Voici trois affiches des neinsager au tunnel. Elles figurent sur le blog Bonny D. en complément à une présentation à la presse. Je les reproduis ci-dessous pour les commenter (cliquer pour agrandir). Elles m’inspirent trois argumentaires rationnels plus quelques idées iconoclastes. Par exemple ce que l'on n'aurait jamais dû faire à Genève, si l’on suit la logique du non au tunnel.
J’ai déjà posté sur la première affiche ici. Petit rappel et ajout de quelques points. D’abord les entrées ne ressembleront jamais à ces verrues. Rien ne sera visible sur la rade. Le projet décrit ici est clair et sans ambiguïté. Cette affiche est un pur mensonge destiné à effrayer les électeurs et à fausser le débat. Vilaine méthode dans le camp des réacs.
J’ajoute que Genève est devenue bien timorée, sous l’influence des forces autoproclamées «de progrès» - et qui sont aussi peu progressistes qu’un âne qui refuse d’avancer. Un peu d’audace, fichtre! Avec elles au pouvoir dans le passé on n’aurait jamais construit la cathédrale, bien trop chère. Je n’ai pas trouvé d’évaluation du coût de construction d'alors, mais j’ose à peine l’imaginer.
De même on n’aurait jamais dû mettre en place le jet d’eau, exemple typique du gaspillage d’énergie pour quelques touristes béats qui confondent la culture suisse avec les cloches de vaches vendues dans l’échoppe du Jardin anglais. Les khmers verts devrait s’insurger contre ce gaspillage permanent, exemple déplorable pour nos enfants à qui l’on apprend à fermer le robinet entre chaque rinçage de bouche. Ce jet d’eau qui se dresse tel un phallus orgueilleux n’est rien d’autre que l’expression de la puissance phallique machiste - ce qui est étonnant chez des protestants plutôt introvertis (bon, c’est du 2e degré, hein?). Même les premiers villages et constructions de l’antiquité ou du néolithique montraient déjà cette arrogance bien humaine à se développer et croître quand c’est possible. A cause de cela notre ville a toujours été un centre culturel, spirituel et commercial, ce qui a fait sa renommée, sa richesse et son malheur...
La deuxième affiche stigmatise les travaux et les gênes que générerait la construction du tunnel. La réfection du pont du Mont-Blanc, promise pour bientôt, sera pire - un merdier épouvantable: plus de circulation, saturation donc blocage de tous les autres ponts, crise de nerf permanente, image désastreuse pour le tourisme et les multinationales. Sans le tunnel ce sera l'enfer.
Pourquoi donc les réacs anti-tunnel sont-ils aussi taiseux sur ce point?
De plus, les travaux sur les quais seront bien sûr gênants mais organisés de manière à provoquer le moins de nuisances sur la fluidité du trafic. Il y a moyen d’étager les travaux. On construit aujourd’hui partout dans les villes moderne: des ponts, des tunnels, des super-tours. Cela n’empêche pas la vie de continuer. On n’aura donc pas 10 ans de travaux sur les quais, mais des tranches de temps organisées rationnellement.
Mais pour éviter les nuisances de grands travaux, et dans la logique réac, on n’aurait jamais dû construire la cathédrale dans la vieille-ville. D’une part elle occupe une belle place qui aurait pu devenir le Signal de Bougy du Xe siècle. D’autre part, les derniers grands travaux d'édification vers le XIIe siècle ont duré près de 100 ans. Quelles nuisances! Pfffuuu... Par chance aujourd’hui les travaux durent 2, 3, 5 ans.
Enfin le tunnel serait générateur de bouchons dans les rues adjacentes. La troisième affiche en rajoute. L’excès est amusant. Mais pas réaliste. Par exemple les petites rues des Eaux-Vives n’ont pas de lien particulier avec l’entrée ou la sortie du tunnel côté rive gauche.
Cela dit ce n'est pas impossible à certains moments. Il y aura probablement un temps d’adaptation, qui pourra être facilité par des mesures d’accompagnement afin de modifier les habitudes des usagers habituels.
