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Autres moeurs: la drague féminine

Cette fois une femme fait les avances. C’est une mise en scène. Caméra cachée, elle aborde des hommes pour leur demander une gâterie, un tour chez elle, un...vous voyez? Son but: montrer en l’inversant ce que peut faire ressentir la drague masculine. L’idée d’inverser les rôles est souvent intéressante. Surtout qu’elle n’est pas vraiment dans les moeurs. Enfin, pas de la même manière.

hommes,femmes,drague,humour,séduction,sexy,rôles,Ici elle inspire quelques remarques. La dame, Leah Green de son nom, a délibérément mis le paquet et fait dans le lourd (vidéo en fin de billet). Ou le très direct. Propositions sans détour - ou très peu, regards appuyés, vocabulaire supposé masculin, pour voir si l’un de ses sucres d'orge potentiels va craquer. Et bien aucun de ceux qu’elle montre n’a craqué! Tous ont décliné gentiment et poliment l'invitation.

L’un doit rentrer à la maison, l’autre ne comprend pas l’invite, un autre pense que ce n’est pas une bonne idée. Pas un pour sauter sur tout ce qui bouge. Ciel, les hommes vont y perdre leur réputation de baiseurs mécaniques et de trompeurs d’épouses compulsifs...

Première remarque: pas un seul pour envoyer paître la dame sans ménagements. Les hommes sont des gentlemen. Pas comme certaines qui, parce que draguées, vous envoient une bordée à faire accoucher prématurément une femelle hippopotame.

Autre remarque: les hommes ne se sentent pas plus valorisés par la drague féminine que l’inverse. Du moins par une drague lourde. Il faut remarquer que Leah Green a pris des manières que tous les hommes ne sont pas prêts à reproduire. La drague lourde, les provocations sexuelles directes, sont à mon avis le fait d’une minorité d’hommes. Le comportement est voyant mais pas si répandu. Les hommes ne sont pas tous des cochons, contrairement à ce que laisse entendre le fait de prendre cette forme de drague comme représentative de la gent masculine.hommes,femmes,drague,humour,séduction,sexy,rôles,

Troisième remarque: la dame aurait pu faire comme d’autres hommes: procéder par touches plus légères, tenir une porte, échanger quelques mots complices, et voir s’il y a une réponse. Parce qu’un homme qui vous dit que vous avez les plus beaux seins de la plage c’est comme une femme qui apprécie le moulage de votre sexe dans le maillot: pas très appétissant. Mais enfin, narcissisme aidant, certains et certaines doivent boire du petit lait en entendant ces apostrophes rugueuses.

Quatrième remarque: aussi intéressante soit-elle, et Leah Green a bien fait les choses, cette inversion est peu réaliste. Car hommes et femmes ne sont pas symétriques. L’homme frappe à la porte et la femme l’ouvre. L’homme pousse et la femme inspire. Une femme trop directe, cela ne marche pas vraiment, ou occasionnellement et avec quelques hommes. Mais à mon avis on ne peut en faire un standard. Il serait intéressant de savoir comment cette jeune femme a vécu le fait d'être aussi exposée et d'essuyer ces refus. Elle découvre ce que c'est d'être un homme.

La drague féminine existe pourtant. On pourrait d’ailleurs là aussi inverser les rôles. Imaginons un homme en chemise très ouverte (équivalent du décolleté profond), en short mini (la minijupe), les yeux faits, parfumé, l’air ailleurs en frôlant une belle brune pendant son shopping, regardant furtivement le temps d’accrocher le regard puis laissant faire, remettant de la poudre bien ostensiblement dans le tram et tirant régulièrement sur son short, bref faisant tout ce qu’il faut pour attirer l’attention sur son corps sans être direct.

C’est en principe une drague parfaite: on invite sans le dire et on jette sans risque et sans un regard si, aux premiers mots, on découvre une Cruella dans celle que nous prenions pour une Mélusine. Et bien, cela pourrait ne pas marcher du tout. Car chacun a sa manière d'aborder l'autre selon des codes immémoriels et biologico-culturels. Je les pense liés à l'anatomie et à la représentation du corps que nos organes sexuels génèrent, mais aussi au mouvement qui aboutit au coït. Chacun son mystère, chacun sa magie, chacun son théâtre ou son émotion.

Enfin je n'appellerais pas cette drague dure du machisme. Le macho (qui signifie homme) n'est pas simplement un obsédé sans cervelle ni présence réelle à la femme.





