Le monde est injuste. Mille fois injuste. Pendant qu’en mai on se les gelait jusqu’à la grande mer du sud, les mosquitos se la coulaient douce dans les pays du nord. Et pas que les mosquitos: les conducteurs de trains de Stockholm souffraient des hautes températures.
Ils étaient en chaleur! Coincés dans leurs jeans il transpiraient, transpiraient... Et pas moyen de mettre un short pour ventiler leurs noisettes: la direction l’interdit.
Certains ont alors trouvé l’astuce pour se les rafraîchir: ils portent des jupes!
- Meuuuhhh, m’sieur Tintouin, c’est pô vrai...
- Si, mâme Michu: des jupes!
- M’enfin, on saura bientôt plus à qui on a affaire. Un homme habillé en femme qui veut qu’on lui dise Mademoiselle, allez savoir, avec ce drôle de genre d’aujourd’hui. Bientôt ils nous feront des bébés. J’ose pas penser par où ils les sortiront...
- Et on sait pas s’ils ont un slip dessous. C’est quand même pas possible.
- Notez, m’sieur Tintouin, les romains ils portaient pas des pantalons. C'était plutôt à ras le minou.
- Bin regardez ce qu’ils sont devenus.
- Ouais... En tous cas j’vois un problème avec la jupe.
- Lequel mâme Michu?
- Si une passagère en chaleur court derrière un conducteur pour le coincer contre une portière, il est cuit - avec une noisette de beurre, si j’ose dire...
- Pourquoi?
- Essayez de courir avec des jupes comme celles-là! Des minijupes, je dis pas. Mais ça... Et puis c’est informe. Pas un gramme d’esthétique ces messieurs. On dirait des flamands roses avec des prothèses. Il y a quand-même plus classe.
- Sûr que pour des conducteurs de trains, c’est même la deuxième classe...
- Que voulez-vous: les hommes n’ont plus de dignité.
- Oh ben, moche comme c’est, je me demande comment les femmes ont pu porter ces tas de chiffons pendant si longtemps!
- Non mais, z’êtes désagréable m’sieur Tintouin. Les femmes elles ont des courbes, elles sont pas comme le Titanic.
- Comme le Titanic?
- Elles manquent pas de chaloupe, elles... Les hommes c’est tout raide. Heu, les hanches je veux dire.
- Vous feriez pas de la discrimination, là, mâme Michu?
- Oh, si on peut plus rien dire. N’empêche j’ai raison. Regardez la différence: en bleu, un «fier» mâle. En jaune une femme.
- C’est vrai qu’on peut pas les confondre.
- En plus ces conducteurs de trains ils ont même pas de nénés: personne versera une larme quand ils seront coincés contre la portière par une furie déchaînée.
- Quand je disais que vous êtes sexiste mâme Michu.
Enfin, à tout malheur quelque chose est bon: il y a plus mal habillés que la moyenne des hommes. Les conducteurs de trains de Stockholm.
Commentaires
Intéressant que des hommes s'habillent en femme pour être considéré comme discriminé.. Ces habits là seraient-ils le pré-requis pour être entendu ?
Dès lors, les femmes conductrices pourront exiger d'avoir le droit de porter des shorts aussi.. sinon elles seront discriminées, et ainsi de suite.
Une affaire qui déraille et des hommes qui ne manquent pas d'entrain
Et en effet, avec un habit traditionnellement féminin, ils doivent être acceptés sous la menace de discrimination. Le cliché est bien installé...
coucou Homme Libre,
please Rückseite,;)))
il faudrait mettre des bouches d'aération partout en Suède, quoique la jupe de l'apollon a l'air un peu lourde à soulever,une grosse bourrasque, il faudrait, voire un ouragan, celà dit jamais compris où elle avait trouvé cette bouche d'aération la Marylin!!!bizzzouxxx!!!
Les conducteurs ont atteint leur but: la direction recule et autorisera à nouveau le short...
http://www.tdg.ch/vivre/societe/Les-conducteurs-de-train-pourront-porter-le-short/story/27040690
Comme vous le suggérez Alain, les femmes demanderont-elles la même chose?
@ Sarah: D'accord je vous réserve le Rückseite. Vous avez bon goût. Vous auriez pris l'homme en bleu, ou un conducteur de train, je me serais posé des questions...
:-))
C'est terriblement érotique comme expression: "bouche d'aération". Vous ne trouvez pas?... ;-)
bizzzouxxx!!!
