Quelles caractéristiques définissent les allemands? Qu’est-ce qui les différencierait des autres nations européennes? La question m’a été posée par un couple d’outre-Rhin lors d’un repas entre amis.
Je ne savais pas que dire. Les allemands me semblent assez peu différents des autres populations de cette partie de l’Europe. Sur un continent les expressions de visage peuvent montrer quelques particularités qui révèlent des origines ethniques différentes. Les cultures politiques aussi peuvent varier, et produire des comportement différenciés. Mais à part le goût pour les saucisses (que l'on rencontre aussi dans d'autres régions) et la mauvaise réputation colportée des allemands à cause de leur comportement quand ils sont en vacances en Espagne (que je n’ai pas eu l’occasion de vérifier par moi-même) je ne trouvais pas de réponse.
Le couple a mentionné le haut degré d’obéissance à la loi et aux règles que l’on observe chez les allemands. Il donnait l’exemple d’un piéton ou d’une voiture devant un feu rouge à trois heures du matin, alors qu’il n’y a personne d’autre dans les rues. Un allemand ne passe qu’au vert, même s’il n’y a personne. Je ne sais pas si vraiment tous les allemands sont aussi disciplinés et obéissants, mais il y aurait une tendance générale.
Comment expliquer cela? On peut arguer du fait que la multiplication des radars routiers n’incite pas à brûler le rouge, du moins pour les voitures. Mais pourquoi les piétons obéissent-ils à l’identique quand il n’y a personne et aucun danger? C’est comme ça.
Pour ma part, et seulement comme piéton, je traverse les rues au rouge s’il n’y a pas de risque particulier. Oui, je contreviens à la loi dans certains cas. Ciel, j’avoue. Mais ne comptez pas sur moi pour poster un selfie de ma transgression!
Je m’arrange donc avec certaines règles. Je ne suis assurément pas le seul et je pourrais poster un flot continu d'images de tous ceux et toutes celles qui transgressent. Ma logique est, je pense, plus juste que la loi. La loi est rigide, faite pour tous sans distinction des circonstances. Elle impose une obéissance sans faille.
Or je pense que les circonstances doivent être prises en compte. Je fonctionne selon la loi routière quand il y a danger réel et utilité évidente. Je n'impose pas d'interruption du flux quand les automobilistes passent au vert. J'adhère à la règle du chacun son tour. Pour vivre en groupe c'est nécessaire. Autrement je valorise l’adaptation plus que l’obéissance rigide.
J'apprends que Zürich fait place à l'adaptation depuis une trentaine d'année et laissant les feux de nombreux carrefours à l'orange pendant la nuit. Genève annonçait hier vouloir faire de même pour 42 carrefours. Cet assouplissement est peu de chose mais il est bienvenu pour ce qu'il est: le signe que peut-être les nouvelles autorités cantonales genevoises ont décidé de relâcher la pression sur les automobilistes.
L’adaptation est une fonction importante. L’obéissance stricte rend rigide et incapable d’évaluer les situations par soi-même. Toutefois, si je suis devant un feu au rouge à côté d’enfants, et même s’il n’y a aucun danger visible de loin, j’attends le vert. Car les enfants ont bien le temps de développer l’adaptation. Ils doivent d’abord intégrer des principes immuables qui les protègent, fixer des réflexes de sauvegarde, avant de prendre des risques qu’ils ne peuvent pas toujours évaluer.
Voilà, j’ai fait mon «coming out» en ce qui concerne la loi sur la circulation en tant que piéton. Attention: je ne dis à personne de faire pareil. Je ne veux pas être responsable des conséquences d’une éventuelle inattention de votre part. Si vous faites pareil c’est à vos risques et périls.
Commentaires
D'abord une contribution au sujet de l'image globale sur le allemands, contribution qui ne peut qu'être subjective, car nous aurons tous fait des expériences différentes. Il est même possible que de tenter des portraits de grands groupes soit un exercice voué à l'échec.