Elle se comporte de maniere machiste avec les... par Gentside

Catégories : Humour, société 26 commentaires

Commentaires

  • @ hommelibre

    Si c'est vrai et si ça se généralise, la drague féminine franche et ouverte sera l'occasion extraordinaire pour les hommes dragués de pouvoir s'exprimer.

    Je me souviens l'avoir fait quand j'étais jeune. C'était un jeu à la fois amuant et sérieux, voire enrichissant pour moi comme pour le jeune homme dragué. le stade de la provoc corporelle et gestuelle passait très vite pour faire place à des questions-réponses et à des sujets fondamentaux comme le besoin de casser l'ordre et les valeurs pré-établis pour affirmer son "moi" distinct des autres, le droit à l'expression, à la fantaisie, la libre disposition de son look et de son corps, le goût pour ceci ou cela, les activités, les lectures, les musiques et les films préférés etc. Tout ce qui a de plus classique et de plus banal comme entre deux voisins de bourg.
    Et lorsqu'il y avait atome crochu, on devenait copains. C'était donc intéressant de pouvoir se faire des amis sans avoir à passer par un club de rencontre ou une association aux buts et activités bidon. Sans dépendre d'une amie ou d'un frangin pour faire connaissance avec un corniaud qu'on soupçonne d'être bêcheur ou idiot.
    D'ailleurs, il n'existait pas de clubs ou d'associations pour les jeunes, à part le scoutisme, les éclaireurs ou le survivalisme. Autrement, les chorales, l'église, les "surboom" à domicile ou le bal du village.
    Donc, prendre sur soi l'initiative d'approcher l'homme que l'on convoite, est une bonne résolution. C'est du direct, c'est blanc ou c'est noir, mais il n'y a pas d'intrigue ni de chantage. On apprend à essuyer des refus en présentant ses excuses avec courtoisie etc.

    Il y avait des chasseresses assidues et des chasseresses occasionnelles. Celles, nées dans une famille modeste, bien peintulurées et bien caricaturales au vestimentaire criard de mauvais goût. Elles aimaient Cloclo, Elwis Presley et Dalida. Elles affectionnaient les bars et les marchés de plein air. Et celles de bonne famille? Au look élégant jusqu'au bout des chaussures, un tantinet garçonnes, presque intimidantes, elles sentaient l'aisance, le fric, la bonne table et les spiritueux subtils, les littératures et les théâtres troublants, Barbara à certaines heures et Bob Dylan à d'autres. Elles couraient les grandes scènes et les brunches.

    Je ne m'étalerais pas davantage, le sujet mérite d'être creusé.
    En tout cas, je n'y entends aucune connotation péjorative le fait qu'une femme se mette à draguer. On devrait, toutes, y reprendre goût. Il est cependant conseillé de pratiquer un sport martial pour se protéger des fous.

    Une chose à laquelle il faut être attentif: se débarrasser ensuite de tout ce qui est inutile pour ne cultiver que ce que l'on aime vraiment avec l'esprit libre et aérien.

  • Sharon Stone ou bien plus près (2014) Nabilla aurait eu plus (+) de succès.

  • On dirait que vous n'avez jamais fait un tour en Afrique, HL...
    Parce que c'est une situation assez courante pour un homme blanc. Pour les mêmes raisons que les femmes blanches...

  • coucou Homme Libre,
    qu'est ce que c'est cette position lascive qu'il nous fait JCVD???
    pas très aware le mec, il aurait pu broder son slip et le faire tomber par inadvertance pour qu'on le ramasse,"tiens que vois je donc là, un slip brodé, jcrois qu'y a grand écart entre 2 arbres " mdrrr!!
    bah sinon on tombe en pamoison devant Braveheart!!!

    bonne journée, bizzzouxxx!!!

  • Géo,

    J'ai plus passé de temps dans des villages en Afrique que dans des villes. Peut-être y était-ce moins visible? Ou alors je ne me permettais pas de voir les relations avec les femmes africaines sous cet angle. Cela m'aurait paru irrévérencieux, voire dangereux, ne connaissant pas assez les moeurs traditionnelles.

  • Coucou Sarah,

    JCVD en slip brodé... MDR! Et négligemment tombé entre deux arbres... Ce serait beau comme deux camions. :-))

    Pour Braveheart: ouaip, comme vous!