Les lignes de circulation induites par le tunnel entre rive gauche et rive droite sont pertinentes. Hors Ceva et TPG le trafic automobile immédiat, entre Place des Eaux-Vives et Chantepoulet ou Gare (hypercentre, très réduit) empruntera le pont du Mont-Blanc ou la Coulouvrenière. Le deuxième cercle, soit une partie des travailleurs frontaliers et des habitants du reste du canton, prendra le tunnel. Les gens ne sont pas idiots, ils iront où cela circule, c'est leur intérêt. A beaucoup plus long terme (30, 40, 50 ans?), la traversée du Vengeron reliera les réseaux autoroutiers et déchargera le trafic Aéroport-Annemasse et international. Tout cela est complémentaire. Le tunnel n’a pas vocation à remplacer le futur pont. Il répond à un besoin local évident, si l’on admet que les gens ont le droit d’user de leur voiture.
Tout ce dispositif, tunnel compris, fera-t-il augmenter la circulation à Genève? L’Etat a déjà prévu une forte augmentation à l’horizon 2030, même sans tunnel. La limite de la croissance de Genève ne viendra pas du blocage de la mobilité, mais du manque d’espaces à bâtir tant pour les entreprises que les Organisations Internationales (OI) et les nouveaux résidents.
Au XVe siècle les voies terrestres de circulation et la mobilité ont été en partie la cause du développement des foires commerciales genevoises du Moyen-Âge et de la prospérité de la ville à l’époque. Si quelques bons opposants avaient détruit les voies de circulation, Genève serait restée tranquillement isolée du reste du monde.
Et puis on n’aurait jamais dû faire les terrasses fortifiées autour de la cathédrale: quels bouchons on a créé à l’époque! Pfffuuu...
Pour que Genève bouge: OUI AU TUNNEL le 28 septembre.
Plus d'information sur le site Rade-oui.
Commentaires
La 2ème affiche est tout de même criante de mauvaise foi...
car a-t-on déjà vu les antibagnoles compulsifs, qui représentent a priori le gros des rangs des opposants, s'offusquer des entraves à la circulation des véhicules privés ? Ça serait quand même une première !
Et puis, les trams et le CEVA, que ces mêmes milieux ont généralement soutenus à cor et à cri (et dont l'auteur de ces lignes ne remet d'ailleurs aucunement en cause l'utilité), ont été et seront encore générateurs de nuisances infiniment plus conséquentes... sans que cela ne soulève la moindre protestation de leur part, bien au contraire !
En voyageant p.ex. au Danemark, en Ecosse ou en Sicile, j'ai eu à faire des traversées en ferry. Ca marche comme sur des roulettes, c'est très efficace. A chaque fois, je me suis demandée, pourquoi on n'a rien de tel à Genève.
A mon humble avis, ce serait une solution rapide à mettre en oeuvre, même si le nombre de véhicules transportés n'est certes pas astronomique.
Une traversée depuis le bas de la Rampe de Vésenaz au Reposoir et une autre en direction de la région de la Perle du Lac, pour commencer.
Pour qui connaît la situation des routes d'Hermance et Thonon le matin dans le sens de la descente en ville (et l'inverse dès 17h), une traversée directe peut faire rêver.
En combinant le ferry avec des bus, on pourrait alléger une partie du trafic en direction du pont du Mt Blanc. Et simplement éliminer le besoin de voitures pour les personnes qui vont travailler en ville.
Je fais le trajet en sens inverse et constate que les gens sont prêts à rester plantés là, matin après matin, et de perdre un temps fou. Comme si c'était une fatalité.
Est-ce la place qui manque pour effectuer l'embarquement et le débarquement ? (Le bas de la rampe est un lieu très bruyant et passant, je verrais très bien une plate-forme qui déborde sur le lac.)
Mon idée doit être très farfelue, car je n'ai jamais entendu quelqu'un l'évoquer.
En effet une telle possibilité ne me semble pas avoir été étudiée et formulée par des ingénieurs. J'y vois plusieurs inconvénients. D'abord la durée: arrêt sur une aire assez grande, transbordement, navigation, débarquement.
Ensuite il faudrait de grands ferrys pour que cela vaille le coup: combien en faut-il pour réellement délester le quai, combien de véhicules à l'heure pourraient être transbordés?
Il y aurait aussi, peut-être, des problèmes de navigation: une file de ferrys coupant le lac compliquerait la navigation. Et le voyage serait rentable surtout dans un sens, j'imagine, d'où un coût probablement élevé. Qui plus est ils seraient grands: la vue sur le lac perdrait de sa profondeur.
