Envie de jouer du Voltaire? Un groupe de théâtre amateur animé par le comédien et metteur en scène belge Benoît Blampain va probablement travailler d’octobre à juin prochain sur l’Oedipe du célèbre auteur français.
Oedipe est une tragédie classique où le héros épouse sa mère sans le savoir. Elle l’ignore aussi. Quand elle l’apprend elle se pend. Oedipe découvre également qu’il a tué son propre père. Il se crève alors les yeux pour ne plus voir l’étendue de ses crimes.
Ce mythe n’est pas très gai. C’est la tragédie: des personnages mythologiques sont confrontés à des situations hors du commun et y laissent souvent leur vie. Leurs actes touchent à la démesure des sentiments humains, et c’est à la fois les fondements de la morale et cette démesure des sentiments qui est explorée, démesure dont la finalité est l’ancrage en soi de la conscience d’une faute et l’appel à une correction de ses actes. Voltaire prend cependant l’angle de la contestation des dieux et de leur barbarie qui met les personnages dans cette situation, plutôt que de la condamnation de ceux-ci.
La mythologie a une fonction pédagogique éminente. Les personnages qu’elle met en scène sont à l’image des humains que nous sommes, mais dans une amplification qui touche à l’essentiel derrière les masques et justifications. Les personnages doivent aller à la faute pour comprendre ce qu’est la limite sociale acceptable des comportements humains.
Le nom d’Oedipe a été donné à la notion de complexe d’Oedipe pour exprimer l’amour du petit garçon envers sa mère et son désir de tuer symboliquement le père vu comme un rival. A noter qu’en psychologie cette notion ne fait pas l’unanimité.
La tragédie est aussi pour les acteurs l’opportunité de dépasser leur condition humaine pour entrer virtuellement dans cette démesure.
Le travail de Benoît Blampain est précis tant dans la compréhension de l’intention du texte que dans le jeu physique. Il dirige les comédiens de manière à ce que le personnage incarné soit «physiqué», c’est-à-dire ancré dans le corps. Chaque cours (un week-end par mois) commence par une mise en condition physique où l’on prépare son corps à la créativité.
J’ai participé à ce groupe cette année. Nous avons travaillé des extraits de La Religieuse de Diderot, que nous avons ensuite joués à trois reprises dans le cadre de la fête à Voltaire à Ferney. Les photos sont tirées de ce spectacle. Elles ont été prises par Eric Dahlen, que je remercie ici.
www.ericdalhen.com
La saison reprendra en octobre. Les personnes souhaitant se joindre à ce groupe de théâtre peuvent contacter Benoît Blampain pour plus d’information, par courriel à l’adresse suivante:
b.blampain@le-mesureur.com
et visiter le site de sa compagnie:
www.le-mesureur.com
Le joli nom de sa compagnie vient du poète Maurice Maeterlinck, dramaturge et écrivain belge, prix Nobel de littérature. Maeterlinck signifie en français Le Mesureur, L’Arpenteur des âmes.
Commentaires
coucou Homme Libre,
zut jsuis trop loin sinon jserais venue vous applaudir,
et jolies photos que voilà!!!bizzzouxxx!!!
J'ai étudié la première scène d'OEdipe et je crois que quand la pièce commence le héros a déjà tué son père et épousé sa mère.
Rémy, il me semble aussi mais je vais la relire.