Je trouve cette forme de protestation très créative et elle permet en fait de dénoncer une incongruité : les hommes n'auraient donc pas droit à être habillés confortablement ? Cette compagnie de trains est stupide de leur interdire les shorts. Grâce à cette action drôle et iconoclaste, la terre entière est mise au courant.
C'est bien plus efficace qu'une bête grève !
Je continue à penser que la Suède n'est pas celle que vous croyez.
Je vous suggère de regarder les photos du mariage de la princesse Madeleine :-)))
La Suède, c'est aussi cela.
Pour en revenir à l'habillement des hommes :
Je ne préconise pas le retour à la jupe ou la sorte de longe robe que les hommes portaient dans les temps anciens, ni même au sarong que les asiatiques portent avec grande aisance et élégance sous leurs climats. Toutefois, je me dis que ça doit être très ennuyeux d'être condamné au costard-cravate dans certains milieux. Vous me direz que ceux-là ne sont pas à plaindre et que c'est le moindre des fardeaux.
Me vient en souvenir une anecdote récente vécue en classe avec des enfants de 12 ans.
Il s'agissait de choisir le thème pour un déguisement collectif pour l'Escalade. Un garçon propose : les garçons habillés en fille et vice-versa.
Grand enthousiasme chez les garçons et refus des filles.
J'en demande la raison et une jeune demoiselle me dit : "C'est pas juste, les garçons pourront s'habiller avec plein de trucs différents et marrants, alors que nous, on n'aura que des solutions ennuyeuses, style costume ou t-shirt."
J'ai répondu qu'il fallait faire preuve d'imagination et penser à des hommes dans des habits de sport ou de travail particulier.
Le vote a été emporté par "les personnages de cinéma." J'ai consolé les garçons en leur proposant de se déguiser en Blanche Neige ou Alice.
Ceci dit, c'est étrange qu'ils aient tant envie de se déguiser en filles. Il me semble que c'est une tendance récente. Ca a bien sûr toujours un côté grotesque et un peu vulgaire. L'objectif n'est pas de vraiment passer pour une fille (ce serait très difficile à assumer), mais il y a un côté justement carnavalesque et iconoclaste : c'est le monde à l'envers et on casse une image.
Oui, la protestation a le mérite d'être drôle. Je les soupçonne d'avoir délibérément fait confectionner des jupes moches!
Ah, le mariage de la princesse Madeleine... Quel romantisme et image traditionnelle, en effet. Vous l'avouerai-je? J'aime ce romantisme et cette polarisation des sexes. Je veux bien vous croire qu'il reste du romantisme dans les pays du nord. Des pays qui ont produit de belles légendes ne peuvent renier totalement leur fond culturel.
L'habillement selon les cultures est d'une variété étonnante. Il semble cependant que la mode occidentale avec le pantalon s'est largement répandue. Quand je vois les dirigeants chinois en costumes stricts je me demande ce qu'ils ont fait de leur culture.
Votre expérience en classe est drôle et significative. C'est sûr que les hommes n'ont pas trop de fantaisie dans l'habillement. Quand je portais des costumes (cela m'est arrivé) ma fantaisie étaient les cravates. Par exemple, une reproduisant Miro, une autre Van Gogh, etc.
Le déguisement des garçons en filles a probablement un côté carnavalesque. Le cortège des collégiens à l'Escalade montre quelques spécimens, toujours un peu grotesques en effet, histoire de rappeler qu'ils ne sont pas vraiment des filles. Alors que les filles déguisées en garçon sont souvent bien plus classe. Peut-être parce qu'elle ont plus de plasticité mentale à ce sujet, et qu'elles sont déjà souvent en pantalon, parfois en costume à peine féminisé par la matière ou la couleur.
Cette réaction des garçons signifie aussi: je ne suis pas homo. Cela reste mal vu. Non pas à mon avis par homophobie mais parce que que les filles pourraient se faire une fausse idée d'eux, ce qui altérerait leurs chances dans la séduction. Et puis, l'homme doit quelque part rester homme. C'est ce qu'on attend de lui. Casser l'image, c'est ok pour un temps et un lieu délimités, pas de manière permanente.
On peut y lire la force de la norme. Et oui, les différences sont normatives sur certains plans. Pourquoi pas?
Cela dit, la remarque d'Alain reste valable me semble-t-il. C'est par le biais de la menace de discrimination qu'ils se sont fait entendre, pas par le simple droit à une différence de genre et à un confort. Cela est signifiant de l'époque.
Bonjour,
Ces débats sur le vêtement masculin sont toujours passionnants...
