Il y a de la bagarre dans l’air! Jusque là j’ignorais qui est Rémy Gaillard, quand j’ai découvert la vidéo qu’il a posté et qui a fait plus de 3 millions de vues. Rémy Gaillard est un humoriste. La vidéo qu’il a postée, intitulée «Free sex», est provocatrice et éventuellement amusante. Ce n’est pas mon humour mais chacun le sien.

Cette vidéo, visible en fin de billet, est une série d’actes sexuels grossièrement mimés en trompe-l’oeil comme s’il s’accouplait dans la rue avec des inconnues qui ne s’en rendent pas compte immédiatement. Quand elles réalisent le va-et-vient du monsieur, elles sont plutôt surprises. Elles ne comprennent pas immédiatement qu’une caméra filme comme s’ils étaient accouplés. Apparemment elles ne lui en veulent pas puisqu’elles ont accepté de passer sur la vidéo.

Evidemment c’est gros. C’est la scène de La Guerre du Feu au XXIe siècle. On pensait pourtant en avoir vu plus à Woodstock. Aujourd’hui une vidéo vaguement cul fait le buzz. On se contente de peu. Toutefois certaines femmes n’ont pas aimé la plaisanterie et ont accusé l’humoriste de soutenir la culture du viol et du harcèlement. On sait que les féministes n'ont pas d'humour, mais là...

Audrey Pulvar, journaliste, a même traité le Gaillard de «sombre c******». Elle était fâchée, l’Audrey! Elle affirme que c’est ce que subissent des milliers de jeunes femmes tous les jours dans les transports en communs et un peu partout. A l’écouter c’est habituel. (Je regarde beaucoup les comportements des gens en public: je n’ai rien vu de tel, ce qui ne signifie pas que cela n’existe pas mais que c’est probablement beaucoup moins fréquent qu’elle ne le dit). Et même Roselyne Bachelot a s’y est mise, ajoutant: «C’est absolument abject, c’est un viol, le mot n’est pas trop fort». Elle a peur de rien la Roselyne. Dommage, ce serait sympa de l’entendre une fois réfléchir.

Perso je trouve bien regrettable les accusations contre le Gaillard. On croit retourner au XIXe siècle. D’abord c’est un gag de potache, qu’il fait même à un agent de police homme (en fin de vidéo)! D’autre part il n’existe pas de «culture du viol», qui laisserait entendre que ce crime ferait partie de la psychologie masculine comme la bave fait partie de l’escargot. Non, il n’existe pas de culture du viol, seulement des crimes commis par des malades ou des asociaux, mettant à profit soit une plus grande force physique soit des circonstances facilitantes. Non, tous les hommes qui se promènent la nuit dans des rues sombres ne sont pas des violeurs potentiels - car c’est à cela que mène l’argument de culture du viol. Mais oui, beaucoup d’hommes regardent les fesses des femmes, comme les femmes regardent les fesses des hommes.

Si l’on ne laisse plus aucune marge à la déconnade l’ambiance va devenir sanglante. Et en symétrie on devrait incarcérer et condamner quelques chanteuses pour ados pour harcèlement sexuel des hommes et incitation au viol. Pourquoi pas? Miley Cyrrus par exemple, qui non seulement essaie de faire chanter son vagin en public (vidéo 2), mais aussi le caresse, ou boit de l’eau et recrache sur le public (qui crie de bonheur). Rémy Gaillard fait ringard à côté de ça.


Rémy, le Gaillard, a répondu à Audrey Pulvar:

«100% des femmes présentes dans la vidéo (...) ont accepté sa diffusion. (...) Merci, donc, de laisser à ces femmes le droit de penser, le droit de disposer de leur image comme elles l'entendent. Merci de respecter leur libre-arbitre, leur liberté, leur humour et... Leur joie de vivre. (...) Y a t-il une pensée unique pour la femme ? Est-ce que toutes les femmes sont obligées de s'offusquer ? Est-ce que certaines ont, quand même, le droit de rire ? Pourquoi pour illustrer leurs articles, les médias ne capturent pas l'instant ou je simule un acte sexuel avec le policier : parce que c'est un homme ? Parce que la thèse de 'la violence contre les femmes ne marcherait plus?»

Ça, c’est sûr qu’avec un policier, cela n’alimentera pas les caisses d’Osez le féminisme... Aux dernières nouvelles, Rémy Gaillard envisagerait de déposer plainte contre les (pas) drôles de dames. Ça ne rigole plus.