Cohn-Bendit ferait-il un bon candidat en 2012? Certains le pensent. Mais il ne sautera pas le Rhin. Il est très allergique aux pesanteurs, fixités et allégeances que la fonction présidentielle suppose. C’est pourtant l’homme politique le plus expérimenté, le plus épais dans ce parti, et le meilleur débatteur.
Il y a d’autres candidats chez les Verts. Yves Cochet. Il n’a rien d’une figure emblématique comme les français les désirent lors de l’élection présidentielle. Mais c’est logique pour un parti qui se méfie du culte de la personnalité.
Il y a, très hypothétique, la possible candidature de Nicolas Hulot. Populaire, médiatique, habitué à tenir le devant de la scène, son côté très perso pourrait autant lui faire un tremplin que le desservir. D’un côté il est l’homme indépendant, non affilié aux coteries parisiennes, de l’autre l’autocrate dont on ne connaît guère les compétences en politique ou en économie. Et saurait-il présider la France autrement qu’en animateur de télévision, ou serait-il un Sarkozy bis, un omniprésident pétri d’idéologie?
Eva Joly est présentée comme la candidate naturelle du parti. On n’est pas obligé d’avoir la prestance de Kate Winstlett dans Titanic pour faire une bonne candidate, mais peut-être faut-il quand-même un peu plus que le charisme d’une huître pour gagner la sympathie des français. On la sent si habituée à plonger le nez dans les dossiers juridiques, si familière du monde secret et particulier des affaires judiciaires, qu’elle risque fort de manquer de hauteur de vue comme éventuelle présidente.
Et je ne sais pas pourquoi, c’est une impression, je ne la vois pas comme très dialoguante. Ses interventions sont très hachées, affirmées, sans place pour autre chose que sa propre pensée. Est-ce le profil de juge qui transparaît là? Et est-il souhaitable d’avoir un juge à la présidence française? La Constitution en fait déjà un poste presque monarchique. Alors un juge monarque, cela risque renforcer le jacobinisme français: centralisme idéologique et radicalité politique. Son charisme d’huître, ce côté qui sent le renfermé judiciaire, pourrait la pousser justement à une radicalité qui lui donnerait une place dans l’Histoire.
Car ne nous y trompons pas: vouloir être président-e, c’est vouloir laisser une marque dans l’Histoire.
Quant à Cécile Duflot, son militantisme féministe banalisé ferait presque passer Ségolène Royal pour un agneau. Les mots mitraillette, l’idéologie à fleur de regard, il lui faudra beaucoup d’années pour présenter - peut-être - un profil de candidate.
Pendant ce temps, le reste de la gauche creuse ses tranchées. Jean-Pierre Mélanchon, président du parti de Gauche, vient de déclarer que Strauss-Kahn au deuxième tour serait une catastrophe. Il assure que quoi qu’il dise, ses électeurs ne voteraient pas pour DSK. Une manière de vouloir influencer le choix des socialistes et de téléguider leur candidat à distance?
Ségolène Royal, fidèle à son fonctionnement compulsif, se tait en attendant de balancer la prochaine salve de successeure «naturelle» de Mitterrand. Mais avoir été formé à l’école de Mitterrand c’est être pétri de manipulation et de trahison. Est-ce bien souhaitable?
Emergera-t-il une candidature solide, crédible, mobilisatrice à gauche?
A droite aussi les candidats falots poussent la chansonnette. De Villepin n’est guère crédible au delà de ses effets oratoires. Quant à Bayrou il semble depuis 2007 avoir plus patiné dans la gadoue que labouré la France profonde.
15 mois avant la présidentielle tous les politiques se mobilisent. Mais en l’état peu de choses fortes émergent. Cela devrait s’accélérer à l’approche de l’été et des grandes manoeuvres des candidats socialistes.
Commentaires
Ce monsieur est comme notre Ziegler national et le renard Bové ,une éolienne brassant beaucoup de vent en paroles,et ce depuis 68!mais en action véritable rien ,un parlementaire gagnant sans doute beaucoup d'argent mais dont le radotage fini par fatiguer tout le monde.il est temps qu'il prenne sa retraite!
bon dimanche à vous Hommelibre