Les non-Allemands disent toujours quelque chose sur eux-mêmes, en donnant leur version. ;-)))
Après-guerre, la situation était simple, mais l'image a énormément évolué ces 20-30 dernières années. J'ai toujours trouvé les à-priori négatifs terriblement injustes, car je n'ai fait que des expériences positives en Allemagne et avec les Allemands. Mes amis allemands se sentent encore souvent un peu prisonniers de stéréotypes.
De plus, ce peuple a fait un processus d'auto-critique plutôt rare et c'est peut-être cela qui les distingue de beaucoup d'autres. Il en découle une réalisme et la très emblématique efficacité. On fait les choses qu'il faut, même si ce n'est pas agréable ou facile.
La situation emblématique devant le feu rouge à 3 h du matin est certainement exagérée. Ca devait être vrai au siècle dernier :-)))
A mes yeux, les Allemands sont très ouverts, hospitaliers, reconnaissants lorsqu'on vient en touriste, encourageants envers le non-germanophone.
Il y a peu de touristes étrangers, en-dehors de Berlin, Munich, Hambourg, alors qu'on peut découvrir des régions et de petites villes magnifiques.
On pourrait penser que j'idéalise et je tempérerais mon enthousiasme en disant que toute généralisation est forcément abusive. On peut p.ex. penser que la réunification ne s'est pas faite de la meilleure des façons, mais comment réussir parfaitement un tel exercice !
En tant que touristes, ils ne sont pas les seuls à se faire négativement remarquer. Les plus excessifs actuellement étant les Britanniques en Espagne, où les jeunes se saoulent, passent d'un balcon à l'autre et sautent dans la piscine depuis les fenêtres. Il y a eu des morts.
Quant au respect des feux rouges pour piétons, je fais comme vous ! Il est archi-important , en tant que parent et adulte, de ne jamais traverser au rouge devant ou avec des enfants.
@John Dessinez un arbre.A sa cime on note le mot exactions ou sanctions ensuite on y met des branches avec les mots à gauche se terminant par Tion et à droite ceux qui signifient la même chose mais se terminant par Sion
Ceci représente l'Arbre Allemand qui conduit l'humain a rester robot aux mains de dictateurs le privant de pouvoir avancer par lui-même et grâce à son centre solaire personnel
Mais peut-être est-ce plus facile à comprendre pour ceux qui ont encore en souvenir le vécu des exactions néo-nazies comme sitôt après guerre et qui étaient repérables à distance par ceux dont l'émotif et le ressenti n'avaient pas encore été transformés par le virtuel
Toutes belles énergies pour Vous John
"(...)Il donnait l’exemple d’un piéton ou d’une voiture devant un feu rouge à trois heures du matin, alors qu’il n’y a personne d’autre dans les rues. Un allemand ne passe qu’au vert, même s’il n’y a personne.(...)"
Moi, on m'a toujours dit que ce que ce couple mentionne, c'est le comportement des Alémaniques. En conséquence, à trois heures du matin, on ne saurait distinguer un Allemand d'un Alémanique. Est-ce la raison qui fait que les Alémaniques s'accrochent à leur dialecte (et bientôt à l'anglais !) afin qu'on ne les confonde pas avec les ressortissants du grand voisin du nord ? A trois heures du matin, ils attendent aussi, mais en schwizertütsch...
"Pour ma part, et seulement comme piéton, je traverse les rues au rouge s’il n’y a pas de risque particulier."
Après cela il sera difficile de faire le même reproche aux cyclistes. Ce n'est pas pour les excuser.
"les feux de nombreux carrefours à l'orange pendant la nuit."
Mon père me dit qu'il y a eu plusieurs accidents à cause de ce genre de feu la nuit dans les années 60.
Ce que je constate sur certains axes la nuit, ce sont des feux intelligents qui passent au vert quand vous arrivez, même s'ils ont passé au rouge 5 secondes auparavant. C'est plus intelligent que des feux oranges et plus sûr. Et ça assure la fluidité sans autoriser les excès de vitesse (si vous roulez trop vite vous devrez vous arrêter). Je ne supporte pas les crétins qui accélèrent quand le feu suivant et au rouge, voire dépassent par la droite, puis doivent freiner à fond, alors qu'en roulant à vitesse constante aucun freinage ne sera nécessaire et permet plus de fluidité. Cela s'appelle anticiper.
