L’habit fait-il le moine? Non, dit le proverbe. Mais il fait vendre le produit. François Hollande et ses conseillers en communication l’ont bien compris: le soldat François était perdu dans son look rondouillard et poupin (image 1), ses expression qui transpiraient les atermoiements et les non-décisions pendant qu’il était premier secrétaire du PS, et ses regards coquins.
Il devait en changer pour devenir enfin crédible. Le miracle s’est accompli. Aujourd’hui Hollande plane à 22% de bonnes opinions comme possible candidat de gauche selon les sympathisants. Martine Aubry, mal lookée, est derrière. Ségolène Royal encore plus loin. Il n’y a que DSK pour le devancer, et encore en forte baisse dans le dernier sondage.
De François à François
Comment cet homme sans charisme, mouillé jusqu’au cou dans les échecs successifs du PS, incapable de tenir ses troupes, ne parlant jamais un langage clair, au phrasé enfantin, et qui faisait à peine 2% d’intentions il y a quelques mois, a-t-il pu monter si haut sans rien dire ni faire de particulier, sans programme, sans prises de position régulières et marquantes, sans relais national ou international?
La réponse est: mar-ket-ting! Pure opération de marketing. Qui consiste en 3 lignes directrices.
1. Le look
Sombre, sérieux, ayant jeté le visage poupin et autosatisfait avec quelques kilos en trop. (Image 2) Les cheveux sont noircis, les lunettes plus pesantes, les traits tirés: tout concourt à lui donner une assise, un côté terrien «France profonde» que l’autre François - Mitterrand - incarnait si bien. D’ailleurs il y a dans le nouveau look et dans l’attitude de Hollande le fantôme de Mitterrand, comme une émanation, un filigrane. Revu par Le Luron... Cela a dû être étudié au rictus près. (Image 3, réalisée avec trucage...Cliquer pour agrandir).
2. Le parler
Enfin il en a fini avec ses phrases agitées, ses mots qu’ils mangeait, cette impatience de l’enfant qui a toujours peur de ne pas être entendu. Il a ralenti son débit, et semble avoir une tonalité légèrement plus grave - qui a pu être travaillée par un coach vocal. Du coup, étonnés, on l’écoute en ayant l’impression que cette fois il va avoir quelque chose à dire. Et il le dit sur Canal +: «Je pense être le meilleur (...) oui, c'est pour ça que je suis candidat». Impressionnant. Je conviens qu’il faut une bonne dose d’estime de soi pour briguer la présidence. Mais cela doit-il se dire aussi ouvertement, et par le candidat lui-même? Et sans être contrebalancé par des éléments forts du projet que l’on veut présenter? Cela tient encore une fois de l’infantilisme, du gamin qui n’est pas sûr qu’on veuille bien de lui. Alors il s’en convainc. «Je pense être le meilleur (...) oui, c'est pour ça que je suis candidat»: François Hollande fonctionne tout seul.
Où est le chauffeur de salle?
3. La claque
D’ailleurs il a besoin d’un chauffeur de salle pour déclencher l’enthousiasme. Observons bien la courte vidéo en fin de billet. J’en ai tiré une image où j’ai entouré 4 visages à suivre dans le petit clip (image 4). Les visages sont attentifs, froids, puis quand il annonce qu’il sera candidat, il se passe quelques secondes, des regards vont à droite à gauche, puis les mains se mettent en même temps à applaudir. Les sourires suivent ainsi que les cris. Quelle spontanéité!!!
Cette séquence fait penser à cette navrante politique des chaînes de télé où soudain on voit les spectateurs se lever soit à l’arrivée d’une vedette, soit à la fin de sa prestation. Et tous se lèvent ensemble. Ils obéissent tau panneau lumineux ou au chauffeur de salle qui indique: «Levez-vous, applaudissez». On voit à quel point rien n’est spontané dans ces comportements. Il en est de même ici. D’après les regards à droite de l’image, le chauffeur doit faire signe depuis la gauche de la caméra. On voit l’homme (troisième cercle rouge) chercher du regard avant d’applaudir. Le visage à gauche de l’image démarre lui sur la dame blonde de droite. Ils ont essayé de faire discret et naturel, mais c’est raté.
Encore une fois François Hollande se prête à une mise en scène où il est seul et où les figurants font la claque sur ordre. Je lui suggère un truc: pas besoin de figurants, c’est compliqué à emmener avec soi. Il suffit d’une boîte à bruitage avec laquelle il ajoute des éclats ou des applaudissements quand il le souhaite. Comme dans les séries télé pas drôles qui rajoutent des rires pour faire croire que le gag plat qu’on vient de nous servir est hilarant.
François Hollande, champion de la claque! Le président-claque. Hum... non, non, je n’ai pas dit: la tête à claque.
Il pourrait même se passer de bruitages: un panneau à l’écran devrait suffire.
Commentaires
Il ne suffit pas de perdre 10 kilos et de ce teindre les cheveux pour changer, la preuve!
Et le reste de l'équipe: DSK, Martine, c'est affligeant!
C'est la gauche cafard
Leur propositions de fond ne sont pas là et pas à la hauteur de l'enjeu.
Mitterand c'était 81, accord avec toutes les gauches, une idée de changement ...
j'espère que les français ne sont plus naïf.