Bonne piqûre de rappel par le blog du TCS: PLR et PDC avaient refusé la traversée du lac aux chambres fédérales en septembre 2013. Et lundi ils lançaient une initiative pour l’inscrire dans la Constitution genevoise. Cette initiative n’est donc qu’un écran de fumée, une manoeuvre à laquelle eux-mêmes ne croient pas, une torpille contre le tunnel.
PLR et PDC trouvent le tunnel trop cher. Et quel serait le coût de la grande traversée? Environ 4 milliards de francs... Un peu moins quand-même que les 6,4 milliards que le peuple a voté pour les fonctionnaires. Je ne mets pas en question ce montant. Je constate qu’il représente entre 5 et 10 fois le coût du tunnel, et que la grande traversée coûterait elle environ 4 milliards - sans garantie de date de réalisation, probablement plusieurs décennies. Alors, contester le coût du tunnel me semble quelque peu décalé.
Grande traversée? Non. Ou bien oui...
Je cite ici le blog du TCS de ce jour qui rappelle le sort de la grande traversée du lac il y a un an à Berne.
- La grande traversée, dite du lac, pourrait quant à elle franchir le plan d’eau du Vengeron à Pointe à la Bise. Il s’agirait d’un bouclement du périphérique autoroutier du Grand Genève. Coût : de l’ordre de 4 milliards. Utile à long terme. En effet, la décision de réalisation d’un tel ouvrage reviendrait à la Confédération. Or pour l’heure tout reste à faire pour convaincre Berne d’inscrire un projet qui a été nettement recalé par le Conseil national le 16 septembre 2013 par 108 NON contre 68 OUI. Le détail du vote est intéressant : les partis PDC et PLR ont voté en bloc contre le projet genevois. Et le conseiller d’Etat Luc Barthassat, qui siégeait encore sous la coupole fédérale à ce moment, était absent lors du vote. Quant au Conseil des Etats, il a rejeté la grande traversée dite du lac à l'unanimité en mars 2013.
Par ailleurs on apprend aujourd’hui qu’une société étudie la possibilité de créer une ligne de bacs entre la France et Coppet, à l’exemple de celui du lac de Zürich (image 2, wiki). Avec 44 voitures prise en charge dans quelle mesure le bac allège-t-il la circulation?
Pour l’immédiat, je garde en mémoire qu’à Berne, PLR et PDC ont refusé en septembre 2013 la traversée du lac et le financement qui va avec, et qu’en septembre 2014 PLR et PDC lancent pourtant une initiative cantonale pour cette même traversée. Ils ont la trouille que ça passe pour en arriver à ce retournement de veste?
Et, last but not least, l’affiche du PDC-PLR. Eux aussi ont fumé de la moquette, et pas de la bonne. Non contents d’avoir oublié aujourd’hui ce qu’ils ont voté hier à Berne, ils produisent une affiche délirante. Le populisme PDC-PLR n’a d’égal que celui de la clique réac des opposants déjà citée. Ici on a un serpent - de mer? - qui a remonté le Rhône jusqu’au jet d’eau. Que voit-on? le restaurant du parc des Eaux-Vives en premier plan. La perspective est délibérément fausse: il est bien plus en arrière, et en hauteur. De plus on sait que le tunnel passera sous le parc.
Le mensonge semble une arme en politique, et la morale ne pousse pas comme l’ivraie.
P.S.: pourquoi donc l'association des Amis de la plage de Genève dit-elle non au tunnel? Celui-ci facilitera l'implantation de cette plage, dont je suis aussi un amis hors association. Encore un mensonge? Qui a le pouvoir dans cette association? Qui y manipule l'information?
Autant de raisons de voter OUI AU TUNNEL SOUS LA RADE, le 28 septembre prochain.
Commentaires
Vous avez raison, on détecte une certaine panique à bord, les opposants sentent que ça risque de passer et ils ne savent plus que faire pour l'éviter. Il n'y a qu'à voir la manière dont ils mobilisent le ban et l'arrière ban des blogueurs anti- (que ce soit anti-rade ou anti-tout).
