Le thème du déclin de l’occident est au top. C'était un thème classique de la droite nostalgique de l'Empire ou de l'Ancien régime. Cela devient un trend de la gauche désabusée. Quiconque croit en l'avenir est relégué au musée de la ringardise. La confiance se vend mal. Trente ans de culte du anti-héros ça laisse des traces. Les héros modernes sont sombres ou ne sont pas. Il y a une douce nostalgie dans le thème du déclin, et une sorte de repos, d’abandon de ses responsabilités.
Le déclin? Quel déclin?
Michel Onfray, le Pierre Bellemare de la philosophie, l'a bien compris, qui reprend cette hypothèse du déclin. Je n'arrive pas à lui donner mon adhésion. Nous quittons à peine le siècle d'or (que je caractérise par l'expansion économique, militaire, culturelle, entre autres, et malgré le niveau de violence que ce siècle a connu). Si l'on compare avec l'empire romain, nous avons encore quelques siècles devant nous. La fin de l'empire romain a produit une nouvelle géographie, plus dispersée, avant de laisser place l’intéressante société médiévale, où le christianisme (religion exotique) a supplanté les anciens cultes celtes, le chamanisme et l'animisme.
A l’époque, l’islam - déjà! - n'avait pas «déseuropéisé» l'Espagne malgré sept siècles d'occupation. Sept siècles où les cultures se sont mélangées et où aucune des deux ne s'est éteinte. L'une est restée, l'autre est partie. La course à la richesse rapide et le productivisme de gauche comme de droite ont fait bien plus et bien plus vite pour mettre l’Espagne à terre que l’islam en son temps, au point où de plus en plus de jeunes talents espagnols émigrent! Oui, des européens émigrent par dizaines de milliers! Comme en 1850! Ne doutons pas qu’ils tenteront de vivre selon leurs valeurs et croyances dans les pays où ils vont. Ils porteront des crucifix et joueront des castagnettes, même en Amazonie.
L’islam pose problème en Europe, à tort autant qu’à raison. Ce n’est pas de la haine des musulmans que de l’affirmer. C’est un constat. Les origines géographiques de l'immigration devraient être plus diversifiées, sans quoi les communautarismes apparaissent. Cela ne tient pas à l'islam lui-même mais au nombre. Rappelons-nous qu'en France il a fallu presque cent ans pour digérer l'immigration italienne. J'entends les critiques sur certains aspects de l’islam, elles sont normales en démocratie, je les relaie aussi, mais je ne suis pas si extrême dans mon appréciation de la situation. Je n'ai pas cette urgence désespérée de la fin d'une civilisation. D'ailleurs, si cela était, je ne le dirais pas, pour ne pas offrir à «l'adversaire» ma défaite morale. Quant aux musulmans je les apprécie en tant que personnes. Enfin cela dépend qui: Hani Ramadan ne sera jamais honorable à mes yeux; il est dangereux par son fondamentalisme, son antisémitisme et sa haine de l'occident.
Trois ennemis
Le défaitisme moral de l’occident est un drame. C’est notre premier ennemi. Cette défaite morale, cette fin annoncée, ce déclin est peut-être souhaité tant il restitue, par sa force fantasmatique, une énergie que nous n’arrivons plus à mettre en positif. Nous ne sommes plus capables de croire en nous! Disserter sur sa propre fin comme le fait Onfray est un luxe. Les blockbusters de notre époque tournent tous autour de la fin du monde. Ceux d’il y a 40 ou 50 ans s’appelaient Ben Hur, Exodus, entre autre. L’époque a bien changé, ma bonne dame! L’angoisse identitaire, écologique et économique réunies, ajoutées à la fin des démarcations idéologiques des partis et au syndrome de l’an 2’000 fait plonger l’occident dans le marasme.