"L’adaptation est une fonction importante."
La technique permet l'adaptation des feux telle que mentionnée ci-dessus.
"Il est archi-important , en tant que parent et adulte, de ne jamais traverser au rouge devant ou avec des enfants."
Oui.
"En tant que touristes, ils ne sont pas les seuls à se faire négativement remarquer."
Surtout quand ils sont en groupe. Mais effectivement il ne faut pas généraliser.
Johann, c'est vrai: le réglage intelligent des feux, selon l'arrivée de voitures est possible et est une bonne chose. Pour les feux oranges, il y a eu une expérience à Lausanne, pas très positive, par contre à Zürich cela semble se passer bien. L'autonomie-adaptation demande l'acquisition de nouveaux réflexes, et l'on voit qu'en cas de panne de feux ce n'est pas simple,
Pour les vélos, je fais aussi mon autocritique car les petites transgressions (trottoirs, feux) sont vite dérangeantes.
Calendula, Les allemands que je connais sont des personnes qui bougent ou ont bougé, qui pratiquent des métiers liés à l'humain, donc pas représentatifs de tous les allemands. De plus il est délicat en effet de proposer une identité de groupe généralisée, surtout en Europe.
Il y a des traces d'appartenances ethniques mais elles sont bien atténuées. Qu'est-ce qui rassemble un groupe ethnique: une langue, une religion, des valeurs et des rites communs, une culture commune, des marques génétiques aussi, l'attachement à une géographie, etc. En Europe qui répond encore globalement à ces critères? Quelques groupes (sous le nom général de "gens du voyage"). On a bien sûr des musiques reconnues collectivement (je pense au flamenco, ou à la musique des pays nordiques, ou slaves). Il y a encore souvent la langue mais de manière plus diluée grâce à l'acquisition d'autres langues. La religion ne l'est plus beaucoup. La notion de patrie reste encore active mais celle dépasse la notion de groupes ethniques ou linguistiques, on le voit en Suisse. Il semble que les appartenances on évoluées et des notions plus générales, comme celles de nations ou de législation communes prennent plus d'importante.
Les identités qui auraient pu faire répondre à la question qui m'a été posée par ce couple ne sont plus aussi prégnante que par le passé. Il y a de ce fait une plus grande acceptation d'autrui et une reconnaissance de valeurs auxquelles tout le monde peut s'identifier. Par contre, et c'est presque paradoxal, le désir de voir survivre ou revivre des cultures régionales est un courant fort, en partie besoin de se retrouver "entre soi" qui reste forte, et comme résistance à une généralisations dans laquelle on ne retrouve pas toutes ses marques.
Encore un paradoxes!
Je suggérais sur un autre forum qu'après "L'Homme révolté" d'Albert Camus, quelqu'un (Edgar Morin?) écrive "L'Homme paradoxal".
:-)
"Pour les vélos, je fais aussi mon autocritique car les petites transgressions (trottoirs, "
Allez voir du côté d'Avanchets: la piste cyclable est dessinée sur le trottoir. En descente, avec des débouchés pour les piétons je vous laisse imaginer les risques. Et ce n'est pas le seul endroit. Loin de là.
"Encore un paradoxe!"
Pas sûr. L'homme est-il adapté à la mondialisation et à la vitesse imprimée par la technologie actuelle. Le nombre n'est-il pas un facteur déstabilisant, voire d'angoisse? Avez-vous fait l'expérience du désert? Ou à une autre échelle, de la montagne?
"Je suggérais sur un autre forum qu'après "L'Homme révolté" d'Albert Camus, quelqu'un (Edgar Morin?) écrive "L'Homme paradoxal"."
Lisez donc Günther Anders...
Pauvre Camus...
John, permettez-moi d'attirer votre attention sur ça:
http://encrebleue.blog.tdg.ch/archive/2014/08/29/bienvenue-chez-nous-259266.html?c
On dirait qu'on vit dans un monde de moins en moins "libre" et de plus en plus inégalitaire. Pas moyen de désobéir ici.
