Jérome Cahuzac n’a pas mis la France à genoux financièrement. Ses 600’000 euros ne pèsent pas lourd dans le budget du pays. Le choc vient plus du décalage entre la fiction et le réel: de ses mensonges, de ses imprécations contre l’évasion fiscale - alors que lui-même la pratique, de la déraisonnable revendication collective de haute vertu dans une assemblée d’humains, de la suspicion de complicités gouvernementales, et de l’incompréhensible soutien du président jusqu’à cette semaine - incompréhensible étant un terme mesuré. A moins qu’il n’y ait des raisons occultes d’avoir protégé Cahuzac. Ne serait-ce que l’espoir de passer entre les gouttes et le maintien de l’image d’exemplarité, ce nouveau piège politique français.
La fraude fiscale est-elle un simple délit...
Hier on apprenait que le secrétaire financier de la campagne électorale de Fanfrelande est actionnaire de deux sociétés aux îles Caïman (au sud de Cuba), le plus opaque paradis fiscal. Le président «qui-ne-sait-rien», le président «qui-croit-sur-parole» est décidément bien entouré.
On apprenait également que des informations volées dans des établissement financiers des dites îles font état de millions de comptes ouverts par des milliardaires et des politiciens de tous pays. Ils y déposent leur argent, possiblement pour échapper au fisc. Sont-ils tous des délinquants? Tout dépend du point de vue.
Pour les partisans d’un Etat fort, les recettes fiscales sont aussi vitales que le sang pour un mammifère. On trouve dans les défenseurs de cet Etat la droite nationaliste, une partie des libéraux, les socialistes et les communistes. Cet Etat fort gère largement la vie économique et sociale. On voit par exemple que le gouvernement français veut enseigner la théorie du gender (indifférenciation des genres) dès l’école primaire à 6 ans. L’Etat se met ici au service d’une idéologie sectaire et prend la place des éducateurs comme ce fut souvent le cas en France.
Un Etat fort suppose un personnel nombreux et une hypertrophie des compétences politiques des élus. En clair, ils décident de tout et sont nombreux pour imposer leur vision politique. Car l’Etat fort n’est pas seulement gestionnaire: il est politique et idéologique. Il attribue par exemple des subventions à certains secteurs pour en favoriser le développement, alors que le secteur ne pourrait fonctionner tout seul. L’Etat fort a donc tendance à choisir ses chouchous et à les mettre sous perfusion.
... ou un acte politique conséquent?
Les fraudeurs du fisc n’ont peut-être pas envie de partager leur argent avec l’ensemble des citoyens d’un pays. Réflexe égoïste: on profite des services de l’Etat et de la société sans y contribuer vraiment? Pas forcément. Ces gens font circuler de l’argent. Ils en dépensent ou le placent, ce qui permet aussi des investissements. Peut-être donc sont-ils en désaccord avec les choix politiques et idéologique des Etats, ou veulent-ils moins d’Etat. On trouve dans cette catégorie du moins d'Etat la branche dure des libéraux (aux Etats-Unis c’est le Parti conservateur) et les différentes mouvances anarchistes, dont la philosophie anti-autoritaire et anti-Etat est connue depuis le XIXe siècle.
L’idée anarchiste est que les citoyens peuvent s’organiser d’eux-mêmes, en autogestion de la société. Ils ne veulent pas se soumettre à une autorité qu’ils auraient eux-mêmes déléguée et qui ne serait que leur émanation, mais qui dans une sorte de mécanisme digne de Frankenstein deviendrait leur maître.
L’anarchisme est une philosophie qui prone le refus de toute autorité coercitive. Les humains ne se reconnaissent pas de maître, chacun étant son propre maître. Une telle philosophie suppose d’abord un haut degré de conscience individuelle. Il n’y a plus de police ou de justice parce que les individus sont capables de s’en passer sans que ce soit le désordre ou la loi de la jungle.