Le flip collectif où nous sommes, entretenu par un climat d’instabilité émotionnelle permanente, ne se voit plus, tellement nous sommes dedans, crise économique et des valeurs aidant. C’est le deuxième ennemi: l’hyper-émotivité où nous nous vautrons: sexe, Syrie, islam, environnement, chômage, sécurité, tout est prétexte à prendre des postures émotionnelles fondées sur de vagues réflexes pavloviens et des interprétation décalées. L’usage de l’émotion est outrancier. Quasi pathologique. Alors que l’époque demande, impérativement, toutes affaires cessantes, de réfléchir et réfléchir encore au monde, à notre avenir, et d’y réfléchir avec foi et non avec ce désespoir dans le regard ou cette passivité intellectuelle moderne. L’ennemi n’est peut-être pas celui que l’on pense. Le vrai ennemi se cache. C’est peut-être Soros le milliardaire, qui paie le leurre Femen pour entretenir ce climat instable, et d’autres. L’objectif? Faire un 4e Reich, peut-être, quand l’épuisement émotionnel fera place au désir de sauveur? Ou faire de l’Europe une colonie consumériste?
Le troisième ennemi c’est notre manque d’audace et la moralisation à outrance de nos «erreurs» dans le développement énergétique de notre société. Moralisation qui conduit à renoncer à certaines formes d’énergie dont nous aurions pourtant encore besoin dans 50 ou 100 ans pour assurer notre survie énergétique. Le tout renouvelable prendra beaucoup de temps. D’ici là il ne me paraît pas souhaitable d’avoir à se chauffer avec un brasero au milieu du salon. Les forêts seraient détruite en moins de 10 ans et nous n’aurons pas le temps d’enterrer les cadavres tant il y en aura. L’ennemi à terme c’est la décroissance des ressources énergétiques. La décroissance subie est un sale quart d'heure à passer. La décroissance voulue est une option qui ne peut s’envisager qu’avec un accord de tous les pays de la planète pour éviter de nous retrouver affaiblis.
Brûler nos idoles
Les pays producteurs de pétrole ont davantage intérêt à racheter nos entreprises (ce qu’ils font depuis plus de 20 ans) et à nous y voir bosser qu’à nous mettre à genoux fesses en l’air. Ils savent que nous disposons d’une créativité et d’un savoir-faire précieux. Ils ne nous imposeront pas la djellaba.
Je pense aujourd’hui que le déclin viendrait, le cas échéant, en particulier d’un manque de moyens énergétiques. C’est pourquoi je suggère, pour préserver et développer notre civilisation de haute liberté, d’utiliser tout ce qui est utilisable, y compris le nucléaire que nous devons faire progresser vers la génération suivante, utiliser le gaz de schiste en mettant au point une technologie plus avancée, utiliser le méthane des profondeurs et du pergélisol, capter les puits d’hydrogènes qui sont découverts depuis peu, aller chercher des matières rares sur des astéroïdes, généraliser la production de pétrole d’algues, bref diminuer notre dépendance et augmenter nos ressources et notre technologie en s'orientant progressivement vers des technologies plus propres.
Pour cela l’Europe doit beaucoup compter sur elle-même et se démerder. L’avenir de notre culture et de notre indépendance est lié à ce contient aux formes éclatées, d’une manière ou d’une autre, même si ce sera le bordel pour fédérer tous ces pays d'une bonne manière! Le morcèlement nationaliste affaiblit l’Europe. Elle doit se donner plus de force. L’enlisement européen actuel n’est pas bon. Il faut un nouveau leadership fort, imaginatif, créatif, audacieux, accepté, qui relance la construction européenne et qui consolide le projet. Question aux créatifs positifs (oui, je discrimine): comment imaginez-vous l'Europe?
Il faut aussi cesser d’opposer finance et social, progrès technique et écologie, humain et commerce. Il faut brûler nos croyances et nos peurs de mal faire, stimuler l’initiative. Il faut nous bousculer! Arrêter de rouler avec les freins serrés.
Europe, belle Europe, amante du taureau Zeus, lève-toi! Secoue les carcans! Nous avons besoin de vie et de projets, pas de larmes et d'angoisse.
I,ages - 1: Europe vue par satellite. 2: Alhambra de Grenade. 3: pétrole d'algues. 4: Europe et Zeus déguisé en Taureau vont s'établir en Crête.
Commentaires
Mais quel parti politique va aller dans ce sens ? Ils sont tous complétement privés de vision à plus d'une année...