Pour l'invitation d'amis africains, Johann, je connais déjà. C'est invraisemblable et anormal. Et l'argent qu'ils dépensent pour les formalités n'est pas remboursé, sauf erreur. Pas même le billet d'avion, en tous cas en Côte d'Ivoire.
Je ne connais pas les pistes cyclables aux Avanchets, mais en effet ce que vous décrivez est gratiné.
La technologie a en effet changé le monde à une vitesse inouïe. Après les grands chantiers industriels du XIXe siècle, le XXe a été comme une étoile filante. Particulièrement la deuxième moitié. Mais quand-même, les générations 50-70 qui proposaient le retour à la nature et le risque de la machinisation des humains, ont quand-même bien apprécié la guitare électrique et la sono des grand festivals. Ecouter les Pink en regardant les étoiles, il faut bien un cordon électrique quelque part, ou un walkman avec des écouteurs... :-) Là il y a un paradoxe.
Par contre l'appropriation rapide des moyens de déplacement était quelque part préparée par les chevaux, les calèches, les vélos. Et le moteur existait sans choquer. Par contre l'expansion si rapide de la technologie et de la population - qui me paraissent aller de pair, car il n'y a pas de technologie accessible à tous les prix sans le nombre - a pris de vitesse les esprits, oui.
Je pense aussi que les humains ont un besoin d'identités à petite échelle. Le monde d'un coup, c'est trop grand pour s'y reconnaître et y développer une spécificité qui nous aide à nous représenter à nous-même. De ce point de vue je pense d'ailleurs que l'on peut travailler une conscience qui accepte les autres mais pas annuler les différences, qui seraient comme un déni des identités régionales, familiales, et même personnelles.
Je ne connais pas Günther Anders, je vais chercher. Mais pour moi Camus a posé de bonnes réflexions, même si la révolte peut aussi bien tourner à la posture intellectuelle esthétisante.
L'Allemagne est un pays magnifique et sûr. Une femme seule peut rentrer tard, sans souci. Je l'ai fait chaque fois que je suis allée en Allemagne et je n'ai jamais eu un sentiment d'insécurité comme c'est le cas à ... soit une certaine gare de suisse romande. Effectivement, ils sont disciplinés, pour certains un peu "trop carré" et alors ?
Et surtout en Allemagne, les villes sont animées le soir ... et même le dimanche, il y a des restaurants ouverts et on peut s'y asseoir même à 11 h. pour prendre une consommation sans risquer d'entendre un sec et sonnant "non c'est pas possible".
Oui Hommelibre je traverse aussi au "rouge" sauf s'il y a des enfants : j'attend le "vert" :-)
Merci pour ce commentaire sur l'Allemagne, Lise. C'est agréable à lire et cela donne envie.
"L'Allemagne est un pays magnifique et sûr."
Il n'y a pas que l'Allemagne. Mais ce qui est "sûr", c'est que le nombre de tels pays se réduit comme une peau de chagrin.
Pauvre Camus, dans le sens qu'il est plus torturé que révolté, ou révolté parce que torturé. Pour moi, des livres comme "L'étranger" ou "La chute" sont pratiquement illisibles et en même temps très significatifs. Il s'est fourvoyé sur Nietzsche, mais qui se ressemble s'assemble. Nietzsche était lui aussi torturé, au point d'être fou.
"Par contre l'expansion si rapide de la technologie et de la population"
Grâce ou à cause du pétrole. Un litre de pétrole fait le travail d'une dizaine d'esclaves. Attention au choc en retour.
John sans conteste à la question du jour obéissance et aucun écart de conduite sinon c'est la maison de redressement ce d'autant quand on a eut une mère avec du sang tchèque cultivée ,frondeuse mais avec un cœur d'or et chaleureuse comme pas deux et remplacée par la seconde d'origine Allemande et croyez moi là on ne discute plus éducation c'est régime gestapo assuré
Heureusement que la première de par son don d'amour de soi avait su donné malgré tout beaucoup de son amour sinon les rails de train et c'était la mode auraient achevé bien des vies enfantines
C'est une des raisons qui m'a toujours fait regretté un Stupidoscope afin que certains hommes puissent savoir avant ce que leurs enfants auraient à supporter après leur remariage!
bon dimanche à Vous