L’anarchisme part donc d’un présupposé très rousseauiste: l’humain est bon et livré à lui-même il serait naturellement en bonne entente avec les autres citoyens. Le besoin d’une police par exemple ne serait que la conséquence d’une irresponsabilité individuelle encouragée par la société et de la violence des institutions. La violence sociale viendrait aussi des inégalités. Supprimer les inégalités ferait disparaître la jalousie, l’envie, le ressentiment, et tout ce qui finit en général dans le sang ou la dépression.
Cette vision n’a aucun fondement scientifique. Rien n’assure que les humains soient naturellement bons. Et la suppression des inégalités matérielles ne changerait pas les inégalités de compétence, d’énergie, de capacité de travail, d’intelligence, bref de talents. La capitalisation sur un talent est une des choses les plus logiques dans la nature et dans la société. Pour obtenir une société vraiment égalitaire il faudrait d’une part éduquer les enfants dans des fermes collectives sans aucune distinction entre eux, et peut-être freiner certains talents afin qu’ils ne prennent pas une place trop grande. L’égalité absolue suppose tôt ou tard une contrainte, un nivellement sur le moindre, un formatage sur le talent minimum, le tout mis en place par une élite ou une délégation de pouvoir. Rien ne changerait.
Deux modes de société
D’autre part l’anarchisme ne pourrait être déployé que dans un monde sans guerre. Il n’y aurait plus besoin d’armée. Cependant la gestion des ressources et leur distribution n’étant plus régulée par l’Etat, on aboutirait rapidement à des différences de richesses selon les régions, voire à une privatisation de biens communs comme les routes, les écoles, etc. L’anarchisme doit donc imposer la fin de la propriété pour fonctionner. Comment l’imposer s’il n’y a pas une autorité déléguée qui pose le cadre et les limites de l’activité individuelle ou entrepreneuriale? Compter sur une élévation de la conscience? Trop aléatoire.
Si l’on considère que l’anarchisme pur, anticapitaliste et autogestionnaire est une fiction, quelle taille et quelles prérogatives optimales doivent être accordées à l’Etat, de manière à ce qu’il n’y ait plus de fraudeurs du fisc? Le débat est permanent dans les régimes démocratiques, avec selon les cas une prévalence accordée à un Etat envahissant, dit Etat-Providence, qui veille à tout et se superpose aux prérogatives individuelles.
La fiscalité est un des marqueurs qui définissent le mode de société: société socialiste à Etat fort et fiscalité forte, où l’Etat de type parental autoritaire qui prend de nombreuses prérogatives et exprime une volonté d’éduquer les citoyens par l’école et par la loi (France, pays nordiques, p.ex.), ou société libérale à Etat gestionnaire plus limité et fiscalité moins pressante, où la société civile garde une prévalence, où la négociation prime sur la contrainte (Suisse p.ex.).
En Europe le mot libéral est mal vu. On en fait un épouvantail destructeur de société. C’est mal connaître le libéralisme. Il n’est pas un club de traders ou de banquiers peu scrupuleux. Le libéralisme est la base de notre société de liberté, et la conscience morale va avec par nécessité.
«Comme tous les hommes, le Libéral possède ce fond riche, inépuisable, mis dans le coeur de tous: l’instinct moral, qui donne aux hommes la conscience de faire partie de l’humanité avec une unité d’origine et une unité de destin, et comme mobile le plus puissant: «la dignité de l’homme et la quête de la justice». (...) Il sait, par la raison, que le résultat de toute iniquité est l’apparition de la violence qui génère l’autodestruction des sociétés et des individus.»
Cora de Paillette, dans : "Libres!", par La Main invisible, aux Ed. Roguet.
Commentaires
La grande utopie ultra-libérale était d'installer le "laisser-faire" dans des cités où l'Etat se résumait à payer un corps policier protégeant les biens de chacun...Chacun et chacune étant évidemment soit exploiteur du système soit exploité... Mais chacun et chacune acceptant l'inexistence de l'Etat redistributeur de richesses communautaires grâce à l'impôt. Folle utopie néo-libérale qui a pourtant connu son succès médiatique...On se demande comment certains médias et journalistes pouvaient tellement s'intéresser à pareille aberration sociétale et en faire la promotion dans leur journal...