Si le PDC et le PLR avaient vraiment voulu de cette traversée du lac, ils s'y seraient pris largement plus tôt pour présenter un projet bien ficelé, au financement plus ou moins assuré, avant la votation, plutôt que de lancer à la va-vite et à la dernière minute un simulacre d'initiative afin de tenter de faire diversion. Mais ne nous leurrons pas, cela n'aura convaincu personne qui ne l'était déjà.
En réalité, la campagne a déjà eu lieu, elle dure depuis 1985, et ce sont les autorités qui se sont succédé depuis qui ont été les plus grands promoteurs du oui à cette initiative, elles qui, à force de manoeuvres dilatoires (la fameuse votation double de 1996 pour diviser les votes) ou tout simplement d'inaction, ont alimenté l'exaspération et conduit à situation présente.
Cependant, je crois que la plupart des gens ont fini par comprendre que c'est maintenant ou jamais, que même si nous refusons ce projet, l'autre ne se réalisera pas pour autant, ou du moins pas de notre vivant. Et s'il est clair que même en cas de oui, les obstacle seront encore de taille (il n'y a qu'à voir les menaces des autorités de la Ville sur le droit de superficie, ou encore cette histoire de nappe phréatique dont on n'avait jamais entendu parler lors des projets précédents), cela vaut sans doute la peine de se prononcer pour aller, enfin, de l'avant.
Finalement, le seul argument qui pourra faire la différence, comme en 1996 probablement (où la crise a eu je pense un impact décisif sur le refus conjoint des deux projet), c'est la faiblesse des finances publiques. Qui vivra jusqu'au 28 septembre, verra.
Raison versus émotion ! Comme beaucoup de citoyens raisonnables, j'ai renoncé à circuler dans l'hyper centre en voiture. Habitant au pied des Voirons, quand je me rends en ville, j'embarque mon vélo pliable dans ma voiture que je gare en périphérie de la ville et me déplace ensuite à vélo ou, quand il pleut, je prends les transports publics. Etre citoyen responsable, c'est être raisonnable et admettre que notre ville ne pourra supporter un accroissement constant de voitures individuelles, sa voirie ne le permettra jamais. Donc changeons nos habitudes et encourageons un développement harmonieux des transports publics et de la mobilité douce. Mais l'émotion perturbe le bon sens et la citoyenneté responsable, et beaucoup entament l'antienne d'une pseudo liberté en faisant simplement preuve d'un égoïsme aveugle aux réalités. Que vous fassiez partie de ceux-là m'étonne et me chagrine, je vous croyais raisonnable !
@ Aster:
Je suis convaincu de l'utilité de cette traversée de la rade. Personnellement je circule surtout en vélo et transports publics. Mais, oui, je pense que les gens ont le droit d'avoir un réseau routier satisfaisant, pour de nombreuses raisons. D'ailleurs, ne serait-ce que celle de la liberté individuelle c'est déjà prenable. Il y a environ 50 ans qu'il n'y a pas eu de nouvelle desserte (Pont Sous-Terre et élargissement du Mont-Blanc) pour relier rive droite et rive gauche. Je pense qu'il faut le faire, et poser comme limite ultérieure, après la rade, la grande traversée. Ce sera la limite naturelle du désenclavement de la rive gauche et des dessertes liées au plan d'eau.
Oui tous les gens ont droit à.... Mais encore une fois dans les limites du raisonnable ! Et nos villes ne sont pas faites pour absorber des centaines de milliers de voitures, donc changeons de paradigme : l'hyper centre pour les taxis, les transports publics, la mobilité douce et les services ; des parkings gratuits et bien desservis dans la couronne intérieure à l'autoroute de contournement (incluant la grande traversée). Et le flot des voiture en transit de tous genres "hors les murs". Je vis en France voisine (sur France), et de là cela me paraît être la seule solution pour augmenter l'attraction et la singularité de cette ville que j'aime !