Pourquoi en parler? Il n’y avait dans cet avion aucune personne en lien avec moi. Je ne suis pas concerné. C’est un événement triste et choquant, bien sûr, mais les morts appartiennent à leurs familles.
Alors pourquoi écrire? Tout est dit, ou presque, dans les images. Chacun les voit et peut se demander où sont les humains. Ils sont en petits morceaux. Personne ne posera de baiser d’adieu sur leurs fronts. Ils restent cependant dans les mémoires de ceux qu’ils ont aimés ou combattus.
Il est normal de s’inquiéter de l’accident d’un autre humain. La mort interpelle les vivants: ce pourrait être toi, moi ou un proche. A regarder les morts on apprend à accepter la mort. A mon avis c’est un instinct de vie bien plus qu’un goût morbide. Un instinct de vie, un apprentissage, une solidarité nécessaire: nous-mêmes souhaiterions recevoir de l’aide dans une situation dramatique, nous ne voudrions pas disparaître sans que l’on n’ait pensé à nous. Nous avons besoin aussi de digérer un tel événement, peut-être pour l’apprivoiser, pour en accepter l’éventualité.
Alors nous nous rendons disponibles, nous regardons les infos, si nous le pouvions nous irions sur place. C’est une manière de rendre hommage à des humains inconnus mais qui partagent la même humanité que nous, et qui méritent autant que nous les rites d’adieu.
Se soucier des morts est un acte de civilisation. Un mort engage une communauté, à travers ses rites et les possibles conséquences sociales du décès. Nous pleurons les morts pour nous rappeler d’eux autant que pour nous rappeler d’aimer les vivants, ou pour espérer avoir droit au même respect quand ce sera notre tour. Et aussi parce que la mort questionne abruptement sur le sens de la vie et sur l'après.
Mais tout cela on le sait. Alors pourquoi écrire?
A cause d’une image à la télévision. Une image de membres des familles à l’aéroport de Düsseldorf. Des membres de différentes origines culturelles et religieuses: chrétiens, musulmans, athées. Tous différents mais tous touchés de la même manière par la perte d’un frère, d’un parent, d’un ami ou d’un camarade de classe.
Des larmes. Des silences. De l’accablement. Quelle que soit leur origine, tous ces proches des passagers vivent le même drame.
Ici, plus de guerre de religions, de sexe ou de culture: dans leur deuil tous partagent la même humanité.
Commentaires
Il y a un autre intérêt : cela ressemble à la fin du MH 370, l'avion qui s'est perdu quelque part dans le Pacifique. Heureusement qu'il s'agissait d'un Boeing 777, on aurait pu croire que la CIA avait trouvé un moyen pour nuire aux Airbus...
N'empêche, des avions qui se perdent sans communications des pilotes...
Oui c'est intrigant, Géo.
Il semble qu'au moins ici on peut esquisser un semblant d'éléments factuels, d'après la première boîte noire.
Je suppose que vous suivez C dans l'air en ce moment même ?
Un coup de folie suite à un coup de cœur: un refus, un échec, un rejet?
Non je n'y étais pas. J'essaierai de la prendre en fin de soiurée.
"Un coup de folie suite à un coup de cœur: un refus, un échec, un rejet?"
De là à emmener 149 autres personnes dans la mort avec soi...
Difficile à concevoir l'état psychique que cela signifie. Les Einsatzgruppen avaient besoin d'une idéologie de haine bien forte pour tuer froidement des centaines de milliers d'innocents. Que l'on se suicide, pourquoi pas, mais pourquoi causer tant de malheurs ? Pour faire connaître partout le nom de Andreas Lubitz ? Une sorte de narcissisme maléfique post-mortem ?
Heureusement qu'il n'avait pas un nom d'une culture musulmane, dans l'ambiance actuelle...
"Heureusement qu'il n'avait pas un nom d'une culture musulmane, dans l'ambiance actuelle..."
Parce que s'il s'était converti, vous croyez qu'on nous le dirait?!
C'est Mireille Vallette qui doit être déçue... On est de tout coeur avec elle dans ces moments difficiles.
Plouf & cie@ "C'est Mireille Vallette qui doit être déçue." Humour digne des Guignols. A chier, pour rester poli...
Un amok ou un dépressif sous médocs ça peut parfois mal se passer...