La scène se passe en Caroline du sud, dans la petite ville de Summerville. Appelée par le professeur, la police débarque dans un collège. Elle fouille le casier d’un étudiant de 16 ans, Alex Stone. Comme celui-ci semble s’énerver il est embarqué au poste. Avant d’être suspendu de cours pour une semaine. Quel est son crime?
Le professeur avait demandé aux élèves un travail d’imagination. Ceux-ci devaient écrire quelques lignes sur eux-mêmes, et de s’inventer un statut Facebook fictif et original. Alex Stone, gamin pourvu d’humour, a écrit: «J’ai tué le dinosaure domestique de mes voisins», et «J’ai acheté un pistolet pour m’acquitter de cette tâche». Le prof a jugé ces propos dangereux et a appelé la police.
Le fond
Mentionner un «dinosaure domestique» aurait dû éveiller le sens de l’humour du prof. Qui n’a vu que le danger supposé du garçon. Il semble même n’avoir posé aucune question sur cet étonnant statut fictif. L’élève n’a fait pourtant que répondre à la demande de l’enseignant.
Comment une affaire aussi insignifiante peut-elle prendre une telle proportion? Apparemment le mot «pistolet» a dérangé le prof et la police. Et l’énervement compréhensible du gosse a motivé les policiers à intervenir plus durement. Dans un pays où les tueries multiples à l’école défraient parfois la chronique, je peux imaginer dans quelle paranoïa vivent les responsables de classes ou d’établissement, ainsi que la police.
Mais enfin, il faut savoir qu’à 16 ans l’étudiant n’a pas l’âge légal pour acheter une arme, et la mention du «neighbor's pet dinosaur» aurait dû se poursuivre au minimum par une discussion avec le prof, ou avec les parents. Mais voilà, la peur l’a emporté. A Summerville il vaut mieux être lisse et raconter comment on a étranglé le dinosaure de ses voisins avant de le faire cuire. Au pire le prof appellera la SPA avant de se rappeler que les dino ont disparu depuis 65 millions d’années. Mais il ne faut surtout pas mentionner le mot pistolet - même si de nombreux adultes disposent d’une ou de plusieurs armes et si les série télévisées en banalisent l'usage.
L’humour, l’imagination, la fantaisie, peuvent être interprétés comme des délits. Enfin, Alex a eu son moment de célébrité. Il pourra bientôt écrire un livre. Idée de titre: «Recettes de cuisine à base de dinosaures domestiques» ou «Comment décapiter le T-Rex familial avec les dents».
Ah non, décapiter ça ne va pas en ce moment.
Commentaires
Doté quand même d'un humour un peu scabreux....! Avec tous les crimes dans les collèges par des jeunes qui se sont exprimés avant sur tweeter... les gens s'alarment et c'est normal!
Oui Patoucha, c'est pourquoi je le mentionne. Mais un problème subsiste: faut-il envoyer la police chaque fois qu'un enfant ou un ado joue aux gendarmes et aux voleurs, ou se prend pour un cowboy, ou fait "Pan" quand il est contrariée, etc?
Il va falloir trouver une autre manière de faire, ne pas surréagir. Difficile mais nécessaire si l'on ne veut pas générer de tels niveaux d'inhibition que le résultat sera le contraire de celui espéré. C'est la santé mentale d'une nation qui est en jeu.
Elle est là pour ça! En cas de drame, on ne pourra dire: "Mais où est la police?"
Il faudrait s'inquiéter surtout de la santé mentale de la Communauté internationale, l'ONU, de certains Présidents et leurs politiciens.
N'est-ce pas ce besoin d'être selfié en continue qui pousse de plus en plus de gosses à des gestes tragiques?
On en parle beaucoup c'est très bien de marquer le coup comme on dit chez nous mais quand on sait qu'on peut chercher à étrangler un locataire après avoir cherché à faire de même pour d'autres de simples femmes et que tout le monde fait dans son slip ^par peur sans doute,on comprend que de simples écoliers se prennent pour des durs
Surtout que nous avons un ciel qui peut donner des envies de meurtres mais comme on dit c'est pas parce que Mars donne des coups de butoir aux autres planètes qu'on est tous obligés de l'imiter et c'est cyclique en plus ,donc prévisible pour qui sait sentir les vents tourner ou sentir à distance les embrouilles arriver
On est de plus en plus et heureusement à sourire face à ces réseaux dits sociaux mais qui en définitive transforment les plus naifs en vrais animaux de foire
"Il faudrait s'inquiéter surtout de la santé mentale de la Communauté internationale, l'ONU, de certains Présidents et leurs politiciens."
Oui, c'est tout à fait exact, sur ce coup-là vous avez raison.