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Cannabis: vers la fin de la prohibition?

C’est fait dans le Colorado. Depuis hier le cannabis est en vente libre dans des boutiques spécialisées. Il faut avoir au moins 21 ans et la vente est limitée à 28 gramme à chaque visite.

cannabis,colorado,prohibition,liberté,dépenalisation,alcoolLe cannabis fait encore polémique dans de nombreux pays et milieux. Faut-il vendre une substance psychotrope de plus? Au nom de la santé des gens, beaucoup s’y opposent. Mais la santé n’est pas un argument suffisant dans la mesure où l’on autorise diverses substances dont l’effet sanitaire peut être particulièrement désastreux. L’alcool bien sûr, mais aussi le sucre présent un peu partout, le tabac, etc.



La prohibition du cannabis a donné des résultats désastreux. Elle n’a rien empêché et a permis à des réseaux criminels de proliférer. J’ai déjà développé ce sujet ici. Au Colorado l’argent alimentera désormais les caisses de l’Etat plutôt que le train de vie des dealers. La qualité sera également surveillée.


Le Colorado fera-t-il exemple? Dans certains états des USA, probablement. Le fédéralisme autorise à disposer d’une loi régionale sans consensus national. Par contre l’Europe traîne les pieds. Nous verrons si les députés genevois se rangeront au respect de la liberté individuelle, puisqu’ils doivent étudier un projet allant dans le sens de la dépénalisation.



La France est incohérente de longue date, toutes tendances politiques confondues. Ultralibérale sur certains thèmes de société elle estcannabis,colorado,prohibition,liberté,dépenalisation,alcool gravement autoritaire sur d’autres. Et n’attendons pas de François Hollande le courage de mettre fin à la prohibition. Le mariage gay, c’était le tapis rouge à côté de cela. L’opportunisme électoral a ses limites.



La fin de la prohibition dépend de deux réflexions: la première en constate l’échec et refuse de continuer à faire vivre des mafias. La diabolisation ne sert qu’à alimenter la peur de ceux qui ne consomment pas. Elle est inutile est excessive.



La deuxième est de laisser faire la liberté individuelle. L’Etat n’a pas à traiter les citoyens comme des enfants dans la mesure où leur mode de vie ne porte préjudice à personne. Il faut accepter de vivre dans une société qui comporte des risques et où la conscience de ses propres actes doit, dans certains domaines, primer sur la volonté d’Etat.



La libéralisation doit tenir compte des mineurs, qui ne seront pas autorisés à consommer. Alcool, cannabis: il faut être majeur et présenter un taux zéro de THC dans la conduite de véhicules. Par ailleurs, fumer modérément s’apprend, comme boire modérément. Ayant moi-même fumé à une période de ma vie, je sais que l'on peut le faire sans excès et en gardant son allant. L’argent encaissé par l’Etat devrait dès lors servir à payer des campagnes préventives intelligentes.



La fin de la prohibition adviendra tôt ou tard. Plus vite ce sera, moins les mafias s’enrichiront. J’entends la polémique et les craintes de certains. Mais une vraie politique libérale doit aller dans ce sens avec lucidité et intelligence.


Image 1: Boulder, Colorado, réunion universitaire pour le cannabis.

Catégories : Liberté, Politique 4 commentaires

Commentaires

  • Maintenant que le cannabis est enfin nuisible, vu sa concentration en THC, les gouvernements vont enfin le légaliser, si les multinationale de la fumette légale ne sont pas derrière des lobbies politiques je me les coupes !!

  • "si les multinationale de la fumette légale ne sont pas derrière des lobbies politiques je me les coupes !!" Visiblement, mieux vaut fumer du pot que la moquette de mauvaise qualité...
    Assez d'accord avec vous, HL. Cela dit, reste le problème des autres drogues, nettement plus dures : héroïne, cocaïne, amphétamines, ecstasy et autres GHB...et les mafias qui vont avec.

    Et à part cela, il me semble qu'il y a un antagonisme cannabis - alcool, sur à peu près tous les plans. Vous ne le mentionnez pas, mais cela ne saurait rester sans conséquence. Les urbains pro-fumette vont-ils encore plus nous faire chier, avec leurs loups, leur lex Weber et leurs déchets partout dans nos champs, nous les ruraux sains d'esprit et de corps qui apprécions un petit coup de blanc ou de rouge ?

  • D'accord avec vous sur cet antagonisme Géo. J'espère que l'on n'en fera pas un fromage... quoique, avec un verre de rouge... :-)

  • Pour les autres drogues, je suis plus perplexe. La liberté individuelle devrait prévaloir, mais jusqu'à quel point? Je n'ai pas de réponse. Je ferais dépendre la disposition légale de l'impact social ou criminel généré: par exemple la morphine conduit parfois à une délinquance pour payer ses doses. Mais voir un humain se dégrader est aussi impactant sur la société: économiquement, moralement. Question difficile.

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