux femmes de se promener dans la tenue de la 3ème dame....on interdit aux lycéennes de trop montrer leur corps....nous avons donc aussi nos interdits, qui n'existent pas chez les tribus amazoniennes, par exemple. Tout est question de culture, et que je sache, les droits de l'homme autorisent les femmes à évoluer dans leur culture.
Les femmes voilées ne le sont qu'à l'extérieur de leur maison....chez elles, elles savent parfaitement exciter leur homme....
Voudriez-vous donc que TOUTES les femmes s'habillent en public de manière à vous faire fantasmer et rêver?
Et bien, c'est justement pour cela que certaines femmes se voilent. Elles en ont assez de n'être qu'un objet sexuel, obligée de se montrer pour satisfaire les fantasmes des hommes au nom d'une prétendue liberté. Et elles revendiquent le droit de ne pas exciter TOUS les hommes!
Obliger une femme à se dévoiler est tout aussi abusif que de l'obliger à se voiler. La liberté est de se vêtir comme on veut et selon SA notion de pudeur.
BS
Mais le problème est que cette notion de pudeur est imposée par les hommes à travers leurs saloperies de livres saints!
Après le voile féministe, le voile religieux, voici le voile orgasmique de Marce Bonnant.
Ah les fantasmes de machistes nostalgiques prêtent à sourire! Ce discours cacherait-il une virilité fragilisée des hommes d'aujourd'hui? Doivent-ils noyer leur angoisse dans une débauche de mots ou la guérir par des pilules?
@ Lulu:
Comme je vous comprends:
"Et bien, c'est justement pour cela que certaines femmes se voilent. Elles en ont assez de n'être qu'un objet sexuel, obligée de se montrer pour satisfaire les fantasmes des hommes au nom d'une prétendue liberté."
Nous les hommes en avons aussi parfois assez de n'être que des objets sexuels, regardés pour nos fesses et nos abdominaux. Assez de faire fantasmer (dans votre acception du terme si je la comprends bien, soit voyeuriste et moralement douteuse) les femmes par nos regards et nos portefeuilles, nos grosses voitures et le récit de nos conquêtes. Comme nous en avons assez de n'être que des objets définis par le désir féminin!... Assez de nous monter, de devoir jouer aux plus forts, aux dominants, de ne jamais être des êtres fragiles au risque de nous retrouver relégués derrières les amants qui eux consomment sans payer...
Comme je vous comprends Lulu... Ces pauvres femmes pour qui plaire est l'aliénation (presque) suprême. Plaire! la honte - que dis-je la honte? le diable en personne!
Plaire: Convenir aux goûts de quelqu'un, lui être agréable, lui faire plaisir (Lexilogos): quelle horreur!
Plaire, étymologie: Du latin placere « plaire », « complaire », « être agréable », « satisfaire »: être agréable? Quelle aliénation! Satisfaire? J-A-M-A-I-S!
...
;-)
Noëlle: le voile orgasmique, j'adôôôôre!
Pourvu qu'elles soient silencieuses au sommet du plaisir!
@Lulu: "Obliger une femme à se dévoiler est tout aussi abusif que de l'obliger à se voiler. La liberté est de se vêtir comme on veut et selon SA notion de pudeur."
Tout à fait d'accord ... si le choix n'est pas imposé par des lois ou des règles arbitraires.
Une gamine de moins de dix ans évolue dans le mariage car "c'est sa culture" je vais t'en foutre espèce de taré!
SOURNOIS, JALOUX et..INCULTES sauf pour aller au paradis des hommes là aussi se farcir des petites vierges?
M. Bonnant est un dinosaure. Il est d'un autre temps et il a fait son temps. C'est amusant de le voir exprimer sa nostalgie. Mais ça n'a aucune portée. A classer dans la catégorie humour.
Avoir besoin de "la surprise d'une cheville" pour bander, c'est troublant, non? Est-ce du fétichisme? Rien à redire dans ce cas, chacun ses trucs. Quant à moi, je préfère à toute chose la surprise des sentiments.
"L’asservissement est dans l’ouverture,"... toutes des chiennes asservies à leur sexe, quoi! Saloperie d'égalité des sexes! Y pas à dire tout à foutu le camp.