    Bizzzouxxx!!! Bonne journée

  • @ Géo

    Les Africaines et Africains vous font du corps à corps, si elles ou ils sont repoussés, c'est un gros juron amical ou carrément agressif qui jaillit, c'est tout, et ça en reste là. Cela ne les empêche pas d'avoir de bonnes relations sociétales avec. Elles et ils ne s'en formalisent pas pour si peu.

    En Europe c'est différent. Il y a beaucoup trop de calcul sur le long terme entre les protagonistes. On dit que quand ils se regardent, ils se calculent. Il est particulièrement vrai pour les Français qui courent après tout signe de puissance et de richesses matérielles. C'est une inculcation de l'insidieuse visée patrimoniale familiale ancrée dans notre éducation chrétienne. Même non croyants, non obédients, le code social veut que celui qui propose s'engage durablement et inconditionnellement. C'est un véritable corset social qui vous interdit la spontanéité, les libres style, mode et esthétique de vie.

    Quand on a beaucoup d'autres choses à faire, on est rationnel, on opte pour la drague. Ainsi on sait le temps qu'on veut lui consacrer et quand et comment on veut le faire.
    Si on attend d'être draguée, on peut attendre longtemps et en plus, ce qui vient à vous est plutôt pauvre comme choix.

    On me dit qu'il y a du soleil à Genève, que le climat est tropical et qu'on y voit une explosion de fleurs partout. Profitez de ce privilège climatique pour draguer. Le femmes doivent être ravissantes en mini machin et les hommes superbes en débraillé étudié avec leurs dernières tennis-shoes... Si elles et ils n'ont pas tous le nez dans leur i-phone.

  • Beatrix, je confirme: les femmes sont ravissantes et le mini fleurit comme le magnolia. Mini forever!
    :-)

  • "On me dit qu'il y a du soleil à Genève" mais où êtes-vous donc ?
    Et ne vous en faites pas pour moi, j'ai assez bien compris les Africaines...

  • C'est tout de même révélateur.

    Oui les femmes en bavent et se font saoûler à tous les coins de rue.

    Seulement , cette femme reprend le code racaille.
    C'est comme l'autre vidéo made in france qui fait le buzz chez les féministes du monde entier en ce moment...

    Majorité opprimée.

    https://www.youtube.com/watch?v=kpfaza-Mw4I
    C'est habile : faire de la racaille une représentation de l'homme type.

    Et quand je dis racaille , je fais pas allusion à son origine , blanc comme beurs.

  • Le principal problème de la vidéo c'est que la femme fait sa démarche sur des hommes qui en toute probabilité n'ont jamais dragué une femme de manière osé et encore moins de manière vulgaire/agressive, il est même possible qu'il y ait des puceaux dans le tas.
    Sa vidéo aurait put être intéressante si elle faisait sa démarche sur la micro minorité d'hommes qui aborde de manière vulgaire/agressive.
    Mais peut être que la possibilité du oui de la part de ses hommes aurait fait tomber son idée a l'eau ....

  • @ Nemotyrannus:

    Le petit film d'Eleonor Pourriat est un contre-exemple de ce qu'elle voudrait démontrer.

    J'en avais fait une analyse il y a deux mois, ici:

    http://hommelibre.blog.tdg.ch/archive/2014/02/05/une-femme-la-nuit-252690.html

    En fait ce genre de renversement confirme bien plus les différences qu'il ne les abolit.

  • @ Géo

    Je suis à Axalp et je rentre du bois pour l'hiver prochain. J'ai scié et fendu deux stères aujourd'hui. Certes moins sexy le bucheronnage, mais beaucoup de plaisir à retrouver les oiseaux qui chantent à 6 heures du matin, un bon feu de cheminée après les labeurs et du temps pour la lecture. Aujourd'hui il a fait relativement sec AM 2°C/PM 8°C

  • "J'ai scié et fendu deux stères aujourd'hui." Fichtre...J'espère pour vous que ce n'était pas à la main. Axalp, c'est cet endroit où l'aviation suisse vient s'exercer au tir ?

