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Libye: business, morale et liberté (2e partie)

Suite du billet précédent.

Selon la résolution de l’ONU on va intervenir en Libye au nom du droit d’ingérence humanitaire, concept aujourd’hui admis par l’organisation, mais de plus en plus critiqué par ailleurs comme étant une autre forme de colonialisme.

business-debt116.jpgBusiness = cynisme?

La grande critique à l’égard des occidentaux est que l’intervention n’a d’autre but que le pétrole. On retombe ici sur une fixation classique. Et sur une morale qui devrait être repensée. Sur un autre forum, hier, un internaute, Easy, qui m’a également suggéré la représentation de l’archange de la première partie de mon billet, faisait cette remarque:

« Au fond, il n’y a, en Occident, que les discours exposant un profit personnel qui sont impossibles à tenir».

On peut parler de presque tout, mais le profit est le diable. Cette observation est d’une grande importance pour comprendre la psychologie occidentale. L’archangisme cacherait une cupidité. "Je te sauve parce qu’il y a un business à faire avec ça". Ce qui supposerait une bonne dose de cynisme. Et si le cynisme était une vertu? Une antidote contre la pureté des saints et des archanges? Rappelons-nous que si la connotation habituelle du cynisme est négative, son sens est de faire fi des conventions sociales, de la pensée et du comportement normatif.

Parlons donc de commerce, de vendre et acheter, qui est une relation fondamentale. C’est l’échange contractualisé. Le commerce a toujours été synonyme de liberté parce qu’il suppose fondamentalement un contrat, donc deux parties qui peuvent se dire oui ou non. La liberté n’est pas univoque: elle est échange et reconnaissance de l’altérité de l’autre. La politique, elle, est trop idéologique pour être libératrice. La politique ne respecte pas l’autre. Soit un parti domine à 100%, soit il accepte malgré lui le clivage démocratique. La démocratie est la frustration permanente des politiciens, obligés à des alternances ou des compromis. Mais le commerce et sa forme "donnant-donnant" est un élément de liberté. De tous temps les grandes foires commerciales, ou la route des épices et de la soie, ont été facteurs d’échanges entre civilisations. Dans cette idée, si un gouvernant archange va sauver la Libye avec une intention commerciale cachée, il ne fait plus de politique mais il fait du commerce. Et paradoxalement il oeuvre pour la liberté.


La morale ou le business? L’archange ou le cynisme?
Morale2.jpg
La morale suppose toujours un suivisme dans un rapport de type maître-élève, voire dominant-dominé, car il faut quelqu’un qui indique quelle est la norme morale et qui juge quelqu’un d’autre à l’aune de cette norme. Il n’y a pas de liberté dans la morale, dans l’idéalisme, dans les bons sentiments, dans l’archange. Il n’y a que contrainte affective et uniformisation mentale. Ce qui est bien dans le commerce est qu’il n’est pas moral : il est contractuel (donc éthique car respecter un contrat fait partie de l’éthique). En cela il permet l’altérité, là où la morale ne fait qu’englober le dominant et le dominé dans un semblant d’unité perverse. La morale fait de moi un soumis au jugement des autres, alors que l’éthique fait de moi un homme libre et responsable.

Ce que l’on nomme cynisme n’est peut-être qu’une lucidité assumée et décomplexée. Je pense aux chinois et aux africains : ils sont très directs concernant leurs profits personnels, sans aucun état d’âme ni pudeur. Ils n’ont pas peur de tenir un discours clair sur le profit. Pour eux c’est normal. Business is business. Et cela n’a rien d’immoral. Ils n’ont pas notre trouille viscérale à dire «Je veux tant». Il y a à apprendre d’eux.

A tellement tout moraliser on est en route pour créer un monde de cauchemar. Foin de la morale! Et admettons enfin que les dirigeants ne sont pas meilleurs que nous. Admettons d’avoir des gouvernants à notre image : menteurs, lâches, cupides, comme nous pouvons l’être individuellement à notre petite mesure. Arrêtons de jouer aux spectateurs du monde et de tirer des fléchettes sur les dirigeants. Arrêtons de jouer aux saints parfaitement purs, limpides et honnêtes. Cessons avec cette posture mensongère qui nous place au-dessus et nous confèrerait l’autorité de juger les actes des gouvernants à l’aune de notre fantasme de pureté. Remercions-les de ne pas être parfaits! Car on sait où mène l’archangisme politique dans son essence: Hitler, archange de la pureté du peuple allemand, en fut l’un des pires avatars de l’Histoire.


business3.jpgCulpabilité et dédoublement

«Les discours exposant un profit personnel sont impossibles à tenir en occident...»