Pour exemple la traversée Piombino-Ïle d'Elbe (35 min min. pour 10 km, plus embarquement-débarquement, 11,85€ pour une voiture et un passager). Les bateaux sont forcément grands ce qui suppose une importante aire portuaire.
www.iledelbe.net/arriver-se-deplacer/comment-arriver/ferries/
@hommelibre,
Merci de me répondre si sérieusement !
Le prix me semble être le moindre des problèmes, au vu des investissements nécessaires pour le tunnel et son péage. Si on accepte que des sponsors investissent dans le tunnel, pourquoi pas dans le bateau ?
Actuellement, la traversée Thonon-Lausanne pour un passager est de 15 FR dans un sens.(45 minutes). A Genève, ce serait bien plus court, donc moins cher et les abonnements sont certainement possibles.
Idéalement, je verrais le ferry surtout comme un moyen de transports d'usagers des bus-navette y menant.
A Istanbul, il y a un va-et-vient incessant, très efficace, mais chez nous il serait bien sûr de moindre envergure. De plus, le week-end, ça pourrait être relâche, pour ne pas perturber les plaisanciers.
Imaginez les actuels automobilistes de la rive gauche qui doivent se rendre sur la rive droite (et vice versa), descendant d'un arrêt de bus vers "la Tour carré" en bas de la rampe de Vésenaz et montant dans de grosses "Mouettes", qui traverseraient avec une cadence de 10 minutes aux heures de pointe. Sur l'autre rive, un bon réseau de bus-navettes, en direction des grands arrêts de bus de transbordement.
Le ferry pour voitures demande une infrastructure certes importante, mais moindre qu'un tunnel ou un pont. Il est indéniable que des ferrys ne remplaceraient pas un tunnel, mais délesteraient malgré tout les quais.
Nous sommes actuellement à la recherche d'une solution qui ne sera jamais parfaite, qui ne résoudra pas tous les problèmes. A mes yeux, une solution de traversée souple, comme des mouettes et des ferrys est la solution la plus rapide.
J'aime trop rouler en voiture pour être d'accord de poireauter et j'ai la chance de faire mon trajet professionnel, très atypique, dans de bonnes conditions. Ainsi, j'observe la situation depuis ma voiture qui bouge. La circulation n'a jamais été fluide, même dans les années 1970, mais se dégrade visiblement depuis environ dix ans.
La ligne du bus Hermance-Rive est bien fréquentée et ses cadences ont été beaucoup améliorées. Mais n'empêche : même le bus est bloqué le matin, car la route est très étroite et le trafic est terriblement dense(= trop de voitures, par rapport à la place disponible).
A moins que on n'encourage je-ne-sais-comment le co-voiturage massif.
Imaginez qu'au lieu d'une personne, il y en ait deux dans ces grosses cylindrées qui restent bloquées le matin dans de longues files. En supprimant, grosso modo, une voiture sur deux, on fluidifierait drôlement le trafic.
Depuis que les smartphones et les applis les plus incroyables existent, je trouve vraiment étonnant qu'on ne s'organise pas davantage. Il ne faut pas être un génie pour inventer des combines qui permettent à chacun de trouver sa chacune, sur un trajet donné, à toute heure. En étant identifié par un code, on n'est pas dans le cas de l'auto-stop classique, où on embarque des inconnus.
Ces opposants ont-ils voyagé dans leur vie? Je ne suis pas pour un tunnel mais pour un pont suspendu comme à New-York qui en compte plusieurs ou San-Francisco! De plus, je n'ai jamais vu des quais aussi laids, et je ne parle pas de la rue du Rhône, qui n'a plus rien de "prestigieux"! Genève est une ville toujours en travaux depuis des décennies!
La traversée de la rade avait été acceptée avant d'être remise en votation et refusée - la "ville" s'était mobilisée pour le non!
Une anecdote: Grobet, après son mandat, avait tenu ces propos à la TdG:"Qu'ils votent pour moi et ils l'auront leur rade"!
Excellent billet à placarder dans tout Genève pour dénoncer les mensonges de ceux qui se sont déjà mobilisés pour le NON de la traversée de la rade. Des votes récoltés même dans les Maisons de retraite.