Essayons un instant d'y voir clair : qu'est-ce qui différencie foncièrement le vêtement des hommes de celui des femmes : la variété, bien sûr, cette variété à laquelle les hommes n'ont pas droit et les femmes si : pourquoi? Ne serait-ce pas par hasard parce que la société considère que les hommes ne sont pas sur terre pour perdre leur temps à se faire plaisir, mais au contraire pour travailler et gagner de l'argent, des fois?
La jupe et la robe : leur différence fon-da-men-ta-le avec le pantalon? C'est tout simple : la séparation des jambes, ou pas : autrement dit, il s'agit de libérer la sexualité (et donc la sensualité) de la femme, et de réprimer en la renfermant la sexualité (et donc la sensualité) de l'homme.
La cravate, un simple noeud symbole d'élégance? Bien sûr que non, voyons : le symbole de l'esclavage masculin et de sa soumission à l'ordre sociétal. Symbole de travail, d'argent, et de pouvoir (du moins, celui qu'on veut faire croire!), ces critères étant nécessaires à l'obtention des faveurs féminines. L'homme a le devoir de rester digne, la femme le droit de se faire plaisir.
Le vêtement masculin ne sert qu'à valoriser un statut social, vrai ou simulé, alors que le vêtement féminin est lié systématiquement à la recherche de la liberté et l'expression de cette liberté : liberté de changement, de forme, de longueur, de mouvement, de couleur, de transparence, de texture, de finesse ou d'épaisseur, liberté tout simplement.
Pour celui (ou celle, ça arrive) qui fait preuve d'honnêteté intellectuelle, il est évident que ces différences vestimentaires entre hommes et femmes montrent que nos sociétés "modernes" considèrent que le plaisir et la liberté féminins sont le but suprême.
Comment s'étonner dès lors de la revendication du port de la jupe par certains hommes courageux, qui utilisent le climat comme alibi pour dissimuler leur légitime recherche de plaisir?
Comment s'étonner que des petites filles refusent le déguisement "en garçon" dont elles voient très bien qu'il est en réalité une prison corporelle?
En France, certaines associations héroïques luttent pour la libération du vêtement masculin et le droit au port de jupes et de robes (c'est-à-dire le droit à la non-séparation des jambes, dont libération sexuelle masculine).
Il est à noter que ces mouvements très marginaux ne sont absolument pas liés à un quelconque mouvement de défense homosexuel : les homos ne recherchent pas de libération du vêtement, justement parce qu'ils sont attachés à normaliser leur image masculine, dans leur désir de passer pour des gars "normaux". Donc aucun espoir de progrès de ce côté.
Il y a quelques années, une grande marque de sous-vêtements avait tenté un nouveau style de "lingerie" en direction des hommes : c'était très beau, mais, horreur!, sensuel, voire transparent! Très vite, les "femmes" (en réalité des féministes, on s'en doutait) se sont insurgées contre cet insupportable affront, cette incursion au sein d'un monopole féminin : arguments invoqués : laideur (c'est vrai que les fesses des hommes, c'est forcément laid et les fesses des femmes forcément beau, qui en doutait?), disparition de la virilité (d'un seul coup la virilité retrouvait des lettres de noblesse, on croyait rêver!), ridicule (c'est vrai qu'un derrière féminin cellulitique décoré d'un string en dentelle, c'est une merveille d'élégance et de bon goût), bref tout y est passé, colère, rires gras, fatwa féministe... La lingerie masculine avait vécu.
Le pire dans tout cela, c'est la façon dont est défendu bec et ongles le droit par les femmes au port du pantalon? Incompréhensible, croyez-vous? Pourtant non, car la liberté ne vaut pleinement que si on garde la possibilité de se la restreindre soi-même (donc librement). Et regardez bien la coupe et la variété des pantalons féminins...
Pour finir, je dirai que le but des "femmes" est clair : il faut TOUT prendre aux hommes, mais ne rien leur laisser : je trouve plaisant d'assister chez les femmes à la mode des débardeurs (des dockers et des forts des Halles, il me semble), des spartiates (de rudes combattants d'autrefois), des bottes (en hiver, dans le bureau où je travaille, le matin, on assiste à l'arrivée d'un bataillon de Prussiens...).
Mais les femmes ne sont pas folles : elles laisseront toujours aux hommes la cravate, car elles ont bien compris toute la soumission sociale et sexuelle que ce signe distinctif qui trempe dans l'assiette et coupe la respiration représentait!
Bonsoir Fredo27,
En lisant votre intervention, je me suis demandée si je vivais sur la même planète que vous !
