Cette vague de froid commence assez tranquillement. D’accord, il a fait dans les -7° autour de Genève. Et les plaques de glace à certains endroits sont lisses comme le miroir d’un télescope. Un vrai casse-pipe. Ça va être un prétexte pour interdire de fumer dehors. Mais pas encore de quoi fouetter le sang.

Tiens, les fumeurs devant les bistrots et aux entrées de leur lieu de travail: c’est fou comme leurs cigarettes ont rapetissé. Avant ils prenaient un bon quart d’heure. Ils tiraient sur la clope à en faire fondre le filtre. Il y a des endroits où l’on ne retrouvait même plus de mégots après leur passage. Et bien hier c’était vite expédié! Et avec la bise qui se prépare pour aujourd’hui et demain, il a en a qui vont cesser de fumer!

La bise, parlons-en. D’ici demain ça devrait bouger. Le voici qui arrive, le tango tempétueux de février! Dans les bois, après la période du brame, ça va être le temps des cerfs volants. «Accrochez-vous aux arbres!» crie le garde-chasse en passant à 100 à l’heure au-dessus des nos têtes.

Au fait le vent c’est bien joli, mais comment peut-on déplacer autant d’air d’un endroit à un autre et qu’il en reste encore assez pour respirer là où on l’enlève?

- Mauvaise question. L’air il y en a toujours autant. Il ne fait que se déplacer. C’est comme les vagues dans l’océan.

Et la bise en l’occurrence vient des grandes plaines de l’Europe centrale. Là où c’est pire. Oui, parce que nos -7° c’est du pipi de chat - congelé je vous l’accorde, mais quand-même du pipi de chat quand on regarde par exemple la ville d’Ivano-Frankivisk. C’est une ville de l’ouest de l’Ukraine à 450 km de Kiev. Une bourgade charmante de 225’000 habitants. Sous le chaud soleil d’été ukrainien tu lui donnerais le bon Dieu sans confession et sans T-Shirt. Et bien aujourd’hui, il y fait -32°. Moins 32°! (croissant noir sur l'image 1 infoclimat.fr - cliquer pour agrandir) Tu te rends compte? C’est vraiment pire ailleurs.

- Quoi l’Ukraine? Non, je n’en parlerai pas. J’en ai assez dit ces jours. D’ailleurs il fait trop froid: elles ne sortent pas. Ils ont un proverbe là-bas: «C’est un temps à ne pas mettre une Femen dehors».

Et elles ont compris: elles viennent en Suisse comme le montre le Journal de la Côte. A Lausanne précisément. Avant-hier Zürich, ville de la finance. Hier Lausanne et ses organisations sportives planétaires pour dénoncer la dictature du pays où aura lieu le mondial de hockey en 2014: je commence à me demander si elles ne cherchent pas un mari aisé. C’est vrai quoi, elles n’ont même pas de quoi s’habiller! On se demande comment elles font. D’ailleurs en cliquant vous pouvez agrandir l’image et voir de près l’effet du froid...

Bon avec la pub que je leur fais on ne pourra pas me taxer d’antiféminisme primaire. D’ailleurs cela dépend lequelles de féministes... C’est vrai que je préfère l’âme souriante dans le corps glacé des Femen. Au moins il y a là matière à discuter les yeux dans les yeux. Et attention: s’il se vérifie que les blondes disparaîtront de l’humanité dans quelques siècles, elles sont une espèce en voie d’extinction. A traiter donc avec ménagement et douceur.

Mais c’est pas tout l’Ukraine: il y a encore pire ailleurs. Tiens, montez au ciel. Mais plus loin que le Lego d’hier. Droit dans le vide intersidéral. Assez loin pour ne plus être gêné par le soleil. Vers la constellation de la Carène, là où s’agite Eta Carinae, étoile candidate à exploser très prochainement en supernova, voire en hypernova. Elle ressemble au cerveau torturé d’un singe ivre en train de lire le Code civil en japonais. Bon, et bien dans cette région il fait encore plus froid. On n’est pas loin du zéro absolu, ce qui comme chacun sait n’est pas du tout, mais pas du tout zéro: c’est environ -273°.

Quand on sait cela, alors oui on peut dire que c’est pire ailleurs.

Mais quand on voit la beauté de ce coin du ciel, photographié par le télescope MPG de l’ESO (dont le miroir est aussi lisse que la glace de certains trottoirs), on peut bien supporter quelques degrés de moins. Non?

Allez, un rapide saut de puce dans notre banlieue cosmique histoire de relativiser nos froidures: