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Aux dessinateurs survivants et vomissants de Charlie

J’ai lu vos commentaires acerbes sur le mouvement de soutien dont vous bénéficiez. Ce mouvement est aussi repris par des politiciens de bords différents du vôtre. Vous exprimez votre quasi dégoût à ce propos, par exemple par la bouche de Willem:

charlie hebdo,paris,islam,tuerie,attentatLes vomissements de Willem

«Nous avons beaucoup de nouveaux amis, comme le pape, la reine Elizabeth ou Poutine : ça me fait bien rire. (...) Marine Le Pen est ravie lorsque les islamistes se mettent à tirer un peu partout.» Et d’ajouter, interrogé sur le soutien du chef de file de l'extrême droite néerlandaise Geert Wilders: «Nous vomissons sur tous ces gens qui, subitement, disent être nos amis».

Willem, la réaction publique à cet attentat est-elle trop belle? Vos morts appartiennent-ils à un parti politique particulier pour que vous désigniez vos «bons» et «mauvais» soutiens? C'est à se demander où est Charlie... Je croyais que vous ne vouliez pas être sectaires. J'ai dû me tromper. Certes vous êtes un peu dépassé par les événements, comme beaucoup d'entre nous, ce qui explique peut-être ce dérapage. Laissez donc les gens faire comme ils l’entendent et, si possible, n’en faites pas une affaire politique, quelles que soient les récupérations en cours.

Votre collègue Luz ajoute:

«On fait porter sur nos épaules une charge symbolique qui n’existe pas dans nos dessins et qui nous dépasse un peu. Je fais partie des gens qui ont du mal avec ça. Au regard du monde on est un putain de fanzine, un petit fanzine de lycéen. Ce sont des gens qui ont été assassinés, pas la liberté d’expression ! Des gens qui faisaient des petits dessins dans leur coin. Au final, la charge symbolique actuelle est tout ce contre quoi Charlie a toujours travaillé : détruire les symboles, faire tomber les tabous, mettre à plat les fantasmes, déplore-t-il. Le symbolisme au sens large, tout le monde peut en faire n’importe quoi. Même Poutine pourrait être d’accord avec une colombe de la paix.»

charlie hebdo,paris,islam,tuerie,attentatVus ainsi vos morts ont moins de panache. C'est à se demander pourquoi on en parle. Si ce n’est pas la liberté d’un organe de presse qui était visé, et à travers lui un pilier important de notre culture, pas la peine d’en faire un fromage. Après tout, malgré l’efficacité de cette attaque menée par une des branches militaires de l’islam, il n'y a que 19 morts, dont certains comme Wolinski (80 ans) étaient proches d’atteindre la date de péremption (tiens, voilà une formule irrévérencieuse qui devrait vous amuser, non? Vous m'avez appris qu'on peut rire de tout). Alors que les milliers de morts sur les routes n’ont eux pas droit à un hommage. Je prends cette comparaison parce que, non, il n’y a pas de charge symbolique quand on meurt un peu bourré en voiture. C’est donc bien la charge symbolique qui nous rend solidaires de vous. Si vous n’en voulez pas, dites-le clairement. On reportera notre sympathie ailleurs. On ne peut être partout à la fois et il y a aujourd'hui au Nigéria des centaines de morts tués par une autre branche militaire de l'islam: ils méritent nos pensées autant que vous.

Nous vous utilisons

Oui, nous vous utilisons. Oui, nous utilisons vos morts. Où est le problème? Vous n’êtes pas les seuls à être utilisés: toute réaction d’indignation ou de tristesse à des événements dramatiques, hors celle exprimée par les proches, est une utilisation des morts. Une femme violée et massacrée dans un autobus en Inde, un juif torturé et tué à Paris, Cabu transformé en marmelade aux groseilles (ne le prenez pas mal, je m'inspire de votre humour), tous ces morts que nous ne connaissons pas servent à réveiller nos indignations pendant un jour ou deux, histoire de nous faire nous trouver beaux dans nos miroirs. L’humanisme (mot que l'on pourra sous peu jeter à la poubelle pour cause d'obsolescence) moderne est peu exigeant.

charlie hebdo,paris,islam,tuerie,attentatSoyons lucides: oui nous utilisons vos morts. Que croyiez-vous? Le monde entier utilise vos morts. La plupart, disons 99,999% des gens qui sont Charlie dans le monde aujourd’hui ne vous connaissaient pas, ni les morts personnellement, ni votre canard. Ils vous utilisent, et c’est normal, car aujourd’hui vous êtes le symbole d’une forme essentielle de liberté en démocratie.

Vous ne voulez pas être ce symbole? Je comprends que ce soit lourd à porter. Mais c’est trop tard. Si vous ne souhaitiez pas porter cette charge symbolique il ne fallait pas diffuser publiquement les caricatures et autres olla-podrida. Si vous revendiquez d’être «Des gens qui faisaient des petits dessins dans leur coin» il fallait rester dans votre coin, et ne pas les imprimer dans une feuille vendue à tous publics.

Je me fous des politiciens qui font leur épicerie (pas casher) aujourd’hui à Paris. Les français ne vont certainement pas battre le pavé pour les yeux de chien battu de Hollande ni pour les crocs de prédateur de Sarkozy. Ils y vont pour, à travers vous, défendre un principe et montrer à cette branche militaire de l’islam qu’ils n’ont pas peur. Cette réaction vous dépasse? Normal: vous, vous provoquez le public mais vous vous faites protéger par la police des conséquences de vos provocations. Un bon point pour vous cependant: vous étiez presque les seuls à ne pas infantiliser les musulmans, alors qu'une Christiane Taubira, ministre de la Justice, évite de parler de la traite négrière arabo-musulmane pour ne pas choquer les petits musulmans qui pensent être des victimes universelles (inconsciemment ils sont humiliés par cela). Si vous voulez les aider à s'intégrer dites-leurs qu'ils sont responsables - même à leur corps défendant. C'est en faisant d'eux des victimes irresponsables qu'on prépare aussi des djihadistes revanchards, et madame Taubira, comme nombre de personnalités socialistes, sont symboliquement co-responsables du carnage. Aujourd'hui la condescendance continue quand certains disent d'éviter les amalgames. Nous n'avons pas à nous poser cette question, mais seulement à dire ce que nous voyons et entendons. Le problème des multiples visages de l'islam et des amalgames n'est pas le nôtre, c'est celui des musulmans. Nous n'avons pas à penser pour eux (vieux réflexe autoritaire post-colonialiste).


charlie hebdo,paris,islam,tuerie,attentatLe soft fascismus socialiste

Vendredi soir 9 janvier chez Taddéï, Catherine Clément, romancière et philosophe, demandait expressément, à un moment, que l’on évite de parler de Zemmour, en refusant même de prononcer son nom (volonté d'anéantir l'autre): «Est-il vraiment nécessaire de parler de celui-là? Pas  de ce type-là s'il vous plaît», avec un ton cinglant n'admettant pas la controverse (une vingtaine de secondes ici à partir de 37'20"). La salooope! Putain de philosophie!!! Les tyrans n'ont pas toujours une kalachnikov dans les mains, parfois un micro suffit... Elle semblait être de vos «amis» et son intervention colle malheureusement avec votre sectarisme souligné plus haut. Une amie qui fait avec Zemmour ce que le commando a fait avec vos collègues: tenter de le faire taire et de le faire disparaître - au moins médiatiquement. Amusant spectacle de cette gauche un peu facho qui prétend défendre la liberté.

Voilà, messieurs les survivants, ce que m’inspirent aujourd’hui vos réactions.

J’ai compris votre message éclairant et partisan: aujourd'hui je ne suis plus Charlie. Vous vous demandez à juste titre: «Dans un an, que restera-t-il de ce grand élan plutôt progressiste sur la liberté d’expression?» Ne craignez rien: d’ici une semaine on passera à autre chose avec la même vitesse et la même sérénité que vos unes qui se succèdent chaque semaine. The show must go on, et d'autres cadavres appelleront rapidement notre compassion, jusqu'à épuisement du stock émotionnel.

Et puisqu’il paraît que vous dénoncez le contre-sens fait par tous ceux qui brandissent Charlie Hebdo et ses caricatures comme un symbole de la liberté d'expression, je vous laisse entre vous, dans votre coin, dans votre clan, dans votre club, et je n’achèterai pas Charlie mercredi prochain.

Pour finir, messieurs, un court message de Guy Bedos à votre sujet, daté de 2012: «Qu’ils crèvent». Son voeu provocateur est en partie exaucé:



Guy Bedos tire à boulets rouges sur "Charlie... par LePoint




Catégories : Philosophie, Politique, société 30 commentaires

Commentaires

  • Quoi qu'on en pense les manifestations de Paris et des autres villes sont importantes. Elle sont symboliquement importantes. Pour que "seulement" 19 morts ameutent la Terre entière, alors qu'au Nigeria il y a des centaines, des milliers de morts, montre que la force symbolique est ici supérieure à la force numérique. Pour gagner une guerre asymétrique nous devons aller sur le même terrain symbolique que l'adversaire. Ici le terrain est l'image et le choc émotionnel. Il fallait un contre-choc. C'est ainsi que se fondent les nations et les appartenances. Ceux qui n'aiment pas les appartenances (parce que claniques, excluantes et potentiellement inégalitaires) doivent être perplexes en voyant cet élan identitaire d'un mode de vie.

    Ces manifestations sont le contrepoint de celles qui se sont tenues dans les pays musulmans après la publication des caricatures. Elles sont une force, c'est le côté positif qu'il faut garder.

    Je retiens ces propos de Charb:

    "Au final, la charge symbolique actuelle est tout ce contre quoi Charlie a toujours travaillé : détruire les symboles, faire tomber les tabous, mettre à plat les fantasmes, déplore-t-il. Le symbolisme au sens large, tout le monde peut en faire n’importe quoi. Même Poutine pourrait être d’accord avec une colombe de la paix."

    Peut-être cela signifie-t-il que la force symbolique ne peut être enlevée. Et plutôt que de la déconstruire, on ferait mieux d'apprendre à ne pas en faire n'importe quoi. La force des humains se montre aujourd'hui comme facteur de recours. Force pour replacer des frontières psychologiques et sociologiques.

    Cette déconstruction des symboles, je la comprends, je l'ai aussi pratiquée et je le fais encore. Mais depuis quelques années je me dis que cela ne suffit pas. Ce serait trop long à développer ici.

  • Étonnant en effet, que la France soit encore un symbole de quelque chose au niveau international, symbole du passé ? car il y a longtemps que le pays de Voltaire n'a plus de leçons à donner.

    Mais bon, c'est ça la gauche, même quand c'est eux qui sont aux manettes, il faut qu'ils manifestent... on se demande bien pourquoi.

  • Symbole quand tu nous tiens:

    La manifestation parisienne s'est déroulée entre autres sur le boulevard Voltaire. Que disait Voltaire sur le christianisme?

    "Tant qu’il y aura des fripons et des imbéciles, il y aura des religions. La nôtre est sans contredit la plus ridicule, la plus absurde, et la plus sanguinaire qui ait jamais infecté le monde".

    Hum hum... Déboulonnons, déboulonnons...

  • "vous étiez presque les seuls à ne pas infantiliser les musulmans, alors qu'une Christiane Taubira, ministre de la Justice, évite de parler de la traite négrière arabo-musulmane pour ne pas choquer les petits musulmans qui pensent être des victimes universelles" Si vous voulez les aider à s'intégrer dites-leurs qu'ils sont responsables - même à leur corps défendant. C'est en faisant d'eux des victimes irresponsables qu'on prépare aussi des djihadistes revanchards, et madame Taubira, comme nombre de personnalités socialistes, sont symboliquement co-responsables du carnage."

    il ne faudrait pas oublier que les tueurs viennent de nos banlieues, avec ses sois disants victimes, ces jeunes il faut en faire des êtres responsables pas des victimes, ne plus accepter des zones de non droit, résultat du laxisme de notre société maternante. faudra t'il d'autres massacres comme celui-pour pour qu'enfin la loi et la justice soient respectés partout en france. qu'enfin on laisse les policiers et gendarmes faire leur travail c'est à dire rétablir l'ordre condition première d'une assimilation de ces populations.

  • Très bon article.

    Je suis pour ma part aussi très surpris de certains commentaires. Personnellement je "suis Charlie" juste pour le droit que je donne à dire ce que je pense.

    Mais je suis très surpris du comportement réactionnaire de certains dessinateurs et autres journaliste. Oui je défends et me bat aussi pour la liberté d'expression mais NON! On ne va pas utiliser la mort de journaliste pour me forcer à penser comme eux.

    Ce qui me surprend, c'est surtout leur acharnement contre le FN. Je veux bien croire que le FN ne représente pas leurs idées mais ce n'est quand même pas le FN qui est responsable de ce qui s'est passé et c'est encore moins le FN qui a démantelé l'éducation tel que la gauche la a fait en France dans les cités.

    Surtout que ces dessinateurs ont certainement autant blessé les communautés étrangères que le FN. C'est vrai que les raisons ne sont pas les mêmes raisons mais quand on fait soi même du mal aux autres par des dessins, on ne peut pas non plus reprocher aux autres de faire la même chose.

  • "Le 26 avril, Cavanna, Val et Charb (trois piliers du journal Charlie Hebdo) débarquent en estafette dans une annexe du ministère de l'Intérieur. Dans leur coffre, des cartons remplis de signatures qu'ils apportent à un conseiller de Jean-Louis Debré. En huit mois, 173 704 personnes ont répondu à l'appel «pionnier» de l'hebdomadaire pour demander l'interdiction du Front national."

    http://ecrans.liberation.fr/ecrans/1996/09/12/les-173-704-signatures-de-charlie-hebdo_183854

    Maintenant, ils sont devenu le symbole de la liberté d'expression...

    Moi j'appellerai plutôt cela un dommage collatéral de liberté d'expression. Car oui, ils ont tout à fait le droit d'exister mais quelle est l'utilité de l'humour politique dans un pays où il y a la liberté d'expression, justement ? Pourquoi ne pas dire directement ce que l'on a à dire ?

    Le seul qui déjoue une censure avec son humour, à notre époque, c'est pas Charlie c'est Dieudo. Mais lui, on ne lui propose pas le panthéon, directement la case prison : là où finissent les vrais anti-conformistes et non pas les guignols du système.

  • Trop drôle l'humour d'Elisabeth Lévy !

    «[…] On ne va pas gâcher l’ambiance pour si peu, puisque c’est l’union sacrée et qu’on est tous Charlie. Tout de même, ça me chiffonne, cette union dont on a expulsé un parti qui représente un cinquième à un quart des électeurs. Il paraît qu’on peut défiler avec ce monsieur Davutoglu (Turquie), mais pas avec Marine Le Pen : questions de valeurs. On sait bien que des valeurs, elle n’en a pas. Le président a essayé de rattraper la bourde de Cambadélis en affirmant que tout le monde était invité, mais on ne voit pas pourquoi Le Pen se priverait du cadeau que lui font ses adversaires. Du reste, d’après Claude Askolovich, qui a oublié de nous dire ce que ses « amis salafs » pensaient des événements, il faut s’interroger sur la responsabilité du FN. Celle-là, elle est bien bonne.»

    Et la c'est TRES TRES FORT !!!!

    [...] Et les méchants, je vous le donne en mille, ce sont les islamophobes. Le terrorisme islamiste vient de tuer, mais les responsables sont ceux qui le dénonçaient. Logique. Puisque tout ceci n’a rien à voir avec une quelconque religion. En attendant, la preuve que le grand rassemblement républicain commence à avoir un air de manif de gauche, c’est qu’il se conclura par une grande fête organisée par Jean-Michel Ribes.[...]

  • Après avoir interdit dans son propre pays le droit de manifester grâce à sa "loi bâillon", Mariano Rajoy, membre du Partido popular et président du gouvernement espagnol est obligé de venir manifester chez nous, du coup... C'est ballot ! Il aurait pu réfléchir à la liberté d'expression avant quand même...


    PS : Je remange mon vomi pour pouvoir vomir une deuxième fois...

  • Après avoir interdit dans son propre pays le droit de manifester grâce à sa "loi bâillon", Mariano Rajoy, membre du Partido popular et président du gouvernement espagnol est obligé de venir manifester chez nous, du coup... C'est ballot ! Il aurait pu réfléchir à la liberté d'expression avant quand même...


    PS : Je remange mon vomi pour pouvoir vomir une deuxième fois...