Selon vous, quel pourcentage de la population masculine porte la cravate ? Dans mon milieu professionnel, le chiffre est de très exactement zéro. Mon mari ne possède pas de cravate, les maris de mes amies non plus. Je dirais même, que dans mon entourage, cet accessoire n'existe plus. (J'ai 57 ans.)
Il est vrai que je n'évolue pas dans un milieu de banquiers, avocats et ministres.
Sont-ce les femmes qui imposent les codes vestimentaires des hauts cadres ? N'est-ce pas plutôt une sorte de dress-code des classes dirigeantes?
Je n'avais jamais imaginé que le fait de porter une jupe libérait ma sexualité ! D'ailleurs, si c'était le cas, qui en profiterait en premier - les autres femmes ;-)))
Avez-vous essayé de mettre un collant en hiver ? C'est juste insupportable, je déteste ces machins. Vous n'avez jamais pensé qu'en mettant un collant, on séparait ses jambes et qu'on se retrouvait (selon votre formule) donc très entravé :-)))
Je vous rappelle qu'un pantalon a au moins une braguette !
Donc selon vous, un débardeur et des spartiates ( mais pas les Birkenstock ou des sandales autres que des spartiates) sont piquées aux hommes ?
J'aimerais savoir ce qu'une femme peut décemment mettre, selon vous ?
Il est clair qu'il faut cacher sa cellulite pour commencer et, pour ne pas vexer les hommes, renoncer à trop de variété. Une sorte de longue robe foncée, un peu informe - tiens, ça me rappelle quelque chose...
Ca mettra au repos un énorme pan de l'économie des pays occidentaux, mais c'est un détail ! Par la même, pour arrêter toue cette dictature féminine, ce monopole de la frivolité, on peut arrêter le maquillage et le développement des artifices liés au cheveux.
Et puis la chirurgie esthétique - c'est juste fait pour que les femmes s'éclatent encore un peu plus.
Pendant ce temps - que font les hommes ?
Ils se rongent les sangs de devoir mettre des habits ennuyeux et ne pas pouvoir prendre soin d'eux-mêmes. Mais est-ce vraiment le cas - il me semble qu'on les cible de plus en plus...
Si je vous comprends bien, vous aimeriez que les hommes puissent mettre des jupes, afin de libérer leur sexualité ?
Mais il faut y aller, au diable les habitudes et convenances. La lingerie transparente - mais pourquoi se laisser brimer par des féministes ? Je découvre ici qu'elles ont le pouvoir de stopper des tendances réclamées par les hommes. C'est effectivement insupportable.
En attendant : le noeud papillon est assez pratique, pour manger la soupe.
"Notez, m’sieur Tintouin, les romains ils portaient pas des pantalons. C'était plutôt à ras le minou."
En même temps les Romains ne le portaient pas tant pour l'esthétisme, mais à mon avis pour plus de confort, enfin je pense aux gladiateurs et aux légionnaires qui pour les uns devaient affronter des fauves féroces et/ou d'autres gladiateurs, des numides et autres prisonniers tout autant redoutables qu'eux si ce n'est plus; pour les autres, je vous laisse deviner comment leur Empire a prospéré.
Sans parler des civilisations antérieures, les Spartiates et leur légendaire force guerrière, qui eux aussi portaient ce qui s'apparente à des jupes.
La personne sur la photo en mini jupe bleue claire et en chaussures talons aiguilles a plus l'allure coquette qu'une personne qui cherche un quelconque confort.
Il ne faut pas oublier que même si de tels vêtements furent portés par nos ancêtres, les vêtements ont tant d'Histoire à nous raconter...
@Sarah:
Si vous avez un peu de chance vous finirez par croiser un écossais sur une bouche d'aérarion :D
La cravate est très utiles aux hommes pour se pendre. Elle a dû être inventée par un mâle dans un de ces rares éclairs de lucidité qui parfois les traversent.....
:-)))))
Calendula, je ne demande jamais à une femme moins de variété.
Mais il faut reconnaître que même sans cravates, les hommes sont souvent habillés plus stricts que les femmes. Il y a une attente sociale là-dedans: à l'homme la stabilité, à la femme le mouvement. Et cela marche: je ne connais quasiment pas de femme qui accepte un homme trop mobile. Il doit être cadré, stable, fiable donc répétitif.
A part cela, les adolescentes d'aujourd'hui ne font pas toute des prouesses vestimentaires.
@hommelibre,
Je vais essayer d'être attentive à cette histoire de mobilité / stabilité.
