La scène a dû être poignante: voir disparaître un être aimé c’est comme changer d’avion. On sait ce que l’on quitte, on ne sait pas ce que l’on va trouver. Dans certains cas la minute de silence permet regarder les panneaux et d’écouter la musique: «Départ vol 612 à destination de ..., porte 27». A destination de où, au fait?
Si on le savait... Si l’on va quelque part, et si par hasard c’est le même endroit pour tous, on sera avec tout le monde. Pas de première ou deuxième classe. On se retrouvera aux côtés de Mao, Staline, Hitler, Kim.
C’est qui Kim?
C’est çui qui est récemment décédé après une existence de dur labeur. Çui qui a donné sa vie à son pays, au point d’accepter d’être dictateur de la Corée du Nord et même, suprême sacrifice, de mourir sur scène en plein spectacle ferroviaire.
Kim, Kim... lequel? Ils s’appellent tous Kim les dictateurs nord-coréens. C’est peut-être pour ça que l’Assemblée Générale de l’ONU a respecté une minute de silence à la mémoire du Grand Dictateur: pour se rappeler duquel il s’agit. Ou peut-être pour répéter mentalement, avec dans certains cas une pointe d’admiration, la définition de la fonction: «Homme politique qui exerce un pouvoir absolu, sans aucun contrôle.» A moins que ce soit pour se faire bien voir, des fois qu’on se retrouve après dans une autre vie. Ou alors serait-ce, dans un sursaut d’humanité, pour entendre les râles des prisonniers politiques au fond des geôles de Pyongyang?
Il faut noter que les pays européens, les Etats-Unis et le Japon ont refusé de s’associer à cette minute de silence. Décidément les démocrates sont insupportables: ils ne respectent même plus les dictateurs. Les autres pays de l’ONU, eux ont ce respect du tyran. Merci en son nom. C’est vrai, quoi, on a beau avoir privé un peuple de liberté, on n’en est pas moins un humain sensible et émouvant. La preuve: tous ces nord-coréens qui pleuraient comme des fontaines.
Maintenant un Kim remplace l’autre. On l’a vu: c’est le petit jeunot de Jong-Eun, joufflu et impénétrable, qui prend la relève
Mais il manque quelqu’un dans cette célébration: où est la schtroumpfette?
Elle est la grande oubliée. Il faut lui rendre un hommage appuyé et réparer cette injustice: la Schtroupfette n’a pas été citée à l’occasion de la mort de Kim père. Pourtant le dictateur a eu au moins un enfant avec elle: son fils. Regardez, il est tout bleu et potelé: c’est un Schtroumpf. Manque juste le bonnet blanc.
Notez, lui ou son père, c’est bonnet blanc et blanc bonnet...
Un dictateur ça vous surveille tellement que ça finit par faire partie de la famille. On est proche comme dans une histoire d'amour. C'est pour ça qu'ils ont tant pleuré. La séparation est trop douloureuse. Tiens, c'est comme une séparation amoureuse. Enfin, presque.
Enfin je ne suis pas certain.
Allez, un coup de Brel pour remplir utilement la minute de silence.
Commentaires
Brel c'est toujours une excellente idée, merci!
C'est avec grand fracas que je vous souhaite un gai Noël Homme Libre.
Bonsoir Colette.
Merci pour vos voeux tonitruants! :-))
Je vous envoie les miens sur un air de trompette.
Bien à vous.
Best Site ! je vous souhaite un gai Noël Homme Libre.
Vous faites un travail formidable, je suis vraiment impressionné. Le sida est un cauchemar pour les gens qui sont malades, je vous remercie.