  • Billet percutant John. Les ego n'ont pas fini de s'affronter. Et quand les idées s'opposent les unes aux autres, ce n'est déjà plus le même "Je suis Charlie". Mais Charlie, dans sa vérité, n'est pas totalitaire. Charlie est un arc-en-ciel. Et trouver son identité réelle c'est comme quand le diable il bat sa femme. C'est comme ça qu'on me disait quand j'étais gosse. Le soleil qui brille dans le ciel alors qu'il pleut, c'est le diable qui bat sa femme. Et c'est là que Charlie l'arc-en-ciel fait son apparition pour dire Peace and Love Madame, Monsieur. L'amour c'est mille fois mieux que la haine. Merci pour ce billet, John. Le travail continue même si nous sommes parfois en désaccord, la démocratie, elle, ne perdra pas la guerre. Le terrorisme ne nous fera pas plier. NO PASSARAN!

  • @Hommelibre

    « Hum hum... Déboulonnons, déboulonnons... »

    Ouahhh, le blasé!
    Meuh non! Il fait semblant.

    La méthode Derrida en action.
    Le strip tease des métaphores, la défausse des redondances, la défonce impitoyable des adjectifs de style, les coups de talon sur les superlatifs ....
    Raaaah Lovely!

  • @Sub

    « Moi j'appellerai plutôt cela un dommage collatéral de liberté d'expression. »

    Houuuu qu'il est redoutable, ce Sub.

  • Le vomi ? A quel moment commence-t-on a vomir ?
    L'indigestion et le trop-plein nous guettent sérieusement.
    Je crois qu'il serait temps de digérer, au moins 24 heures, avant de continuer à commenter à chaud des événements que chacun gère comme il le peut, à son niveau. Je commence à avoir la nausée de lire des prises de position à l'infini, de la dissection minutieuse et la recherche de l'indignité chez autrui.
    Ce matin, j'ai la gueule de bois.

  • Ce sont tout le temps les mêmes qui vomissent de toute façon...

  • pas envie de lire des horreurs.. trop tard. Alors ne pas y répondre.
    Ah si un mot, con permiso: émotion

  • Cet article est long mais étayé, c'est bien car faut éviter d'être binaire. Notre culture c'est vraiment la discussion ..

    Toute cette mise en scène est très politique et extrêmement maladroite.

    Tenez-vous bien (les côtes) à Grenoble la ville innovante par excellence au niveau de ses idées (avec son maire vert et ses 25 ans de socialisme), le Club de la Presse inféodé aux socialistes et toute la cohorte des gens de gauche a appelé à manifester expressément en SILENCE pour LA LIBERTE D'EXPRESSION : un comble. 110 000 personnes ont donc défilé en gentils Petits Soldats sans dire un mot.

    Intimer le silence aux citoyens c'est les prendre pour des irresponsables alors qu'on les saoule d'informations et qu'ils s'expriment abondamment sur les réseaux sociaux.

    Quoi qu'il en soit, il est clair que l'on cherche à oublier les caricatures de Marie-Antoinette et on se veut loin des Etats Généraux de la Révolution qui en leur temps se sont aussi tenus ailleurs (à Vizille) car les dignitaires locaux n'en voulaient pas à Grenoble.

    On cherche absolument à éviter que Mme Taubira et toute la cohorte de ministres qui bafouent le principe de laïcité ne soient surtout pas remis ouvertement en cause.

  • "Ils y vont pour, à travers vous, défendre un principe et montrer à cette branche militaire de l’islam qu’ils n’ont pas peur. Cette réaction vous dépasse?"

    Quand on a pas peur, on reste impassible, comme un samouraï, on ne s'agite pas dans des marches contre productives qui confirment et amplifient la stratégie des salafistes qui ont dû faire la fête toute la nuit et se poiler comme des bossus. Faire sortir 3 millions de franchouilles dans la rue avec 3 zinzins équipés d’une kalach chacun, ils ont explosé le trouillomètre d’impact psychologique.

    Zarma ! Au moins égal au 9/11, bingo, same player shoot again. Tous ces idiots qui disent même pas peur dans les rues de Paris, se pissent dessus en fait. La moindre rafale de kalach leur ferait se chier dessus une diarrhée de 10 litres.

    Zemmour, Finkielkraut et Houellebecq sont des sous merdes qui mériteraient presque de se faire aussi buter par ces abrutis décervelés de salafistes.

    Charlie était un torchon, souvent raciste islamophobe de beaufs incultes, péteurs, roteurs... en publiant des caricatures ordurières et humiliantes pour la culture musulmane, issues d'un journal de fascistes hollandais, en publiant aussi les odieux propos racistes de ce connard de spinoziste de Misrahi.

    CH dirigé par cette pourriture de Val, néo-con, proche de ce naze de BHL pro Bush. Cette raclure de Val a viré Siné pour une blagounette concernant le fils de Sarko.

    Cette marche de Paris est une marche de moutons de Panurge, limite nationalistes castrés. Le pauvre Rabelais, si il voyait à quel point les français sont devenus cons... J'ai presque honte d'être français, tellement ils sont infatués de leur impuissance croissante.

    Obama l'a compris, il ne s'est même pas déplacé pour ces guignolades de marches d'eunuques. Il a ainsi manifesté tout le mépris impérial que méritent ces agitations nombrilesques qui n'ont rien à dire d'intelligent.

    Quelques rappels sur CH, les gentils humoristes "irresponsables" :

    Un journal danois, ayant une tradition fasciste, et ayant été reconnu dans un rapport de 2004, par l'European Network Against Racism comme étant d'extrême-droite, décide de publier des dessins représentants des musulmans, les assimilant au terrorisme. A leur tour, alors que le journal connaît des difficultés économiques, ils viennent au secours de ce journal "au nom de la liberté d'expression " en publiant les fameuses "caricatures" . Les réactions chez les musulmans sont d'abord l'incompréhension, l'indignation, puis il est vrai, une colère terrible. Mais il faut se demander aussi quel était le but de ces journaux, et le sens de leur silence quant à la jubilation de l'extrême-droite, qui comme aux Etats-Unis firent circuler à ce moment là par exemple des images représentant un musulman sodomisé par un chien.

    http://danactu-resistance.over-blog.com/article-affaire-charlie-hebdo-reaction-a-l-imposture-110357116.html

  • On entend souvent cette connerie qu'un dessinateur de presse est un journaliste, ce qui en dit long sur ce que les journalistes pensent d'eux-mêmes aujourd'hui : des caricaturistes. Alors on fait des dessins de presse pour illustrer l'actualité. Sauf dans le cas des caricatures de Mahomet. Il s'agit de provoquer les musulmans purement et simplement, en étant parfaitement conscient que l'islam interdit la représentation de son prophète.
    Alors manifester pour la liberté d'expression ou pour la liberté de provocation ?
    Et André Comte-Sponville qui vient nous balancer que le blasphème devrait faire partie des droits de l'homme...

