Un peu d’humour aujourd’hui. A savoir l’imitation de François Hollande par Laurent Gerra dans l’émission de Michel Drucker Le Grand Show, en septembre 2013. Il aurait pu pousser plus loin mais on reconnaît bien Normal 1er (vidéo en fin de billet).
En seconde vidéo, l’écrivain Jean d’Ormesson interviewé récemment sur la chaîne info LCI. Celle-ci n’est pas drôle: elle souligne l’incohérence de la majorité actuelle. Comme monsieur d’Ormesson le souligne, la cohabitation des Verts et du parti socialiste est conflictuelle par la nature même des doctrines politiques. Nucléaire, croissance, progrès, environnement, taxes, guerre, les points d’opposition sont nombreux et sévères.
Le nucléaire en premier. Sur ce point le gouvernement de François Hollande semble plus enclin à maintenir le statut quo qu’à lancer un vaste mouvement vers les énergies de substitution. La place du nucléaire est fondamentale pour maintenir une part d’indépendance énergétique au pays. De plus la technologie nucléaire française s’exporte et rapport. De nouvelles filières sont étudiées pour migrer vers un nucléaire moins dangereux et avec un minimum de déchets. Abandonner cette option serait trahir le pays. Les Verts français ont d’ailleurs baissé leurs prétention sur cette question. Maintenir leurs portefeuilles ministériels doit rapporter plus d’avantages que leur cohérence doctrinale.
La notion de progrès n’est plus la même. Jean d’Ormesson affirme même qu’aujourd’hui le progrès est de droite, idée que je partage. L’innovation, la réduction des émissions polluantes, les technologies durables, sont le fait des entreprises et non de l’Etat, encore moins de la gauche.
Les Verts se veulent historiquement pacifistes, Hollande est un va-t-en guerre. Les Verts veulent une écotaxe, les socialistes l’abandonnent sous la pression de la rue. Enfin, les annonces récentes de Hollande en faveur de la réduction des charges des entreprises est au fond la politique préconisée par le Medef, soit la droite patronale. Les Verts et le PS ne se rejoignent au fond que sur quelques thèmes sociétaux mineurs comme le féminisme et le mariage homo, ou la croyance en la théologie gender. Le soutien à l’Etat puissant et centralisateur, dévoreur de ressources financières, semble aussi les rapprocher. On peut également constater le peu d'écho et d'utilisation politique du dernier rapport du Giec sur le climat. Une telle convergence dans la discrétion ne peut être le fait du hasard.
Mais écoutons-les: Laurent Gerra et Jean d’Ormesson.
Laurent Gerra:
Jean D’Ormesson:
Commentaires
L'innovation est le fait majoritairement de salariés, ingénieurs salariés pour la plupart dont les salaires sont en France minables. Et quand ils sont à l'origine d'un brevet juteux, ils ne reçoivent aucune rémunération complémentaire proportionnelle au chiffre d'affaire généré. Donc globalement, les rémunérations des ingénieurs inventeurs salariés n'est pas motivante et pousse à aller ailleurs, Allemagne, Suisse, USA, Scandinavie...
Ce que j'ai fait.
Vous avez raison pli. Mais au travers des salariés-inventeurs c'est l'entreprise qui met en place le cadre de recherche, les fonds et la perspective.
La rémunération du salarié-inventeur est un point fréquent de litige à ce que j'ai entendu. Il y a un équilibre à trouver entre la légitime prévalence de l'entreprise puisqu'elle met les conditions à disposition, et l'intéressement de l'inventeur que l'entreprise a tout intérêt à garder auprès d'elle.
Est-ce une question de culture d'entreprise qui différencie la France des autres pays que vous citez? Ou de culture tout court, l'aspect centralisateur et pyramidal du pouvoir pouvant être le même au sein de l'Etat et de l'entreprise?
En France les dirigeants d'entreprises s'opposent à l'application des lois, quitte à payer très cher des avocats, dans ce domaine et risquer de perdre plus qu'en respectant les lois. Ils ont l'oreille de l'état français qui s'oppose à toute amélioration de la situation des inventeurs salariés en faisant la sourde oreille aux revendications de ces derniers.
Ici un bon résumé :
http://www.inventionsalarie.com/index.php?p=1_1_Accueil-Objectifs
Pli@ Mais serait-ce différent dans les pays que vous citez ? Le concepteur des capsules Nespresso a quitté Nestlé et ouvert sa propre boîte...
Et il y a pire que la France : Kalashnikov est mort plutôt pauvre malgré le succès mondial de sa création. (pauvre mais penché en avant par le poids des médailles...)
A propos de la vidée de d'Ormesson :
Du Figaro magazine du 10/11/2012, chronique de Philippe Bouvard :
"Idée de film inspirée par le succès des "Intouchables" : un notable de province a engagé un vieux copain pour l'aider à piloter le char de l'Etat où il a pris place à la suite des incartades sexuelles du favori des sondages. Le copain, plein de bonne volonté mais sans expérience, enclenche la marche arrière à tout propos, se trompe de route et peine à interpréter les indications fournies par le tableau de bord. Titre : "Incapables"