L'être humain, du moment qu'il vit en communauté, doit s'astreindre à des normes sociales. Il a le droit de réfuter ces normes et sortir du jeu en fraudant. Il doit savoir que la justice peut le rattraper. Si on laisse faire les très riches et leurs fraudes collectives énormes, des dizaines voir des centaines de milliards, pourquoi vous et moi devrions payer encore des impôts sur nos faibles ou moyens revenus? Ces gens vivent sur le dos de la communauté, infrastructures des pays, services étatiques indispensables à eux aussi, couverture maladie et accident maximale dans les hôpitaux grâce à des primes payées qui ne couvrent pas forcément tout les frais de ce qu'ils exigent de la médecine et des cliniques en retour. De plus, ils ne sont jamais poursuivis pour dettes d'impôts impayés comme le citoyen ordinaire qui ne règle pas sa charge fiscale.
Comment voulez-vous, John, que la ménagère qui trime au travail et à la maison pour ses enfants; que le travailleur qui bosse pour un salaire insuffisant pour couvrir toutes ses charges familiales; qu'une famille qui ne trouve plus les solutions et les ressources pour garder la tête hors de l'eau, famille qui se prive aussi de vacances, de sorties, qui demande aux enfants de se calmer dans leurs exigences de technologie et autres cadeaux vestimentaires; que tous ces gens comme vous et moi qui travaillons finalement très dur pour peu de chose en regard des très riches acceptent que ces arrogants, qui nous dominent de leur soi-disant prestige et nous font la morale à l'occasion à travers les médias, nous gouvernent et nous disent ce que nous avons à faire, à respecter, et à payer pour la société?
Pour moi, une société libérale et démocratique, ce n'est pas la disparition de l'Etat mais une participation financière de chacune et chacun à hauteur de ses revenus réels, donc globaux. Tant que l'Etat dérivera et n'arrivera pas à faire payer ses arrogants extra-territoriaux, il n'y a pas de raison pour que les petits ne tentent pas eux aussi de s'échapper des griffes de l'Etat d'une façon ou d'une autre et à leurs risques et périls. C'est malheureux mais c'est difficile d'en vouloir au manque de moralité des petites gens si ceux qui devraient montrer l'exemple démocratique fuient leurs responsabilités de payer leur part importante et indispensable à la survie de la communauté de bien.
Bonne journée, John.
Merci pour ces infos, je compte me mettre à mon compte dans ce secteur, quelqu?un aurait un site à me conseiller (qui développe) ?
Comme pachakmac, j'ai de la peine à voir dans le modèle libéral pur une solution idéale pour le les petites gens. Le libéralisme c'est toujours bien accommodé de salaires très bas et des "working poor". La délocalisation des usines dans des pays où l'on peut payer le travail encore moins cher étant l'un des aspects les plus désavantageux du système.
Je ne veux pas interdire les délocalisations, mais il me semble impossible de me réjouir d'un système qui permet le dumping salarial sous une forme ou sous l'autre.
Il me semble que les phrases de C.de Paillette citées à la fin du billet tombent dans un angélisme analogue au rousseauisme des anarchistes.
Enlevons les deux premiers mots de la citation ,( qui sont "le Libéral"),
et relisons le tout :
" ....possède ce fond riche, inépuisable, mis dans le coeur de tous: l’instinct moral, qui donne aux hommes la conscience de faire partie de l’humanité avec une unité d’origine et une unité de destin, et comme mobile le plus puissant: «la dignité de l’homme et la quête de la justice». (...) Il sait, par la raison, que le résultat de toute iniquité est l’apparition de la violence qui génère l’autodestruction des sociétés et des individus.»
Franchement : quelle tendance politique ne voudrait pas souscrire à cela ?
Le libéralisme serait-il une théorie crypto-égalitaire ?
"Iniquité" est un synonyme fort pour "injustice" et "manque d'équité".
