Cent-quatre-vingt-neuf. Tous adolescents. C’est un maigre butin mais c’est déjà ça. C’est quoi, 189 ados? 189 mines? 189 balles? Et en poids? Oh, ils ne doivent pas être bien gros au sud Soudan. A manger les herbes sèches volée de haute main au bétail on ne grossit pas beaucoup.

189 adolescents enlevés à leurs familles? Pertes et profit. Perte pour leurs familles, profit pour l’armée et les forces rebelles qui les utilisent comme des soldats. Selon l’Unicef 12’000 enfants sont ou ont été enrôlés à des fins militaires depuis décembre 2013 au sud Soudan.


Point particulier: les 189 adolescents enlevés récemment sont tous des garçons. Pourquoi? Peut-être parce que les filles font des bébés qui deviendront à leur tour des enfants-soldats. On préserve la relève.

189 adolescents garçons vont porter le fusil et sauter sur les mines. Ils deviendront des fantômes. Ils sont déjà des fantômes. Personne ne parle d’eux. Malala, qui a défié les talibans, co-prix Nobel de la paix, ne s’est pas exprimée sur le sujet. Seules les adolescentes nigerianes semblent exister.

Et puis, les garçons, c’est normal qu’ils meurent en sautant sur des mines, qu’ils soient vendus entre factions ou envoyés comme des appâts devant les lignes ennemies. Les garçons ne peuvent pas être des victimes parce qu’ils sont des garçons. C'est comme ça.

Quant à Valérie Trierweiler, si prompte à s’émouvoir pour les filles enlevées au Nigeria quand elle avait besoin de se donner une bonne image, silence radio. Même pas un tweet pour eux.

189 garçons de 12 ans et plus.

Déjà des fantômes.

Image Unicef.