C’est fait. On gomme les doutes et on applaudit des deux ventricules du cœur. Pourtant il y avait de quoi se faire peur. Federer blessé, Wawrinka irrégulier, ça craignait.
Mais non. Ce fut une parfaite montée en puissance, et la prestation de Wawrinka vendredi avait donné une confiance incroyable au pays - et probablement à l’équipe.
Ne boudons pas notre plaisir, en admettant tout ce que le chauvinisme des nations a d’exaltant et de détestable. Mais c’est ainsi: la Suisse, à travers deux Suisses en particulier, brille ce soir de tous les feux du sport. Et ma foi, c’est agréable. Un brin d’appartenance n’est pas péché. Et puis, tout cela donne envie à des jeunes de se lancer dans la ligne de leurs exploits. L'exemple est admirable.
Alors, ce soir, reconnaissons le talent formidable des héros du jour. Stan Wawrinka? Puissant, confiant, solide, dominateur, précis, intelligent. Si je doutais encore après sa victoire à Melbourne, aujourd’hui je vois la qualité du Monsieur. Il est à sa place dans le top 5.
Quand à Roger Federer, il s’est envolé au cours du week-end, pour nous faire ce dimanche son numéro de dentellière. Une dentellière tricotant un tennis éblouissant. Certes Gasquet n’était pas du même niveau mais cela n’enlève rien à la Légende.
Quant au double, que je n’ai pu voir en entier, c’est un régal de jeu, de complémentarité, de complicité, de plaisir de jouer. Cette paire-là était puissante et libre dans sa tête.
Un mot aussi pour Gaël Monfils, extraordinaire joueur aérien, capable de tout faire. Un OVNI du tennis.