Je n'avais jamais envisagé la chose sous cet angle.
Vivant un avec un homme qui s'habille toujours pareillement et que j'essaye de pousser à tenter un peu autre chose, je ne suis pas spontanément de votre avis.
J'aimerais justement plus de mobilité de sa part ...
Il existe des femmes qui apprécient réellement qu'un homme sorte de l'ordinaire.
Certes, s'afficher à côté de Karl Lagerfeld ou Pascal Obispo demande d'être à la hauteur de son côté, mais ceux qui se ressemblent s'assemblent.
Ceci dit, j'aimerais assez m'habiller de façon complètement banale en sortant avec un homme qui ose la différence. Ca devrait être très amusant.
Il me semble que les codes vestimentaires ont un fort lien avec la situation socio-professionnelle ou les circonstances. On ne s'habillera pas pareillement pour aller en vacances ou à un enterrement, tout comme un patron de multinationale ne s'habillera pas comme un artiste ou un manutentionnaire.
D'une femme, on attend généralement un look typiquement féminin. Il y eut un temps, pas si éloigné, où le pantalon était mal vu.
Quant aux adolescents, leurs codes sont très stricts. Ils ont un contrôle mutuel très efficace.
En ce moment, chez les garçons, il est essentiel de montrer son caleçon ou son slip, à l'arrière, à l'aide d'un pantalon coupé exprès de telle sorte, qu'il passe souvent sous les fesses. C'est donc le look "prisonnier américain auquel on a enlevé la ceinture pour qu'il ne fasse pas de bêtise". Les ados ont le chic de mettre malgré tout une ceinture, qui ne retient pas le jean, mais qui passe aussi sous les fesses et appuie , à mon avis, de façon très inconfortable à l'avant et à l'arrière. C'est très mystérieux. Je me demande si les femmes ont exigé ça ! Comment les parents peuvent-ils se retrouver à acheter ces jeans-là ???
En tout cas, à côté de ça, la cravate est bien peu de chose.
Les filles ont effectivement une plus grande latitude: ça va du mini-short (que je désapprouve, surtout à l'école) au pantalon long, à la mini-jupe etc etc,mais il est clair que cette variété reste dans des normes bien claires. Souvent, on pourrait penser à une sorte d'uniforme implicite : soudainement, elles mettent toutes quasiment la même chose en même temps.
Je suis très contente d'avoir 57 ans et d'être libre de ces diktats.
C'est un vrai privilège d'évoluer dans un métier qui n'impose pas de dress-code strict.
Comme quoi, Calendula, rien n'est jamais simple... :-)
Le look des garçons, je ne comprends pas. En tant que parent je crois que je n'accepterais pas, en tous cas pas devant moi. Et qu'est-ce que les filles trouvent à cela? Elles ne leur disent rien?
Sur les codes des adolescentes, je prends assez fréquemment les transports publics, et je les regarde et écoute. En effet chaque groupe à son style et la marge ne semble pas très large. Même entre garçons et filles ont a un rapprochement. Par contre (petit aparté): écouter les filles est parfois impressionnant: elles se vantent des bagarres physiques qu'elles déclenchent comme si c'était normal. Déjà chez les garçon je trouve cela difficile à accepter, mais chez elles, des gamines de 13-14 ans qui se racontent leurs bastons... J'aimais mieux mon époque.
Nous reparlerons de la mobilité / stabilité. Moi qui suis un mobile qui s'est ancré, je connais bien. Mais je ne peux affirmer que c'est valable pour tout le monde. même s'il me semble y avoir une prévalence dans ce sens. Vous aimeriez que votre mari change justement parce qu'il ne change pas. Mais s'il changeait, je me demande comment vous réagiriez. Quasiment toutes les femmes qui m'ont parlé d'elles m'assurent avoir au fond besoin de sécurité. La sécurité va plus avec la stabilité qu'avec la mobilité.
Dans l'enseignement c'est en effet agréable de ne pas avoir de code strict, même s'il y a des cadres à poser (une certaine réserve est de mise) Pour les vacances, oui, mais il faudrait faire une enquête: le pdg et l'ouvrier en vacances accordent moins d'importance à leur look à première vue, mais je doute qu'ils portent la même marque de shorts!!!
:-))))
Eh oui, les marques ... Là, c'est une question financière et on passe également sur des terrains absurdes, comme p.ex. avec la marque Abercrombie : un t-shirt avec le logo, un peu mal cousu, 80-90 Fr. Et il faut être beau et svelte, en plus d'être riche et un peu bête, pour le porter !!!
