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L’argent

Quelques courtes remarques lues sur un portail de blog m’ont suggéré ce billet. Ces remarques concernaient l’attitude face à l’argent. Une en particulier m’a interpellé: «Avoir un toit, manger à sa faim, faire la fête avec des amis, lire des bons livres, élever des enfants, tout cela dépend de l’argent dont on dispose dans une large mesure, la mesure qui sépare la misère de la dignité.»

lingot-or.jpgL’argent est souvent mal vu dans notre société. Une sorte de pudeur. Une pudeur que l’on rencontre surtout chez ceux qui en ont peu ou moyennement. Ceux qui en ont beaucoup n’ont pas la même pudeur. Pourtant ce serait une erreur de leur laisser la prédominance de parole dans ce domaine.


Je souhaite poser quelques balises, avec lesquelles ont peut être d’accord ou non. Nous sommes dans un espace de discussion, profitons-en:

- l’argent est nécessaire, même indispensable pour vivre dans notre monde; c’est grâce à lui que nous pouvons manger, nous loger, avoir une existence décente et ne pas être à la rue soumis aux maladies ou à la faim;

- l’argent est donc une priorité; il n’y a dès lors pas de gêne à en vouloir et à passer beaucoup de notre temps et donner de notre énergie pour en obtenir;

- l’argent est la contrepartie de notre production; paysan, employé, indépendant, nous produisons des biens utiles: alimentation, vêtements, meubles, etc; nous produisons plus que pour notre propre besoin de manière à pouvoir échanger le surplus (par le troc ou contre de l’argent); grâce à cet échange nous pouvons acquérir ce que nous ne produisons pas nous-mêmes mais dont nous avons besoin;

- nous ne refusons pas les augmentations de salaires ou de revenus, mais nous sommes fâchés contre les réductions.


Le temps que nous passons à travailler c’est du temps à chercher de l’argent. Plus nous produisons plus la société vit bien et se civilise. Par exemple les épisodes de réchauffement climatique du passé, au temps des romains ou pendant l’optimum médiéval, ont été des périodes d’abondance et de prospérité. Le refroidissement de la fin du Moyen-Âge s’est accompagné d’insécurité, de criminalité, de racisme, etc.
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Que la prospérité soit due à notre seul travail ou qu’elle reçoive un coup de pouce du climat, ou qu’elle soit la conséquence d’une colonisation, elle consolide la société (ce qui ne justifie bien sûr pas la colonisation). On voit aujourd’hui, alors qu’il y a une paupérisation de l’Europe par exemple, que les tensions sociales s’aggravent et que la morale sociale, le respect mutuel et d’autres facteurs civilisationnels perdent de leur prégnance. Moins d’argent ne signifie pas automatiquement plus de morale.


Pourquoi, si la richesse et la prospérité font avancer les sociétés humaines, y a-t-il fréquemment des jugements très négatifs sur l’argent? «L’argent ne fait pas le bonheur»: cela reste à prouver. Par contre trop peu d’argent ne fait pas le bonheur, à moins d’être moine dans un monastère bouddhiste et de méditer sur le détachement du monde. Et encore: le moine vit de dons faits par ceux qui travaillent et sont dans le monde. Il participe à sa manière à la chasse à l’argent.

La recherche de l’argent est donc légitime. Mais il est difficile de l’assumer, de dire: l’argent m’intéresse. Comme si l’argent et l’intérêt pour l’humain par exemple étaient incompatibles. Ou comme si qualité et business se contredisaient. On dit par exemple de Claude François: il faisait de la musique commerciale. Le mot «commercial» est devenu une opprobre. Pourtant des millions de gens aimaient cela. Même si je ne suis pas fan, je ne peux prétendre que ces personnes n’ont aucun goût ou achètent de la musique moins signifiante parce que commerciale.

Le commerce est le moyen d’échanger le produit de notre travail contre autre chose que nous ne produisons pas. Critiquer le commerce c’est comme se dénier soi-même. Et pour être cohérent, il faudrait alors vivre sans argent. Ou avec très peu. Mais quelle est la norme de besoin?

N’aimerions-nous pas être riches? N’aimerions-nous pas pouvoir réaliser de nouveaux projets, ou des rêves encore en attente? Et si vous étiez paysan et que quelqu’un vous propose 10’000 francs pour acheter votre récolte alors que son prix habituel est de 5‘000 francs, refuseriez-vous? Et s’il vous l’achète 100’000 francs, refuseriez-vous?


Je n’ai pas de conclusion à ce billet. Je le laisse sur cette question.

Catégories : société 5 commentaires

Commentaires

  • Salut à tous...

    "histoire: "Français au siècle des lumières"

    -Obstruction de l'école...

    -1782 :" L'état et l'église estimaient que l'instruction étaient non seulement inutile, pour le peuple, mais même dangereuse."