Et si justement c’est ce qui nous manquait? Si nous tenions ces discours sur le profit avec plus de liberté, sans nous emberlificoter dans une morale qui nous apprend à nous mentir à nous-mêmes? Ne faisons pas semblant d’agir sans intérêt personnel ou collectif. L’archangisme, même s’il peut avoir une intention altruiste, sert aussi à nous nourrir nous-mêmes. Il y a toujours un but et un gain. On gagne toujours quelque chose dans ce que l’on fait: on gagne de la valeur, de la considération, une estime de soi, ou une place dans la société, ou de l’argent. On gagne toujours. Perdre n’est pas un bon plan. Perdre n’est pas normal. Le bon plan est gagnant-gagnant. C’est l’échange. Troc ou argent c’est la même chose. La vie est échange, les choses entrent et sortent. On ne peut indéfiniment recevoir sans donner. On ne peut indéfiniment donner sans recevoir. La vie est le bilan des entrées et des sorties. Cela vaut au plan physiologique comme psychologique.

Le discours européen sur l’argent et le profit est culpabilisant et pleutre. Et pourtant, de ce profit, nous en vivons tous. Quelle est ce dédoublement qui nous fait vivre d’une chose que nous rejetons?

Et si nous admettions que faire un deal, faire du business, commercer, c’est un échange normal, sain, utile? Un échange qui laisse la liberté là où l’idéologie et la morale n’offrent que contrainte et hypocrisie?

L’éthique est nécessaire pour vivre en société et en paix avec soi-même. «Tu ne tueras point. Tu ne voleras point.» C’est de l’éthique. Mais la morale, genre «c’est bien tu n’a pas pensé à toi tu es un bon garçon», cette morale qui ne fait que donner le pouvoir sur nous et nous ravale au rang d’enfants, en avons-nous vraiment besoin?
libyeattaq.jpg
A chacun de répondre. Pour ma part je privilégie l’éthique qui est plus relevante de la responsabilité individuelle. La morale est une contingence sociale, une contrainte, une non-liberté. Un non-choix. J’écarte le dogme moral rigide, carcan comportemental, au profit des principes éthiques et d’une adaptation permanente au monde. J’aspire au retour de la liberté de penser et d’agir de manière éthique et adaptée, sans avoir à s'attendre au jugement des autres. De ce point de vue Nicolas Sarkozy fait ce qu'il pense juste. Qu'on l'aime ou non je pense qu'il a raison.

Un mot encore. Qu’est-ce qui est le plus cynique au sens négatif du terme: aider le peuple libyen avec une éventuelle arrière-pensée commerciale? Ou refuser de l’aider sous le prétexte légaliste que c’est n’est pas chez nous, dans notre jardin, qu’ils seront torturés?

Pas de consensus entre les antis et les pros. Chacun son camp, puisque c’est le jeu. J’ai choisi le mien.


PS: Définition du cynisme selon wikipedia. A méditer!

«Le cynisme était une attitude face à la vie provenant d'une école philosophique de la Grèce antique, fondée par Antisthène, et connue principalement pour les propos et les actions spectaculaires de son disciple le plus célèbre, Diogène de Sinope. Cette école a tenté un renversement des valeurs dominantes du moment, enseignant la désinvolture et l'humilité aux grands et aux puissants de la Grèce antique. Radicalement matérialistes et anticonformistes, les Cyniques, et à leur tête Diogène, proposaient une autre pratique de la philosophie et de la vie en général, subversive et jubilatoire.

Par une dérivation du terme, on parle de nos jours de cynisme pour désigner un mode de pensée qui diffère tellement des normes établies (en particulier dans le domaine de la morale) qu'il en deviendrait choquant.»

