Grosse colère. J’ai attendu 24 heures pour laisser un peu refroidir les tours. Le coeur a presque fondu. Tsunami et tremblement de terre. Là ça va. C’est moins chaud. Je vais rester zen et poli. Mais grosse colère. Je reprends donc.
Hier je disais sur un ton railleur que la Normalie soutient le racisme et le sexisme. J’en donnais quelques exemples. J’ai a peine effleuré le sujet. La dérive est bien plus profonde. La dérive c’est la petite phrase du quotidien «Normalie Match» - je veux dire: «Libération».
Normalie Match stigmatise les «mâles blancs». Ils encombreraient les cabinets des ministères. Je comprends de cette stigmatisation qu’être mâle et blanc c’est être le mauvais. Être du mauvais côté de la force. S’il y a proportionnellement plus de mâles blancs quelque part il faut en éliminer. On avait déjà entendu les propos racistes à la télé de Houria Bouteldja. Mais on pouvait penser que ce n’était que son délire et sa haine de la France. Or la gauche de Normalie confirme. Il vaut mieux être femelle et typée, par exemple femelle brune, femelle noire, ou femelle rose, que mâle blanc.
Les deux mots «mâle» et «blanc» résument à eux seuls la profonde dérive de la gauche française devenue raciste et sexiste, de la gauche suisse qui s’est félicitée de la victoire de Fanfrelande, et de la gauche européenne qui trouve que ce mou à tête de commis-voyageur qui est à l’Elysée est un moindre mal.
Vous voyez, je reste poli.
Cette gauche reprochait à Sarkozy son couplet sur l’identité nationale, sur les Rroms, etc. Mais cette gauche a aussi ses chiens: les mâles blancs. Et son diktat: l’identité internationale et la peau colorée. La gauche démagogique fait feu de tout bois. Elle fait de l’homme blanc un bouc émissaire, reprenant le couplet du plus dogmatique des féminismes et usant de critères de couleur de peau pour réduire la place des mâles blancs dans les ministères. Cette gauche démago a un hymne dans lequel elle se décrit avec lucidité: «C’est la pute finale...».
Alors voilà, il fallait pas dire ça. Il ne fallait pas parler du «mâle blanc». Putain cette gauche. Cette gauche (ou ces gauches) qui avait soutenu la liberté et le libéralisme au 19e siècle. Qui avait fait entendre la voix des salariés et introduit le dialogue social. Qui voulait repenser le monde. Qui a aussi fait des millions de morts, bien sûr. Mais une partie de la gauche libertaire trouvait une place dans l’évolution de la société occidentale. Elle n’était pas condamnée aux dictatures.
Cette gauche qui aujourd’hui stigmatisme le mâle blanc. L’homme lambda qui n’a d’autre tort que d’être né avec sa couleur de peau, dans une région que ses ancêtres ont fait prospérer, dans une culture qui permet même de supporter la contradiction! Cette gauche qui est devenue l’ennemie de la culture et de la société occidentale au travers du «mâle blanc». Cette gauche qui ne propose plus de nouvelle pensée, qui est devenue très conservatrice, et qui profite de la crise pour tenter de reconstruire des idéologies totalitaires comme au pire du 20e siècle.
J’avais des affinités de coeur et intellectuelles avec cette gauche libertaire, bien qu’indépendant professionnellement et plutôt sensible à une synthèse centriste. Le premier choc, la première rupture, a été de réaliser ce qu’était le poison du féminisme radical et de voir qu’il est soutenu par la gauche. Je ne pouvais pas admettre qu’un courant politique dénigre la moitié de la société et en fasse un bouc émissaire.
Or aujourd’hui la gauche de Normalie Match met carrément en une la stigmatisation du «mâle blanc». Deux mots qui suintent le mépris, le rejet et la haine. Deux mots qui en disent long sur la mentalité de cette gauche malade, cette gauche qui n’a plus rien à proposer que la vieille lutte des classes et la haine du mâle blanc. La gauche démago qui comme Hollande dit n’importe quoi pour se faire élire. Qui ouvre la porte aux guerre des sexes.
Je suis un mâle blanc.
Je dois donc arracher au plus profond ce que j’avais d’affinités pour cette gauche, même si je n’en ai jamais vraiment fait partie. Sortir de moi la foi en un humanisme de gauche.
Fallait pas parler du mâle blanc. Fallait pas chier sur la tête de mes ancêtres.
Je suis un mâle blanc. Je l’assume. Je le revendique. J’en suis fier. Je suis fier de la culture de mon Europe, ma belle Europe, si vibrante, si diverse, si intelligente, si riche de penseurs et d’artistes qui ont redessiné le monde. Cette Europe que j’aimerais voir plus unie avec sa diversité. Je suis fier de la politique de l’excellence: si tu es bon, tu peux faire ta place. Je suis un fils d’immigrés belges venus à Genève. J’y suis né. J’ai pris la nationalité Suisse à 20 ans. J’ai prêté serment, fait allégeance et adopté la philosophie politique de la Suisse et nombre de ses valeurs. Si je me permets de critiquer parfois ses défauts c’est parce que je crois dans ce pays qui est devenu le mien et dont je suis fier. Fils d’immigré je n’ai eu aucun doute que je devais m’assimiler. J’ai de la gratitude d’avoir été accepté par ce pays. Certes je ne suis pas noir et ma couleur de peau simplifie les choses. Mais l’immigration n’est jamais simple.