"endoctrinement dès l'enfance, d'ou leur certitude qu'ils ont raisons"
Quant à l'autre qui b.... en regardant la cheville d'une femme, c'est comme certains chiens qui se "sautent" une chaussure! Chacun prend son pied ou il peut...
Il serait bien que quelqu'un nous résume l'arrivée du voile sous nos contrées.
Je n'ai pas souvenir avoir vu beaucoup de femmes voilées au début des années nonantes (du côté de Neuchâtel). Ma femme avait une amie érythréenne (musulmane), je n'ai pas souvenir de l'avoir vu portant le voile. Bien sûr, un exemple n'est pas une généralité, mais lorsque je vois ces femmes qui semblent venir de la même région (reconnaissable à leurs traits physiques), il me semble qu'elles sont nombreuses à porter le voile du côté de Genève.
Cela me donne bien l'impression qu'il y a une cause politique derrière ce voile. Me tromperais-je?
Etant pourtant bien plus jeune que M. Bonnant, j'adhère à ses thèses en ce qui concerne le manque de charme total d'une bonne partie des femmes actuelles. La gueule toujours ouverte, boivent et fument plus que les hommes, souvent vulgaires dans leurs propos (évidemment, elles ne sont pas coincées, on peut parler de tous sujets, y compris sexuels, comme s'il s'agissait de la dernière recette de cuisine), refusant le moindre début de séparation des tâches selon les sexes, et bien sûr, critiquant les hommes "chiffes molles" qu'elles contribuent à créer. Réactionnaire, moi? Oui, et c'est pas (encore) interdit.
Enfin, je suis plutôt confiant pour l'avenir: ces femmes ayant généralement moins d'enfants que la moyenne ("je veux encore pouvoir m'amuser, être libre"), elles sont condamnées à être remplacées par les rejetons issus de familles "traditionnelles", notamment de l'étranger, qui eux, ont su garder les pieds sur terre.
Ah bien voilà, revenons aux années 50 ou la femme était voilée et gourdasse pour entrer dans l'église!
Cela vous emmerde de voir des femmes qui s'émancipent, qui travaillent, qui occupent des postes à responsabilité, qui sont plus intelligentes que les hommes, etc..
C'est vous "sdf des temps modernes" qui, comme un vieux "schnoc" voudrait que rien ne bouge, rien ne change..Pourquoi pas refaire la guerre aux allemands hein pendant qu'on y est?
Moi aussi je suis confiant dans l'avenir, car les vieux cons disparaissent pour laisser la place aux jeunes! Sauf, si l'islamisation de l'Europe continue, les jeunes auront ce que vous souhaitez la charia!
Le voile, en tant que attribut vestimentaire, n'a rien d'infamant. C'est en tant que imposition vestimentaire par la charia, qu'elle est inadmissible. La charia étant par définition antidémocratique et liberticide, tout ce qui lui permet de s'introduire dans notre société DOIT être fermement combattu.
Ben... je ne crois pas que Me Bonnant (que j'adore pour sa rhétorique et son ironie) se contenterait de faire l'amour à travers une Burqa.... Je ne le crois pas insensible devant un corsage.....plongeant ou un genoux légèrement "dévoilé" :))))))) Une femme ne se promène pas à moitié déshabillée en hiver. Pourtant des hommes se retournent sur son passage toute emmitouflée qu'elle est sous un manteau long, et bottes qui ne laissent aucune chance à la "surprise d'une cheville". Frustré l'hiver Me Bonnant? Que nenni! A travers ses mots:
"Ah! Le souvenir de mon émoi à la surprise d’une cheville..."
"Je confie ici mon goût de quelques vertus qui furent féminines: la modestie, la pudeur, le silence."
il faut y voir des souvenirs d'alcôve.... :))))))
Je vois pas le rapport avec refaire la guerre aux Allemands. J'imagine qu'en dehors des comparaisons ridicules et de l'accusation insultante de vieux schnock et autres, vous n'avez aucun argument.
Le fait est qu'effectivement, le voile a cela de bon que, si porté librement, il réintroduit dans la société des qualités qui devraient être féminines (attention: il s'agit d'un jugement de valeur, inutile de me dire "qu'il n'y a aucune raison que les femmes doivent être prudes etc.", ce n'est pas une démonstration mathématique, seulement un sentiment).
Puisque, semble-t-il, personne n'est contre le voile s'il est porté librement, c'est que finalement, tout le monde sur ce blog semble accepter la possibilité d'un monde où la femme se met volontairement en retrait par rapport à l'homme. Donc en réalité, tout le monde est conservateur sans le savoir!
"Puisque, semble-t-il, personne n'est contre le voile s'il est porté librement, c'est que finalement, tout le monde sur ce blog semble accepter la possibilité d'un monde où la femme se met volontairement en retrait par rapport à l'homme. Donc en réalité, tout le monde est conservateur sans le savoir!"
C'est quoi ce raisonnement à la con? Personne? Erreur! Erreur complète!
"Réactionnaire, moi? Oui,"
Ah bon, en effet, j'ai tout compris. Et qui s'assume. A ranger au même niveau que les islamistes. Problème pour bander quand la femme n'est pas "en retrait"? Comme dit plus haut, à chacun son truc.
Apparemment l'égalité ne fait pas partie des qualités requises par les réactionnaires. On le savait.
J'ajoute au comm de Johann que le fait qu'une femme puisse se couvrir librement - par mode par exemple - ne signifie pas qu'elle se met en retrait. Cette supposée démonstration n'en est pas une.
Si Me Bonnant est si fort en imagination, qu'il se rêve née femme... à faire frémir un petit homme par sa cheville dénudée. A se faire dire qu'elle est si Femme quand elle se tait, qu'elle est si Femme quand elle sert son homme et qu'elle est si Femme quand elle accepte le don de son sperme comme une offrande... Me Bonnant né femme, et nous aurions perdu un grand avocat, car, le silence, la modestie et la pudeur en aurait tout au mieux fait une bonne assistante !
Il y a deux extrêmes là ... l'Occident et sa décadence où les jeunes filles montrent leur string à cause des jeans taille basse et l'Orient avec la burqa qui ne laisse rien voir, pire ... en Arabie Saoudite elles portent même des masques pour couvrir le nez ...
Entre le trop de liberté et le pas du tout, il doit y avoir un juste milieu ... aux femmes de le trouver !
sans intérêt de lire ce que l'avocat ou l'homme Bonnant dit ou publie sur les femmes: son monde de plaisir est le sien, et tout homme reste libre en démocratie 2011 de ses élucubrations;
on aurait seulement pu s'imaginer qu'un esprit genevois vivant, sinon avec classe, en tous cas à ce niveau de moyens financiers et intellectuels,
garderait ses fantasmes dans son monde privé..
Non, l'intérêt est de lire les réactions à ses dires, vos commentaires.
Et c'est Atterrant!, de lire tant de ces commentaires au premier degré!
Vive l'humour et les talents de dérision de certains ici:
mais dommage qu'on en soit encore que là.
Fais mes courses à un Leclerc en frontière hier:
c'était l'heure après la sortie des offices musulmans
(ya un centre islamique dans cette zone - voitures garées en double file etc)
Dans les allées du Leclerc bondé, les dizaines de femmes voilées, portant robes jusqu'aux pieds, suivant leurs mari avec barbe plus ou moins longue.
Ce qui me choque et reste frappant:
ces femmes voilées naviguant d'un bord à l'autre des allées,
(désignant leurs choix au mari poussant le caddie)
dans une attitude clairement affichée d'ignorance de l'existence de clientes croisées sur leur passage,
drapées dans l'arrogance d'une supériorité rafraîchie et renforcée au sortir de la prière islamique, diffusant une aura de confiance en soi baignée dans l'idée d'une certitude de suprématie incroyables
vous avez raison: faut plus faire mes courses le samedi matin dans ce Leclerc voisin d'un lieu de prières islamique - (Ville la Grand)
j'ai oublié l'essentiel: le mépris du genre humain
le mépris agressivement exprimé par ces femmes voilées et couvertes de la tête au pied vis à vis des clients du supermarché
C'est du mépris, voire des vomissements mentaux de haine que ces femmes voilées exhalent du haut de leur tête voilée
(ce qui heureusement n'est ressenti que par des ultra sensibles ou connaisseurs en PNL avancés)
Où on se demande ce qui est le plus exécrable: une vieille baderne sans classe ou de jeunes incultes avec voile?
l'ignorance se retrouvant des deux côtés..