Si vous avez déjà lu les aventures de Spirou vous connaissez le maire de la petite ville de Champignac. Un homme rondelet qui tient des discours où l’abondance de mots est proportionnelle au écarts de sens. Depuis plus de 10 ans on décerne en Suisse romande les Champignacs en référence à ce personnage de BD haut en couleurs.
Les nominés, ou candidats, sont des personnages du monde politique ou de la presse qui ont, durant l’année, émis des propos parfois abscons dignes du maire de Champignac.
Quelques exemples limpide:
«Il faut se déterminer entre la peur d'oser et la crainte d'entreprendre. Lausannois, Lausannoises, j'ai confiance en vous.» Paul-René Martin, syndic de Lausanne, in 24 Heures, 20 juin 1988, Champignac d’argent 1988.
«La mère restera essentiellement une femme.» Pierre Gilliand, démographe, in 24 Heures, 8 juin 1991, Champignac d’or 1999.
«Laissez-le finir, vous l'interromprez après.» Jean-Marc Richard, animateur de débats, in Journal de Genève, 25 février 1994, mention Batoille 1994.
Cette année le Champignac d’or vient d’être décerné à madame Jacqueline de Quattro, conseillère d’Etat vaudoise, pour cette phrase:
«Je pense que dans toute réforme, il y a des choses qui changent». On ne saurait dire mieux!
La mention «Double peine» est décernée à Fabienne Despots:
«Vous aviez, avant EVM, 120 à 130 hellénistes qui sortaient par année au canton de Vaud. Il y en a 7 à 12. Ça veut dire qu’on est en train de tuer les langues mortes».
La mention «Clairvoyance lumineuse» est attribuée à la journaliste Natacha Van Cutsem:
«Est-ce que vous avez aussi un regard, en tant qu’Ivoirien, sur ce qui se passe en ce moment?»
Parmi les candidats il y avait par exemple ce lumineux:
«Mais s’il s’incline, ce sera la tête haute.» d’Alain Thévoz, commentateur sportif,
RSR1-La Première, 29 mai 2011, 18h14.
ou cette remarque si pleine de bon sens...:
«L’intérêt de telles manifestations c’est qu’elles favorisent le contact d’hommes à hommes et excusez-moi de le dire, c’est aussi à vous Mesdames que je pense.» Thierry Grosjean, Conseiller d’État neuchâtelois, inauguration du Salon Expo de Neuchâtel, 22 octobre 2011.
Images: aventures de Spirou. Cliquer pour agrandir.
Commentaires
Thévoz : «Mais s’il s’incline, ce sera la tête haute.»
Il a peut-être voulu dire que s’il s’incline sans tenir la tête haute, il pourrait lui arriver des trucs par derrière. Surtout si cela se passe dans les vestiaires.
Thévoz connaît bien les milieux sportifs.