Je lis sur différents médias les signaux d’alerte sur une recrudescence d’actes homophobes. Je l’ai mentionné sur un précédent billet. Une conséquence directe est d’appeler à faire de la lutte contre l’homophobie une priorité politique. Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, ni même une idée légitime.
Il en serait autrement si l’on assistait à des pogroms. On n’en est pas là, même si l’agression d’une personne pour raison d’une quelconque appartenance est un inacceptable déplacement de l'enjeu lors d'un débat démocratique. Il n’y a pas de montée massive des agressions de personnes homosexuelles en Europe. Et particulièrement pas en Suisse.
La France est divisée. On le sait. Elle était divisée sous Sarkozy. Elle l’est encore plus sous Hollande. La chasse aux riches et le forcing sur une évolution sociétale alimentent les clivages. La stigmatisation des opposants au mariage gay et l’usage immodéré du qualificatif d’homophobe ne font qu’envenimer les choses. Pourtant il faut parler. Les silences de la démocratie se terminent dans des bains de sang. Il ne faut donc surtout pas se taire, il faut palabrer, argumenter, s’écouter mutuellement. On en est loin. Admettons donc que le conflit prévaut actuellement. Mais autant les agressions contre les personnes homosexuelles sont inacceptables, autant la qualification systématique d’homophobe est l’expression d’un communautarisme particulièrement irritant.
Le communautarisme, qu’il soit féministe. ethnique ou homo, est insupportable. Que les slutwalks défilent à moitié nues parées de la plus visible vulgarité, que les Femen montrent leurs seins aux médias pour faire parler d’elles, que les homos se pavanent en minishorts lors de parades dites de la fierté, libre à elles et eux. S’ils acceptent cette image réductrice où l’on cherche la personnalité réelle derrière la tenue de plage imposée par leur sous-culture, c’est leur affaire. Après tout le magazine culte de la communauté gay est «Têtu», dont la une affiche habituellement un beau gosse quasiment à poil. L’identité gay est indiquée: sexy et très dénudé. Il ne faut pas y cherche du Gide.
Les homos écrivains ou artistes en général commettent parfois des oeuvres traitant spécifiquement de l’homosexualité. Mais dans l’ensemble ils choisissent des thèmes plus généraux et non spécifiques de leur communauté. Or on voit que le renforcement du communautarisme n’épargne plus aucun milieu pour autant qu’il se présente en victime. Les féministes, qui devraient parler en tant que partie de l’humanité, ont sombré dans le communautarisme le plus simpliste. Autant pour les gay et lesbiennes. Certains sont dérangés que l’on parle autant d’eux. C’est pourtant dans la logique de l’exigence d’une égalité juridique. Aucune catégorie n’est à protéger davantage qu’une autre.
En finir avec le culte des minorités
Les agressions contre des homo restent marginales. Il y aurait 2’000 agressions physiques par jour au total en France. Que représentent quantitativement les agressions contre des personnes homosexuelles? Et contre les personnes âgées? Et contre les personnes handicapées? Les commerçants et entrepreneurs forment le plus grand pourcentage de victimes. Faut-il faire de la défense des entrepreneurs et commerçants une priorité politique? Si l’on suivait les références statistiques, il faudrait mettre beaucoup plus de moyens pour leur sécurité que pour celle des homosexuels. Sauf si l’on fait de la cause homosexuelle un communautarisme qui, dépassant son milieu d’origine, deviendrait une cause nationale. Avec les conséquences de tout communautarisme: morceler toujours plus la société, la décomposer au profit de lobbyes. La loi de la jungle, quoi. Le sens même de République est en décomposition accélérée. Bientôt seule la répression maintiendra une forme d’unité, et l’on doit donc s’attendre à voir émerger des lois communautaristes sur l’homosexualité. Le communautarisme a été une des causes de l’Etat-nation totalitaire que le siècle dernier a connu. Il semblait qu’après la seconde guerre mondiale le monde s’ouvrait. Il se referme aujourd’hui.
J'ai aussi fait partie d'une minorité sociale par mes choix professionnels, mal vus quand j’ai commencé, puisque j’ai même été l’objet d’une plainte pour exercice illégal de la médecine, ce qui pouvait à l’époque valoir de la prison. J’ai gagné ma cause et fait avancer ma profession. J'ai dû assumer mes choix, faire ma place, me battre, supporter des critiques dénigrantes parfois, jusqu'à ce que peu à peu un chemin émerge. Je ne trouve pas cela anormal. Je ne demande pas, je n’ai jamais demandé de régime d’exception. D’une part en tant qu’adultes nous devons aussi accepter parfois la confrontation, d’autre part la surprotection se retourne tôt ou tard contre celui qui la demande. La société maternante qui met ses minorités sur un piédestal au détriment de sa majorité n’est pas une société rationnelle. Il faut en finir avec le culte des minorités, qui conduit à encore plus d’individualisme et à la perte des repères et connivences collectifs. Mon goût pour l'individualisme et la liberté qu'il propose ne s'oppose pas aux règles collectives et contient un sentiment de la justice qui ne peut me faire prétendre à une forme de statut social à part des autres.