Catégories : Politique 12 commentaires

Commentaires

  • @Hommelibre,le profit pensée uniquement occidentale,tiens donc en voilà une bien bonne,demandez aux Emirs de Dubai et a Evolia compagnie s'enrichissant avec l'eau et l'air de notre patrimoine mondial,qui lui aussi est un profit profitant non pas aux consommateurs mais aux exploitants de pauvreté régnante ou ils sont sensé apporter de l'aide pour leur propre profit il va de soi,chacun travaille afin de pouvoir profiter de quelques profits qui existent,et ce depuis Adam,même les humains surent tirer profit de la Genèse,qui veut bien dire aux sources de la vie donc le pétrole,puisque produit par des fossiles,et non issus de nuages roses!
    bonne journée à vous

  • pensez à Jérusalem,combien cette ville est source de conflits depuis la nuit des temps,ce n'est pas pour ce qui est visible mais ce qui se trouve dessous,et croyez bien qu'à titre de profits personnels les grandes puissances Vatican compris savent très bien ce qui dort sous les pieds d'Israel!

  • Trois millions d'années d'existence pour l'être humain, la légende d'Adam et Eve, induit toujours les peuples croyants dans des erreurs monstrueuses.

    Lovsméralda, le Vatican est un groupe de vieux batiments ou des cloportes agissent sournoisement pour entretenir ces croyances, qui cachent des concepts de conquête, de dominance, d'asservissement et d'esclavage.

    N'oublions pas toutes les horreurs qui continuent aujourd'hui au nom d'un dieu, du catholisisme et des monarchies.L'islam est désormais associé au Vatican. Il faudra un jour combattre les deux.

    Sous les pieds d'Israël il y a ISRAËL.

    Bonne journée...Ne fumez pas trop...

  • @Pierre Noel,ah bon tiens donc, auriez vous obtenu une autorisation pour rentrer dans le Saint Sépulcre?et je ne me permettrais pas d'associer le Vatican a l'Islam , en matière de religion nous ne sommes pas tous égaux et c'est tant mieux quand à fumer si au moins, cela me permettrait de croire à toutes les niaizeries sorties droit de l'enfer Genevois qui doit se proterner sans doute comme chaque fin de semaine devant son mur de Réformateurs pour se donner bonne conscience,rire!
    tout bon dimanche à vous!

  • Il allait agir...on a l'expérience du Kosovo ou pire encore celui du Rwanda où personne n'a rien fait...plus d'1 million de morts. Kadhafi n'en a rien à faire de sa population donc on ne peut accuser les Occidentaux de tous les maux. Bien sur que l'enjeu sur le long terme est le pétrole mais encore plus le contrôle de l'immigration clandestine que Kadhafi a organise depuis de décentes san parler de son appui au terrorisme. Le clan Kadhafi qui a 40 ans de pouvoir n'a amené aucune richesse aux populations, le futur ne peut être que meilleur.

  • @ Lovsméralda

    Oh pas du tout, ma place est en enfer sur terre je suis pote avec le diable! Enfin je réside en France ou les petits coins de paradis existent..

    Lorsque le moment sera venu, je me transformerai en fumée....Ensuite, tel un vieil arbre après l'incendie, une autre plante poussera, la terre continuera de tourner, le soleil de brûler lui aussi, et les êtres humain de se battre pour respirer l'air pur!

    L'eau potable se faisant toujours aussi rare et cher, peut-être que le bon vin aura remplacé l'eau polluée? Nous continuerons de prier devant le calendrier des postes afin de connaître qui est le saint du jour...

    En attendant, je trinque à votre santé, et je déguste un bon cigare en pensant à vous! (avec modération depuis 47 ans)

    Gainsbourg:" L'alcool conserve les bons fruits, et la fumée fait les bons jambons"

    Bonne soirée!

  • La ligue arabe tourne sa veste et se retourne contre la coalition:


    "Les bombardements de la coalition s'écartent du but qui est d'imposer une zone d'exclusion aérienne"


    Bien fait! Il apprendra à les connaître!

