Le monde est-il déjà un paradis? Le crime et la souffrance sont-ils éradiqués une fois pour toutes? Les humains sont-ils devenus des frères et des soeurs? J’en doute un peu. Je manque peut-être de foi. Ou peut-être pas.
Le monde n’est pas sans danger. Toutes sortes de dangers: le crime bien sûr, hélas, mais aussi la maladie, les accidents, les catastrophes naturelles, les bêtes venimeuses, la noyade, et j’en oublie. Il est raisonnable de connaître certains dangers et de s’en protéger ou de les prévenir.
Par exemple, partir dans le désert sans eau en se disant que l’on va trouver un puits, je déconseille.
Ceci pour dire que j’ai reçu une réaction concernant mon billet d’hier sur les «marches des salopes», manifestations ainsi nommées par des groupes féministes. En deux mots j’écrivais que toute agression est un crime. J’abondais dans l’idée soutenue pas ces manifestations que le fait d’être habillée légèrement n’est pas une invitation sexuelle. Je suggérais néanmoins que certains habillements peuvent avoir un effet d’excitation, que tout le monde ne gère pas cela, et qu’en conséquence il vaut mieux en tenir compte.
Voici le commentaire reçu:
«Pas du tout d'accord avec vous.
Un homme qui ne sait pas contrôler ses pulsions est un animal, pas un être humain.
Une tenue vestimentaire n'est pas un message la plupart du temps, c'est le plaisir de s'apprécier. Et si par hasard une tenue vestimentaire est faite pour séduire, il ne faut surtout pas oublier que la séduction doit être réciproque.
Je suis inquiet de voir revenir autant de positions archaïques en France. On régresse ....»
Ce commentaire révèle un idéal, celui d’un monde où les humains vivent en paix et en respect mutuel. Idéal que je partage. Mais il faut aussi voir la réalité. Je réponds en conséquence ceci:
Comme dit le proverbe arabe: «Crois en Dieu mais attache ton chameau». Il est bien de faire confiance au monde, à la vie et à l’humain, mais pas aveuglément. Nous pourrions souhaiter qu’en effet tous les humains partagent cette même foi et soient tous bienveillants les uns envers les autres. Mais est-ce que le fait de le souhaiter les rend tous bienveillants? Visiblement pas. Il y a des criminels. Autant le savoir et prendre un minimum de précautions. Si vous allez dans une fosse remplie de serpents, dont seulement 1% seraient venimeux, irez-vous à pieds nus ou mettrez-vous des bottes?
Il y a des criminels, et ce sont aussi des humains. Ce ne sont pas des animaux. Les traiter d’animaux et de non-humains ne fait que constater notre propre impuissance à faire un monde parfait. Mais c’est une erreur. Ils sont humains. Certains humains sont criminels délibérément. D'autres, selon l'occasion. Certains le seront quoi que vous fassiez. D'autres le deviendront s'ils se sentent provoqués.
C'est comme ça et les bisounours n'y changeront rien. Même si je comprends et partage le désir de vivre dans un monde libre et bienveillant, la vie m’a appris que ce n’est pas entièrement la réalité.
Si votre fille de 20 ans va dans un quartier mal famé, la laissez-vous y aller en minijupe et minitop parce qu’elle est bien dans sa peau, qu’elle s’apprécie et se sent libre, ou vous lui suggérez avec insistance de s'habiller autrement?
Il ne s'agit pas d'archaïsme - mot qui n'a jamais été un argument mais qu'on oppose opportunément à un modernisme supposé meilleur pour discréditer son vis-à-vis. Il s'agit de lucidité.
Des parents qui ne préviennent pas leurs enfants que le monde contient des dangers sont déconnectés. Des adultes qui vivent dans la bulle de leur désir d’un monde sans crime prennent un risque à ne pas se protéger. Le monde n'est pas un paradis. On peut tenter de changer le monde, ou au moins de l’améliorer. C’est ce que font la plupart d’entre nous en éduquant les enfants selon des valeurs de respect et d’intégrité. Mais pour que le crime soit éradiqué de la planète il faudra encore du temps, même si cela bouscule notre impatience à vivre dans un monde plus bienveillant.
Donc soit on fait dans l'idéologie et l’on déplore que les humains soient des animaux - ce qu'ils ne sont pas même quand ils sont criminels. On considère les précautions comme des archaïsmes.
Soit on pose les pieds sur Terre et l’on s’ajuste au monde.
Commentaires
Lorsque vous possédez des objets précieux et que vous les gardez chez vous, la première chose à faire est d'installer un bon système d'alarme, non?
Exactement, Inma.
Great website, I really enjoy practising my French and watching these videos. thanks
bravo pour cet article sur la bienveillance:)))
selon ma vision (très personnelle):)))
QU'EST-CE QUE LA BIENVEILLANCE?
La bienveillance, c'est quand le paraître, par pure joie soudaine de vivre, copie malgré lui la danse de l'être:))))
Je me rappelle quand j'étais petit.Je devais avoir 6 ou 7 ans. Je trouvai une allumette dans les poches de pantalon de mon père. Pour m'amuser, j'allumai un feu dans l'herbe haute en arrière de la maison. Ce fut un drame que les voisins et mon père éteignirent de justesse.
Mon père m'emmena en automobile dans la forêt et au lieu de me disputer, il m'apprit à faire un feu sécuritaire en me demandant d'attendre d'être plus vieux et en sa présence pour recommencer l'expérience. La signature de sa bienveillance aiguisa mon oeil de vagabond poète à la reconnaître chez les autres.
M'EN VA T'CONTER UNE HISTOIRE VRAIE
c'était un soir de carnaval
vers les minuit silence total
j'ai pris l'micro j'ai dit ça y est
mesdames messieurs c'est important
la p'tite Julie fête ses 5 ans
t'aras du voir la foule chanter
un beau bonne fête à écouter
sans même bouger sans dire un mot
la p'tite avait les yeux plein d'eau
on aurait dit comme une poupée
avec un coeur tout déchiré
5 ans
si tendre
j'pouvais pas l'croire
j'ai dit Julie ca va être ton soir
tu vas choisir l'homme le plus beau
donnes-y un bec c'est ton cadeau
deux larmes
coulèrent
ses joues
d'l'enfant
lentement elle marcha vers l'arriere
où des biberons buvaient leur bière
des beaux nez rouges pis des cheveux blancs
a dit
le plus beau c'est mon grand père
le vieux l'embrassa en braillant
tellement y était fier pis content
moé ben surpris j'es r'gardais faire
d'ens bras l'un de l'autre
y sont restés
à s'consoler
pis à s'moucher
moé j'tourne la tête
pis j'pars la valse
c'est là que j'ai vu
l'plus beau d'la fête
une belle jeune fille de 19 ans
valsait son père en l'embrassant
un bec su l'front un bec sa joue
en riait fort en disant vous
le père s'sentait un peu gêné
tout en gardant l'air distingué
un p'tit clin d'oeil pour le chanteur
ça m'a comme éclater l'coeur
ça doit être ça l'paradis
même si le corps devient poussière
l'amour fait chanter nos misères
quand ça nous vient des petits
de nos petits
Pierrot
vagabond céleste
www.reveursequitables.com
www.enracontantpierrot.blogspot.com