Les agressions contre des personnes pour leur appartenance à un milieu ou une communauté ne sont pas acceptables. Mais pas plus quand des retraités sans défenses en sont victimes, ou des entrepreneurs, que quand ce sont des homosexuels. Privilégier une catégorie, c'est la mettre en dépendance de la société, lui aliéner son autonomie et l'infantiliser. Cela ne se justifie que dans des conditions très particulières: les mineurs, les personnes handficapées, par exemple, bénéficient à juste titre de protections spécifiques. Cela ne doit pas devenir une généralité. L'Etat n'est pas le parent. On doit cesser de faire appel à l'Etat pout tout. Les citoyens doivent ausi s'organiser d'eux-mêmes. Par contre il est logique de faire patrouiller la police de manière plus fréquente aux alentours de bars gay, comme elle doit le faire là où n’importe quel groupe est sujet à des délits.
Commentaires
@Hommlibre a trop parler toujours et encore du même sujet,je ne dis pas cela pour vous mais pour ceux qui ont plaisir à utiliser justement ce qui devrait ne plus être d'actualité ,l'intellect humain ayant tout de même franchi la cage du singe ,prouve qu'on cherche à nous cacher quelque chose qui ne doit jamais être dévoilé qui pourrait même géner aux entournures certains élus
A croire que les homos font partie intégrantes des déchet à trier par formes couleurs et je ne sais quoi d'autres afin de ne pas monter à bord du bateau *vérités dérangeantes* à ne jamais découvrir
Et si je mets déchets pour les homos je vous rassure ceux de ma génération étaient nommés ainsi donc il n'y a aucune méchanceté dans ce terme qui nous aura galvanisé alors qu'il aurait dû nous détruire moralement
A chacun de découvrir ce qui peut l'aider à sortir des limbes de l'infamie actuelle qui sans cesse détourne l'attention du citoyen de sa propre existence En ce qui me concerne le blogg de J-André Widmer m'aura aidé à tourner définitivment une porte sur le passé
toute belle journée pour Vous
Marrant un blogueur Didier Bonny fait l'apologie de la défense de la minorité homosexuelle.
Par cette prise de position recherche t'il des voix dans ces milieux ?
Il est difficile de savoir si l'activisme, dans n'importe quel domaine d'ailleurs, profite ou nuit à la cause qu'il cherche à promouvoir. Personnellement il a plutôt tendance à me mettre dans une position de défense, probablement parce que j'ai horreur de la part d'agression qu'elle comprend inévitablement. Comme pour la publicité, toutes les autres formes d'activisme me hérissent, qu'il soit politique, religieux ou inspiré par des revendications liés à la sexualité. Je ne fais qu'exprimer mon sentiment propre évidemment, et je suis tout prêt à admettre qu'il puisse à l'occasion empêcher une analyse rationnelle du problème ainsi posé.
Deux points me paraissent cependant indiscutables. Le premier est que, comme dans le cas de la publicité, l'activisme dans les autres domaines attire l'attention sur le sujet mis en avant et fixe dans l'esprit publique, comme pour un nom de marque, le nom d'une revendication. Deuxièmement il motive ceux qui sont déjà convaincu du bien-fondé de la revendication, ce qui n'est pas négligeable non plus. On pourrait ajouter un autre effet, lié au premier: ce qui choque d'abord comme scandaleux ou inacceptable peut finir par s'imposer comme une réalité inévitable ou déjà inscrite dans les moeurs.
C'est notamment, je crois, le but de la propagande musulmane, qui réussit peu à peu à rendre acceptable en Occident des aspects de la charia autrefois rejetés systématiquement. Comme disait l'autre, ce n'est donc pas tant le "message" qui compte que le "massage" auquel il nous soumet.
@homme libre,
Bonjour,
Très juste et pertinent,l’obsession et la valorisation du minoritaire,pour le minoritaire est de plus en plus visiblement un parti pris incohérent,car le fait d'être minoritaire n'est pas en soi le signe d'une valeur où la marque d'une oppression.
La rhétorique des minorités (car il s'agit bien d'un des symptômes du primat envahissant de la sophistique) fonctionne sur le principe de l'amalgame victimaire et asymétrique.
L'incohérence qui la constitue en est un autre symptôme,car les cercles et les milieux socialement dominants sont aussi des minorités qu'il ne devraient pas être légitime de considérer comme opprimées .Etre minoritaire n'est pas le pseudo-synonyme d'être opprimé ,"discriminé",déjà parceque les élites sociales s'autodiscriminent comme privilégiées.
En fait tout cela est l'expression de la dynamique des minorités agissantes,fort bien analysée par R Boudon et Serge Moscovici (le père du ministre),dont la caractéristique première est de fonctionner sur le principe de l'évacuation de la loi de la majorité soit en fait, par des court-circuits idéologiques, la négation de la démocratie même ,dont c'est l'exigence fondatrice.
Le règne de l'idéologie et de la sophistique...
L'exigence de reconnaissance comme minorités "opprimées" dans les pays occidentaux est de plus en plus équivalent à l'exigence ,à la réclamation égocentrique d'un privilège soit très littéralement celle d'une loi PRIVÉE,particulière ,privative .