  • Ça me paraît pourtant assez simple. Dès lors que la liberté de conscience est garantie dans la loi, il serait également logique qu'elle soit protégée. Dans ce sens, l'insulte à la conscience devrait être punissable au même titre que de traiter quelqu'un de sale con.

    Où alors on abroge cette spécificité de liberté de conscience et on englobe cela plus généralement dans la notion de liberté d'opinion. Là, évidemment ça serait mettre la LICRA et le CRIF en faillite.

  • @pli

    Faites attention à ne pas confondre "droit" et "liberté".

    En démocratie,

    - un droit est une "autorisation donnée à quelqu'un et garantie par l'Etat, de faire quelque chose.". Maintenant, cette autorisation définit les modalités et, entre autres, ce qui constitue un abus.

    - une liberté est "la possibilité de faire quelque chose, sans limites", parce qu'elle est ignorée par l'Etat, y compris les tentatives pour restreindre cette liberté dans le domaine privé.

    Eventuellement, pour pouvoir agir contre les tentatives visant à imposer des conditions à l'exercice d'une liberté, ou à l'interdire, une liberté peut être reconnue par l'Etat.

  • « Alors on fait des dessins de presse pour illustrer l'actualité. Sauf dans le cas des caricatures de Mahomet. Il s'agit de provoquer les musulmans purement et simplement, en étant parfaitement conscient que l'islam interdit la représentation de son prophète. »

    Si les dessins de presse sont provocants, c'est parce qu'ils mettent en évidence les contradictions des détenteurs de pouvoir, des faits, des propos, des apparences, et des croyances rapportés par l'actualité, de façon à se moquer et faire rire, l'ultime liberté qu'un état ne peut contrôler qu'au détriment de mesures malveillantes clairement affirmées envers les institutions et les citoyens.

  • Alors que la France entière clame et revendique la liberté d'expression pour les journalistes, on lui oppose le non droit de savoir.
    Cette privation chronique n'a pas fait descendre toute la nation dans la rue. Le peuple ne le fera pas.
    Difficile de symboliser ce qu'on ne possède pas.
    Juste 48 heures après l'assassinat des journalistes de Charlie, le commissaire numéro deux régional de la police judiciaire chargé d'investigations sur le dossier Charlie s'est suicidé. Aucun journal ne l'a rapporté.
    Les questions, pour ceux qui l'ont appris, sont légitimes.

    http://www.globalresearch.ca/police-commissioner-involved-in-charlie-hebdo-investigation-commits-suicide-total-news-blackout/5424149

    Extrait:
    "The French media decided or was instructed not to cover the incident. Not news worthy? So much for “Je suis Charlie” and ”Freedom of Expression” in journalism.

    Likewise, the Western media including all major news services (AP, AFP, Reuters, Deutsche Welle, etc) have not covered the issue.

    One isolated report in Le Parisien presents the act of suicide as being totally unrelated to the Charlie Hebdo investigation.

    While described as being depressive and suffering from a burnout, police reports state that Helric Fredou’s suicide was totally unexpected.

    Moreover, it is worth noting that, according to reports, he committed suicide in his workplace, in his office at the police station.

    Did he commit suicide? Was he incited to commit suicide?

    Or was he an “honest Cop” executed on orders of France’s judicial police?

    Has his report been released?

    These are issues for France’s journalists to address. It’s called investigative reporting. Or is it outright media censorship?

  • Excusez-moi du peu, je suis journaliste et blogueuse et avant tout citoyenne. Je dénonce le fait que les journalistes grenoblois, ici organises en corps constitué, ont appellés les citoyens au silence, alors que ce n'est pas notre rôle.

    Quand au lecteur il doit aussi savoir lire ce qui est écrit dans le texte sinon tout cela ne sert plus à rien.

    Quand aux caricatures de Charlie, elles montraient le prophète Mahomet dans une posture dégradante et je n'y ai personnellement jamais souscrit. Il est important, eu égard aussi au respect que l'on doit aux croyants de faire la distinction entre le 1er degré (les caricatures) et le 2ème niveau de lecture qui consiste à dire : la liberté d'expression et de pensée dans une revue ou dans la rue ne doit pas conduire à la mort.

    Les gars de Charlie Hebdo avaient eux aussi une posture un peu particulière. Quand ils dessinaient pour l'huma c'était de la presse, quand ils dessinaient pour Charlie c'était un fanzine, un journal amateur, un organe indépendant, un défouloir.

    Enfin on sait tous qu'entre la finesse et la nuance d'une appréciation individuelle et un mouvement de foule il y a un océan de nuances.
    En fait, on a tous joué un jeu qu'on savait pipé car on n'est pas des bleux et le clou ç'était bien la bordée de politiques au 1er plan de la photo.

    La vérité c'est que Cabu a un quotient de sympathie énorme chez les 40-80 ans parce qu'il était au club dorothée,voilà ce qui a aussi déplacé les foules !
    Et les socialistes ont inventé ce "jesuischarlie", ont rameuté très large afin d'éviter que la manif ne se retourne contre eux.

