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Pakistan: 25 ans, enceinte, lapidée à mort

Les musulmans que j’ai connus, que ce soit en Tunisie, ou encore il y a trois ans à Fès au Maroc dans une famille merveilleuse où j’étais invité, n’ont rien à voir, de près ou de loin, avec la nouvelle dramatique rapportée par la presse de ce jour. Je reste convaincu qu’il y a plusieurs cultures en islam. Parfois ce que l’on attribue à l’islam n’est que l’inscription dans la religion de codes sociaux n’ayant rien de spirituels. 

pakistan,lapidation,farzana parveen,islam,musulman,doa,aswad,yézidi,honneur,Je suis parfois critique envers cette religion comme envers d’autres. Mais je ne rejette plus radicalement la religion. Il y a dans les religions une quête du sens en même temps qu’un rite fondateur d’identité. Cependant, en l’état, aucune appartenance religieuse ne pourrait satisfaire ma soif intérieure.

Si je mentionne l’islam c’est parce que cette religion admet malheureusement la lapidation comme un châtiment juste, comme la bible l’a anciennement admise. Toutefois on n’est ici plus dans la religion. Il s’agit de ce qui est désigné comme un «crime d’honneur».

On se demande quel est cet honneur assassin. Dans certaines cultures le groupe prime sur l’individu, à la différence de la culture occidentale.

C’est le cas ici. Farzana Parveen, 25 ans, enceinte,  a été lapidée à mort par sa famille à coups de briques. Le meurtre a été commis en présence de la police, qui n’a pas réagi. Le magazine l’Express rapporte une version que je mentionne sous réserve, car l’affaire semble plus compliquée.

«Après un accord initial, la famille de Farzana Parveen aurait exigé le versement d’une dot plus généreuse, ce que son époux, un homme de 45 ans, aurait refusé, selon la version de ce dernier. Le couple s’est marié malgré le refus final de la famille de Farzana, qui s’est sentie déshonorée par la jeune femme...»

 

De son côté le Midi Libre indique:

«La jeune femme se rendait en cour pour témoigner contre sa famille, qui avait accusé son mari de l'avoir "kidnappée", et ainsi déclaré aux magistrats qu'elle avait choisi d'épouser son Roméo prénommé Iqbal. "Nous sommes la cible de menaces depuis que nous sommes mariés", a déclaré mercredi Iqbal, joint par téléphone, depuis son village de Jaranwala où ont eu lieu les funérailles de la jeune femme. Mardi, alors que nous nous rendions au tribunal, une trentaine de personnes nous ont attaqués, dont le père de Farzana, ses frères et ses cousins", a déploré l'homme âgé de 45 ans...»

 

L’Express indique encore que l’époux a été arrêté:

«L’époux de Farzana Parveen, désormais veuf, a reconnu jeudi être le meurtrier de sa première femme, qu’il a étranglé il y a six ans pour pouvoir épouser Farzana. Le fils du couple avait à l’époque porté plainte contre son père. Mais après le versement du prix du sang - une somme de dédommagement - il lui avait pardonné».

 

Les mariages arrangés et les lois claniques existent depuis longtemps. L’histoire de Roméo et Juliette n’est rien d’autre que l’opposition de deux familles-clans qui refusent que leurs enfants s’aiment. On a le droit de considérer que l’union de deux clans ou de deux familles a des conséquences pour chacune d’elles. On a le droit de souhaiter que nos enfants suivent la transmission qu’on leur fait. Que l’autorité des parents n’est pas un vain mot. L’occident a renoncé à ces notions et a même renversé les valeurs. L’enfant est roi et en Suède il peut dénoncer ses parents à la justice s’il reçoit une fessée. 

Mais quelle que soit la culture, quel honneur y a-t-il à tuer sa fille?

Aucun.


Ce genre de culture du crime existe principalement dans des régions du monde où l'islam s'est développé. Mais il est aussi pratiqué dans des communautés n'ayant rien à voir avec l'islam. La lapidation de Doa Aswad, en 2007, m’avait inspiré la chanson ci-après. Doa n’était pas musulmane. Elle était Yézidi, une religion ancienne localisée dans les régions du nord de l’Irak et du Kurdistan.


L'honneur ne doit pas devenir une justification du meurtre.

 

Catégories : société 0 commentaire

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