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Drogues: la Grèce dépénalise

Le gouvernement grec a décidé mardi de dépénaliser toutes les drogues. La détention en petite quantité et la consommation ne seront plus poursuivies pénalement. La  Grèce, qui avait une loi des plus dure, fait donc un virage à 180°.

RapportDrogue.pngLe consommateur risquait en effet jusqu’à 5 ans de prison.

Le trafic reste un délit sanctionné d’une peine de prison pouvant aller jusqu’à 10 ans.

Le gouvernement doit encore préciser quelle quantité sera considérée comme «petite». Par cette décision il suit la recommandation du rapport de la Commission mondiale sur les politiques de la drogue. Cette commission est composée de personnalité politiques de différents pays, de représentants de l’ONU et d’intellectuels. L’ancienne présidente de la Confédération Helvétique Ruth Dreifuss en a fait partie.

La Comission a rendu un rapport en juin 2011. Ce rapport constate l’échec total des politiques de répression contre la drogue. Il recommande la dépénalisation de la consommation.

Il est aujourd’hui largement reconnu que la prohibition pose plus de problème qu’elle n’en résout. Elle aggrave la criminalité liée aux drogues, nourrit des mafias, encourage la production de qualités douteuses, et ne freine pas du tout la consommation. La prohibition est un mal pour la santé publique et un non-sens économique au vu des millions jetés par la fenêtre pour rien.

Il est temps que les politiciens fassent preuve d’audace. L’objectif doit être non seulement la dépénalisation, mais la légalisation encadrée, avec contrôle de l’Etat qui gèrera la vente et les recettes et organisera la prévention et les soins aux personnes dépendantes des drogues dures.

Il ne sert à rien de s’offusquer à cette idée. C’est inefficace. Il faut traiter cette question rationnellement.

Mais la rationalité n’est pas la chose la plus valorisée à notre époque.

Catégories : société 7 commentaires

Commentaires

  • Une autre façon de résumer le problème :

    Le vice est le mal qu'une personne se fait à elle-même de son plein gré, le crime est le mal fait aux autres.

    La loi, l'Etat ne devraient pas se mêler des vices, mais seulement des crimes.

    Si une personne veut boire trop, cela ne regarde qu'elle au départ. Du moment qu'elle ne fait pas prendre de risques aux autres. Qu'elle n'ennuie personne.

    Donc, vous êtes libres selon la loi d'être ivre. Cela vous enlève par contre le droit de conduire. Cela ne vous donne pas le droit de faire du tapage, de dégueuler n'importe où, etc.
    Gestion raisonnable de la différence entre vice et crime.

    Et donc, toutes autres choses par ailleurs égales, pourquoi n'êtes vous pas libre d'être enivré par d'autres drogues ?

    Pourquoi pouvez-vous être défoncé aux médicaments délivrés pour lutter contre la dépression, et pas au THC ?

    En matière de drogues, mauvaise gestion de la différence entre vice et crime.

  • Les grèques sont des gens pragmatiques. En dépénalisant les drogues ils prennent une décision qui ne leur coûte rien puisque ce trafic ne rapporte rien à l'Etat en plus comme les consommateurs ne seront plus incarcérés ils vont même économiser de l'argent. De toute façon les grèques n'ont plus les moyens de la payer au prix du marché. D'ailleurs la drogue est un problème que lorsque qu'elle est prohibée comme la Bleue, rouler à contre sens sur l'autoroute, tripotter sa petite nièce etc. En fait pourquoi l'avait on prohibée ? J'ai oublié.

  • @ L'Amer Royaume: Pourquoi l'avait-on prohibée? Bonne question... D'autant que cela ne remonte qu'aux années 1930-1950 sauf erreur et qu'avant la consommation était libre.

    @ Greg: Intéressante' cette distinction entre crime et vice. Elle recadre les choses.

  • Bon article sur une bonne décision. Ma position n'est dictée que par une analyse rationnelle, car j'éprouve une horreur "instinctive" des drogues et de leurs effets.
    Il reste cependant un problème pour les consommateurs grecs: comment se procurer légalement une drogue qu'il est illégal de produire et de distribuer? Que propose sur ce point le rapport cité?

  • @ Mère-Grand:

    Le rapport préconise que les gouvernements étudient la mise en place d'une légalisation - donc pas seulement d'une dépénalisation. Le but étant explicitement de casser le pouvoir financier des grands trafics et de préserver la santé en contrôlant la qualité.

    Il recommande aussi que les petits revendeurs ne soient pas pénalisés, car eux-mêmes sont ou peuvent être sous la menace de plus gros trafiquants. Il insiste également sur la prévention auprès en particulier de la jeunesse. Il propose enfin d'accentuer la répression sur les grands trafics.

    Une phrase explicite bien l'état d'esprit des membres de cette Commission: "Il faut briser le tabou du débat et de la réforme. Il est temps maintenant d'agir."

  • @hommelibre
    Merci pour ces précisions. Proposition réjouissante, donc.

  • Les drogues sont un véritable fléau. Elles sont présentes depuis des siècles et je pense que le 21ème voit une véritable explosion de leur consomation. Il serait peut-être temps que des mesures soient prises

    Voici une petite sélection de trois vidéo de moins d'une minute sur les drogues assez bien réalisé : http://fleausolution.com/2011/11/selection-videos-sur-le-theme-de-la-drogue/

Les commentaires sont fermés.