Jérome Cahuzac n’a pas mis la France à genoux financièrement. Ses 600’000 euros ne pèsent pas lourd dans le budget du pays. Le choc vient plus du décalage entre la fiction et le réel: de ses mensonges, de ses imprécations contre l’évasion fiscale - alors que lui-même la pratique, de la déraisonnable revendication collective de haute vertu dans une assemblée d’humains, de la suspicion de complicités gouvernementales, et de l’incompréhensible soutien du président jusqu’à cette semaine - incompréhensible étant un terme mesuré. A moins qu’il n’y ait des raisons occultes d’avoir protégé Cahuzac. Ne serait-ce que l’espoir de passer entre les gouttes et le maintien de l’image d’exemplarité, ce nouveau piège politique français.