    Et que face à un choc émotionnel provoqué par ces crimes exacerbés par la violence des images d'une télé low-cost comme BFM notamment, les gens ont eu besoin de se réparer en quelque sorte en marchant ensemble, ce qui est grégaire effectivement.

    Quand vous dénoncez violemment la haine, vous n'êtes pas un samourai, vous non plus. Et tant mieux car les samouraï monsieur étaient des êtres dénués de toute sensibilité.

    Je vous encourage fraternellement à éviter de regarder trop la télé car à trop voir à chaque instant des sujets qui sont faits pour nous mettre en colère et à vouloir rester coi, nous deviendrons tous fous. Pire encore, nous allons chaque jour demander notre lot de sang.

    Ecoutez plutôt la radio, l'imaginaire et le sens critique fonctionnent mieux avec.

  • "Ou alors on abroge cette spécificité de liberté de conscience et on englobe cela plus généralement dans la notion de liberté d'opinion. Là, évidemment ça serait mettre la LICRA et le CRIF en faillite." !

    Bien vu, petard. Je voulais ajouter à propos de Comte-Sponville : et la liberté d'insulter ? Et la liberté de violer ? Ah, cela nuit à certains ! Je n'y avais pas pensé...

  • http://danactu-resistance.over-blog.com/article-affaire-charlie-hebdo-reaction-a-l-imposture-110357116.html

    "dont les enquêtes de sociologie n'ont cessé de prouver le désastre de la discrimination à l'embauche, et au logement ? "

    c'est du foutage de gueule !!!

    Violence, subjectivités immatures et idéologies victimistes
    Par Sophie Ernst, Institut National de Recherche pédagogique
    N'y a-t-il pas quelque chose de massifiant, et de mystifiant, dans les discours interprétant les violences urbaines en termes de luttes des classes ? Travaillant dans l'école et avec les enseignants sur "tout ce qui fait débat et désordre", Sophie Ernst attire notre attention sur certaines caractéristiques psychologiques des jeunes auteurs de violence. Elle s'inquiète des effets délétères des dénonciations mémorielles victimistes sur des personnalités immatures, à l'identité fragile. Et s'inquiète tout autant du manque de constance dans les politiques d'accompagnement social et éducatif.



    Photo AFP/AFP (droits réservés)
    Dès le début des années 90, les violences urbaines ont occasionné des enquêtes de grande ampleur réalisées depuis toutes sortes d’institutions intéressées à en connaître : police, accompagnement social, urbanisme, éducation. Ces enquêtes ont permis de mettre en évidence dans les situations à risque avant tout la dimension sociale et globale du problème (banlieues enclavées, pluriethnicité, grande pauvreté, familles nombreuses, chômage, échec scolaire) et il est hors de doute que ces facteurs touchant globalement une population défavorisée sont essentiels. Cela étant, ces enquêtes sont souvent plus profondes, en termes de diagnostic comme en termes de solutions ; en rester à cette description ne nous donne en réalité aucune prise pour comprendre les passages à l’acte ni pour y remédier, car il manque les articulations fines – il n’y a que depuis les lieux du pouvoir que les pauvres sont une masse indistincte sans différences individuelles dans les conduites, les valeurs et les aspirations. La télévision s’est faite, tout particulièrement, l’écho de cette vision où la compassion la plus convenue le dispute à la fascination pour le spectacle. C’est ainsi qu’un sociologue nous a doctement expliqué pourquoi l’on brûle les voitures : parce qu’on n’en a pas. Normal, quoi. Il est certain que cette explication sommaire quoique basique a le mérite de trancher avec ce à quoi l’on nous avait accoutumé ces dernières années, en allant systématiquement chercher dans d’obscures sourates du Coran les raisons de chaque acte déviant de jeunes illettrés. Mais peut-on en rester là ? L’insistance sur la grande pauvreté et le chômage, comme causes déterminantes et automatiques des violences éveille immédiatement un réflexe offensé de toutes les catégories sociales pauvres ou qui ont grandi dans un milieu pauvre, qui ont le sentiment d’avoir subi avec dignité des situations au moins aussi difficiles : nous n’avions rien, nous non plus, et nous n’avons jamais tout cassé – et certainement pas mis le feu aux autobus, attaqué les pompiers, et détruit les écoles !

    C’est là qu’il importe de lire avec plus d’attention des enquêtes réalisées par des psycho-sociologues, l’une des plus intéressantes à mon sens étant celle qu’a coordonnée Jean-Paul Grémy pour l’IHESI, actuellement INHES (Les violences urbaines, Institut des Hautes Etudes en Sécurité Intérieure 1996). Bien loin de ce qui nous est martelé comme «explications» voire justifications des violences, qui donnent des facteurs touchant globalement une population défavorisée, les études psychologiques sur cette petite partie de la population qui passe à l’acte révèlent des êtres qui sont bien moins immoraux, ou intrinsèquement violents, que perturbés et gravement immatures, au sens où ils n’ont pas intégré des apprentissages minimaux de maîtrise de l’émotivité, de l’impulsivité et ne sont pas à même de se poser comme sujets si peu que ce soit autonomes (cette analyse concerne le gros des troupes, non pas les meneurs, dont le profil est sensiblement différent). C’est une pathologie de la rationalité élémentaire qui se révèle ici.
    C’est un fait psychologique qui est occulté par la tendance à trouver toutes les explications dans le chômage et les discriminations : or ces jeunes sont très difficilement employables, à peu près pour les mêmes raisons qui les rendaient très difficilement scolarisables... On est très en deça de la moindre qualification, et même de la disponibilité à l’apprentissage. Il est difficile de lier des gestes dans une conduite ayant du sens, avec le minimum de patience et de coordination qu’exige toute réalisation.