  • Hier soir, vers 23h, j'ai entendu une émission sur France-Culture, sur les "Don Juan".
    J'étais en voiture et arrivée à la maison trop tôt (ou trop tard...) pour entendre l'intégralité.
    L'émission était faite de manière assez ludique et créative, avec des séquences de pièces de théâtre, qui pouvaient être du Marivaux ou peut-être du Molière. Il s'agissait d'interviews de séducteurs et séductrices qui ont du succès.
    On disait "Don Juan" et pas dragueur.
    Toutefois, j'ai appris qu'un bon dragueur devrait prendre 8 minutes pour faire connaissance avec la femme choisie et ensuite seulement passer à la drague à proprement parler. Le plus difficile est d'arriver à obtenir de pouvoir parler, d'entrer en communication pour ces 8 minutes préliminaires.

    Il y a drague et drague.
    J'ai souvent pensé que celle qui consistait à l'attaque directe, sans fioritures, n'était pas destinée à réellement aboutir.

  • Calendula@ "Il y a drague et drague." Et il y a des catégories de population qui ont des comportements complétement différents sur ce sujet, des réponses et des réactions à l'opposé les unes des autres...
    Quand vous donnez des chiffres comme " un bon dragueur devrait prendre 8 minutes pour faire connaissance avec la femme choisie", c'est vraisemblablement que le dragueur s'adresse à une personne de sa catégorie comportementale...
    Ce que vous confirmez par cette réflexion:
    "J'ai souvent pensé que celle qui consistait à l'attaque directe, sans fioritures, n'était pas destinée à réellement aboutir."
    Manifestement aucune chance de réussite, mais on tient à s'exprimer quand même. Les ouvriers qui creusent une tranchée à la pioche et sifflent la jolie minette qui passe (et qui rêve de Maserati et de champagne...)...

  • @Géo,
    Avec les 8 minutes, je ne "donne" rien de personnel, je rapporte :-)))
    Je me suis demandée sur le moment : pourquoi 8, plutôt que 9 ou 7 ?
    mais vous avez raison : les personnes qui espèrent arriver à leurs fins doivent trouver des stratégies gagnantes. Donc comprendre le fonctionnement de la personne choisie.
    Une femme a besoin qu'on lui parle. C'est élémentaire, cher Watson !

    Oui, l'image des ouvriers me parle, j'ai souvent vécu ça dans ma jeunesse, ça faisait partie des rituels. A présent, je ne peux pas dire que ça me manque, mais il m'arrive d'avoir des échanges juste sympas, soit verbaux soit visuels avec des hommes qui font ces travaux dont je serais bien incapable.
    C'est toujours très sympa.Ils ne pensent pas "qu'à ça" ;-)))

  • Calendula, d'accord avec ceci:

    "J'ai souvent pensé que celle qui consistait à l'attaque directe, sans fioritures, n'était pas destinée à réellement aboutir."

    Il y a des exceptions, tel Alain Soral qui avait à une période dragué toutes et tout le temps. De mémoire il s'agissait de drague assez directe. Il a été vacciné contre les râteaux! :-)

    Mais il y a des fois où cela marchait. Il peut donc y avoir des femmes (peu) preneuses de ce genre de comportement.
    Pour les 8 minutes, cela permet d'évaluer quelques lignes directrices, peut-être. Encore faut-il les avoir. Pas dans la rue, sauf exception.

    Je pense que l'on sait très vite si l'autre personne peut nous convenir, je dirais quelques instants. Après on échafaude ou on mentalise, et on se plante... ou pas!

  • Calendula@ Votre réponse indique que vous n'avez pas compris une seule des propositions que je faisais, et même pas un seul mot...Rien.
    Pourtant, à la lecture de mon commentaire, je me trouve assez clair.
    Dans le genre, c'est un râteau intégral au niveau de la compréhension et cela prouve que nous ne faisons pas partie de la même catégorie d'individus, et je ne parle pas d'hommes ou de femmes...

  • Géo, je ne comprends rien à votre dernier comm à Calendula.

  • Bonsoir Géo,

    Pas de chance ! On a passé à côte, pas de communication. Ou alors : êtes vous en train de nous donner une démonstration scripturale d'une situation qui n'aboutit pas !? ;-))))

    C'est bien la première fois depuis longtemps que je ne comprends pas un mot de français - mais j'aime bien les premières fois ! Même à 58 ans, on peut encore se faire surprendre par la nouveauté. Tout n'est donc pas perdu !

    Si je vous relis très très attentivement, en éliminant l'idée que la drague se passe entre hommes et femmes, vous feriez donc allusion au fait que le niveau social est prépondérant.
    "la même catégorie d'individus" - s'agit-il, pour vous, de niveaux d'études, de moyens financiers, d'inhibition religieuse ou d'origine géographique ? J'espère que la sensibilité politique n'entre pas en jeu dans la drague ...