Le pouvoir mondial s'est d'ores et déjà déplacé du côté de l'Asie, entre USA et Asie. Et les USA sont de moins en moins wasp, de plus en plus latinos ou asiatiques, sans compter les afro-américains. Toutes ethnies qui n'ont aucune raison d'avoir la moindre sympathie pour la vieille Europe. L'illusion mondialiste revient en fait à un règlement de comptes inter-ethniques où les Européens et leurs descendants américains seront les perdants. Et on pourra dire qu'ils l'ont bien voulu !
Vous avez vu le déferlement de haine anti-européenne sur l'affaire de l'avion de Evo Morales ? Vous avez vu comment les masses noires récusent la justice US dès lors que les Noirs n'ont pas toujours raison (O.J Simpson acquitté, un des jurés noirs sortant de la salle de délibération le poing levé ! Grande victoire, on peut assassiner les Blanches en toute impunité...)? Vous avez vu sur cette plate-forme les appels pour l'intervention de l'Occident en Syrie, la mauvaise foi que cela suppose ? Etc, etc...
Hommelibre, le déclin, voire la chute de l'Europe peut venir bien plus vite que nous ne l'imaginons. La spirale de l'Histoire semble s’accélérer de plus en plus. Le Japon a mis des décennies pour rattraper l'occident, technologiquement parlant. La Corée du Sud a mis 40 ans (après la fin de sa guerre civile). La Chine, à peine 20.
L'émigration européenne, historiquement, consistait à déverser sur des colonies d'outre-mer le trop plein de natalité que notre terre ne parvenait plus à nourrir, le plus souvent aux dépens des populations indigènes. Aujourd'hui, il n'y a plus de surnatalité, au contraire, nous invitons le Monde à venir en Europe, et pourtant nos enfants partent à nouveau...
La donne a foncièrement changé, l'Europe ne domine plus, et ne dominera plus le Monde. Elle reste dépositaire d'une culture, d'une philosophie qui ont grandement contribué à forger la modernité, et pourtant, au contraire de la Grèce qui restait un modèle pour Rome, elle tend à vouloir rejeter cet héritage, ou une partie de celui-ci. Et certains profitent bien sûr de ce vide.
Je peine à comprendre la cause exacte de ce dénigrement de soi. Est-ce quelque chose de voulu/organisé, ou est-ce spontané, une sorte de perversion du message christique transformé par la philosophie des lumières, puis détourné en n'importe quoi (féminisme, égalitarisme forcené, gender,...) ?
Ce qui est sûr, néanmoins, c'est qu'après avoir apporté autant au monde, en termes de culture, de progrès, mais aussi de souffrances (colonisation), après s'être entre-déchirée par deux fois au siècle passé, l'Europe est épuisée, l'Europe n'a plus la force, elle baisse les bras et la tête. Je ne sais si elle pourra un jour les relever, mais une chose est sûre: si elle y parvient, elle ne sera définitivement plus la même.
Je n'y crois pas une seconde John à ta théorie.
"La fin de l'empire romain a produit une nouvelle géographie, plus dispersée, avant de laisser place l’intéressante société médiévale, où le christianisme (religion exotique) a supplanté les anciens cultes celtes, le chamanisme et l'animisme."
Et a, peu à peu, permis la mise en place des pouvoirs d'une autre Rome, celle des Papes, avec leurs théocraties, leurs chasses aux incroyants et aux sorcières, leurs massacres coloniaux exercés au nom du Christ, leur diabolisation des femmes, leur étouffement des libertés de croire autre chose, de chercher des vérités autrement que sous l'inspiration de la foi et j'en passe.
Cela s'est passé, nous nous en sommes à peu près débarrassé chez nous, nous n'avons pas envie que cela recommence avec de nouveaux martyrs, porteurs, eux, de bombes plutôt que de croix.
Je regrette, homme libre, le mépris que vous affichez envers Onfray, qui n'est, soi-dit en passant pas mon maître à penser comme vous le laissez entendre dans la longue réponse que vous avez eu l'amabilité de m'adresser sur un autre blog. Les idées sur le danger que le retour à des temps théocratiques que nous propose l'Islam étaient les miennes bien avant cela et je les exposées très souvent sur les blogs. J'ai tiré des références, historiques notamment, des conversations d'Onfray, que je prends pour un homme sincère et érudit et non pour quelqu'un qui se vend et vend n'importe quoi à la télévision, comme vous le laissez entendre.