  • "Dans la maison d'un riche il n'y a pas d'endroit ou cracher sauf sur son visage" C'est une citation de Diogène "le Cynique", celui qui vivait dans un tonneau... C'est authentique!
    Alors Hl, vous voyez il y a un hiatus...
    BienS à vous
    Ps: Cette citation fit l'ouverture du billet d'un de nos membres, voici le lien, et vous trouverez aussi dans ce billet (qui va vous déplaire, un hommelibre averti en vaut deux!) les liens idoines:
    http://artistechomisteriiste.blog.24heures.ch/archive/2011/01/11/en-finir-avec-le-mensonge-p-1.html

  • @ Trio-Octet: Non le billet ne m'a pas déplu, il m'a plutôt amusé. En même temps il sort une phrase d'un contexte précis (si ce qui est rapporté est exact) et le généralise un peu vite. Mais ce n'est pas moi qui vais vous faire le reproche d'être parfois excessif... :-)

    Le hiatus, bah, non, pas trop. C'est vrai que Diogène allait beaucoup plus loin que ce que je propose dans mon billet. J'ai appris des choses sur lui grâce au lien. J'avais un souvenir de lui moins provoc. Le prof qui en avait parlé en classe avait probablement choisi les aspects qu'il voulait présenter.

    Evidemment son anarchisme frôle la mauvaise foi. Quand il dit que tout est à tout le monde, il s'attribue ce que les autres obtiennent par leur travail alors que lui ne travaille pas. On pourrait dire que son travail est sa provocation. Dans ce cas tout n'est pas à tout le monde et ce qu'il demande n'est que son salaire. Au fait, partageait-il ce qu'on lui donnait? Cela n'est pas dit...

    Personnage qui vaut le détour et qui devrait être réétudié à notre époque.

    Bien à vous.

  • Hommelibre, encore une analyse à laquelle j'adhère. Situation exposée sur le précédent billet en quelques mots. Je ne suis pas Guy Millière à qui je donne donc la parole sur la Libye.

    Lundi 28 mars 2011 1 28 /03 /Mars /2011 15:04
    La vérité sur la Libye, Israël et le monde arabe - par Guy Millière


    Rentrer d’un séjour aux Etats-Unis et se retrouver confronté au traitement de l’information en France est toujours un choc. Je viens de rentrer des Etats-Unis, et j’encaisse le choc.


    La façon dont on parle, en France, de la guerre en Libye, des agressions subies par Israël, de la situation au Yemen, en Egypte ou ailleurs dans le monde arabe, est absolument honteuse, et relève de l’intoxication mentale à haute dose.



    Commençons par la Libye.


    Ce qui devrait être dit et ne l’est pas, est que le régime du colonel Kadhafi a coopéré avec le monde occidental de manière active depuis 2003, et a contribué à la lutte contre le terrorisme islamique, ce qui lui a valu l’hostilité féroce d’al Qaida et des Frères musulmans, et des accusations d’être un suppôt des Etats-Unis et d’Israël.


    Ce qui devrait être dit est que, si le régime de Kadhafi est un régime dictatorial et brutal, ce dont nul ne peut douter, il ne constitue en cela pas une exception dans une région du monde où les régimes dictatoriaux et brutaux sont la règle. On peut, hélas, penser que s’il n’avait pas renoncé à soutenir le terrorisme, et s’il n’avait pas changé de camp, il serait aujourd’hui aussi tranquille que l’Iran d’Ahmadinejad, dont le respect des droits de l’homme n’est pas la spécialité, ou que la Syrie de Bachar el Assad, qui, jusqu ‘à nouvel ordre, peut faire tirer dans la foule sans s’attirer de remontrances vives, ou de mobilisation internationale.


    Ce qui doit être souligné est que si, parmi les opposants à Kadhafi, il se rencontre des gens épris de démocratie, il s’y rencontre aussi des djihadistes, des islamistes, des gens, en somme, pas du tout recommandables que, curieusement, Bernard Henri Lévy n’a pas rencontré lors de ses séjours à Benghazi.


    Ce qui doit être dit est que parmi les dirigeants de ces opposants, on rencontre d’anciens ministres de Kadhafi, dont strictement rien n’indique qu’ils n’entendent pas être dictateurs à la place du dictateur, et des recruteurs qui ont envoyé des combattants affronter les armées occidentales en Irak et en Afghanistan. D’après les rapports des services de renseignement américains, la région de Benghazi a fourni un nombre particulièrement important de combattants de ce genre.