  • Je pensais en vous lisant à la biographie de Casanova par Stefan Zweig: il y fait une comparaison entre Don Juan et Casanova. Je résume.

    Don Juan est une figure sombre et jalouse qui pense que la femme est pécheresse par nature et tente toutes les séductions pour la faire tomber. Son seul plaisir étant dans la dégradation d'une femme vertueuse, et non dans le plaisir physique. Casanova, lumineux et amoral se moque complètement de la soit-disant vertu et ne se plait que dans l'acte sexuel.
    Casanova n'est heureux que si la femme l'est aussi tandis que DJ, haaaa!

    Rien ne nous empêche de transposer ces deux illustres exemples au féminin, non?

  • "la même catégorie d'individus" - s'agit-il, pour vous, de niveaux d'études, de moyens financiers, d'inhibition religieuse ou d'origine géographique ?"
    Tout le monde à tout moment dans sa vie est-il ouvert à la drague de la part de tout le monde ? Non évidemment. Ni vous, ni moi, ni personne. Il faut tomber sur une personne qui non seulement vous plaise mais se sent en phase avec l'idée de rencontrer qqn. Et cela créé forcément des catégories.
    Et donc ce timing de 8 minutes n'a aucun sens. Ou il s'applique à une circonstance où les gens sont pré-selectionnés pour se rencontrer : une party, une discothèque etc...

    L'ouvrier dans sa tranchée échappe complétement à quelque catégorie que ce soit en sifflant une jolie fille. Ce n'est donc pas de la drague, c'est disons un geste anarchiste...

  • @Géo,
    Là, je comprends mieux. Il y a donc bien drague et drague.
    L'ouvrier sifflant ne cherche pas forcément à conclure, il cherche à faire un compliment sonore, qui sans être en paroles articulées, sera parfaitement compris. Ce n'est pas une tentative d'entrer en communication, mais une sorte de geste à sens unique. Une fantaisie.
    C'est une jolie façon de voir la chose.

    Les désormais célèbres "8 minutes" n'ont pas votre faveur. L'homme à succès de France Culture semblait trouver cela très important. C'était son truc, son arme fatale. Je dois le croire sur parole. Ce n'est pas la première fois que j'entends affirmer qu'une femme aime qu'on lui parle et j'avoue que personnellement, cela ne me semble pas faux.

    En Italie, dans ma jeunesse et donc les années 1970, les truc de beaucoup d'hommes croisés dans la rue était de lancer "deutsch? deutsch?" d'un air entendu.
    Il m'a fallu une petite semaine pour avoir l'explication de ce grand mystère, car j'ai pu interroger un étudiant italien, qui était juste calme et n'avait pas cet air allumé.
    Selon lui, des allemandes venaient, de façon nombreuse en Italie pour faire des rencontres galantes. C'est ce qu'on appelle du tourisme sexuel, mais dans ce cas-là, je pense que ça devait être malgré tout un système gagnant-gagnant. Les hommes avaient l'air très preneurs...
    Ainsi, toute jeune femme potentiellement allemande, se faisait facilement aborder avec des offres sérieuses de passage à l'acte. On était loin du sifflet anarchiste, c'était très insistant et surtout très répétitif, banal et donc totalement pas incitatif.
    Me retrouver à Genève, dans l'indifférence quasi totale, était soudainement très appréciable. Il est bien agréable de juste vivre et de vaquer à ses affaires en paix.

  • "dans l'indifférence quasi totale" Il ne s'agit vraisemblablement pas d'indifférence totale si les Italiens vous courraient après comme des mouches...
    Vous comprenez très vite dès vos plus jeunes années quand vous êtes un garçon que si vous arrivez devant une jolie fille avec les yeux exorbités et la langue pendante façon loup de Tex Avery, vous avez peu de chances de succès...

    L'histoire de l'Italie a évolué vers l'Afrique, au Kenya et au Sénégal. Un mécanicien allemand de Geomechanik, la boîte de forages avec laquelle j'ai pas mal travaillé, a voulu un jour boire un verre au Club méd au Cap Skirring après des semaines de brousse. Interdit, mais il a pu voir la scène suivante : un dancing avec plein de filles genre Claudia Schiffer dansant avec les plus beaux mâles de la région...
    La réputation de la dimension du sexe masculin africain a depuis longtemps remplacé le charme des latin lovers chez les femmes européennes qui ont de l'intérêt pour la chose. Et elles paient pour cela, même les Claudia Schiffer...