C'est un homme du peuple, comme il ne cesse de le répéter et il entend aider ceux qui sont proches de lui par leurs origines à comprendre un certain nombre de choses que leur parcours ne les ni préparé ni encouragé à comprendre. Je pense qu'il peut en être fier, et s'il a besoin, pour vivre de se faire une certaine publicité, ce qui n'est pas le cas d'un B.H.L qui n'est dans le besoin que de son auto-congratulation, je me sentirais mal venu de le lui reprocher.
Suis-je assez créative positive pour oser prendre la parole ;-))) ???
Avec ou sans Onfray, est-il pertinent de parler de déclin ?
Pourquoi y a-t-il tant d'immigrés désireux de venir en Europe ? Parce qu'ils ont une image positive de notre continent, ils on l'espoir d'y accéder à une vie meilleure que chez eux.
Cette image est certes trop positive et ils ne savent pas, ou ne veulent pas savoir, que chez nous, il faut avoir des papiers non seulement pour entrer, mais aussi pour prouver des compétences dans le domaine professionnel.
Je ne nie absolument pas la sévérité de la crise actuelle et elle est
effectivement inquiétante. Néanmoins, je ne suis pas du tout pessimiste.
Je pense même que les épreuves sont faites pour être surmontées et tout comme l'Europe s'est reconstruite après la guerre de 39-45, elle va trouver des combines pour s'en sortir, justement parce que nous avons des traditions et des jeunes bien formés.
Bien sûr, nous avons eu besoin de l'aide des américains pendant et après la guerre et cette fois-ci, il est bien possible qu'elle joue contre nous, ou du moins qu'elle joue solo.
Sans verser dans la théorie du complot, je pense aussi que des trucs délétères se passent de façon non-médiatisée, à la Soros. Je fais allusion au rachat par le chinois ou les émirs de pans de l'économie des pays du Sud du continent et même de la France.
Je ne fais jamais de futurologie, parce que la réalité est tellement complexe, qu'elle déjoue tous nos pronostics.
Il faut avoir confiance dans les jeunes et admettre qu'ils ne font pas les choses comme ma génération, qui elle, est un peu sur le déclin ! Les jeunes devront trouver des stratégies avec les paramètres de leur monde, tel qu'il est.
A mes yeux, les pays qui s'en sortiront le mieux seront ceux qui innovent de façon raisonnée et avec une vision de la limitation inéluctable des ressources. Admettons que l'on découvre plein de nouvelles réserves de pétrole, p. ex. dans la Mer Arctique, qu'on se mette à produire du gaz de schiste à gogo, il faudra malgré tout avoir une attitude maligne face à la nature. En sachant tirer profit de nos ressources intellectuelles et en gérant notre petit espace géographique avec finesse, nous ne déclinerons pas.
En lisant "Dans les forêts de Sibérie" de Sylvain Tesson, je suis tombée sur cette phrase que je cite de mémoire : "Il est plus facile de devenir écologiste dans la marqueterie des alpages suisses que dans l'immensité des plaines russes."
A mon avis, les européens ont une idée de la finitude, parce qu'ils ont une mémoire et une vision réaliste des enjeux.
Déjà votre analyse prouve que nous avons la capacité de réfléchir sur nous-mêmes avec un recul critique. C'est un sacré atout.
Pour en revenir à notre attitude face aux exigences d'une minorité de musulmans rigoristes: Le fait de dire non à certaines pratiques (qu'il s'agisse du foulard des enfants ou de l'excision), ne devrait pas être interprété comme un aveu de faiblesse, mais bien comme l'affirmation d'un mode de vie et d'une pensée sous-jacente forte.
Beau sujet, sur la forme d'un cri du coeur.
L'Europe institutionnelle d'aujourd'hui représente le marasme, l'austérité et surtout une forme pétrifiée dans le fonctionnement . On peut rajouter aussi une communication en langue de bois.
On a ainsi le tableau de ce qui mine l'Europe , à tous les niveaux... ; l'allégeance aux structures et aux formes qui dominent les forces de vie et l'esprit libre ...
Barroso et Van Rompuy sont devenus les caciques qui représentent une structure qui ne sert qu'elle-même et bien sûr d'autres centre d'intérêts qui ne sont qu'aux service d'eux-même également.