Je reste très sceptique devant ce tableau par trop idyllique. Si on est critique face à l'anarchisme, on peut l'être face à ce plaidoyer moral qui décrirait le libéralisme.
Il n'y a pas besoin d'être un trader pour commettre des entourloupes, il suffit de ne pas avoir envie de suivre les règles du jeu, lorsqu'elles ne nous conviennent pas.
Personne n'aime payer des impôts, ils nous semblent toujours trop élevés pour notre cas particulier. Et pourtant, nous savons bien que la société ne peut pas fonctionner sans cela.
Ces fichus impôt nous mettent devant nos contradictions et c'est justement la bonne saison pour se lamenter à leur sujet.
Je n'ai pas encore rendu ma déclaration ...;-(((
"On voit par exemple que le gouvernement français veut enseigner la théorie du gender (indifférenciation des genres) dès l’école primaire à 6 ans. L’Etat se met ici au service d’une idéologie sectaire et prend la place des éducateurs comme ce fut souvent le cas en France."
oui mise en place de la dictature féministe comme en suéde, comme c'est le modéle d'ailleurs.
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2012/09/07/01016-20120907ARTFIG00665-a-saint-ouen-on-lutte-contre-le-sexisme-des-la-creche.php
et des élus soutiennent ces inepties
martin004
Effacer la différence entre les sexes, voilà la grande cause poursuivie par le gouvernement socialiste. C'est leur vieille lune. Les socialistes veulent imposer leur idéologie. C'est aux parents à décider de l'éducation à donner à leurs enfants, pas à l'Etat, autrement on est dans le totalitarisme.
Le 08/09/2012 à 16:08
La différence entre le libéralisme et le socialisme, c'est que le libéralisme n'est pas une idéologie qui contraint ou qui donne à l'Etat le droit de contraindre les libertés individuelles. Il n'y a pas de manifeste (bible, modèle, idéologie) qui règlemente la vie des individus ou des communautés. Le citoyen gère sa vie de façon autonome, avec comme seule contrainte le respect du droit de ses concitoyens et des lois issues de la Constitution et établies d'un commun accord entre les citoyens.
L'Etat, de par sa Constitution, garantit l'égalité des droits de tous les citoyens vis-à-vis de l'Etat et défend les droits individuels.
Une constitution est la loi fondamentale d'un Etat qui définit et garantit les droits et les libertés des citoyens. Elle précise le fonctionnement des différentes institutions qui composent l'Etat.
Le socialisme par contre est une idéologie qui ne peut exister sans contraintes individuelles. Il demande un Etat fort qui règle tout et n'importe quoi et qui distribue l'argent dont il a préalablement délesté le citoyen selon les préférences du ou des partis au pouvoir.
En ce qui concerne l'économie, ce n'est pas l'Etat mais ce sont les individus qui créent les richesses d'une nation. Le socialisme prône l’égalité, pas seulement des droits mais aussi du statut social, du revenu et de la fortune. Et il veut y arriver en redistribuant les revenus et les fortunes. Certains Etats ne se gênent même pas de prélever cet argent directement sur les comptes privés des citoyens.
"L’État, c’est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde."
@Calendula: "La délocalisation des usines dans des pays où l'on peut payer le travail encore moins cher étant l'un des aspects les plus désavantageux du système."
Connaissez-vous la marque Jet Computer? Il s'agit de PCs assemblés en Suisse. L'entreprise qui existait depuis plus de 15 ans vient de déclarer faillite.
Votre PC, il vient d'où? Et votre iPhone? Vous faites vos achats alimentaires en France voisine ou chez Aldi? Si vous regardez l'étiquette dans vos chaussures, c'est Made in Switzerland?
Vous faites alors comme les entreprises qui délocalisent: vous achetez là où c'est moins cher. Dommage pour les places de travail en Suisse. Bien sûr, on ne va quand-même pas payer les prix plus cher en Suisse, c'est uniquement pour les riches.
@benpal,
Pour moi, le problème se situe entre la théorie et la pratique.