    La lecture par un éducateur est étonnante car elle offre le portrait en négatif de ce que vise normalement l’éducation à l’autonomie dans les premières années. On a affaire à des individus dont la subjectivité est en grave souffrance, notamment du point de vue de la liaison du temps vécu : pas de sens du lien de cause à conséquence, enfermement dans le présent et l’impulsivité, difficulté à réaliser les conséquences d’un acte, encore moins à l’anticiper, une chaîne temporelle dangereusement hachée. Faire tourner son regard en changeant de point de vue sur une situation est impossible : il leur est notamment très difficile de se mettre en pensée à la place d’autrui. Toute situation est structurée de façon binaire, dans la dépréciation stéréotypée des « autres » : territoire- étranger au territoire, eux-nous, gagnant-perdant, fort-faible…

    Ce sont des apprentissages premiers qui se sont mal réalisés et toute prévention devrait d’abord concentrer ses efforts sur la petite enfance et l’enfance, à l’école, dans l’encadrement éducatif de proximité et dans le soutien aux familles, car il est probable que ces ratages éducatifs viennent en partie de déstructurations familiales, dont les causes sont diverses et complexes, jamais réductibles à un seul facteur (et certainement pas à l’Islam). C’est aussi par là qu’on pourra comprendre pourquoi les jeunes issus de l’immigration africaine des vingt dernières années sont surreprésentés dans cette dérive anomique, souvent autodestructrice, parfois délinquante – ce sont ces familles, issues de mondes traditionnels eux-mêmes fragilisés, qui sont le plus désaccordées à une société post-moderne qui les déstructure à bien des égards. Les diffractions symboliques, inévitables dans toute acculturation, produisent ici du chaos, où il n’y a pas tant une perte de repères qu’une pléthore d’injonctions contradictoires et désarticulées, dans une immense confusion. Il est d’autant plus remarquable que certains réussissent à se construire malgré toutes les conditions défavorables. C’est en observant ces parcours exceptionnels, les conditions qui les ont rendus possibles, qu’on peut mettre en place des accompagnements pour aider les familles à aider leurs enfants, pour aider les établissements scolaires à exercer au mieux leur rôle éducatif. Action patiente et pragmatique qui n’a jamais reçu le soutien cohérent et la continuité de politique qu’elle nécessitait.

    La différence avec les années 90 est que certaines idéologies ont été abondamment diffusées par des groupes associatifs et politiques, et ont donné lieu à des versions internet très violentes. Notamment toutes sortes de discours qui héroïsent et justifient les actions violentes en leur fournissant une explication stéréotypée jouant de l’inversion de culpabilité. Ce sont ces discours simplistes et manichéens, qui vont fournir une cohérence et une identité en liant des éléments chaotiques et en leur donnant une apparence de sens. Ainsi, à cette immaturité subjective se superpose une posture d’ex-colonisé, indigène de la République, victime du néo-colonialisme républicain, descendant d’esclave, victime du racisme et des discriminations, condamné au chômage ou au rejet sur le seul critère de son appartenance ethnique. Ces idéologies sont d’autant plus propagées et facilement intégrées qu’elles reposent sur une base de vérité, importante à reconnaître et à faire connaître, et que du coup, elles touchent une corde sensible dans l’opinion. Le racisme, l’exploitation et l’humiliation des dominés, c’est ce que nous ne voulons plus ni subir, ni faire subir, pour nous-mêmes ni pour nos enfants. Les enfants apprennent très tôt, et intuitivement, à utiliser les arguments qui leur donnent prise sur les émotions des adultes : il n’est pas sûr qu’ils auraient été convaincus par ces références mémorielles bien lointaines, et parfois complètement en porte-à-faux par rapport avec la réalité de leur filiation, s’ils n’avaient perçu d’abord le pouvoir d’intimidation qu’elles leur donnent sur les « autres » (le prof, le journaliste…). C’est le propre de l’idéologie, d’être non pas un mensonge ou une erreur, mais une vision tronquée de la réalité, mystifiante du fait qu’elle est simpliste et univoque. Lorsque le débat se situe entre intellectuels sur la question des postes à créer dans l’université pour des études post-coloniales, pas de problème, quelque polémiques et anachroniques que puissent être les dénonciations de la francité, de la République, de la société blanche et esclavagiste… Mais la vulgarisation démagogique et venimeuse des mêmes débats a des effets désastreux sur une jeunesse déjantée, qui, faute de pouvoir élaborer une subjectivité cohérente et réaliste, se précipite sur un discours qui lui donne non pas une épaisseur, mais un contour, non pas une consistance, mais une posture.

    Ces idéologies victimistes et vindicatives donnent une illusion de subjectivité, parce qu’elles permettent de dire quelque chose à la télé. On est intéressant dans l’exacte mesure où l’on passe à la télévision, on n’existe et on ne se définit que comme l’image de soi fournie expressément à la télévision selon les codes idéologiques en vigueur : puis l’on reçoit de son image télévisuelle la garantie que l’on est bien ce qu’elle montre, dans un bouclage sans fin. Une telle clôture compromet les prises de conscience, aussi bien du côté des jeunes eux-mêmes, que des éducateurs et des responsables de politiques ; elles bloquent les évolutions psychiques et comportementales nécessaires. Il faut mesurer la détresse et le sentiment de chaos qui sous-tendent une telle posture de « dépendance agressive », pour comprendre que le chemin de réapproppriation et de construction de personnalités plus authentiquement structurées sera bien ardu.