Les forces de vie détournées et parasitées au max.
C'est une forme de cancer psychologique quand les forces vives sont incarcérées ainsi dans un formalisme hyperstructuré .
La réponse thérapeutique est en principe la transgression. Mais il ne faut pas attendre un réveil démocratique trop tôt. On l'a vu en France avec l'élection de Normal 1er ... et les débats binaires tellement cristallisés à côté de la plaque. qui ont entourés cette élection.
On ne peut combattre que si le mal est identifié. Pour l'instant, le monde politique et les médias accrédités sont dans leurs propres shows et on débats de conneries à longueurs de journée.
L'autohypnose collective est encore très présente.
La vraie question reste; est -ce que pour faire vivre cette belle Europe avec de beaux projets, ne faut-ils pas démanteler cette Europe actuelle sclérosée dans ses mécanismes ?
"Michel Onfray, le Pierre Bellemare de la philosophie, l'a bien compris, qui reprend cette hypothèse du déclin. Je n'arrive pas à lui donner mon adhésion."
Votre adhésion? Mais il en a pas besoin. Il ne sait même pas de votre existence.
@Mère-Grand
Je partage votre vision sur Onfray. Il est compréhensible que ce dernier en agace plus d'un, dans la mesure où il pousse ses lecteurs aux questionnements sans pour autant imposer ses convictions.
Pas vraiment cataloguable après ses réquistoires contre Freud et Sartes, puis son panégyrique envers Camus. Onfray dérange c'est sûr, à droite comme à gauche.
je me suis particulièrement régalé dans le face à face Finkielkraut-Onfray, ici:
http://www.youtube.com/watch?v=01zSCpqWzXE
Calendula,
j'aime bien cette idée que la réalité déjoue bien souvent les prévisions parce que de ce côté-là , la créativité sera toujours surprenante.
Je suis d'accord sur cette conscience de la finitude et d'un certain réalisme en occident. Là je ne sais pas si c'est un atout pour durer ... Car la conscience n'est pas une dynamique de vie, mais celle de mort. C 'est ce qui reste quand les forces juvéniles se sont consumées.
En fait dans ce débat, on en reste à essayer savoir si, comme le dit Onfray, des gens sont capables de mourir pour leurs idéaux, sont les forces de vie des civilisations de demain.
Cela semble inéluctable ... Mais cela ne veut pas forcément dire que certaines valeurs ne se transmettent d'une civilisation à une autre.
Car la civilisation occidentale n'est pas qu'une région géographique, mais aussi un mode de vie qui a été assimilé très largement dans le monde et l'aspiration à certaine valeurs sont inéluctable aussi. C'est ce que l'on peut entrevoir aujourd'hui en Egypte par exemple, où deux camps sont aussi fort l'un que l'autre et aucun ne va gagner.Les deux vont évoluer...
La civilisation occidentale des lumières est rentrée toujours plus dans le matérialisme en repoussant les considérations spirituelles au rang de vulgaires croyances.
Le mouvement parle de lui -même; à force de ne considérer que le matériel cette civilisation se fige, se pétrifie et devient incapable de s'adapter pour maintenir la vie de son côté. Il ne reste comme je disais plus haut, que la conscience ... mais pas de mouvement de vie ...
Ce n'est pas du pessimisme, c'est du constat. Le volontarisme ne set pas à grand chose en l'occurrence.
Pour sortir de cette dynamique, il n'y a qu'en transgressant fortement des structures fondamentales, qui permettrait un renouvellement de souffle vital.
Ce n'est pas impossible après tout.
Ouf... Je m'attendais à pire pour avoir comparé Onfray à Bellemare. On ne touche pas les vaches sacrées et les nouvelles idoles impunément. Je m'en sors plutôt bien pour le moment, et je profite d'un créneau de connexion pour poser ce petit commentaire.
Il faudrait peut-être descendre par principe toutes les théories. Je compare Onfray à Bellemarre parce qu’il raconte, raconte les autres, détaille, en tous cas dans certains ouvrages. Onfray vs Finkelkraut, trop facile. Je veux bien que Finkelkraut n'est pas toujours inspiré mais il en dit pas que des conneries. Les deux ensemble, c'est une question d'énergie plus que d'arguments. C'est Tyson contre Carla Bruni... Mais j'apprécie qu'il valorise Camus.