Qui n'a pas besoin d'une petite sécurité ?
J'admets faire partie de ce groupe assez vaste et je me suis prémunie pour ne dépendre de personne.
Et la satisfaction de ce besoin, je ne le place pas dans l'habillement de mon conjoint ;-)))
Il est clair que mon mari peut s'habiller comme il l'entend, mais sachez qu'il était "grunge" avant l'heure et vers 30 ans, ça a commencé à poser un problème.
Selon moi, l'habillement a un côté légèrement ludique, le plus important étant le confort et un sentiment d'être soi-même, de ne pas être déguisé.
Cependant, ça peut être un signe d'insécurité intérieure de ne pas vouloir tester autre chose... ( mon mari est juste totalement désintéressé, il se concentre sur autre chose, ce que je comprends complètement !)
Lorsque je regarde ces émissions de relooking, très souvent, les femmes et hommes qui en sont le sujet, s'exclament, en se voyant si beaux dans ce miroir : On dirait pas moi !
Ces émissions ont un côté débile, mais je les regarde régulièrement avec mes filles. Je me suis prononcée sur votre blog contre l'exhibition de l'intimité
à la télé et là, je me dédis.
Comme c'est enregistré, je peux passer sur les séquences qui me dérangent terriblement ( le jugement des passants, p.ex.)
La métamorphose des personnes tristes et découragées a un côté "cendrillon" et je me rends compte que ça m'intéresse davantage que le mariage de la princesse Madeleine de Suède. :-)))
On vit une époque formidable !
Oui, les adolescentes et leur côté "bad girl". Moi aussi, cela me perturbe, d'autant plus que je dois intervenir.
C'est souvent théâtral et rarement, dans mon expérience, un réel passage à l'acte. Mais le fait même de s'en vanter, de vouloir faire croire que ce serait possible ("Retenez-moi, si non je fais un malheur !"), c'est un signe d'une évolution malheureuse. Ca fait partie d'un tout, dont les pantalons de repris de justice des garçons.
En y repensant : les slips et caleçons exhibés sont presque toujours colorés ou avec un motif (ça va de Snoopy à des rayures ou petits carreaux). Comme si la cravate-fantaisie avait migré.
Les parents sont piégés par tout ce système de la mode pour ados. Ca demande beaucoup de force, pour exiger de son enfant de ne pas se conformer. L'enfant est pris dans une sorte de conflit de loyauté : j'obéis à mes parents ou à l'appel de mon groupe de pairs ?
La réponse est assez évidente : si les parents n'achètent pas le pantalon-machin, le garçon s'arrangera pour descendre le sien, lorsqu'il arrive à l'école. La fille enlèvera le pull qui cachait son décolleté plongeant.
Nous avons tous fait des choses semblables à leur âge.
Chacun dans son rôle.
Je m'aperçois que j'ai oublié une réponse : que disent les filles au sujet des caleçons exhibés ?
Difficile de savoir, ce qu'elles en disent entre elles ou aux garçons en absence des profs ou adultes. Jamais aucune n'en a ajouté, lorsque j'ai fait des remarques.
Elles rient, certes, mais ce n'est pas très démonstratif.
Elles doivent trouver ça "normal".
Mes propres filles trouvent ça pathétique, mais elle ne sont pas vraiment normales, je crois.
L'école essaye de se battre contre cette mode ( comme contre les mini-shorts et autres tops minimalistes), mais c'est un peu dérisoire.
Les parents sont impuissants et la presse est prête à sortir la manchette qui ridiculise tout effort.
Il est clair qu'aux yeux de l'opinion publique, on est ringards et on ferait mieux de faire réussir tous nos élèves du point de vue scolaire et ne pas nous occuper de leurs habits. Sans voir qu'il y a peut-être un petit rapport entre une ambiance créee par un habillement club med / prison américaine et l'investissement scolaire défaillant de certains.
Mais c'est un autre sujet.
J'aime assez le coup de la cravate qui a migré. :-D ! Et l'imagerie (Snoopy) est assez inoffensive. Ce qui est peut-être dommage. Un garçon avec du Snoopy à l'adolescence, moi il me manque un peu d'énergie mâle! Je ne me souviens pas si je mettais des trucs comme ça même pour rire. Je n'en suis pas sûr. J'étais déjà assez atypique.