    Ce qui doit être dit est que la « coalition » qui intervient en Libye a une composition étrange et des soutiens douteux. On trouve en son sein la France, qui s’est mise en pointe, le Royaume-Uni, l’administration Obama qui entend apparaître comme étant en retrait, et qui ne cesse de clamer qu’elle entend jouer un rôle aussi insignifiant que possible (bien qu’elle joue logistiquement un rôle majeur), et la Ligue arabe qui s’est d’ores et déjà empressée de se désolidariser des opérations militaires menées. On trouve, parmi ceux qui la soutiennent, les Frères musulmans et al Qaida, ennemis jurés de Kadhafi. Les plus perspicaces noteront aussitôt que ces braves gens soutiennent les talibans en Afghanistan, et qu’en somme, les armées française, britannique et américaine sont soutenues en Libye par des hommes qui soutiennent, alentour de Kaboul, ceux qui tuent des soldats français, britanniques et américains. Très cohérent, non ?


    Ce qui doit être ajouté est que si le but de l’opération est un changement de régime, et le remplacement de la dictature de Kadhafi par des institutions démocratiques, rien n’est fait à ce jour pour que s’opère une avancée en ce sens : des institutions démocratiques ne naissent pas par génération spontanée. Elles ne naissent pas des entrailles, souvent nauséabondes, des Nations Unies. Elles impliquent un engagement concret, au sol, et de moyen terme : engagement que seuls les Etats Unis peuvent assumer et que, sous l’administration Obama, ils n’entendent aucunement assumer.


    Ce qui doit être ajouté est que le résultat risque fort d’être une situation chaotique, qui durera longtemps, et dont peuvent sortir ou bien un régime Kadhafi affaibli, mais ré-ancré dans l’hostilité à l’Occident, ou un régime infiltré par des djihadistes et des islamistes hostiles à l’Occident. Intéressant, non ?


    Ce qui doit être ajouté, enfin, est que la « responsabilité de protéger » les civils qui se trouve invoquée est une imposture. Il y a des civils à Benghazi et il y en a à Tripoli. Il y en a, aussi au Bahrein, en Syrie, en Iran, au Yemen, au Soudan, mais ceux-là ne semblent pas dignes de protection.

  • Et sur le monde arabe. Concernant Israël, je la réserve pour un billet qui s'y prête:


    En concluant, je dirai deux mots du monde arabe et de ce qui s’y joue.


    On parle encore, en France, de « printemps arabe ».


    S’il est trop tôt pour voir ce que sera l’évolution en Tunisie, on doit constater qu’en Egypte, comme je l’avais anticipé, les Frères musulmans captent chaque jour des parcelles supplémentaires de pouvoir.


    On doit constater qu’au Yemen, un départ du Président en place aujourd’hui sera une victoire pour l’islam radical, et pas du tout pour la moindre démocratie.


    On peut s’attendre à ce qu’en Syrie, Bachar el Assad puisse continuer à faire tirer dans la foule si cela s’avère nécessaire pour lui.


    Le « printemps arabe » va très vraisemblablement ressembler sous peu à un hiver aux couleurs sombres de l’islam radical.


    En France, on continuera néanmoins imperturbablement à dire que c’est le printemps, évidemment...


    Se retrouver confronté au traitement de l’information, en France, est toujours un choc lorsqu’on rentre des Etats-Unis, disais-je en commençant. J’ai désormais l’habitude de ce genre de choc. Hélas.


    Pour dire la vérité sur la Libye, sur Israël, sur le monde arabe, il y a, en France et en langue française, des blogs comme celui-ci, Les grands médias sont fermés : de façon quasi hermétique.


    Guy Millière

  • Mais que fait l'OTAN?

    "Elle "n’"a emporté "que" son fils Saïf al-Arab et trois de ses petits-enfants"

    Tirs à vue sur Kadhafi et sanctions « ciblées » contre le « réformatueur » en Syrie… ou la Justice internationale en drôle de dame de petite vertu

    par Marc Brzustowski Pour © 2011 lessakele
    Lire l'article complet sur http://lessakele.over-blog (...)


    1er mai

    Extrait:Il est certain que l’élimination furtive de Mouammar Kadhafi, lors du raid de l’OTAN du samedi 30 avril, présenté comme purement « fortuit », comportait l’éventualité de s’extraire du « bourbier » libyen dans les heures à suivre. Décapité, le régime aurait fini, après le maintien résiduel de quelques poches de résistance, par déposer les armes et négocier une transition et/ou les conditions d’un exil familial.

    Il est très peu probable que le largage de trois missiles sophistiqués sur une résidence huppée d’un quartier gouvernemental soit dû aux hasards de la guerre. Elle "n’"a emporté "que" son fils Saïf al-Arab et trois de ses petits-enfants

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