Je ne sais même pas si l'on a encore besoin de ces gens qui n'apportent pas de souffle vital et qui dissertent sur le déclin. Le thème du déclin ne m'intéresse pas vraiment, ICI ET MAINTENANT. C'est en effet de la futurologie. Neandertal a-t-il vu sa disparition? Rome a-t-elle cru en son morcèlement avant qu'il ne soit accompli et digéré? Le déclin c'est une sorte d'esthétisme punk, du dandysme moderne. Ou la dérivation d'une angoisse.
Mère-Grand, les suite de l'empire romain ne sont pas pires à ce qu'il y avait avant. Les mécanismes de pouvoir excessif sont anciens, sait-on même ce qui les a générés? Il faut travailler constamment à les déconstruire, et je pense que vous comme moi y travaillons à notre petite échelle. La survie de l'espèce n'explique pas tout et je reste perplexe devant ces dérives. Je note en tous cas que les chrétiens n'ont pas eu besoin des musulmans pour commettre des abus. Mais on ne peut réduire le christianisme à cela. De même que l'on ne peut réduire l'islam à des bombmen. Ce serait un déni à toute la sagesse que cette religion a aussi généré.
Evidemment aujourd'hui les killers sont au mégaphone, et on ne sait où sont les sages. Et en occident, sait-on même s'il y a encore des sages? Notez, quand on aura fait un désert de l'Ecosse au Soudan, il y aura moins de problèmes.
Géo: oui, la Chine prend ele relais. Mais seulement économique ou aussi culturel? La culture chinoise en s'exporte pas vraiment et la Chine n'a jamais été expansionniste.
Aoki: oui, je dois bien constater que l'Europe sous sa forme actuelle n'est plus enthousiasmante. Et bon sang, il en faut de l'enthousiasme! Il est vrai que la civilisation occidentale - du moins ses valeurs - peuvent survivres ailleurs. Signe§ de l'universalité de sa quête'
Calendula: Je continue à penser que dire non au foulard à l'école c'est aussi dire non à nous-mêmes. Le serpent va bientôt s'avaler tout entier. En quoi le foulard gêne-il les autres ou attente-t-il à la liberté des autres? Car c'est cela la limite, non? On dira, comme Pierre Weiss, qu'il attente à l'égalité (mais comment?) et à la dignité des femmes. Pfff... Vous savez ce que je pense de ce genre d'argument, et comme j'aime bien Pierre Weiss je m'abstiendrai de commenter. Je dirai simplement: les femmes musulmanes l'ont-elles mandaté pour faire cela? Ou bien décide-t-il à leur place de ce qui est bon pour elles, ce qui serait un amusant paradoxe ("Sois libre, je le veux!")? Et auquel cas a-t-il déjà fait le compte des voix qu'il escompte en tirer aux élections de cet automne?
Je suis pour que chaque élève puisse porter un signe d'attachement à sa croyance. Justement parce que c'est un symbole et que cela fait de lui un humain que l'on prend en compte. La piscine c'est différent puisque l'on a décidé que notre société doit être mixte.
Je doute que l'interdit ait une quelconque portée dans le sens d'intégration ou même de signal envers des gens, ni qu'il ait du sens par rapport à la laïcité. Le long terme , soit 100 ans ou 500, ne saurait s'en satisfaire. Dans 50 ans ou moins on n'y verra qu'une crispation sans effet pédagogique ni intérêt quand à la promotion de nos valeurs. Mais l'époque voit moins loin que le bout de son nez. Car honnêtement, qui peut prétendre qu'une telle décision soit réellement porteuse d'un signe utilisable?
"La fin de l'empire romain a produit une nouvelle géographie"
Est-ce vraiment possible ???
Les Romains auraient-ils fait bouger les continents ???
"Les blockbusters de notre époque tournent tous autour de la fin du monde."
Citez juste un nom ... pour voir.
Pour ma part je vais en citer quelques uns.
La série des "Matrix" ... une guerre entre les Humains et les Machines.
L'Homme est gagnant.
La série de la "Guerre des Étoiles" une guerre entre Humains, bons et mauvais.