    -Un intendant de Provence, je cite: "Non seulement le bas peuple n'en a pas besoin, mais j'ai toujours trouvé qu'il y eut point dans les villages; un paysan qui sait lire et écrire quitte l'agriculture sans apprendre un métier, ou pour devenir un praticien ce qui est un très grand mal"

    Bon c'est traduit du vieux Français...Mais l'église et les seigneurs ( L'état royal ) aimaient le serf, l'esclave, les soumis, les dhimmis les lèche bottes, le laboureur-collaborateur et, -agent de renseignements de l'église et du roi!

    ...../...

    Certains racontent qu'il faut faire marcher le petit commerce??? Mais depuis quand les commerçants soutiennent le pouvoir d'achat du peuple?

    Nous allons dans le gouffre (voir mes commentaires depuis septembre 2010) car les politiciens inféodés nous mentent par incompétence, ou soumission au pétrole et au reste. Ils ont leurs conseils -économistes bas de gamme, journalistes cul-culs et inféodés qui ont fréquentés les mêmes écoles de la médiocrité. Le riche est devenu un porc pendant que nos nations s'enfoncent dans la misère. La Suisse sera touchée autant que les autres. Car les milliards de dollars qui ne respirent pas la santé,qui puent, sont devenus du PQ rien de plus.

    Les investisseurs de qualité veulent des politiques de qualité et non des idiots qui creusent un trou pour reboucher un trou toujours plus grand!Ce sont les familles qui trinquent avant la révolte. Vingt siècles d'histoire nous contemplent, on ne refait pas l'histoire, mais l'histoire est un éternel recommencement! Révoltes, guerres, remises en causes, dé-construction, re-construction...

    Notre monde est confronté aux famines, changements climatiques, religions, neuf milliards d'individus, cataclysmes, et faillite des états donc des peuples. Ce sont les peuples qui payent la facture de ces cloportes, c'est la loi...

    Avez vous acheté des "kruggérands" ou autre,, non, vous êtes dans la merde avec vos actions.

    "www.aucoffre.com" "www.moneyweek"

  • @Pierre Noel,attention touchez pas aux petits commerçants,je plaisante il va de soi mais ce qui fut à l' époque ou les petits commerçants privaient leur famille de nourriture pour en premier nourrir les plus fauchés de l'existence est fort loin,il faut aussi savoir les marges de manoeuvres qui leurs sont concédées,il faut avoir vécu ce passé ou ces artisans sachons admettre qu'il fallait être courageux en pleine guerre créer des petits commerces et vivre en attendant que la bourgoisie qui achetait à crédit veuille bien payer alors que les grossistes à qui je fais un coucou en passant comme les Demaurex entre autre eux envoyaient aussi des factures,mais l'entraide existait réellement quand à l'argent lui était considéré comme moyen de survie et non s'enrichir pour la classe sociale la plus pauvre,celui -ci était dénigré pas les pasteurs eux -mêmes qui accusaient ceux qui possédaient quelques bien d'être des suppôts de Satan alors que ces pasteurs couraient chez les plus pauvres demander de l'argent et achetaient des friandises pour boire le café avec les plus aisés,l'éducation judéo chrétienne protestante nous a bien eu ,il fallait absolument donner à d'autres et les enfants endoctrinés eurent de la peine à se sentir à l'aise sans travailler n'était-ce qu'avec quelques sous dans leurs poches,tu gagneras ton pain à la sueur de ton front,ce rabachâge nous aura empoisonné l'existence bien des décennies.Pour peu qu'il vous en resta en fin de semaine,l'église vous couvrant d'opprobes vous offrait le petit Africain qui ornait les entrées d'églises pour lui glisser ce qu'il restait dans votre poche,je peux vous certifier qu'il fallu de nombreuses déprogrammations mentales pour accepter sans rougir sa première paie pour beaucoup de ceux programmés afin de sortir de cette soumisions à des gens qui eux savaient tirer profit de cette pauvreté mais jamais oh grand jamais un petit commerçant n'abusa de cette population qui exista tout de même jusque dans les années 70!la Migros quand à elle su tirer les marrons du feu,alors là sans aucun doute
    bonne journée à vous

  • @ lovsméralda

    Merci pour votre commentaire qui m'oblige préciser que beaucoup de petits commerçants ne sont pas des "sangsues" -qu'ils font preuve de modération en matière de gestion de leurs affaires personnelles.

    Bonne journée également..

  • "krugerrands" excusez moi pour cette faute...

    (monnaie en "or pur" d'Afrique du sud)

  • l'argent est mal vu dans notre société à cause de l'inégalité au niveau des taxes. Gagner de l'argent est égal à plus de taxe, donc il n'y as pas de reconaissance au niveau social.

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