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9 février: ni xénophile ni xénophobe

L’initiative UDC a le mérite de faire débattre ouvertement d’une situation dont on ne sait pas qui la maîtrise. En effet le citoyen de base n’a pas le contrôle sur les échanges de population entre son pays et ses voisins. Il admet tacitement que les choses se passent bien, mais il n’en sait rien.

suisse,immigration,initiative,udc,9 février,L’argument moral contre l'initiative est l’accusation de xénophobie. Cette accusation est dérangeante. Elle introduit un bien et un mal dans une question qui est économique et structurelle. Un pays ne peut-il gouverner ses échanges selon sa propre volonté? Je pense qu’il le peut et le doit. Tant qu’il y a des frontières chaque administration nationale est responsable du territoire dont elle a la charge. Elle évalue les besoins et possibilités en emplois, en infrastructures et en capacité culturelle d’intégration.

Au nom du libéralisme je devrais refuser d’emblée l’initiative. La libre circulation des personnes en Europe est une belle liberté. Et comme cela se fait déjà à l’intérieur des frontières, il est assez évident que les populations cherchent en Europe les régions et les pays où il y a du travail. Tout le monde n’a pas vocation à élever des chèvres dans les Carpates. 

Il me paraît raisonnable de n'accueillir que le nombre de personnes qui peuvent être nourries, logées, et qui auront un travail sans prendre celui des autochtones. Sur ces questions je me réfère toujours à l’exemple d’une maison ou d’un appartement. Là où j’habite j’ai la liberté de recevoir qui je veux. Je suis responsable de mon habitation, envers la loi, le propriétaire, ma famille, les voisins, l’Etat.

Si je souhaite partager mon repas avec un affamé libre à moi. Mais combien d’affamés pourrai-je recevoir en même temps? Le nombre est forcément limité. C’est ce que je comprends de l’initiative de l’UDC: maîtrisons le nombre de personnes que le pays peut accueillir. Sur le principe je suis d’accord. On ne peut s’ouvrir à son propre préjudice, ni donner au visiteur les mêmes droits que soi dans sa propre maison. On ne peut donner sa maison et son garde-manger et devenir soi-même un SDF et un affamé. Cela n’aurait aucun sens, le problème ne serait que déplacé. Egoïsme? Oui, probablement. Mais égoïsme nécessaire. J’ai compris par expérience que l’on ne gagne qu’un peu de paix à court terme quand on ferme les yeux sur ce qui se passe dans sa maison, ou quand on donne tout sans réfléchir.

Donc j’évacue le mauvais argument de xénophobie sans porter au nues la xénophilie. Les étrangères sont belles, dit une chanson. Mais rien ne m’oblige à les accueillir toutes. Il reste dès lors les raisons économiques.

Et là, je n’en sais rien. J’ai beau m’informer je n’arrive pas à avoir un avis trempé. Les arguments opposés sont tous argumentés, je ne sais pas quel est le plus juste et je n’arrive pas à anticiper les conséquences d’un vote ou de l’autre sur l’avenir. Je constate que la libre circulation n’a pas vampirisé la Suisse et que celle-ci se porte plutôt bien. Mais jusqu’où cette libre circulation est-elle possible sans mettre les autochtones en péril économique et culturel?

Ce serait plus simple s’il suffisait de voter pour une raison morale, et d’appliquer la consigne donnée par un chef de file de parti. Mais n’étant ni xénophobe ni xénophile, ni affilié à un parti, je n’ai pas cette porte de sortie. Je vais relire les arguments, et tenter d’y voir clair avant le 9 février. Pour le moment j'ai plus de questions que de réponses.

Catégories : Politique 1 commentaire

Commentaires

  • "Mais jusqu’où cette libre circulation est-elle possible sans mettre les autochtones en péril économique et culturel?"
    Combien d'occasions aurons-nous pour nous exprimer sur ce sujet après le 9 février et Ecopop ?

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