"L’angoisse identitaire, écologique et économique réunies, ajoutées à la fin des démarcations idéologiques des partis et au syndrome de l’an 2’000 fait plonger l’occident dans le marasme."
Pour rappel, on notera juste au passage que nous sommes déjà (ET OUI!) ... en 2013.
"Faire un 4e Reich, peut-être, quand l’épuisement émotionnel fera place au désir de sauveur?"
Celle-là, c'est juste pour le plaisir de signaler que selon une étude il y a 4% de néo-nazis en Suisse.
"L’ennemi à terme c’est la décroissance des ressources énergétiques."
La voiture à pile à combustion est déjà disponible, Honda et Chevrolet ...
Vous parlez de trois ennemis.
Voyons un peu cela ...
Essayons de mettre en une équation mathématique trois ennemis, sans tenir compte d'une immensité de liaisons entre eux, sans quoi, toute la puissance de calcul mondiale des ordinateurs en marche n'y arriveront pas.
Le Monde était coupé en deux, il n'y a pas si longtemps.
Pas contents, les deux ont aidés et poussés à la naissance d'un troisième "bloc", voire entité.
Sachant que les trois ont un but commun, que l'addition de deux ne peut rien contre le troisième, quelle serait la solution ?
Dans l'Idéal, certainement il y a une Solution, c'est basique.
Mais ... dans la Réalité ...
Pour plus d'informations, regarder l'émission "Le dessous des cartes" sur France 5 me semble un premier passage obligé.
http://ddc.arte.tv/
@V. Dimitrescu
Super documentaire ! Cette émission est toujours très intéressante et en l'occurrence, elle est en lien direct avec le sujet du billet d'hommelibre.
Si vous m'avez lue plus haut, vous savez que je suis dans la mouvance exposée par cette émission ...
Je n'ai pas les compétences pour entrer en discussion sur les origines du réchauffement climatique, de la disparition de la couche d'ozone etc.
Pour aller vite et pour éviter tous les anathèmes: admettons que tout cela soit d'origine naturelle et que l'homme n'y est pour rien.
Nous devrons malgré tout faire avec, trouver des solutions.
C'est cela que je voulais dire, plus haut, lorsque je parlais de la conscience de notre finitude.
Si on anticipe les problèmes, on peut en atténuer la portée.
"les suite de l'empire romain ne sont pas pires à ce qu'il y avait avant"
Je pense que si, justement, du moins pour la période de la prise du pouvoir par la religion dont j'ai évoqué les conséquences.
"Les mécanismes de pouvoir excessif sont anciens, sait-on même ce qui les a générés?"
Si vous adoptez, à votre tour, une perspective non su déclin, mais de l'éternel retour, rien à redire, l'expansion de l'Islam ne serait probablement pas pire que celle du Christianisme dans ses quelques centaines premières années, à moins que sa Vérité soit telle qu'elle puisse accomplir ce que d'autres désirs d'Empires éternels n'ont pas réussi.
C'est simplement le passage par ces quelques siècles d'obscurité théocratique que certains d'entre nous s'efforcent d'éviter, en montrant d'une part les quelques monstruosités que l'Islam véhicule avec lui, et pointant du doigt l'évolution qu'elle devrait accomplir pour que nos craintes ne soient plus fondées.
Pour faire contrepoids aux Ramadan et Ouardiri, on peut déjà écouter l'Islamologue et psychanalyste dont le nom m'échappe pour le moment, et son désir que s'instaure un "Islam des lumières", ainsi que probablement des gens comme Rushdie et les autres condamnés à mort par les ayatollahs.
Vous persistez avec une certaine joie dans votre comparaison entre Onfray et Bellemare, ce qui me déçoit personnellement beaucoup. A l'époque des "Nouveaux philosophes", qui ont inauguré une longue série de "nouveaux" dont les Français sont friands, il y a eu un véritable phénomène de mode, initié et amplifié par la radio et la télévision. Aucun de ces nouveaux n'a, à ce que je sache, produit une nouvelle philosophie (pour autant que cela ait quelque valeur en soi) et la France a continué à ronronner tranquillement dans son ignorance de la philosophie allemande et anglo-saxonne.