Entre l'égalité devant la loi et le privilège des minorités il faudra de plus en plus choisir à l'avenir.
En ajoutant aussi,que les dites minorités dans nos sociétés sont en fait des artefacts produits et mis en avant par des minorités de minorités qui prétendent le plus souvent tout ensemble les constituer ET les représenter en se passant d'ailleurs de la sanction et des exigences du vote et des débats.
Soit des activités d'entrepreneurs identitaires monnayant leurs ambitions personnelles ,dans le désarroi culturel contemporain.
Sur ces questions et leur contexte un excellent livre de l'essayiste
Theodore DALRYMPLE ,juste traduit en français:
"LE NOUVEAU SYNDROME DE VICHY"
(pourquoi les intellectuels européens abdiquent face à la barbarie)
Elya éditions 2013.
Une autre version de la dictature des minorités (ie:minorités de minorités),la représentation proportionnelle,dont J Julliard dans le dernier N° de "Marianne" donne une très intéressante illustration (ceci sans donner quitus à toutes ses positions):
"Et pourquoi s'il vous plait,y a-t-il un tel consensus dans la classe politique pour revenir à cette représentation proportionnelle (notée RP ci-après),qui fit le malheur de la IV° République?Parce que,mais on vous ne le dira pas,la RP,c'est le pouvoir aux partis et pour les partis!Au moment où leur discrédit éclate partout!Avec la RP,jamais d'accident industriel.Les caciques ,qui se placent en tête de liste,y restent jusqu'à leur mort.Et la RP,c'est la prolifération assurée des petits partis charnières,nécessaires à l'établissement d une majorité gouvernementale et qui vendent très cher leur participation ,en moyenne un ministre pour cinq députés."(20-26-Avril 2013)
Tout comme les français dévoilent leur patrimoine en ce moment, je trouve qu'il serait appréciable que la sexualité de nos élus soit dévoilée aussi.
Juste pour savoir si l'on vote pour une pédale ou pas.
*** par exemple (et ce ne'st pas un cas isolé) en est ...
@winteregg
Je vous rappelle que Dialogai avait déjà fait paraître l'orientation sexuelle de certains députés dans une élection précédente. Aussi choquant qu'imbécile, de mon point de vue: de quel droit signalerait-on la vie privée des personnes comme un marqueur de leur identité publique?
@ MM ...
et pourquoi pas ?
Au point où nous en sommes, à connaître le montant du fruit du travail des ministres, autant s'insérer dans leur sexualité et façon de vivre ... et allons encore plus loin même ...
Vous l'aurez deviné (enfin j'ose espérer) ... c'est du sarcasme !
@MM
Winteregg est en réalité un type dont le nom est ***.
J'ai remplacé les noms par des étoiles. Parce que si l'on commence comme ça cela va vite être la foire d'empoigne. Et le sujet n'est pas de faire ici une liste des orientations sexuelles. La question de fond est bien le culte des minorités et la victimisation qui le rend possible.
Bien sûr on pourrait se dire que l'orientation sexuelle a une incidence sur les décisions des élus, car au fond chacun défend ses intérêts ou ceux des électeurs qui leur ont accordé leur voix. C'est valable pour tout le monde. Cela dit je ne vote jamais en fonction de l'orientation sexuelle mais de l'action et du projet des candidats. Hommes, femmes, homos, hétéros, cela m'est égal. Je reconnais néanmoins du courage aux candidats ou élus homos qui s'assument, car pour moi refuser le culte des minorités ne signifie pas être indifférent ou aveugle aux difficultés qu'ils peuvent rencontrer.
Je ne suis pas favorable au strip-tease des députés, pas même sur leur patrimoine. J'y vois une hypocrisie et un moyen de pression sur eux, en plus d'un traitement discriminatoire par rapports aux citoyens lambdas. La chasse aux sorcières n'est jamais loin quand un politique parle de morale. L'opinion publique n'est pas un tribunal. La morale a un garde-fou: la loi. A mon avis il n'y a pas besoin d'un succédané de Comité de Salut Public.
@ Montagne: je vais chercher ce livre. Le culte des minorités est un dévoiement de la démocratie. Comme vous l'écrivez: le culte des minorités est incompatible avec l'égalité devant la loi.
@ Kaliman
Mon nom ancien n'est pas une tare ou bien une honte.
Il est de notoriété publique que j'ai changé mon nom de famille.
Mais cela ne contribue en rien au débat de connaître mon ancienne identité.
Un élu n'a que foutre des minorités. D'autant plus qu'elles se combattent.
François Hollande a fait des promesses électorales et il doit au moins en tenir une ou deux. Surtout qu'il est en chute libre dans les sondages.
On assiste ici plutôt à une démonstration de la déconnexion entre les dirigeants et le peuple. Hollande n'a certainement pas anticipé une telle réaction sur ce thème.
En politique, à ce niveau, on est forcément une bête sans scrupule. Tout est calculé.
Heureusement, l'être humain est faillible et un cynisme d'une telle envergure est sanctionné.