On apprenait hier par la presse que les djihadistes de l’EI avaient exécuté plusieurs femmes. Leur procès? Aucun. Les soldats de la mort ne s’embarrassent pas de choses pareilles. Leur point commun: elles étaient diplômées.
«A Mossoul, deuxième ville d'Irak, que l'EI a prise début juin, les djihadistes ont exécuté mercredi trois femmes, notamment deux médecins, a indiqué Hanaa Edwar, une militante des droits de l'Homme qui dirige l'association Al-Amal. La mort des deux médecins a été confirmée par une source médicale à Mossoul qui les a identifiées comme étant Maha Sabhane et Lamia Ismaïl. La troisième victime, non identifiée, était diplômée en droit.»
Que dire d’un groupe qui élimine ses élites, en particulier les élites qui servent la santé et le droit, piliers fondamentaux de toute société? Que ce groupe est suicidaire. Et totalitaire: l’individu, entité de base de tout groupe, n’y a plus de place ni de dignité. Les individus additionnés y deviennent une sorte de magma indifférencié aux mains de ceux qui tiennent le pouvoir du langage, ici une interprétation outrancière, sanguinaire, du coran, conforme cependant, semble-t-il, à certains textes du livre.
Ce drame n’a rien d’exceptionnel dans l’Histoire. L’Europe a su couper décapiter. La Chine de Mao s’est aussi débarrassée de ses intellectuels. Hitler à mis le feu à l’Europe et pratiqué un génocide grâce à ses masses «aryennes». D’autres ont su exploiter les «masses populaires» à leur propres fins. Le magma, la masse indifférenciée, est la négation de l’individu, porteur de la culture, de l’Histoire, formé aux fonctions essentielles d’une société: médecin, docteur en droit, et autres. Le magma est toute idéologie qui noie les différences, les fond dans une entité unique rendue malléable pour le service de chefs et cheffes.
Au début le magma tuait aveuglément en Irak et en Syrie. Maintenant il sélectionne les femmes intelligentes et formées. Le pouvoir est aux mains des soldats-robots dirigés par quelques leaders qui se servent du magma à leur compte.
En temps de guerre les femmes souffrent autant que les hommes même si ceux-ci tombent comme des feuilles sur les lignes de front. La petite phrase destinée à préserver la famille ou le clan, «les femmes et les enfants d’abord», n’a pas d’application dans une guerre. Les tyrannies se ressemblent et sont stupides.
Face au magma de l’EI, au califat qui tente de pousser sur un fleuve de sang, aux vampires qui vivent du sang, à la tentative d’éradication de l’individu, gardons aujourd’hui une pensée pour Maha, Lamia et les autres. Mais n'oublions pas qu'elles sont mortes parce que l'EI est un groupe politique extrémiste, suite logique des groupes totalitaires et terroristes qui l'ont précédé. L'EI est la suite d'un mouvement qui a déjà posé ses marques. Le magma continuera à couler dans le désert.
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Commentaires
Hors sujet, mais à propos de ce matin :
macho
sustantivo masculino 1. [generalmente] mâle m
macho cabrío bouc m
2. (figurado) [hombre] macho m
3. tecnología pièce f mâle
electricidad prise f mâle
J'y tiens, parce que je me suis fâché avec une amie qui utilisait ce terme à tort et à travers, et je lui ai demandé comment on disait "femelle" en espagnol et qu'on allait commencer à appeler les femmes de cette manière...
Merci Géo.
J'aurais pu dire "mâle" plutôt qu'homme. Mais l'idée y était.