    En tout état de cause, ce n’est pas le colmatage des subjectivités immatures par les idéologies victimistes qui permettra ce chemin. Tout au contraire en déréalisant la vision de soi et du monde, elles entretiennent des erreurs graves d’adaptation, dont on se sort que par une spirale de haine de plus en plus violente. Une politique de remédiation demande de la persévérance et de la cohérence, et impose de distinguer les problèmes pour apporter des réponses ciblées, finement ajustées et coordonnées. Toutes choses dont s’accommodent mal les dénonciations massives, qui s’enivrent de leur propre intransigeance impatiente et exaspérée. Je doute fort qu’elles aident à repenser, restructurer et consolider les dispositifs d’accompagnement, déjà tellement mis à mal par les politiques de court terme.
    Mais qui sait, le temps est peut-être venu pour les dénonciateurs eux aussi d’accéder à plus de maturité ?

    Mardi 15 Novembre 2005
    Julien Landfried

  • J'aime bien les draps de lit quand c'est pour aller pioncer... Mais m'semble M. leclerq, qu'un peu plus court ça aurait pas fait de mal... je défie à quiconque de lire votre tartine jusque au bout... même corso, il lira pas... connaissez pas corso ?... essayez de lui envoyer des vannes de 345000 signes... le mec il appelle le mossad au secours !

  • cette tartine c'est un lien obsoléte

    http://www.communautarisme.net/Violence-subjectivites-immatures-et-ideologies-victimistes_a641.html

  • Dire:Je suis CHARLIE,c'est bien mais dire et faire ce qui suit,c'est mieux.....

    >

    Quand le pays se meurt,...on appelle la LEGION.
    >

    .
    > I l faut parfois écouter les militaires...
    > Surtout quand ils parlent en connaissance de cause, ils savent mieux que les journalistes ce qu'est la guerre et QUI est l'ennemi.
    >

    Et ils n'ont pas d'électorat à séduire, eux...
    > Alors, au lieu de les prendre pour des ringards, écoutons ce qu'ils ont à dire.. dans leur domaine de compétence, et tâchons d'en tenir compte.

    Ça y est, même de hauts gradés commencent à en parler...
    >
    > Général Antoine-Roch Albaladéjo Ancien De La Légion Etrangère.
    > Quelques éléments de réflexion sur l'affrontement avec les islamistes.
    >
    >
    > 1° Ouvrir les yeux et admettre une bonne fois pour toutes que les islamistes ont déclaré la guerre à l'occident , avec la France en première ligne.
    > Se persuader que cette guerre ne se fera pas sans mort, sans prise d'otages, d’autres attentats, qu'elle se fera aussi chez nous et donc qu'il faudra nous montrer plus vigilant et moins vulnérable y compris émotionnellement.
    > Savoir que notre ennemi trouvera parmi nous des sympathisants et des complices dans tous les milieux et en plus grand nombre que ce ne fut le cas pour le FLN.
    >




    > 2° Cesser de reculer devant les exigences toujours plus grandes de ces extrémistes et de leurs complices, qui, en affaiblissant notre culture et en imposant la leur, cherchent surtout à tester et à saper notre esprit de résistance.
    >
    > 3° Agir en portant le fer là où apparaît un furoncle :
    > une immigration débridée qui rend insolubles les problèmes du logement, du chômage, de la dépense publique, ça se contrôle .
    >
    > - des barbus, des imams ou des rappeurs qui appellent à la guerre sainte, à la haine et au crime, ça se sanctionne.
    >
    > -des quartiers qui caillassent les représentants de l'État, qui rackettent les artisans, ça se neutralise.
    > de discrètes écoles coraniques qui forment les djihadistes de demain, ça se ferme.
    > des clandestins, ça s'expulse , surtout les délinquants.
    > - des subventions à toutes ces associations qui font leur beurre dans l'anti-France, ça se supprime , et ......on revoit nos programmes d'histoire, on jette la repentance aux orties , on laisse la transparence aux vitriers ..........etc.etc.
    >
    >
    > Et ne me dites pas qu'il s'agit là de racisme, de fascisme ou d'extrême droite!
    > Il s'agit de légitime défense et de résistance dans le respect de la loi , ni plus, ni moins !
    >
    > Vous pensez sans doute que ce n'est pas demain la veille ?......
    > Je crois néanmoins que, sans un sursaut, le pays de la douceur de vivre, le plus beau pays du monde, risque fort de disparaître dans d'atroces soubresauts ou dans une coupable et morne résignation , pour être remplacé par une autre que certains, et pas des moindres, semblent appeler de leurs voeux, on se demande pourquoi, et qui commence à faire peur..
    > Mais je me trompe peut-être... J'aimerais tellement avoir tort...
    >
    > Enfin, réfléchissez, ne soyez ni sourds, ni aveugles, ni muets . »
    >
    > Général Antoine-Roch Albaladéjo Légion Étrangère

  • "gauche fascismus", en effet, car soft, certes, mais là. Des politiques qui se refont une belle santé au frais de Charlie qui, en difficulté financière, avait frappé à toutes les portes sans résultat d'où amertume. Cazeneuve qui parle "d'impertinence tendre" en parlant de CHARLIE sur France-Inter, le bal des faux-culs. Cavanna ! pince-moi => "on était une bande de voyous"(Cavanna).

  • 'Hebdo Hara-kiri n°23 du mercredi 23 décembre 1981 (Charlie Hebdo n°580) où voici ce qu'écrivait Cavanna dans son dernier édito "Cette fois, c'est la fin" :
    "Vous êtes aussi cons que vos pères l'étaient à votre âge, vous serez aussi cons qu'eux quand vous aurez leur âge.
    Surtout, surtout, chier sur ce qu'aimait papa. Essentiel. Et redécouvrir avec extase ce qu'aimait grand'père. De génération en génération se transmet le flambeau sacré de la connerie. La connerie cherche toujours le non-conforme, à condition que ce soit le non-conforme de tout le monde."

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