Le défi du seau d’eau glacé a-t-il vécu? Tant mieux. Les challenges de potaches qui ont besoin de clamer sur Facebook comme ils sont de bonnes personnes qui donnent de l’argent pour une maladie, cela commençait à bien faire.
Ce narcissisme juvénile qui consiste à montrer que l’on verse de l’argent pour une cause est agaçant. Heureusement, dans notre société supersonique, un clou chasse vite l’autre. Aujourd’hui place au Feelingnuts. Littéralement: tâter ses noisettes. Ses coucougnettes, quoi.
L’image du boys band Union J (qui fait sa pub grâce au cancer), reprise de Twitter et de la Tribune de Genève, illustre ce nouveau défi: toucher ses noisettes pour la cause du cancer des testicules. Les assos concernées ont peut-être vu qu’il y a de l’argent à faire avec le Charity & Health business. Le plus drôle c’est que des filles aussi se touchent. Comme si un garçon investiguait son vagin pour le cancer du col. Après, je propose comme challenge de hurler dans l’oreille d’un sourd pour médiatiser les appareils auditifs.
On peut cependant voir dans le seau sur la tête l’effet d’être noyé dans les flots bouchonnants du pont du Mont-Blanc et annexes. L’expression du visage de Luc Barthassat, Conseiller d’Etat en charge de la mobilité, est significative du stress de l’automobiliste - qui rappelons-le a le droit constitutionnel de trouver un réseau routier
correct. Pour se sortir des bouchons rien de tel qu’un tunnel. Que l’on peut creuser avec une excavatrice manuelle. Une excavatrice manuelle est un instrument qui peut être activé en touchant ses noisettes. Je laisse à chacun le soin d’imaginer...
Au fait, si le tunnel est accepté le 28 septembre, il faudra mettre sa réalisation en route. Sauf si, comme l’annonce à demi-mot le Conseiller d’Etat Luc Barthassat, on écrase du pied la volonté populaire: «Pour résumer, si la traversée de la rade est acceptée, soit tout le programme du gouvernement est compromis, soit on ne suivra pas l’avis du peuple et on ne la construira jamais.»
Ainsi on peut à l’avance dire aux citoyens qui vont voter: «Je ne le ferai pas»? J’ai une autre idée de la démocratie que celle de M. Barthassat, qui ne semble pas effleuré par le fait que les citoyens et citoyennes sont ses souverains. Donc on voterait pour des noix, et Genève se préparerait à continuer sa tradition de blocage par les autorités.
Il ne faudra pas se plaindre quand le pont du Mont-Blanc sera bientôt en travaux totaux de réfection et que la circulation sera coupée pour des années.
En attendant je propose ce nouveau challenge: je vote OUI au tunnel sous la rade et j’invite trois personnes à faire de même, ou à verser 100 CHF pour payer une excavatrice: Luc Barthassat, Michelle Künzler, et le président du parti des Verts Libéraux Laurent Seydoux.
Commentaires
"Feeling nuts" veut aussi dire 'être cinglé/dingue'
Merci pour cette précision.
Yes... !!! :-)
Par cette provocation, Monsieur Barthassat réveille la fibre profonde des Genevois et les incite à voter massivement en faveur de l'initiative.
Un peu comme partout dans le monde, mais de manière plus exacerbée me semble-t-il chez nous, les citoyens ne font plus confiance au politique.
Le succès du MCG qui se dit ni de droite, ni de gauche, en atteste même s'il reste une formation politique.
Ainsi, plus les élus en feront pour fustiger le projet, plus ils alimenteront le doute et la résistance des électeurs.
Merci donc au Conseil d'Etat in corpore, à M. Pagani et à l'ensemble des partis exceptés l'UDC et son allié pour le dernier petit coup de pouce qu'ils nous donnent vers un plébiscite.
Je rappelle au passage que l'initiative a été validée par le parlement, qu'elle ne viole aucun article constitutionnel et surtout qu'elle prévoit expressément la réalisation de l'ouvrage dans les six ans qui suivent la votation. Les propos de M. Barthassat quant à l'éventuel non respect de la volonté populaire ne sont que l'expression de son impuissance et de son inquiétude.
Faut-il en outre rappeler à Monsieur Pagani qu'une initiative Constitutionnelle prend le pas sur sa pendante législative.
En clair cela signifie que l'initiative municipale "Sauvons nos parcs au bord du lac" ne saurait en aucun cas interférer sur celle de la traversée de la Rade même si cet ouvrage ne prévoit aucune emprise sur nos parcs comme semble le suggérer Monsieur Pagani.