Je suis un mâle blanc et je demande le même respect, la même considération que celle que je donne aux blancs, aux noirs, aux bruns, aux gris, aux rouges, aux unes et aux autres. J’ai le droit de ne pas être méprisé chez moi, sur mon continent, dans ma couleur de peau. La place que j’ai vient de mon travail, pas d’une quelconque loi qui m’aurait mis là artificiellement, hors compétences et excellence, par souci ethnique ou de sexe. J’ai la chance de ne pas être riche et de n’avoir aucun pouvoir: ceux et celles qui m’apprécient voient mes qualités propres et mes actions. Si un jour je deviens riche ce sera par mon propre travail.
Je suis un mâle blanc. Pourtant je ne peux souscrire au conservatisme américain même si j’en comprends la philosophie. Je ne peux me retrouver dans le nationalisme. Je ne peux vivre dans un monde qui n’admire que ceux qui réussissent et qui ne soutient pas ceux qui sont dans la difficulté. Mais la gauche est malade, intellectuellement vide et malodorante. Et la droite ne me fait pas rêver. Je vote selon les personnes et les idées, pas selon les partis.
Je suis un mâle blanc et fier de l’être.
Mais je me sens très orphelin politiquement.
Commentaires
@hommelibre,allons allons pas de fausse modestie d'ici quelques jours vous n'y penserez même plus,c'est encore un tour très machiavélique de votre égo ,seriez vous du signe du Lion? rire
toute belle journée pour vous et soyez fier d'être blanc , surtout ne vous comparez pas à un enzime glouton!
Je vous comprends parfaitement hommelibre et je ne peux que faire le même constat du côté de la droite UMP envers les immigrés étrangers. Les deux points communs entre ces deux courants est qu ' ils sont contre les religions au nom d' un progressisme qui ne dit pas son nom et qu' ils valident le choc des civilisations
La politique s'apparente, proportionnellement à la hauteur de son pouvoir, à de la prostitution !
Cela fait longtemps que je suis aussi orphelin politiquement et j'ai une pute pour nourrice !
A part cela, la gauche développe des idéaux "politiquement correcte "(c'est dire), mais avec un style dictature dont il ne se sont jamais vraiment départi.
Bonsoir, homme blanc et libre,
Vous faites partie d'un groupe très bien représenté dans la population autochtone de ce pays et de l'Europe, proche du 50%.
Il n'est pas question que l'on stigmatise ni votre sexe ni votre couleur de peau.
Effectivement, il y a quelque chose de violent dans ce genre de caractérisation, tout comme dans toutes les autres qualifications catégorielles pointilleuses.
Vous faites allusion à vos origines.
L'idée de distinguer p.ex. les Suisses naturalisés fait partie d'une catégorisation que je perçois également comme agressive.
Les personnes qui se mettent en tête de faire des distinguos le font souvent justement à l'encontre de celles qui sont différentes d'elles.
On jette ainsi le soupçon sur celui qui est autre, en se sentant conforté dans sa spécificité. Vue comme la meilleure ou la plus légitime.
Est-ce spécifiquement de droite ou de gauche ? Ou est-ce juste bête et simplificateur ?
"Est-ce spécifiquement de droite ou de gauche ? "
Mmmh je répondrais que c'est spécifiquement politique.
Pour moi il y a bien longtemps que j'ai compris qu'aucun parti politique n'est digne de nous diriger. Regardez l'état des nations du mondes, des relations entre les individus composant la société. Quel politique a réussi à mener un peuple de l'avant depuis Charles De Gaulle ?
Bonjour Calendula,
Je partage votre point de vue sur la caractérisation entre naturalisé et de souche. Ce n'est pas plus acceptable. On a une nationalité ou on ne l'a pas. Je veux bien reconnaître qu'il y a une différence entre un "nouveau" et une famille genevoise depuis plusieurs génération. L'humain est fait ainsi: l'ancienneté prime dans ce domaine. Comme les "anciens" en Afrique ou en Asie. Mais on ne peut être moins Suisse parce que l'on est naturalisé.
Toutefois je considère la stigmatisation par la couleur de peau comme plus grave car elle ne dépend d'aucun critère volontaire. On peut changer de nationalité, pas de couleur.
Ce n'est pas la première fois que le mâle blanc est attaqué de la sorte.
L'ancienne PDG d'Areva aussi l'avait fait:
http://hommelibre.blog.tdg.ch/archive/2009/10/24/tout-sauf-le-male-blanc-une-delinquante-a-la-tete-d-areva.html
On peut penser à Jean Ziegler. Il y en a d'autres. Et il me semble que cela vient nettement de milieux de gauche, altermondialistes, qui veulent culpabiliser l'occidental blanc. C'est une guerre idéologique, et l'expression "mâle blanc" est une ligne de front. Ce n'est pas un phénomène occasionnel. Cette fois, voir Libération mettre ces mots en couverture, n'entendre aucune réaction de SOS racisme par exemple, me montre encore plus clairement cette ligne de front. Elle me montre de quel côté je ne peux de toute évidence plus être. Je ne peux être du côté qui attaque mon existence sur ma simple couleur.
Je ne dis pas pour autant que toutes les personnes de couleurs adhèrent à cette stigmatisation. Là, elle vient de "blancs de souche"...
@ Aoki:
Le chemin des orphelins suit la mer, cherche la source, comme le vent cherche la terre.