J’avais déjà écrit sur les préférences ethniques de la ministre de la justice. Elle préfère ne pas parler de la part musulmane de l'esclavage en Afrique (17 millions de victimes) afin que les «jeunes Arabes ne portent pas sur leur dos tout le poids de l'héritage des méfaits des Arabes.»
Cette position exprime clairement un regard différent sur l’histoire selon l’origine ethnique ou raciale des gens. Ceux d’origine caucasienne sont condamnés, ceux d’origine arabe-musulmane sont exemptés de toute responsabilité historique. C’est, dans les standards européens, une forme de racisme.
Ces standards sont probablement excessifs. Ils interdisent de parler d’un individu en tant qu’appartenant à un groupe ou à une culture - par exemple la France interdit toute statistique criminelle selon l'origine ethnique. La peur de la stigmatisation rend aveugle.
Cela dit, commenter l’actualité en identifiant un incident par la couleur de peau des protagonistes est périlleux. C’est pourtant ce que Christiane Taubira a fait à propos du jeune noir tué à Ferguson par un policier blanc:
"Quel âge avait#Mickael Brown ? 18. #TrayvonMartin ? 17. #TamirRice? 12. Quel âge aura le prochain, 12 mois ? 'Tuez-les avant qu'ils ne grandissent' Bob Marley".
Peut-être qu’il faut étudier ces morts sous l’angle de leur origine ethnique. Quoique dans ce cas il faudrait aussi recenser tous les délinquants blancs tués par un habitant ou par la police. Le cas s’est produit cet été à Salt Lake City: un policier noir a tué un jeune blanc désarmé, Dillon Taylor (image). L’enquête est encore en cours. Personne n’a manifesté à propos de la mort de ce jeune homme.
Madame Taubira a pris fait et cause pour le jeune noir tué à Ferguson en fonction de l’origine raciale de la victime. Elle confirme sa préférence ethnique et son racisme. Pour une ministre de la justice, c’est un déni total de la République. Et c’est un crime, paraît-il.
Un crime malheureusement très habituel. J’écrivais hier sur la détestation des patrons. L’attitude de François Hollande qui «n’aime pas les riches» est en soi une stigmatisation coupable, si l’on en croit la Déclaration des Droits de l’Homme à l’article 2 alinéa 1:
«Chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés proclamés dans la présente Déclaration, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d'opinion politique ou de toute autre opinion, d'origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation.»
Dès lors on peut considérer que la lutte des classes résiduelles en France foule aux pieds les Droits de l’Homme. La France est habituée à distinguer et dénigrer les gens selon leur origine, leur fortune, leur religion. C’est monnaie courante. C’est même la culture de base du pays depuis des décennies. Le racisme de Christiane Taubira montre au moins une chose: elle est française, à n’en pas douter.
Commentaires
John,
Le racisme anti-blanc, ne sera JAMAIS reconnu comme racisme, la notion même ne leur étant pas adressée, qu'à titre de raciste.
Comment dès lors, croire qu'un jour, le blanc, devenu minoritaire soit considéré comme victime ?
Même quand le blanc, chez lui, sur son continent, serait une minorité "visible".
Mme Taubira peut penser ce qu'elle veut mais elle devrait avoir à l'esprit le devoir de réserve en tant que Ministre de la justice dans le pays des Droits de l'Homme !
Voulait-elle détourner l'attention des français suite aux déclarations de Nicolas Sarkozy qui souhaiterait abroger la loi sur le mariage pour tous ?
Sur ce plan, elle a parfaitement réussi.
Oui, elle se devait de garder une réserve en tant que ministre. Et surtout ne pas montrer ce réflexe communautariste.
@ Victor-Liviu:
S'il est vrai que l'Histoire de ces derniers siècles tend à montrer une volonté conquérante des européens (et pas tous), nous ne devons pas porter seuls la charge. D'autres populations ont fait de même. Il faudra peut-être des siècles avant que l'on relativise le discours actuel, qui s'est malheureusement ancré.