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L’adieu au Concordia

Hôte bien malgré lui de l’île du Giglio, échoué, ventre mou, sur une plage bleue, fier de la belle allure que la mer lui donna, le grand navire est mort - mais il s’en est allé!

costa concordia,giglio,départ,mer,naufrage,Dans une fantaisie qui fut son Waterloo, un capitaine fou l’y avait déposé. La morne plaine, ici lagune de banlieue, lécha ce ventre humide et, goulue, l’avala.

 

Il y eut quelques morts emmerrés au tombeau. Il y eut les télés en pluie de caméras. Et ce corps de métal ayant fait tête-à-queue, énigmatique, taiseux, couché sur le côté, restait là, immobile, et repu, et rêvant.

 

costa concordia,giglio,départ,mer,naufrage,«O combien de marin, combien de capitaines» racontaient, tout brillants, les regards des enfants, cherchant au ras de l’eau un blanc mât de misaine, et quelques galets plats à lancer sur les flots vers le géant battu que la mer inonda.

 

Le capitaine fou est bien loin aujourd’hui. Il n’assistera pas au départ du géant tiré par de petits remorqueurs éblouis, que le chant des sirènes n’a pas emportés.

 

Les deux jets de l’adieu sont montés vers le ciel.

Lentement, comme une algue, ou comme un adagio, soutenu sur les flancs par de captives ailes, le Concordia s’en va vers l’étal du boucher.

 

 

Départ, jets et sirènes:


 

 

 

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