Pas exemple, entre 16 et 19ans, j'avais un vieil imper (plus romantique que Colombo), une écharpe rouge de 2,20 mètres! qu'une copine m'avait tricotée, et à 18-19, quand je voulais provoquer, je mettais une cravate où j'avais peint "Merde"... Cela faisait son effet. Le plus drôle est que les adultes me voyaient comme un révolté professionnel, alors que j'étais plutôt un gentil garçon avec ses humeurs, et un tendre sauvage qui voulait juste se faire remarquer, mais pas plus.
Le look comptait déjà beaucoup. Il y avait même un décalage entre ma réalité vécue à l'intérieur et l'impression donnée (ce que j'ai retrouvé plus tard, mais aucun rêve d'enfance ne m'avait prévenu de cela). J'avais par chance des amis avec qui aucune image ne comptait, seule la réalité, l'authenticité de l'échange faisait critère. Plus tard j'aimais aussi porter tout du blanc, jean et col roulé fin, voire du turquoise! Mais pas que. Le jean-Tshirt allait aussi très bien, et au fond c'est pratique, passe-partout.
Cela pour dire que le look compte de longue date chez les humains, comme marqueur. Même l'insignifiant est signifiant. A notre époque la prolifération médiatique et les mélanges sociaux multiplient les images. Cela produit une grande liberté, qui n'exclut cependant pas les codes de clans, les modes. Celle du pantalon de prisonnier dure déjà depuis pas mal de temps.
Pour ce qui est des parents, je préfère, je crois, qu'un parent pose des refus fermes, quitte à ce que l'ado s'habille en cachette: au moins il connaît une limite et une norme associée à une certaine dignité personnelle. C'est forcément normatif, mais à part de vivre au milieu de la forêt tout nu, qu'est-ce qui n'est pas normatif? Et puis les parents sont là aussi pour faire passer des normes, qui servent à faciliter l'insertion sociale. Par exemple le pantalon sous les fesses exclurait pour moi un engagement professionnel si j'étais en situation d'engager. Même pour un travail physique: chauffeur, coursier, etc. D'ailleurs je doute qu'un jeune homme vienne pour un poste dans cette tenue. Il y a quand-même des codes généraux liés au respect de soi et de l'autre qui subsistent.
Maintenant on peut se demander ce qui ne serait pas de l'ordre du respect dans cet habillement, car après tout un garçon habillé de cette manière peut être éduqué et de bonne relation. Mais simplement cela fait partie des codes généraux: on ne montre pas ses fesses, sans dans certains cadres (plage, intimité).
Soit dit en passant, la plage est un lieu étrange où l'intimité est étalée en public!
Pour les micro shorts et mini tops des filles, c'est sûr qu'à l'école c'est problématique. Moi je trouve évidemment cela très joli et seyant, dans mon goût avoué pour les jolies femmes. Mais à 14 ans c'est quand-même problème et en tant que parent je sais bien que le rapport de la fille aux garçons est marqué par cet habillement. Hors de la plage, la peau dénudé est signe d'accessibilité du corps, au regard au moins, et à plus peut-être si le regard est permis. Car le regard est déjà une manière d'aller dans l'intimité de l'autre. Donc à 17 ans, 20-30 ans, la femme assume et souvent assure. A 8-9 ans c'est encore enfantin. Mais entre deux ce n'est pas si simple.
Parfois je suis passé au bord du lac un soir d'été, là où une jeunesse aisée se retrouve les soirs d'été avant d'aller en boîte. Les filles rivalisent de tenues ultra courtes, de top d'enfer, bref de look hypersexy. Mais c'est normal, non? C'est la reproduction de l'espèce qui se joue. Les femmes font ce qu'il faut pour attirer les hommes, et assez d'hommes pour choisir. Même avec des jeunes visiblement moins aisés que je vois à l'entrée de boîtes certains soir sur mon chemin, ou en ville le samedi, le look sexy des filles ne se démode pas. Mais là elles ont 18 ans, ce n'est pas 14! A 12 ou 14 ans les tenues sexy des filles me dérangent aussi. Je trouve cela trop précoce par rapport au timing de la maturation personne, affective et de l'école. Mais au fond c'est relatif. Ce qui est ancré dans le corps c'est que dès les règles la jeune fille peut se reproduire et les hormones autant que l'image sociale la poussent vers la séduction. La reproduction est une étape fondamentale. Dans le temps on mourrait plus jeune et les mariages avec grossesses étaient beaucoup plus précoces qu'aujourd'hui. La société a progressivement retardé l'âge de fonder une famille mais le corps n'a pas les mêmes repères. Pour lui tout commence autour de 11 ans pour la fille, 14 pour le garçon.