  • Oui, Colette, je pense bien qu'il y a aussi ces deux figures du côté des femmes. Pourquoi n'y en aurait-il pas?

    Je lis la description des deux comportements comme des éléments moraux. Vouloir le bien de l'autre, même sexuellement, démontre une bienveillance qui forme l'une des sources de la morale, dans le sens où cela va au-delà de la description d'une simple manière de fonctionner. Cette bienveillance dénote une intention, donc une organisation psychique articulée sur des valeurs - donc une morale.

    De même pour la forme de malveillance qu'on peut lire dans le comportement de Casanova: elle dénote une intention, dont l'élaboration psychique et l'application ressortent de la morale plus que de la distinction sexuée. Ce n'est pas parce que la femme est femme que Casanova la juge et lui inflige des souffrances morale, c'est parce qu'il la croit mauvaise. On pourrait y voir un argument sexiste puisque pour Casanova c'est l'ensemble des femmes qui subit son jugement. Mais le comportement de Don Juan montre que tous les hommes n'ont pas cette vision de toutes les femmes et que le sexisme est le produit du psychisme de Casanova.

    Ce qui, entre nous, met en cause la notion de sexisme: il ne devrait être considéré comme tel que s'il est partagé par l'ensemble des représentants d'un sexe. Enfin, ce serait une piste à explorer.


    On pourrait peut-être trouver dans le personnage mythologique de Phèdre un "reverse" de Casanova, bien que non symétrique. Je la mentionne pour la comparaison des comportements malveillants. Ici Phèdre considère que l'amour qu'elle porte au fils de son mari devrait être payé de retour. A défaut, elle l'accuse de viol. "Phèdre épouse Thésée, roi d'Athènes, qui au retour de Crète a abandonné sa sœur Ariane. Elle a avec lui deux fils, Démophon et Acamas. Tombée amoureuse de son beau-fils, Hippolyte (que Thésée a eu avec Antiope, la reine des Amazones), elle est repoussée par celui-ci. Par vengeance, elle accuse le jeune homme d'avoir cherché à la violenter. Furieux, Thésée implore aussitôt sur son fils la malédiction de Poséidon, qui lui doit trois vœux. Poséidon invoque un monstre sur le chemin d'Hippolyte. Effrayés, les chevaux s'emballent et le jeune homme périt écrasé par son char. Accablée de remords, Phèdre se suicide en buvant un poison et Thésée apprend trop tard le mensonge." (Wiki). Ici l'homme n'est pas considéré comme pécheur mais comme objet de désir devant se soumettre. L'insoumission lui vaut la mort à cause du dépit de Phèdre. Bien que cela ne soit pas explicite je n'exclus pas que Phèdre agisse ainsi en partie à cause de son mari Thésée, qui avait abandonné sa soeur pourtant promise, et qui avait tué sa mère. Passion amoureuse ou vengeance, ses sentiments finissent par primer sur la vie de l'autre et sur la morale.

    Un autre aspect vaudrait une exploration: Phèdre crée les conditions de la mort de l'autre sans le tuer elle-même, puis se suicide.


    Dans le mythe de Médée, elle tue elle-même mais avec encore une fois la vengeance à cause d'une passion dévorante mais trahie. Il y a dans ces deux cas un désir de posséder l'autre pour soi ou de le faire mourir en cas d'insoumission. A remarquer: Médée revue par la féministe allemande Christa Wolf est une victime exonérée de tout meurtre.

    A croire que le péché originel serait la distinction des sexes, qui oblige à reconnaître une participation égale bien que non symétrique des sexes dans la malveillance! :-))


    Les pattern fondamentaux de comportements moraux ne sont pas sexués. Les différences de rôles que je mentionne habituellement prennent leur origine dans la maternité et la défense du clan. C'est à la fois peu et beaucoup. Mais les sentiments, les grandes émotions et les intentions relationnelles sont partagées par tous les humains, à mon avis.

    Cette distinction entre DJ et C est très intéressante. Elle souligne combien le champ de la morale est vaste et contradictoire. L'organisation des moeurs est au-dessus des différences sexuées et des rôles sociaux. C'est un des éléments qui réunit les humains au-delà de leurs différences.

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