J'oubliais l'apport essentiel de B.H.L., un des premiers à démontrer que l'on peut riche et faire la une des journaux pour autre chose que la la prise de possession de défuntes entreprises commerciales ou financières (comme le futur ministre socialiste Tapie). Ah, et aussi la coupe de cheveux de l'autre, tombé dans l'oubli plus rapidement et dont les ouvrages, s'il y en a eu, ont eu infiniment moins de succès que les émissions de Guy Lux, pour reprendre une comparaison que vous trouverez peut-être éclairante.
J'ai essayé de montrer en quoi Michel Onfray avait du mérite, en quoi il pouvait se distinguer de ceux à qui je viens de faire allusion, en quoi il fait un travail dont le premier but n'est pas de se faire adorer par les médias pour une partie de la population qui souvent adore ce que ceux-là leur offrent. Je clos le chapitre sur les deux sujets.
Bonne chance à vous.
@ Calendula
Merci.
Si on veut tenir compte de ce seul élément, la finitude, il n'y a donc plus aucun débat possible.
En se disant simplement que le Soleil a lui aussi une Migros-Data, une date de fin, nous arrivons à une conclusion vieille de quelques milliers d'années, d'origine latine.
CARPE DIEM
P.S.
"la France a continué à ronronner tranquillement dans son ignorance de la philosophie allemande et anglo-saxonne."
Il faut évidemment exclure de ette remarque Jacques Bouveresse, dont la passion pour la difficulté, l'exactitude et le détail lui a permis de se plonger dans ces philosophies, notamment mais pas exclusivement celles du langage et de faire plus, à propos de Wittgenstein, que de citer son nom pour se tirer d'affaire dans certaines difficultés. Pour ceux que cela intéresse, je me permets d'attirer leur attention sur les critique de ce dernier face à l'ouvre de Freud et de Frazer, pour rester dans des domaines relativement abordables.
Ma remarque sur B.H.L. est à la fois une louange, car on ne peut que se réjouir que quelqu'un d'aussi riche consacre sa vie à la philosophie plutôt qu'aux affaires, et une forme de sarcasme envers quelqu'un, qu'il soit riche ou pauvre, tellement imbu de sa propre importance tout en se voulant philosophe. Il faut bien dire qu'il ne peut probablement jouer de cette attitude que parce qu'il oeuvre en France, le type d'intellectuel à la mode ne pouvant prospérer que dans ce pays.
@ Grand-Mère : J'ai tiré des références, historiques notamment, des conversations d'Onfray, que je prends pour un homme sincère et érudit et non pour quelqu'un qui se vend et vend n'importe quoi à la télévision, comme vous le laissez entendre.
Vous devriez lire le livre de Michael Paraire sur Onfray où il est question d'imposture intellectuelle. Onfray ment à longueur de conférences et de livres. C'est quelqu'un qui ne s'est jamais remis de son séjour en internat chez les Pères salésiens. Homme Libre a raison sur le point que vous mentionnez, mais il a tort: ce n'est pas un homme de gauche, il se définit comme un capitaliste libertaire (sic). En fait un réactionnaire à l'image de son maître Nietzsche. Lisez donc Paraire. L'idée du déclin est une idée de droite. De cette droite qui est au pouvoir partout en Europe.
Bellemare lui au moins n'est pas prétentieux. Tandis que l'ego d'Onfray... faites donc une recherche de vidéo sur "Onfray Paraire", pour voir que le premier délaisse sa compagne atteinte d'un cancer pour se faire admirer et acclamer, et comment il se débarrasse de Paraire, ne supportant aucunement la moindre contradiction fondée et documentée.
@Charles Martel
Merci pour cette référence au compte-rendu de Jean-Guillaume Lanuque sur l'ouvrage de Paraire, qui a du moins le mérite, si vraiment je suis naïf au point de m'être laissé berner sur la personnalité d'Onfray et certaines de ses idées, de n'être pas critique à sens unique.
P. S. Si vous utilisez un pseudo, je le trouve original, si c'est véritablement votre nom, vous n'avez pas de chance, étant donné son choix par un groupe aussi extrémiste que ceux qu'il dénonce. Mais peut-être me trompé-je aussi à ce sujet.
Passionnante et riche réflexion. Merci, John!