Je me suis éloigné du tandem stabilité / mobilité. Je pourrais en faire une fois un billet pour voir s'il y a d'autres interventions à ce sujet.
@hommelibre,
La description de votre look de grand ado !
Mais enfin - c'est à mourir de rire.
Vous admettez que c'était provocant, mais vous étonnez que les adultes vous voient comme un "révolté professionnel"!
Une cravate avec Merde écrit dessus !
Si ce n'est pas du professionnalisme de la révolte, c'est en tout cas très créatif et polyvalent - en effet comment interpréter cette parole ?
"M.... à celui qui lit ça!" ou bien " Une cravate est une vraie m..." ou bien "Ceci n'est pas une m..., mais une cravate."
Les 12-16 ans ne peuvent pas se permettre ce genre de fantaisie et il me semble que de nos jours, cela ne se voit pas tellement chez les 17-20 ans non plus. Il me semble que les looks sont plus standardisés.
La parade nuptiale que vous décrivez est certainement normale, inévitable et souhaitable.
Il y a effectivement une question d'âge et la difficulté peut se trouver dans une trop grande précocité. Les ados ne sont probablement pas toujours prêts affectivement ou émotivement. P.ex. si une fille de 13 ans a l'air d'en avoir 17, elle va attirer des quolibets ou des avances, dont elle ne sait que faire.
Les parents ont effectivement un rôle important, comme les enseignants, pour fixer des repères.
Pour moi, un homme n'est pas un homme parce que c'est un macho, un prince charmant, un cadre ou tout autre critère. Au XIXe siècle, est-ce qu'on disait d'un bourgeois ou d'un ouvrier qu'il n'était pas un homme? L'époque n'avait pas ce genre de questions, mais aujourd'hui il faut définir une masculinité en dehors de tout critère: ce n'est pas la richesse, les muscles, ou être un 'mâle dominant' qui fait l'homme mais tout autre chose.
Voici mon principe: l'homme est mortel, chaque seconde qui passe le reproche un peu plus de la tombe; il ne peut donner la vie mais peut la créer.
L'homme est donc impermanence dans permanence. Permanence: il doit être à l'abri du besoin (travail ou rente à l'heure actuelle), être logé, être en couple. Ce sont les trois points fondamentaux de la stabilité pour un homme. Sans stabilité, il est malheureux sur le long terme.
Impermanence: nouvelles expériences, formation, carrière. Ce sont les trois points essentiels de l'évolution pour un homme. Sans évolution, il est malheureux sur le long terme.
Prenons un exemple précis, un loisir qui remplit ces deux objectifs: beaucoup d'hommes aiment regarder le sport à la télévision, comme le football. Le football a des règles qu'il faut respecter, 22 joueurs au total, un ballon sphérique. Pourtant les résultats ne sont jamais les mêmes, il y a toujours une évolution.
Le but est que l'homme soit maître de son destin. Ceux qui n'évoluent pas assez sont ennuyeux, ceux qui ne sont pas assez stables sont dangereux.
Ce qui est grave est d'empêcher ce mouvement permanent, car il est alors empêché d'être un homme.
Cette évolution stable n'est pas forcément marquée par le sport, une carrière réussie ou la séduction réussie de nombreux partenaires. Il peut également s'agir de matières intellectuelles, faire partie d'une association (parti politique compris), avoir un réseau étendu, faire des voyages...
Dans notre société où la liberté est grande, il est du devoir d'un homme de rendre sa vie passionnante.
Calendula: rassurez-vous, je ne mettais cette cravate qu'en quelques occasions, et je l'ai quand-même assez vite abandonnée car cela me mettait dans un pression difficile à assumer.
:-)
Pour ce qui est des tenues et de l'âge, ce que j'écris sur la reproduction dans les temps passés, qui commençait après les règles, n'est plus valable aujourd'hui où les temps d'apprentissages et de maturations se sont allongés. Je suis entièrement d'accord avec vous sur le fait une fille de 13 ans habillée sexy comme une fille de 17 reçoit une charge trop lourde pour son âge.
@ ApprentissageVie:
Je pense que l'on aura encore beaucoup et longtemps ,à échanger - du moins je l'espère. Qu'est-ce qu'être un homme? Questions de base, en effet, surtout quand l'époque dilue les marqueurs anciens.Votre proposition me paraît un peu générale et applicable au genre humain autant qu'aux hommes spécifiquement. J'y reviendrai, et vous me donnez envie d'écrire un billet spécifique sur l'identité masculine. A la suite!