Je crois lire dans votre commentaire une volonté de considérer le libéralisme au niveau de ses intentions ou de sa théorie et le socialisme au niveau de ses effets réels.
Je ne suis pas vraiment sûre que les constitutions soient réellement établies d'un commun accord entre les citoyens. Cela me semble trop idéaliste.
Nous avons l'exemple récent de la nouvelle constitution genevoise. Elle a été votée avec une certaine majorité par un certain nombre de votants, mais est-elle libérale pour autant et est-elle vraiment l'expression de la volonté de la majorité des citoyens ? Ne trouvons-nous pas toujours dans le domaine des compromis ?
Il faudrait d'ailleurs définir de quels pays on parle ici : des régimes social-démocrates ou des quelques pays avec régime socialise autoritaire qui subsistent encore sur la planète ?
Les différents pays du monde ne se trouvent pas au même niveau de maturité politique. Certains pratiquent la démocratie depuis un certain nombre d'années, de différentes façons. Prenons comme exemples la Suisse, le Royaume-Uni, la France ou les USA. (D'ailleurs : est-ce que l'un de ces pays-là est vraiment libéral, au sens noble du terme ?)
Si on voulait exporter et plaquer l'un de ces modèles sur un pays qui s'est trouvé sous un régime non-démocratique jusqu'à présent, sur un autre continent, on sait bien ce qui se passerait.
Pensez-vous que l'on puisse se passer des contraintes ?
Je n'ai absolument pas envie de vivre sous un régime autoritaire, mais je n'ai pas du tout confiance en la bonté naturelle de l'homme, ni en son fair-play ou même dans la capacité à s'auto-réguler. Je pense simplement au droit foncier, aux conflits de voisinage, aux limites des propriétés et ce qui en découle. C'est souvent dantesque.
Complètement d'accord avec vous sur le fait que sans le travail des individus, pas de richesses. Il ne faut pas décourager l'initiative personnelle, c'est une évidence. Et aucun de nous n'approuverait théoriquement l'exploitation de l'homme par l'homme. Et pourtant, elle a bien lieu, là où les contraintes ne sont pas mises en oeuvre.
La définition citée à la fin de votre commentaire souffre, à mon humble avis, de la plaie de la généralisation à l'emporte-pièces. Comme si l'Etat était le Grand Satan. Diaboliser l'Etat à outrance est une façon de dire que nous ne pouvons pas nous organiser en grand groupe et que chacun n'a qu'à jouer des coudes et on sera tellement mieux.
Bonjour, benpal,
Je viens de découvrir votre commentaire, arrivé pendant que je répondais à votre intervention de hier.
Je vais essayer de vous répondre sans trop entrer dans le détail de mon cas particulier.
Il n'existe pas de IPhone ou de PC fabriqué en Suisse. Si j'étais très cohérente, je n'en achèterais effectivement pas. Même Jet Computer devait importer ses pièces.
S'abstenir de tout achat d'objet venant de l'étranger signifierait porter un coup à tout un pan de l'économie du pays : import-export, commerce en gros et détail, récolte de la TVA etc. Si on était nombreux à le faire, l'économie du pays en irait vraiment mal. C'est d'ailleurs ce qui se passe dans les pays d'Europe du Sud actuellement: tout le circuit économique se ralentit, mais pas à cause des choix idéalistes des consommateurs.
Comme je reçois un bon salaire pour mon travail (6 ans d'études universitaires, donc gros investissement financier et personnel de départ),je
consomme beaucoup. Et je peux me permettre de consommer en Suisse. Je ne suis pas riche, mais je fais partie de cette classe moyenne, qui paye ses impôts et
qui peut encore acheter ses biens dans son pays.
Le temps est de l'argent : j'habite à 100 mètres de la frontière, mais les supermarchés suisses se trouvent sur le trajet de mon travail.
Je ne veux pas prendre le temps d'aller plus loin pour essayer d'acheter moins cher. Je me paye le luxe d'aller sur les blogs de la TdG en lieu et place !!!
Je me considère comme privilégiée.